L'expérience peut elle nous rendre A?

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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fromsa
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L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par fromsa »

Bonjour à tous,

Je suis une fille j'ai 22 ans. Je vais essayer de résumer tout ce qui me semble important pour vous expliquer mon ressenti. Je crois que ça va être un peu long et je m'en excuse par avance.


Jusqu'à au moins l'âge de 14 ans je me suis sentie en décalage avec mes camarades de collège : elles étaient toutes intéressées par "sortir avec des mecs" et moi ça ne m'intéressait pas du tout. J'ai fini par vouloir sortir avec mon meilleur ami de l'époque mais au fond de moi, je savais que c'était pour faire comme tout le monde, parce qu'une peste m'empoisonnait la vie parce que je n'avais pas de copain (et au final je me suis pris un râteau, la vie est compliquée).

En seconde, je suis vaguement tombée amoureuse d'un type. Au bout de an j'ai su que ce n'était pas réciproque, mais je suis quand même restée sur lui pour toute la durée du lycée. Comment vous dire... Même à l'âge de 17 ou 18 ans je n'envisageais rien d'autre que des bisous. J'étais choquée quand j'entendais certaines filles faire des allusions ou faire des gestes un peu équivoques.

Je me souviens de cette fois, en seconde, ou une feuille tournait "clandestinement" dans la classe. Une question "Quel est votre fantasme ?" Je n'en avais aucune idée et trouvant la question trop personnelle j'ai fait passer la feuille à ma voisine sans commentaire. Elle m'a chariée à voix haute devant toute la classe alors j'ai fini par inventer un truc, mais depuis... Je n'ai toujours pas de fantasme. Même en me creusant la tête. Avec des amies on en parle parfois, et elle me disent des trucs, je ne vois pas ce qu'il y a d'excitant. En fait je ne vois pas d'intérêt.

Tout comme quand on croise un mec beau dans la rue. Moi je vais dire que je le trouve beau, simplement. Certaines copines y vont à coup de "oouh j'me le ferais bien" :|
À chaque fois je suis outrée... Ahah

On continue un peu... J'arrive à la fac. Je crois quand même un peu en l'amour, je me dis que je vais rencontrer quelqu'un de bien. Raté.
Je perds donc ma virginité avec un mec de boîte à l'âge de 19 ans, lassée d'attendre "le bon" pour le faire.
C'était une décision réfléchie, je n'étais pas ivre ou quoi que ce soit.
On est censés se mettre en couple (c'est lui qui le souhaite) en 1 semaine je découvre qu'il me trompe. Je le ghoste. (Booooouh)
Je m'en suis bien remise mais malgré le fait que le rapport était protégé j'ai eu une peur bleue d'etre enceinte.

Je rencontre quelqu'un d'autre, qui a un peu abusé de ma confiance pour me mettre dans son lit.
Je l'ai pris avec philosophie.

Mon premier copain, celui que je considéré comme LE copain, c'était l'été dernier, en 2016. Ça a duré 4 mois.
La première chose c'est que quand on couchait ensemble j'avais mal. Je ne sais toujours pas la cause de la douleur.
La seconde chose c'est que ça me soulait de "passer à la casserole" tout le temps. Genre, le soir avant d'aller dormir moi je voulais juste me blottir dans ses bras, lui il prenait ça pour une invitation. Le matin, encore une fois...

La douleur + le fait que le sexe me soule a fait que j'ai pris de faux prétextes pour arrêter la relation. Je m'en veux un peu parce que je l'aimais vraiment mais je me forçais à avoir du sexe avec lui pour lui faire plaisir donc voilà. J'ai très mal vécu la fin de cette histoire contrairement aux deux précédentes.

Beaucoup de mes copines quand elles sont célibataires prennent des "plans cul". Me demandent pourquoi je me prive de sexe alors que ça ne va pas de pair avec l'amour. (Selon elles).
En fait je ne ressens pas à tout prix le besoin de coucher. Je ressens le manque de tendresse, le manque d'être avec quelqu'un a mon écoute. Le sexe ? Si on ne m'en parle pas je n'y pense pas. D'ailleurs je ne me masturbe pas ou très peu. Le porno? Ça me dégoute. Je m'étais quand même résolue à regarder pour voir.

