Souvenir de A avant de se découvrir

[Aphélie]

Je pense qu'on finit toujours par trouver une certaine beauté aux gens qu'on aime. Ceci étant, j'ai jamais trouvé une personne moche ? Genre, oui, il y a des personnes que je trouve plus attirantes que d'autres, mais globalement je trouve que chaque personne a quelque chose, j'ai jamais considéré quelqu'un comme étant laid.e.

Pour en revenir au sujet (qui est très sympa d'ailleurs, c'est marrant de découvrir ce genre de témoignages avec le recul !), longtemps j'ai pas eu le sentiment d'être différente ou que quelque chose n'allait pas avec moi. C'est au lycée que j'ai commencé à comprendre, en découvrant des mots que tous mes camarades connaissaient et que je n'avais jamais entendus de ma vie J'me souviendrai toujours de l'expression de ma pote quand je lui ai demandé très naturellement ce que voulait dire masturbation (sisi). J'étais très en décalage sur ce genre de conversation. Quand j'ai commencé à sortir avec mon ex, je me suis pas trop posée la question car avec une relation à 900km de distance et en se voyant tous les deux mois ça me semblait pas spécifiquement bizarre qu'on ait pas encore passé le pas. Ni que je n'en ressentais pas l'envie, je me disais que ça viendrait. Encore une fois c'est une conversation avec une amie qui m'a un peu fait réagir quand elle m'a dit "Je t'imagine tellement pas être physiquement proche d'un gars". Pas strictement dans un sens sexuel (ce serait un peu glauque qu'elle me dise ça sinon ) mais de manière générale. Et... force était d'admettre que moi non plus. Je n'initiais jamais les contacts, même les plus anodins. Un peu plus par la suite, mais quand même globalement je le trouvais surtout très collant.

Un autre truc que je ne comprenais absolument pas : ce moment dans les films où la tension sexuelle était à son comble et après une dispute ou que sais-je les protagonistes qui jusque là ne pouvaient pas s'encadrer s'arrachaient soudain sauvagement leurs habits et moi j'étais là "???". La perplexité totale.

[fiffi]

Je me suis posé la question de mon orientation sexuelle que très tardivement : en 2015 et je suis né en 1968 ! Et encore , il a fallut que m'a meilleure amie me dise qu'elle était amoureuse de moi et veuille avoir des relations sexuelles avec moi : j' ai refusé les relations S sans pouvoir expliquer pourquoi . depuis elle ne me parle plus , elle a mie aussi fin à notre amitié et c'est grace à ce petit drame que j'ai eu l' idée de faire des recherches sur l'asexualité .
J'aurais pu me poser la question avant parce que je n'ai jamais eu d'attirance S mais seulement esthétique et que je n'ai jamais compris pourquoi le sexe est si important pour la majorité des gens alors que je ne recherchais , et recherche encore , une relation basée sur le respect , la tendresse et la complicité .
Il faut dire que je suis resté un gamin : quand je serais grand je me marierais avec une princesse , on n'aura pas d'enfants mais on vivra heureux et on fera plein de calins !

[Drytos]

depuis elle ne me parle plus , elle a mie aussi fin à notre amitié et c'est grace à ce petit drame que j'ai eu l' idée de faire des recherches sur l'asexualité .

Je trouve ßa vraiment triste comme histoire Une amitité aussi importante brisée juste pour une histoire de sexe

T'as raison pour la princesse ! Puis comme ßa vous ferez des économies

[Hestia]

Pour en revenir au sujet (qui est très sympa d'ailleurs, c'est marrant de découvrir ce genre de témoignages avec le recul !), longtemps j'ai pas eu le sentiment d'être différente ou que quelque chose n'allait pas avec moi. C'est au lycée que j'ai commencé à comprendre, en découvrant des mots que tous mes camarades connaissaient et que je n'avais jamais entendus de ma vie J'me souviendrai toujours de l'expression de ma pote quand je lui ai demandé très naturellement ce que voulait dire masturbation (sisi).

