Le néant des "experts"

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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Héraclite
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Le néant des "experts"

Message par Héraclite »

Quand on lit ce genre d'article affligeant http://www.psy.be/divers/fr/interviews/ ... ologue.htm, on réalise à quel point les soi-disant "experts" psychologues et sexologues peuvent souvent s'avérer être de parfaits imposteurs.

On ne pourrait pas plus se foutre du monde.

Le pire est que ces gens gagnent leur vie en empilant inepties et contre-vérités. Ils enseignent même à l'université, c'est-à-dire qu'ils sont rémunérés pour étaler devant un parterre d'étudiants le néant de leur pensée, étudiants dont je doute qu'un seul ose leur dire leurs quatre vérités.
Je me demande si ces prétendus spécialistes en sont conscients ou s'ils se prennent réellement au sérieux.
Laur4
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Re: Le néant des "experts"

Message par Laur4 »

Les erreurs étant ?
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Zimou
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Re: Le néant des "experts"

Message par Zimou »

tu sous entend que ce qu'il dit de l'asexualité n'est pas sérieux, erroné?
Que conseillez-vous aux couples asexuels ?
Je ne conseille jamais la sexualité aux couples qui ne font pas l'amour et qui sont heureux. Introduire la sexualité peut créer un déséquilibre dans ce type de couples.
Je respecte les asexuels tels qu'ils sont mais de grâce ne traitez pas les gens qui font l'amour d'être des obsédés sexuels !
bon, il confond asexualité et sexophobie, il est pas informé sur le sujet ça se voit mais c'est pas étonnant vu qu'il est pro sexe. Ce genre d'amalgame ne m’étonne plus surtout dans un tel interview.
je suis un peu surpris par ses chiffres, qu'il doit sortir de son chapeau (une approximation de ce qu'il voit, pas de la réalité, vu qu'il ne voit que des personnes qui ont besoin d'aide il peut pas savoir le pourcentage des gens pour qui tout va bien comme il le prêtent).
Un tiers de ces couples ne font plus du tout l'amour depuis plusieurs années [...] Cependant parmi eux, 10% environ sont sexophobes et se refusent donc à leur partenaire.
soit il confond la aussi sexophobie et asexualité et il y a donc 10% d'asexuel dans des couples plus vieux de 15 ans, soit ce sont de vrai sexophobe et il y a donc 20% qui n'ont plus de relation sexuel seulement parce que ça ne les intéresse plus, et ça fait encore un bien gros pourcentage. mais je doute beaucoup de la fiabilité de ses chiffres.
La définition de l'asexualité est "une personne qui ne ressent d'attirance sexuelle pour personne". Cependant, vous seul pouvez décider quel terme vous convient le mieux.
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Re: Le néant des "experts"

Message par Héraclite »

Laur4 a écrit :Les erreurs étant ?
Cela n'est-il pas assez flagrant pour que vous vous en rendiez compte par vous-même ?

1. Globalement, le propos n'est absolument pas digne d'un psychologue de métier et d'un universitaire. On atteint difficilement le niveau "comptoir de café" ou celui des conseils sexo de Brigitte Lahaie.

2. La confusion entre "sexophobes" et asexuels est inadmissible pour un professionnel de ce rang. Etablir une équivalence sans aucune précaution du style "qui n'aiment pas faire l'amour" = désir sexuel hypoactif = DSH n'est pas très sérieux. Ne pas aimer, ne pas avoir de goût pour quelque chose ne signifie absolument pas souffrir d'une phobie.

3. La considération précédente est contradictoire avec la suite : "Dire je n'aime pas ça sans avoir au moins essayé une fois, c'est trop facile ! Osez et soyez curieuses mesdames ! Il est évidement important aussi de faire avec l'autre ce que vous aimez faire aussi." Or, pour ce monsieur, nous venons de voir que ne pas aimer quelque chose revient à en avoir peur et que cette peur constitue une pathologie. De plus, j'ai envie de lui répondre : est-il besoin de mettre le nez dans la merde pour savoir que cela ne sent pas bon ?.

4. Le propos de ce monsieur au sujet de la pornographie est d'une inconséquence et d'une légerté inadmissibles. Aucune mention sur les ravages de ce phénomène de masse. "Néanmoins, il faut bien choisir ses films afin qu'ils ne choquent pas un des partenaires." : un peu court non ? Pourrait-il nous préciser quel porno n'est pas choquant en 2014 ?