Je ne sais pas si le sexe ne me manque pas parce que j'appréhende la douleur dont je vous parlais mais j'en suis sure, j'ai quand même un réel désintérêt pour le sexe.

Je ne sais pas quoi penser. Quand je suis avec une personne qui me plaît, disons, je ressens un genre d'attirance pour aller me blottir dans ses bras ou même l'embrasser ! Mais pas plus.

Ça m'empêche de dormir. J'ai rencontré il y a peu un garçon, je suis sure qu'il se passera rien avec lui mais ça me fait quand même me poser des questions sur l'avenir..

Vous en pensez quoi, vous ? Suis A ou pas? J'ai essayé de donner le maximum d'indications pour aiguiller. Je sais qu'il existe aussi des "nuances" dans l'assexualité...

Merci de votre aide. Ca me travaille beaucoup.
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par Baelfire »

Salut,

Eh ben je sais pas moi.

C'est possible. Le truc c'est que la peur de la douleur ça joue beaucoup quand même. Parfois on est pas intéressés par le sexe jusqu'à ce qu'on l'aie fait et que ça ce soit maginifiquement bien passé.

C'est dommage que tu n'ailles pas vers ce garçon qui te plaît parce que tu as peur de ça. La peur n'est pas bonne conseillère :(

Bienvenue :)
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par clotaire »

Merci pour ton témoignage :-)

Le premier truc sur lequel je bloque, c'est pourquoi tu as pris de faux prétextes pour arrêter ta relation ? Tu avais honte de tes douleurs et de la trop grande fréquence des rapports ? Le dialogue c'est important, s'il t'aimait en principe il aurait respecté ces problèmes-là normalement...

Pareil pour tes sentiments actuels pour l'autre du coup, j'ai l'impression que tu as encore un peu peur de parler, il faut que tu te libères un peu peut-être. Vouloir une relation câline en limitant les passages à la casserole c'est pas un complexe, ça ne doit pas en être un.
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par PassionA »

Réponse simple à ta question : non, on ne devient pas Ace.

Tu ne deviens pas plus A que tu ne deviendrais lesbienne après ta première fois avec une fille. En revanche, ton expérience va te révéler des choses sur toi même. Parfois ce sont des choses que tu as toujours su mais que tu n'arrivais pas forcément à accepter ou à formuler, et parfois tu découvres de nouvelles facettes de toi même qui étaient en fait inconscientes.

Il y a énormément de raisons qui font que les asexuels ont du mal à se trouver. D'une part, comment se définir par rapport à une absence ? Ma réponse c'est que je crois que le doute fait partie intégrante de l'asexualité - a-t-on déjà vu les hétéro ou les homo douter de leur attirance sexuelle ? D'autre part, les être humains sont motivés à se conformer à leur entourage à cause de l'importance de l'intégration sociale. Et enfin, la relative ubiquité du sexe dans les rapports adultes, où dans notre société être différent de ce point de vue peut être un décalage trop lourd à supporter.

Ce qui est certain, c'est qu'il y a généralement un sens à trouver avec d'autres sentiments/actes de ton passé. Tu n'as jamais réellement été intéressée par le sexe, ne comprenant même pas l'intérêt que les autres portent à la chose, cela à du sens si tu es asexuelle. Lorsque tu as tes premières relations, tu te rends compte que le sexe ne t'attire toujours pas bien que tu éprouves d'autres attirances (esthétique, romantique, sensuelle), ça a du sens si tu es asexuelle.