Tiens, c’est marrant, mais c’est durant cette période que j’ai réalisé avec surprise que les adolescents avaient une vie sexuelle active ; part l’intermédiaire d’un questionnaire sur la sexualité et les MST (le Sida en particulier) que des élèves avaient proposé dans un cours. Sérieusement, pour moi les relations sexuelles, c’était un truc que les adultes pratiquaient, et je n’imaginais pas que dans le monde réel, les adolescents avaient déjà des rapports sexuels. Il m’a fallu pas mal de temps pour accepter cette réalité, car sérieux, c’était trop étrange de concevoir qu’un ado veuille coucher.
Au passage, je pense que mon prof de math de cette année-là était asexuel, car lorsqu’on a eu droit au questionnaire, et que des élèves lui ont questionné, il a fait la remarque que pour lui les relations sexuelles ne servaient qu’à procréer.

[didou]

Il faut dire que je suis resté un gamin : quand je serais grand je me marierais avec une princesse , on n'aura pas d'enfants mais on vivra heureux et on fera plein de calins !

Génial, j'adore ! Et vous aurez une licorne en animal de compagnie surtout ! Par contre, les châteaux, de nos jours, c'est devenu inabordable avec la hausse de l'immobilier

[Baelfire]

J'ai jamais eu de réel questionnement vis à vis de ma sexualité. Ca ne m'intéressait pas donc je ne me demandais rien. Tant que j'était célibataire ça me semblait parfaitement logique de ne pas être attirée par cet aspect là. Je suis pas une perverse moi M'sieurs Dames

C'est comme ça que je voyais les choses.

Et puis sont arrivés les petits copains, les premières coucheries. Sympa mais sans plus. Je me demandais bien pourquoi ça faisait tourner le monde ce truc là. Comprends pas. Je me souviens de prises d'initiatives de ma part. Pas parce que j'en avais envie mais parce que je voulais "fatiguer' mes partenaires. Les crever jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus et qu'ils ne souhaitent plus le faire avant un moment.

Seulement ça a été l'exact contraire. Ils en redemandaient encore plus tellement c'était bien bla bla bla

Pour moi ils étaient trop demandeurs, le soucis ne venait pas de moi.

Puis quand on "vieillit" que les relations ont plus d'authenticité c'est toujours pareil.

Je me souviens des larmes de mon conjoint parce que j'avais dit non. Je me souviens des miennes lorsque j'ai fini par céder pour effacer sa peine et comme je les lui ai bien caché.

Et je me souviens m'être dit "c'est la dernière fois". Avec cette impression de m'auto-violer pendant l'acte.

C'est là que j'ai commencé à avoir un déclencheur. Les suivants je les ai affranchi dès le départ en expliquant que c'était mon truc qu'une fois de temps en temps. Ca c'est toujours bien passé, ils ont respecté ça. Et sans vouloir me vanter les fois où on le faisait je me donnais à 1000% et ça me faisait même plaisir donc...

Puis sont venues les recherches pour savoir si d'autres étaient comme moi et puis voilà.

Sans mes expériences je ne m'en serais jamais rendue compte.

[Alban]

Je me souviens des larmes de mon conjoint parce que j'avais dit non. Je me souviens des miennes lorsque j'ai fini par céder pour effacer sa peine et comme je les lui ai bien caché.

Haaan !! il ne devrait avoir que des larmes de joie sur ton visage.

[Baelfire]

[Zimou]

Je me souviens des larmes de mon conjoint parce que j'avais dit non. Je me souviens des miennes lorsque j'ai fini par céder pour effacer sa peine et comme je les lui ai bien caché.

:'(

Je me souviens des larmes de mon conjoint parce que j'avais dit non. Je me souviens des miennes lorsque j'ai fini par céder pour effacer sa peine et comme je les lui ai bien caché.

Haaan !! il ne devrait avoir que des larmes de joie sur ton visage.