"En fait, cela n'a rien à voir avec les problèmes sexuels des couples." : ce monsieur est-il au courant des couples et des familles brisées à cause de ce fléau ? Des phénomènes de dépendance qui en découlent et que de plus en plus d'addictologues observent et reconnaissent. Non et en plus il enfonce le clou l'imbécile : si cela crée des problèmes chez les femmes, c'est de leur faute : "Certaines femmes se sentent trompées par leur compagnon qui regardent des films pornographiques...Oui, ce sont surtout des jeunes femmes immatures sexuellement qui confondent fantasmes et réalité." Bref, de grosses coincées on vous dit.

Et hop, deuxième contradiction dans la foulée : "Et que dire aux jeunes ?
Il faut leur expliquer que ce n'est pas la réalité, que ce n'est pas comme cela que l'on séduit une femme. Il faut leur dire que c'est de la sexualité bestiale qui n'a rien à voir avec l'amour."
Conclusion : le porno ce n'est pas la réalité, c'est une sexualité bestiale mais, pour pimenter leur vie sexuelle, les couples peuvent en regarder...et les femmes que cela incommode sont "immatures sexuellement"...où est la logique ?

5. "Quelles sont les motivations majeures qui poussent les hommes à être infidèles ?
D'abord pour des raisons de quantité de sexualité, ensuite pour des raisons de qualité, c'est à dire de fantaisies sexuelles frustrées : dans l'ordre la fellation, le cunnilungus et puis la sodomie. Plus rarement le refus de jeux de soumission et de domination."
Cet éminent spécialiste est en train de nous dire que ce qui pousse les hommes à être infidèles c'est...la frustration qui résulte du fait de ne pas pouvoir reproduire ce qu'ils voient précisément dans les films X. Donc ces films génèrent de l'infidélité ce qui est grave. Il le reconnaît lui-même par la suite en évoquant la souffrance qui naît de l'infidélité (souffrance qui n'existerait pas si le mensonge par omission était de rigueur dans le couple : une morale impeccable !) Ce monsieur ne sait même tirer les conclusions de ses propres observations. Dommage pour un psy doublé d'un prof.

Plus c'est gros plus ça passe.
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Zimou
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Re: Le néant des "experts"

Message par Zimou »

