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Pardon, pour faire mon deuil

Publié : 11 févr. 2013, 00:42
par Svane
Pour faire mon deuil




L’air d’un petit animal sans la moindre défense,
Je crains de ne plus jamais pouvoir écrire ou parler
Ce n’est pas tant que j’aie la moindre espérance
Mais j’angoisse de ne savoir par où commencer


Mes écrits imprégnés de médiocrité pure
Si tu savais, mon ami, combien j’ai honte
D’oser poser sur papier ces quelques injures
A la langue française, ses rimes et ses contes


Pardonne-moi mais j’aurais tant à exprimer
Je ne puis tout enfouir, je ne puis tout garder
D’exhibition sage mon être a bien trop soif,
De sincérité il désirerait orner ses coiffes


La lucidité lacère davantage mon encéphale
Et donne à mon visage une teinte maladive
Mon allure est assurée mais mon âme chétive
Tu le vois et je ne peux le nier : j’ai mal.


Mes mots doivent paraître bien ridicules
Je ne sais comment extirper hors de moi
Tout ce chaos qui me blesse sans scrupule
Et qui laisse sur mon corps un immense poids


Nos différences sont bien considérables
Et je doute qu’elles soient complémentaires
Les nier serait absolument inenvisageable :
Elles nous mèneraient tout droit à la guerre


Je ne veux pas te laisser un éternel goût d’inachevé
Et à moi, en quelques sortes, de l’incompréhension.
Pour tous un mensonge scandaleux jamais dévoilé
Et à toi et à moi une incommensurable frustration.


Pardonne-moi si je parle en ton nom, je t’en conjure
Je pense que la vérité est à tout deux notre met favori
Je ne veux rien affirmer, je ne veux aucune censure
Jamais tu ne me liras et c’est sûrement mieux ainsi.


Mais si tu me lisais, si par hasard tu le pouvais,
J’espère que tu verrais entre mes maux,
Combien je te porte en haute estime vraie,
Que je ne cultive nuls courroux colossaux


Poursuis tes idéaux, c’est à ton égard
Mon souhait le plus cher, le plus précieux
Et, peut-être uniquement à mon regard,
Le plus bel accomplissement délicieux


Je prendrais un jour, je l’espère, l’habitude de ton absence
Je m’inquiète de voguer bien malgré moi parmi les clichés,
Tu sais pourtant combien tu manqueras à mon existence
Et personne, pas même moi, ne pourra se le cacher


Ce n’est pas tant une déclaration, ce n’est pas tant un adieu
Je suis triste et soulagée de nous avoir évités le pire
Tout en nous ayant définitivement privés du mieux
Nous aurions été si heureux, nous nous serions tant fait souffrir.


Même si plus jamais je n’entendrais le timbre de ta voix
J’espère qu’un jour tu m’apercevras, sans me parler,
J’ose croire que je pourrais te rendre fier de moi
Ne serait-ce qu’un instant, tout te remémorer.



Lilium



Je suis désolée... je ne sais pas si j'arriverais à le laisser en ligne très longtemps, pardon à ceux qui m'auront lue jusqu'au bout et qui se seront dit qu'ils ont perdu leur temps

Re: Pardon, pour faire mon deuil

Publié : 11 févr. 2013, 17:01
par Isilua
Très jolie texte.
Rien à redire :)

Re: Pardon, pour faire mon deuil

Publié : 11 févr. 2013, 22:58
par Beliefs
Quel dommage !

L'amour et la déchirure, mais... Ils sont intimement liés non? Préfère-tu un électrocardiogramme plat? Faut qu'ça monte, faut qu'ça descende sinon... bé c'est la mort.

Tu parles de deuil, est-ce que ça veut dire que c'est trop tard?