Haha, bien joué, bien répondu

depuis elle ne me parle plus , elle a mie aussi fin à notre amitié et c'est grace à ce petit drame que j'ai eu l' idée de faire des recherches sur l'asexualité .

Je trouve ça vraiment triste comme histoire Une amitité aussi importante brisée juste pour une histoire de sexe

N'oublions pas que ce n'est pas juste une histoire de sexe, pour beaucoup de S ça va aussi de paire avec des sentiments, beaucoup ne sépare pas l'un et l'autre. C'est dommage mais faut voir, si cette amitié s'est construite dans l'optique de construire une relation amoureuse c'est normal que si il n'y a pas plus, il n'y ai plus d'amitié sur le coup. Après, il faut repartir de 0 dans l'optique de construire qu'une amitié, pas autre chose. Enfin encore faut il le vouloir, tant pour l'un qui est déçus de ne pas avoir pu construire ce qu'il souhaitait (car si ça posais aucun problème, la personne ne couperai pas les liens d'amitiés) que pour l'autre qui s'est fait amicalement jeté.
Si par contre cette amitié s'est construire durant longtemps et que les sentiments sont venu vraiment après, là oui c'est triste car il devrait rester ce qu'il y avait avant les sentiments. mais un amour à sens unique, rester amis avec une personne dont on est amoureux, pour l'avoir pas mal connu quand j'étais plus jeune, c'est vraiment dur, c'est mieux de couper contacte.

[fiffi]

Merci Drytos et Didou pour vos suggestions : grace aux économies on achètera un petit château avec une Licorne .

Pour répondre à Zimou ,je dirais que les sentiments amoureux sont venus après une longue amitié . Je comprends son point de vue : elle ne pouvait pas devenir abstinente parce que je suis A . Cette histoire a un point positif , elle m' a fait prendre clairement conscience de ma différence . Je me suis toujours senti différent mais je n'avais jamais cherché à approfondir ; je mettais tout sur le compte de mon anticonformisme . Découvrir l'asexualité a été un grand pas vers la connaissance de moi-même .

[Lockarius]

Salutation à tous, ça faisait très longtemps que je n'était plus passer ici.

Pour le sujet, la "découverte" de mon Asexualité c'est faites sur le "tard" par rapport à certains qui viennent ici (ou ailleurs) en se questionnant mais à été assez simple.

Mais effectivement rétrospectivement très jeune déjà certaines anecdotes reviennent, dont l'une à clairement eu un rôle majeur dans ma vie.

La première est assez rigolote (je trouve) : ma découverte de la masturbation... non pas par moi même, ou par des lectures douteuses.
Mais par des discutions de potes aussi porter sur la chose que peuvent l'être des ados.
Ouaip à 13-15 ans je ne savais même pas ce que c'était. J' était le genre geek/nerd très branché sciences, je savais déjà tous ce qu'il y a à savoir (et bien plus) sur la reproduction, le cycle embryonnaire, ... Mais le simple concept de "se branler" m'était totalement inconnue.
Inutile de préciser que ce jour là mes potes m'ont regarder comme ci j' était un alien un peu neuneu

La seconde est mon premier (et à ce jour unique) amour : une amie en terminale, on s'est longtemps tourner autour en mode "début de flirt" sans jamais dépasser ce stade, une sorte d'éternel premier rendez vous très pudique.
Le truc c'est qu'elle n'était pas du genre très bien dans sa peau ni confiante en elle et que de mon côté j' était bloquer sur une question : "Mais si je suis vraiment amoureux pourquoi je ne veut pas lui faire tout un tas de cochonneries ?".
Je fini par conclure que non, c'était juste un très très bonne amie et au fil des années on s'est progressivement perdue de vue...