Héraclite a écrit :2. La confusion entre "sexophobes" et asexuels est inadmissible pour un professionnel de ce rang. Etablir une équivalence sans aucune précaution du style "qui n'aiment pas faire l'amour" = désir sexuel hypoactif = DSH n'est pas très sérieux. Ne pas aimer, ne pas avoir de goût pour quelque chose ne signifie absolument pas souffrir d'une phobie.
inadmissible est exagéré. c'est une confusion qui existe encore chez bon nombre de sexologue. de moins en moins heureusement grâce à la visibilité.
Héraclite a écrit :3. La considération précédente est contradictoire avec la suite : "Dire je n'aime pas ça sans avoir au moins essayé une fois, c'est trop facile ! Osez et soyez curieuses mesdames ! Il est évidement important aussi de faire avec l'autre ce que vous aimez faire aussi." Or, pour ce monsieur, nous venons de voir que ne pas aimer quelque chose revient à en avoir peur et que cette peur constitue une pathologie. De plus, j'ai envie de lui répondre : est-il besoin de mettre le nez dans la merde pour savoir que cela ne sent pas bon ?.
sexophobie peut vouloir dire la peur du sexe. mais aujourd'hui on utilise phobie pour d'autre chose que la peur. l'homophobie par exemple n'est plus vraiment la peur de l'homosexualité, c'est plus le fait de ne pas aimer les homosexuel. je pense qu'il dit sexophobie pour dire "ne pas aimer le sexe". c'est surtout là qu'est l'erreur avec l'asexualité. quand au fait qu'il ne faut pas dire j'aime pas avant d'avoir essayé, je suis plutôt d'accord. mes parents me l'ont toujours dit et souvent obliger au moins à essayer, parfois ils avaient tort je n'aimai toujours pas après, parfois ils avaient raison je changeai d'avis. et parfois encore, ce que j'essayai et que j'aimai pas, en le regoutant longtemps après mes gouts avaient changé. et ce dans de nombreux domaine. donc dire que ce n'est pas nécessaire d'essayer pour savoir qu'on aime pas, ce n'est pas toujours vrai. et vice versa d’ailleurs, certain essaye le sexe en pensant aimer et finalement... ce qu'il faut pas, c'est essayer si on le sens pas...
Héraclite a écrit :"Néanmoins, il faut bien choisir ses films afin qu'ils ne choquent pas un des partenaires." : un peu court non ? Pourrait-il nous préciser quel porno n'est pas choquant en 2014 ?
ce qui te choque n'est pas choquant pour tout le monde. et il existe nombre de porno que nombre de personnes, femmes compris, ne trouve pas choquant. il existe d’ailleurs des porno dit amateur qui sont justement des scène réelle donc représentatif de la réalité. il existe aussi des porno qui ne sont pas bestiaux, qui sont doux et représentatif de scènes d'amour.
Héraclite a écrit :"En fait, cela n'a rien à voir avec les problèmes sexuels des couples." : ce monsieur est-il au courant des couples et des familles brisées à cause de ce fléau ? Des phénomènes de dépendance qui en découlent et que de plus en plus d'addictologues observent et reconnaissent.
comme n'importe quel excès, c'est néfaste. ça n'est pas valable que pour le porno. ce sexologue n'incite pas les gens à consommer de la pornographie dans l’excès et le conseil pour pimenter un peu la vie sexuel des couples qui en ont besoin.
Héraclite a écrit :et en plus il enfonce le clou l'imbécile : si cela crée des problèmes chez les femmes, c'est de leur faute : "Certaines femmes se sentent trompées par leur compagnon qui regardent des films pornographiques...Oui, ce sont surtout des jeunes femmes immatures sexuellement qui confondent fantasmes et réalité." Bref, de grosses coincées on vous dit.
Je suis d'accord avec lui. une femme qui regarde un film de brad pitt et fantasme sur lui "hoo il est trop beaauuu!", est ce que les homme se sentent trompé? Le porno n'est pas de la réalité ni une volonté de réaliser ce qu'il voit. aucune raison de se sentir trompé pour un film. d'ailleur, une femme se sent-elle aussi trompé si son homme regarde un film érotique? se sent-elle trompé lorsqu'il regarde une scène érotique dans un film quelconque?
ce sont des films, c'est tout.
Héraclite a écrit :Et hop, deuxième contradiction dans la foulée : "Et que dire aux jeunes ?
Il faut leur expliquer que ce n'est pas la réalité, que ce n'est pas comme cela que l'on séduit une femme. Il faut leur dire que c'est de la sexualité bestiale qui n'a rien à voir avec l'amour."
Conclusion : le porno ce n'est pas la réalité, c'est une sexualité bestiale mais, pour pimenter leur vie sexuelle, les couples peuvent en regarder...et les femmes que cela incommode sont "immatures sexuellement"...où est la logique ?
encore une fois, il n'existe pas qu'une sorte de porno. la je pense qu'il parlent en effet du porno bestial qui est effectivement pas représentatif de la réalité. comment on le sait? parce qu'il s'adresse aux jeunes qui sont inexpérimenté et ne savent donc pas ou peu ce qu'est la réalité. le passage précédent s'adressait aux couples expérimenté. en cherchant un peu on comprend pourquoi ce message est contradictoire.
Héraclite a écrit :5. "Quelles sont les motivations majeures qui poussent les hommes à être infidèles ?
D'abord pour des raisons de quantité de sexualité, ensuite pour des raisons de qualité, c'est à dire de fantaisies sexuelles frustrées : dans l'ordre la fellation, le cunnilungus et puis la sodomie. Plus rarement le refus de jeux de soumission et de domination."
Cet éminent spécialiste est en train de nous dire que ce qui pousse les hommes à être infidèles c'est...la frustration qui résulte du fait de ne pas pouvoir reproduire ce qu'ils voient précisément dans les films X.
Il ne dit pas que la frustration est causé par les film porno, c'est ton interprétation et certainement pas la sienne. la fellation, le cunnilungus et la sodomie existe depuis bien avant l'invention du cinéma. et la frustration causé par un manque de diversité ou une trop grosse routine sexuel existe aussi depuis plus longtemps que ça, en excluant la fellation, le cunnilungus et la sodomie.
Héraclite a écrit :Il le reconnaît lui-même par la suite en évoquant la souffrance qui naît de l'infidélité
Je ne vois pas en quoi le fait qu'il évoque la souffrance qui nait de l'infidélité est une reconnaissance du fait que les film porno en sont responsable.
Héraclite a écrit :(souffrance qui n'existerait pas si le mensonge par omission était de rigueur dans le couple : une morale impeccable !)
en effet, je ne suis pas bien d'accord avec le mensonge par omission pour une question de morale. mais sa vision des choses se défend. est ce que de choisir de révéler quelque chose qui n'aurai besoin de l’être que pour soulager sa propre conscience malgré que cela face souffrir le conjoins ne peut il pas poser aussi des problème de conscience? Je pense que ça se réfléchi.
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Re: Le néant des "experts"

