Voilà, c’est fait. Il y a quelques jours, j’ai découvert ce site, j’ai compris et admis que je suis grey A et j’en ai été incroyablement soulagée ! Déjà, soulagée de mettre un nom sur ce que je suis, ensuite soulagée de voir que je ne suis pas la seule dans ce cas. Il ne me restait qu’une étape à franchir : quitter mon petit ami pour enfin vivre pleinement ma vie comme je l’entends (et donc me débarrasser de cette culpabilité parce que la fréquence de mes désirs sexuels ne correspond pas au moule que la société nous impose, et tant qu’à faire, arrêter de me forcer à avoir des rapports). C’était l’étape que je redoutais un peu... Pas facile de faire du mal à une personne à laquelle on tient. Je l’ai quitté en lui disant que je ne l’aime plus, ou pas assez pour continuer à m’investir dans notre relation et que je souhaite retourner au célibat, ce qui est vrai. Je n’ai juste pas mentionné mon asexualité. Cela n’aurait rien changé au résultat, et je n’avais pas envie de devoir expliquer et justifier. Et même s'il avait été compréhensif, cela n'aurait pas changé les sentiments que je n'ai plus pour lui. Pas facile de faire comprendre à un homme plein de qualités que je suis mieux célibataire qu’avec lui. Pas facile de quitter quelqu’un à qui on n’a rien à reprocher. Pas facile de mettre fin à une relation qui roule… Mais voilà, je l’ai fait. Et j’en suis heureuse, malgré la tristesse et la culpabilité de lui avoir fait du mal.
Enfin, je suis moi. Enfin, je me connais. Enfin, je m’accepte. J’ai souvent mal aux épaules, cela fait des années que ça dure, et depuis la rupture, la douleur s’est envolée. C’est comme si j’avais, au sens propre du terme comme au figuré, un poids dont je me suis enfin débarrassée. Finies les justifications sur mon manque de désir, finis les rapports sexuels forcés, finies les remises en question, finies la culpabilité de ne pas entrer dans le moule, finie l’impression d’être anormale, finie la honte, finis les mensonges.
Je suis enfin moi. Je suis enfin heureuse. Et ça fait du bien.