... pour se recroiser fortuitement une dizaine d'année plus tard. J'avais alors conclus après plusieurs expériences que le "sexe c'était pas mon truc" et j'en était même venu à me dire qu'aimer non plus. Je faisais avec.
Bref je la revois, je constate que ses problèmes sont du passés : j'en suis très heureux pour elle.
Je constate aussi qu'elle a sa vie de famille : un mari, 2 enfants.

Et là je me rend compte que 10 ans plus tôt j'était vraiment amoureux puisque je ressent un truc nouveau : je suis jaloux de son mec, juste un peu... mais quand même.

Bref je comprend ce jour là que je peut aimer, que c'est juste le sexe qui m' indiffère.

C'est quelques mois plus tard que je trouverais le site AVEN (en faisant de recherches sur un sujet qui n'avaient vraiment aucun lien avec le sujet ), et que je constaterais que je ne suis pas un exemplaire unique et qu'il y a même un mot pour nous.

[Meghedi]

Oh que ce topic me plait!

J'identifie ces souvenirs comme des petits "indices" disséminés dans ma vie. Je n'y pense généralement pas, et des fois ils ressurgissent et me font réaliser que je me pose des questions depuis plus longtemps que je ne l'imaginais!

Ma plus vieille en date, c'est lorsque adolescente, ma meilleure amie, super heureuse d'apprendre que je m'étais faite des lentille de vue (je suis relativement myope, je ne vois plus tant les détails de tout ce qui se trouve à plus d'une mètre de moi) m'a dit: "Trop bien! On pourra enfin mater les beaux mecs à la plage ensemble cet été!". J'étais ravie, je n'avais jamais fait ça, ça avait l'air vachement chouette vu comme elle en parlait!
Ce n'était visiblement pas que ma vue qui posait problème: "Mater les beaux mec à la plage" fut pour moi une expérience profondément ennuyeuse, j'ai vite arrêté de mettre des lentilles à la plage, laissé mes amies perdre leur temps à une activité si chronophage, et suis repartie faire des brasses.

Vos témoignages de manque de vocabulaire me rappellent aussi le malaise des tours de table en soirée où tout le monde devait dire à tour de rôle quel était leur plus grand fantasme sexuel. "Ouah??? C'est quoi un fantasme sexuel?" J'avais par chance des amis qui avaient tellement de choses à dire sur le sujet que la question n'est jamais arrivée jusqu'à moi

[fiffi]

Bienvenue Meghedi ,

la plage , ça me rappelle aussi des souvenirs , les copains un peu excités par les jolies filles en se demandant comment les aborder et le petit Fiffi qui restait calme sur sa serviette et qui finissait par faire des brasses , c' est tellement plus agréable !

[thailog]

Meghedi: "Mater les beaux mec à la plage" fut pour moi une expérience profondément ennuyeuse,"

Je te comprend, moi c'est comme fiffi, avec mes potes qui aimaient bien mater les filles et moi qui était mal à l'aise avec leurs réflexions sur le physique des filles...

"Vos témoignages de manque de vocabulaire me rappellent aussi le malaise des tours de table en soirée où tout le monde devait dire à tour de rôle quel était leur plus grand fantasme sexuel."

Pareil, des qu'il y a une discussion sur la sexualité j'angoisse, j'essaie de me faire tout petit pour éviter qu'on remarque mon inexpérience et mon désintéressement sur le sujet.

[clotaire]

Un petit souvenir qui revient :

sortie de classe en début de 4ème, nuit à l'hôtel avec 3-4 gars dans la chambre, on allume la télé, et les autres étaient tous à fantasmer sur la poitrine de je ne sais plus quelle actrice (qui se l'était refaite, sûrement). Moi je ne comprenais pas du tout, j'étais totalement perplexe : on m'avait bien tout expliqué la sexualité, j'avais cru comprendre la mécanique des rapports sexuels, et je ne voyais vraiment pas ce que la poitrine venait faire là-dedans ??!
A l'époque ma mère allaitait encore mon dernier frère de 12 ans plus jeune que moi : la poitrine ça servait à allaiter, c'est tout^^