Message par Héraclite »

Zimou : pourriez-vous nous indiquer les motivations qui vous poussent à défendre le porno ? Vous avez des actions dans cette industrie ?
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Re: Le néant des "experts"

Message par Zimou »

Je ne le défend pas, j'ai un avis neutre sur le sujet, ce qui n'est pas votre cas. lorsqu'il est attaqué pour, selon moi, de mauvaise raison je le défend et je l'attaque lorsqu'il est défendu pour de mauvaise raison. si quelqu'un qui disait qu'il faut regarder du porno bestial et hors norme, et qu'il faut le reproduire à la maison je ne vais pas être d'accord. mais ce n'est pas ce qu'il dit. porno ne veut pas dire bestial et hors norme, il ne faut pas faire de mauvais raccourcie trop rapidement.
La pornographie est la « représentation complaisante - à caractère sexuel - de sujets, de détails obscènes, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique ».
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Re: Le néant des "experts"

Message par Hassan »

Je note quand même ce point particulier qui me pose beaucoup de problèmes:
Le cliché qui dit que de l'homme a plus de besoins sexuels que la femme est-il encore d'actualité ?
C'est encore correct, c'est endocrinologique ; c'est lié à sa testostérone qui fait qu'il a environ dix fois plus de pulsions sexuelles que la femme.
L'homme est conduit vers le désir sexuel par ses pulsions et la femme par la qualité de la relation.
L'idée que les hommes ont plu de besoins sexuels est très problématique en plus d'être un mythe. Elle empêche de penser une égalité dans la relation (hommes demandeurs et femmes offrantes) mais surtout elle empêche de penser l'absence de consentement masculin.
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Re: Le néant des "experts"

Message par Héraclite »

Zimou a écrit :Je ne le défend pas, j'ai un avis neutre sur le sujet, ce qui n'est pas votre cas. lorsqu'il est attaqué pour, selon moi, de mauvaise raison je le défend et je l'attaque lorsqu'il est défendu pour de mauvaise raison. si quelqu'un qui disait qu'il faut regarder du porno bestial et hors norme, et qu'il faut le reproduire à la maison je ne vais pas être d'accord. mais ce n'est pas ce qu'il dit. porno ne veut pas dire bestial et hors norme, il ne faut pas faire de mauvais raccourcie trop rapidement.
La pornographie est la « représentation complaisante - à caractère sexuel - de sujets, de détails obscènes, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique ».
Et qu'est-ce qui est défendable en l'occurrence? Pouvez-vous nous citer un seul bienfait de l'industrie porno dans nos sociétés humaines ? Défendre l'indéfendable c'est votre droit mais je n'aimerais pas être à votre place.
Je me permets de citer le professeur Israël Nisand, chef du pôle gynécologie obstétrique du CHU de Strasbourg (extrait d'une interview parue dans La Croix en octobre 2012). Les passages en gras sont de moi :

La Croix : « Le porno fait du mal à nos enfants ! », dites-vous. Qu’est-ce qui provoque ce cri d’alarme ?

Israël Nisand : Je consacre deux heures par semaine à l’association info ados à Strasbourg. Je vois régulièrement des jeunes de 4e et 3e dans les établissements scolaires. Récemment, des chefs d’établissement m’ont demandé de rencontrer aussi des plus jeunes, alertés par un certain nombre d’événements dans leurs écoles, notamment des séances de fellation collective dans les toilettes.

Par ailleurs, les questions posées par les jeunes lorsque je les rencontre sont directement liées à la pornographie, voire de plus en plus à la zoophilie. Il est stupéfiant de voir l’absence de réaction de notre société à ce sujet. La loi de 2001 relative à l’éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges et les lycées n’est pas appliquée. C’est désormais la pornographie qui éduque nos enfants à la sexualité.

Quelles sont les conséquences de ce phénomène ?