En revanche, que l'acte te soit douloureux n'a probablement que peu à voir avec ton asexualité. Cela pourrait venir d'une particularité physique ou ça pourrait avoir un lien avec ton manque de désir sexuel : cette part consciente qui rechercherait un plaisir sexuel même sans ressentir d'attirance. A savoir que la plupart des Aces peuvent avoir des relations sexuelles sans douleur et même y prendre un plaisir tout relatif.
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Léonis
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par Léonis »

Je ne vais pas commenter ou t'offrir des clés concernant ton caractère potentiellement asexuel (je suis moi-même toute neuve dans ce domaine), mais j'ai peut-être une piste pour les douleurs que tu as eu.
Je pensais pas que cette information me servirai un jour XD
https://www.sexoconseil.com/dysfonction ... nisme.html
https://www.sexoconseil.com/sexologie/d ... yspareunie

Il s'agit de troubles pouvant être autant psychologique que physique. Ce ne sont peut-être pas des réponses pour ton problème mais ça peut être un chantier à étudier.
Je suis non-binaire mais parlez de moi au féminin ça me fera plaisir :mrgreen:
Plus d'explication : Ma présentation
"Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose." Sigmund Freud
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par Olib »

Salut Fromsa !

Je ne suis pas du tout un expert en la question, car je suis moi-même en pleine réflexion sur mon identité sexuelle, et mes connaissances sont encore très limitées sur la question de l’asexualité, mais je vais quand même tenter de t'apporter quelques éléments de réflexion :)

Comme le dit très bien PassionA, c'est difficile de savoir si on est A alors que c'est défini par rapport à une absence.

Je connais des gens qui, lorsqu'ils ne sont pas engagés dans une relation, ne vont pas chercher de plans cul. Il y a en effet des filles, et même des garçons (!!!), qui n'envisagent pas le sexe sans sentiment amoureux, et pourtant on ne peut pas les qualifier d'asexuels.

Ce que tu dis concernant ta seule vraie relation me semble plus significative, mais ce n'est pas très clair. Il y a deux choses qu'il faut distinguer : la douleur ressentie, et la sensation de "devoir passer à la casserole". Concernant la douleur, c'est différent de l'asexualité qui est définie par l'absence de désir, pas nécessairement par l'absence de plaisir (arrêtez moi si je me trompe!). Par contre, comme le dit Baelfire, l'absence de désir peut être due à une absence de plaisir. Ainsi, si un jour tu sais pourquoi tu ressens de la douleur et trouves une solution pour stopper cette douleur (ce que je te souhaites), tu auras peut-être un appétit sexuel... mais peut-être pas ! En tout cas, je pense que cette question de la douleur est prioritaire.

Concernant la sensation de "devoir passer à la casserole", est-ce que tu lui en avais parlé ? Peut-être est-ce simplement le côté "mécanique" (devoir faire ça tous les soirs et tous les matins) de la chose qui te déplaisait ?

Désolé si je t'apporte + de questions que de réponses :)
La montagne, ça vous gagne.
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Loali
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par Loali »

Bonjour
Je rejoins assez ce qui a été répondu ..pour ma part les rapports sexuels ont été douloureux très longtemps et le manque d'envie et/ou de désir en était la cause principale !
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sehlem24
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par sehlem24 »

Pareille que la voisine du dessus !
Et Fromsa, je me retrouve beaucoup dans ce que tu racontes, ton parcours et ton ressenti... Je me suis meme demandée un instant si je n'avais pas un dédoublement de la personnalité qui serait venu ecrire ce message ! 😅
Sois toujours toi-même. Sauf si tu peux être une licorne, dans ce cas sois une licorne.
Ramón

Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par Ramón »

Je prends le contrepied de PassionA sans contredire son raisonnement car il est juste.
A ta question : oui, l'expérience peut nous mener à changer d'orientation. Mais je pense qu'il faut une forme de trauma derrière. Des personnes (sincèrement et physiquement) hétéros peuvent devenir homos suite à des problèmes dans leurs rapports hétéros au point de faire disparaître tout type d'attirance pour le sexe opposé, et que naisse une attirance pour le même sexe. C'est possible, mais ce n'est clairement pas le schéma que l'on rencontre le plus souvent.
Concrètement, si tu ne ressens pas d'attirance sexuelle, tu es asexuelle. Ca, tu es bien la seule à vivre ton corps, et donc à pouvoir le définir. Ensuite, il y a un spectre complet dans l'asexualité avec des nuances. Tu as un lexique ici : viewtopic.php?f=13&t=7727 , tu y trouveras peut-être un mot qui te convient mieux.