Re: Pardon, pour faire mon deuil

Publié : 12 févr. 2013, 11:51
par Svane
Merci Isilua

Beliefs : Oui très intimement liés surtout avec l'hypersensibilité qui fait sur-réagir par rapport à "en général", malheureusement même avec un contrôle de soi très bon ça empêche de dire des choses vraiment méchantes, mais ça n'empêche pas les larmes etc (il faut bien vider un petit peu le surplus de colère/tristesse), je suis habituée aux extrêmes car c'est ceux que je côtoie depuis toute petite, parce que c'est en moi et parce que je ressens les choses avec une puissance qui me déroute moi-même (et à part des médocs "inhibiteurs d'émotions" (je ne sais plus le nom) etc (si,si on m'en a proposé) et bien..) Ce n'est pas un mal réel pour moi, je pense que le négatif et le positif ne vont pas l'un sans l'autre et j'aime la douleur autant que la sensation de bien-être etc, les deux coexistent car elles s'équilibrent et chacune apporte des choses complémentaires à l'autre.
Mais j'ai conscience d'être extrêmement difficile à vivre pour mon entourage, mes émotions fluctuent en fonction du contexte, de mes pensées, des couleurs autour de moi, des odeurs etc. Comme la plupart des gens autour de moi ne perçoivent pas tout ce que je perçois ils "ne peuvent pas me comprendre", dans la théorie ils peuvent, ils sont tout sauf stupides c'est évident, mais ils ne peuvent pas "comprendre" réellement, pas parce qu'ils ne l'ont pas vécu, plutôt parce qu'ils ne perçoivent pas tout ça (on peut percevoir tout ça sans le vivre, je le pense, et pas que ça)
Je ne suis jamais dans un état sans justification, il y a toujours une justification à tout mes comportements, toutes mes paroles etc.
Mais mes amis etc, ne percevant pas tout ce que je perçois, peuvent recevoir une tristesse ou une colère de ma part comme injustifiée car pour eux les éléments qui l'ont déclenché n'existent pas.
Autant dire que "je ne suis pas de tout repos", et j'ai tendance à un comportement auto-destructeur de la relation aux autres pour tout couper et les "épargner"
Les gens résistent, en vain. Mais ils savent, je leur explique, je donne mon "mode d'emploi" car si je pouvais avoir celui de tous les gens auxquels je dois parler, la vie serait infiniment plus simple pour moi.


Quant à trop tard... Je ne sais pas, c'est complexe. Je ne souhaite pas être en couple avec cette personne et je pense qu'elle non plus, néanmoins cela restait ambigu. Le deuil car j'ai poussé le bouchon trop loin (comme d'habitude), d'ailleurs je ne suis pas celle à plaindre, mais ça n'empêche pas la tristesse etc. De toutes façons je ne sais jamais ce qu'on attend de moi, c'est trop difficile à deviner, et si je ""devine"" je suis à côté de la plaque, alors comme ça c'est vite réglé :D C'est pour ça qu'il faudrait que je puisse visionner le mode d'emploi de chacun, qui flotterait au dessus de leur tête (par exemple ^^). J'ai du mal à discerner ce qui est bien ou mal (dans les petites choses, bien sûr, j'ai des principes sur la trahison impossible etc) donc tout accumulé ça doit finir par peser très lourd, j'imagine. Encore, si je savais précisément et que j'en avais conscience avant de le faire, ce qui est bien ou mal, ce serait plus simple, mais là je ne peux même pas me dire "eh bien je ne ferais plus cela et cela" il y a des choses que je sais maintenant mais ce n'est pas la majorité, alors tout traquer sans jamais savoir ça demande beaucoup d'énergie (pour moi en tout cas), donc je ne peux pas faire comme les gens que je vois dire "maintenant je vais faire très attention je sais bien ce qui n'allait pas" etc, parce que je ne le devine pas, ou alors il faudrait qu'on me fasse une liste de tout ce qui ne se fait pas ou ce qui est à éviter, je pourrais l'apprendre par coeur mais je ne sais pas si sur chaque moment j'y penserais avant de faire la petite chose qui pourrait blesser ou autre.
Les relations humaines, c'est ce qu'il y a de plus compliqué, c'est pour ça que je préfère les livres etc. Mais bon quand il y a quelques très rares personnes auxquelles on s'attache profondément, il est vrai qu'on n'a pas spécialement envie de les voir partir :/

Re: Pardon, pour faire mon deuil

Publié : 12 févr. 2013, 22:51
par Beliefs
C'est une grande solitude que tu dois ressentir. Tu ne leur en veux pas de ne pas pouvoir vraiment comprendre, parce qu'ils n'ont pas les capacités d'aller si loin. Par contre, tu aimerais tant trouver cet autre qui soit sur cette même longueur d'onde.

Tu ne décodes pas les petites choses qui peuvent faire mal? Même avec la liste que tu apprendrais par coeur, comme tu dis, tu ne pourrais la respecter. Parce que tu es toi. Et c'est à prendre ou à laisser. Ceux qui apprennent à te connaître doivent comprendre que tu n'as pas l'intention de blesser, que c'est ta façon d'être qui est juste hors norme. Et que tu n'es pas dénuée de sensibilité, au contraire.

Si vous ne souhaitez pas être en couple, pourquoi la distance devient-elle nécessaire?

Si tu as tant de difficultés à vivre avec les autres, c'est parce que tu es beaucoup trop intelligente... beaucoup trop au-dessus de tous.