La question est aux antipodes de la stupidité (qui est une maladie/pathologie au passage, et que l'on utilise par abus de langage).
Faisons simple à ta question : oui, les limites, c'est l'individu qui les fixe dans l'absolu. Et il les fixe par rapport aux sens ou aux définitions existants du mot. Le seul endroit où la société est légitime pour fixer des limites, c'est quand on parle de préjudices, d'atteintes à l'intégrité de la personne.
Maintenant, un peu plus dans le détail : une définition est toujours subjective, définir c'est donner une forme à une chose. Les perceptions individuelles étant différentes les unes des autres, il ne peut y avoir de définition "définitive". Par contre, un mot a un ou plusieurs sens : ces sens sont issus d'analyses sémantiques et ont un caractère plus objectif. Et généralement, on définit un mot à partir d'un sens (sens que l'on peut interpréter à notre manière, d'où la subjectivité forte d'une définition).
Si tu saisis bien : définis les choses selon tes perceptions, mais appuie-toi autant que tu peux sur un ou plusieurs sens du mot (l'étymologie donc). Cela te permet, dans une discussion ou pour toi même, d'expliquer le cadre dans lequel tu développes ta pensée. C'est de la communication de base (et à ce niveau, on ne nous a rien enseigné ou si peu pour communiquer convenablement, donc pas étonnant que les gens ne se comprennent pas ou si peu, nous n'avons pas les bases de la communication verbale, nous sommes bien meilleurs avec notre gestuelle => la communication verbale à l'écrit c'est une galère

).
Je dirais donc : fie-toi à ta capacité à construire une pensée à partir d'un sens existant. Et expose tes limites. Tu peux passer outre l'avis d'une autre personne, "sois ce que tu es" ou ce que tu penses être.
Refaisons simple : tu es sexuelle à partir du moment où tu ressens une attirance sexuelle, tu es romantique à partir du moment où tu ressens une attirance romantique. Tu Ace quand..., tu es Aro quand... tu saisis je pense. Là, c'est simple.
Dans le détail : tous les jours de ta vie tu ne seras pas dans le même état d'esprit, des fois tu peux te sentir S, des fois A, des fois R,... Le plus évident est de regarder la récurrence de notre caractère : au plus on tend vers le S dans notre vie, au plus on peut s'affirmer S,... Et oui, on peut tomber sur une personne "plus S ou A que nous" dans son comportement. Cela n'invalide rien pour toi, cela signifie que les individualités ne s'expriment qu'à travers un spectre, comme le spectre lumineux qui va du violet au rouge en passant par le vert ou le jaune.
Et honnêtement, à partir de là, on s'en tape que notre voisin soit plus S ou A que nous. Cela n'apporte pas grand chose. Ce ne sont pas ce genre de nuances qui améliorent la communication.
Et Vince résume plutôt bien la chose en exprimant qu'entre romantique et aromantique il y a tout un tas de mots qui expriment des particularités, et que de la même manière ces particularités s'exprimeront elles aussi dans un spectre (que l'on peut probablement décomposer à l'infini à partir du moment où l'on trouve de nouveaux mots pour déployer de nouveaux moyens de communiquer).
Du coup (wai, je rallonge mon commentaire avec votre fil de conversation), tu sembles aimer une relation amoureuse plus "pimentée" que ce que tu as vécu jusqu'alors. On pourrait dire que tu es "pimientoromantica". Et je dirais qu'à partir de là, à toi d'y mettre les limites, d'y mettre des formes, des pensées,... Pour que tu puisses communiquer ton désir de la meilleure des manières, pour qu'avec un peu de patience on te comprenne de la meilleure des manières, ce qui, je te le souhaite, peut te permettre de vivre le type de relation qui te branche grâââve
Et pour le terme "sentiment", son sens d'origine (cela s'est élargi par la suite) est le suivant : "faculté de recevoir des impressions physiques, sensation", à partir de là tu peux travailler le mot à ta manière.
Quant à la question du contrôle soulevée par Aelyz, je crois qu'elle vient beaucoup de nos habitudes comportementales. Au plus nous vivons de manière routinière, au plus nous perdons ce contrôle car nous focalisons beaucoup moins notre attention sur nos routines, et c'est souvent là que nous nous piégeons nous-mêmes. Au plus nous sommes face à de l'inconnu, au plus nous aurons une tendance à nous fixer des limites plus restreintes. Quelque part, nous sommes assez performatifs dans notre fonctionnement : avant d'aller au-delà de nos limites, on "sait" qu'il faut être régulier dans ce que nous comprenons bien. Qu'il existe des étapes.