Autrement, tu sembles t'être beaucoup forcée, avoir rationalisé pour arriver à toucher un peu de la normalité des autres. Ce n'est pas évident, mais si tu arrives à travailler dessus, il me semble important que tu ne te forces pas : pas besoin de goûter pour savoir que tu ne vas pas aimer une chose (genre, pas besoin de connaître la guerre pour savoir que l'on ne veut pas la vivre). On a tous généralement plus à faire à se forcer à réussir quelque chose que l'on veut, autant ne pas s'encombrer à se forcer à faire ce que l'on ne veut pas ;)
Et je crois que c'est un bon moyen de prendre confiance en soi. Faire ce que l'on veut faire et laisser de côté le reste.
En l'occurrence, un garçon semble te plaire, peut-être que chercher à entrer en contact avec lui et de partager vos envies, plaisirs, problèmes,... est un bon moyen pour débuter une potentielle relation. Si tu te dis directement : "C'est mort !", il y a toutes les chances pour que ce soit mort d'avance.
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Lockarius
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par Lockarius »

Je suis pour ma part pas du tout un fervent partisans du concept du "on est née comme ça et pi-cé-tou !!!", et je pense qu'effectivement notre orientation sexuelle (et romantique) est davantage le fruit de notre vécu et de la perception que nous en avons : c'est juste que ce processus n'est pas conscient (et donc pas forcément totalement rationnel).
Je la considère aussi comme succeptible d'évoluer avec le temps, bien que la somme des expérience vécu au fil du temps la consolidera de plus en plus par effet de "concentration" : raison pour laquelle je pense important de rappeler aux plus jeunes de garder l'esprit ouvert. (quitte à passer pour un vieux con : j'assume ;) )

Donc j'aurais tendance à répondre oui à ta question. D'un point de vue général.

Après dans ton témoignage en particulier, il y a un point qu'il me semble important pour toi d'étudier : la douleur.

Peut importe sa raison, la douleur est toujours une chose qui a un énorme impact psychologique : c'est biologique, un mécanisme de défense atavique. La peur de la douleur est un mécanisme de survie très puissant.

Donc investiguer la cause de cette douleur me parait important, car la "vaincre" pourrait grandement modifier ta perception de certaines choses (ou pas).
Je suis certain que l'Humanité est capable du meilleur.
Reste à passer de la théorie à la pratique...
brumenocturne
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par brumenocturne »

Bonsoir,
Je connais un homme qui a été en couple avec une hypersexuelle pendant des années. Elle insistait constamment pour coucher, si bien qu'il a fini par en être dégouté. Avant de la rencontrer, il avait une libido normale. Maintenant, il l'a quittée, mais cela fait des années qu'il n'éprouve plus aucun désir pour une femme. Il ne ressent aucun manque non plus. Le simple fait d'imaginer une femme nue lui donne des nausées. Il se dit asexuel car il ne ressent plus aucune excitation. Donc effectivement, je pense que l'expérience (surtout mauvaise) peut rendre un S asexuel.
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par fiffi »

Les deux cas de figures existent : on peut etre A car c' est notre orientation naturelle ou etre A suite à une mauvaises expériences .
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piwi
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Re: L'expérience peut elle nous rendre A?

Message par piwi »

Coucou fromsa. Je ne vais pas paraphraser ce qui a été dit plus haut mais quelque chose m'inquiète. Il est évident qu'une relation sexuelle non envisagée, désirée, attendue... peut générer des douleurs : les glandes de bartholin n'étant pas sollicitées, l'expérience peut se révéler plus douloureuse encore que tu ne pouvais l'augurer. Cependant, un avis médical ne coûte rien (sauf les honoraires bien sûr) et te rassurerait sur ton orientation. Si tu n'as rien et que tu peux écarter la cause physiologique, alors oui, il se peut qu'il s'agisse d'autre chose.

A propos des glandes de bartholin :
http://sante-medecine.journaldesfemmes. ... definition

Bon courage. ;)
mon âme n'a pas de sexe (iel)
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