On observe chez les adolescents une sexualité de plus en plus « trash », violente, et une consommation addictive de pornographie très précoce. Certains enfants de 9-10 ans regardent de la pornographie trois heures par jour. Le sociologue Richard Poulin, professeur à l’université d’Ottawa que je cite dans mon ouvrage Et si on parlait de sexe à nos ados ? (1), montre le lien très net qui existe entre la date du premier rapport sexuel, certaines pratiques (utilisation d’objets, sodomie) et la consommation de pornographie. Celle-ci donne une image dégradée et méprisante de la femme.Les garçons disent qu’ils regardent des films pornos pour savoir ce que les « meufs » aiment. Ce que la pornographie montre, c’est que lorsque les femmes disent « non », elles veulent dire « oui ». Ces documents fixent des normes, et construisent la sexualité des jeunes autour de l’idée qu’on peut forcer les femmes, puisque finalement, elles aimeront ça.

Cette situation me pousse à poser une question citoyenne : qu’en sera-t-il des rapports hommes-femmes dans l’avenir ? C’est une véritable incitation aux viols. On ne peut pas laisser les jeunes construire leur sexualité avec ces images qui sont aussi très angoissantes et induisent une logique de performance. Que des adultes consentants visionnent des films pornos ne me gêne pas, si c’est leur choix. Mais que des enfants construisent leur fantasmagorie sexuelle sur ces films qui vont de plus en plus loin m’inquiète beaucoup. D’autant qu’il faut savoir que les « tendances » actuelles de la pornographie s’attaquent aux derniers tabous que sont la zoophilie, mais aussi le viol et l’inceste.


http://www.la-croix.com/Actualite/Franc ... -20-855598

Rien que pour la protection de nos enfants, le porno est indéfendable. En outre, comment une chose fondamentalement mauvaise pour les jeunes pourraient d'un seul coup devenir bonne pour des adultes ? Dira-t-on par exemple : la drogue, l'alcool, le tabac sont extrêmement nocifs pour les enfants et les adolescents. En revanche pour les adultes, cela dépend. Non, cela ne tient pas une seconde bien sûr.
Ma position est donc parfaitement claire, à l'inverse d'un relativisme qui conduit toujours in fine à se soumettre passivement à ce que notre société capitaliste hypermatérialiste produit de plus néfaste (on peut même faire un lien entre le saccage de notre planète par la pollution et une autre forme d'intoxication, mentale celle-ci, à laquelle concourt bien sûr l'industrie du X):
La pornographie expose les actes sexuels, donc l'intimité la plus forte des partenaires, et les exhibe. Elle dénature l'union sexuelle qui est un don intime. Elle porte gravement atteinte à la dignité de ceux qui s’y livrent et/ou qui contribuent à sa diffusion : chacun devient pour l’autre l’objet d’un plaisir rudimentaire et d’un profit au sens le plus vil du terme. Bref c'est une faute grave. Les autorités civiles doivent empêcher la production et la distribution de pornographie.
Dernière modification par Héraclite le 27 août 2014, 14:14, modifié 3 fois.
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Re: Le néant des "experts"

Message par Héraclite »

« On asservit les peuples plus facilement avec la pornographie qu'avec des miradors. »

Alexandre Soljenitsyne.
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Re: Le néant des "experts"

Message par Zimou »

Hassan a écrit :Je note quand même ce point particulier qui me pose beaucoup de problèmes:
Le cliché qui dit que de l'homme a plus de besoins sexuels que la femme est-il encore d'actualité ?
C'est encore correct, c'est endocrinologique ; c'est lié à sa testostérone qui fait qu'il a environ dix fois plus de pulsions sexuelles que la femme.
L'homme est conduit vers le désir sexuel par ses pulsions et la femme par la qualité de la relation.
L'idée que les hommes ont plu de besoins sexuels est très problématique en plus d'être un mythe. Elle empêche de penser une égalité dans la relation (hommes demandeurs et femmes offrantes) mais surtout elle empêche de penser l'absence de consentement masculin.
je suis d'accord sur ce point.

Héraclite, finalement tu confirme un point que le sexologue a abordé et avec lequel je suis d'accord :
Et que dire aux jeunes ?
Il faut leur expliquer que ce n'est pas la réalité, que ce n'est pas comme cela que l'on séduit une femme. Il faut leur dire que c'est de la sexualité bestiale qui n'a rien à voir avec l'amour.
quand au fait que ce qui est est mauvais pour l'enfant peut ne pas l’être pour l'adulte, c'est parfaitement défendable. pourquoi ne donne t'on pas le droit de vote ou le permis de conduire aux enfant? ils ne sont pas mature et peuvent en faire un outils dangereux. outils qui l'est moins voir pas du tout pour les adultes. la pornographie, c'est exactement pareille. comme je l'ai expliqué (et l'as expliqué le sexologue), pour un jeune qui n'a pas d'expérience, il ne faut pas qu'il prenne la pornographie comme exemple, en tout cas pas la bestial, dégradante ou irrespectueuse. quand aux adultes qui ont de l'expérience, savent ce qu'est l'amour et le sexe, si ils regardent un porno il le feront sous un angle très différent en sachant faire la différence du faux et du vrai dans ces scènes et qui peuvent leur donner des idées pour sortir d'une routine qui leurs posent problème. sans forcement être bestial ou trash (enfin après, chacun ses gouts tant que c'est entre adulte consentant).
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Re: Le néant des "experts"

Message par Héraclite »

Le permis de conduire et le droit de vote ne sont pas intrinsèquement mauvais. La comparaison n'est pas opérante.

Je pense avoir été parfaitement clair sur le sujet. La pornographie et sa diffusion massive est un grave fléau pour notre temps. Mettre cela dans la balance face au fait de "briser la routine" de certains couples, excusez-moi, mais c'est irresponsable. Qui croyez-vous convaincre : nous sommes A ! On ne sait même pas à quelle routine vous faites allusion !

Essayez d'avoir un regard critique sur notre société bon sang ! Réveillez-vous !
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Re: Le néant des "experts"

Message par Zimou »

Héraclite a écrit :La pornographie et sa diffusion massive est un grave fléau pour notre temps.
je prefere voir une majorité d'homme assouvir leur besoin devant un porno qu'avec une femme non consentante. à vous entendre, la suppression de la pornographie ne peut être que bénéfique pour la société. Je ne suis pas du tout d'accord et je pense que la frustration que ça engendrerai serais bien pire.
Héraclite a écrit :On ne sait même pas à quelle routine vous faites allusion !
c'est exactement pour ça que vous ne pouvez pas avoir un jugement ni correcte, ni neutre. Vous ne savez pas de quoi vous parlez.
Héraclite a écrit :Essayez d'avoir un regard critique sur notre société bon sang ! Réveillez-vous !
arrêtez de critiquer autant la société bon sang ! essayez plutôt de la comprendre.
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Re: Le néant des "experts"

Message par Lockarius »

L'idée que les hommes ont plu de besoins sexuels est très problématique en plus d'être un mythe. Elle empêche de penser une égalité dans la relation (hommes demandeurs et femmes offrantes) mais surtout elle empêche de penser l'absence de consentement masculin.
"L'idée" du besoin sexuel supérieur est d'un point de vue endocrinologique ET statistique : vraie.*

Le souci c'est simplement l'aptitude des gens à extrapoler en se basant sur une généralité comme si il s'agissait d'un absolue faisant naitre de théorie pour lesquels le terme scientifique est : bullshit. :mrgreen:

*D'ailleurs Hors sujet rigolo pour vous mesdames : si un jour on vous gonfle avec les histoires de "mauvaise période", rappelez vous que si votre cycle hormonal peut vous indisposer une fois par mois... et bien le cycle hormonal masculin se boucle en 24h avec un pic tous les jours...
Et oui nous sommes hormonalement con en permanence. (au moins là c'est du bullshit rigolo, non ?) :wink:
Je suis certain que l'Humanité est capable du meilleur.
Reste à passer de la théorie à la pratique...
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Re: Le néant des "experts"

Message par Natsu »

Héraclite a écrit : La pornographie et sa diffusion massive est un grave fléau pour notre temps.
Et votre solution, c'est l'interdire ?
On va encore revenir aux USA, qui, décidément, sont un exemple sur bien des égards. Vous connaissez la Prohibition (1919-1933) avec ses amendements constitutionnels qui ont interdit « la fabrication, la vente, ou le transport d’alcool et l’importation ou l’exportation d’alcool à des fins de boisson ». Résultat : alcoolisme galopant (la demande a explosé, car l'alcool est devenu du jour au lendemain le fruit défendu), clandestinité, d'où augmentation de la criminalité + corruption --> cocktail explosif menant tout droit à la formation de la mafia (gangs, etc.), et « un pays jadis respectueux des lois se mettre à traiter avec indulgence ceux qui violaient le 18ème amendement » (André Maurois).

Aujourd'hui, la Prohibition a été abolie, cependant, l'alcool est interdit aux personnes âgées de moins de 21 ans (et restreint pour toute la population dans plusieurs Etats), et l'alcoolisme chez les adolescents et jeunes adultes est plus important qu'en France où le vin coule à flot. cf un article et un autre : "Selon une étude américaine, réalisée sur 16 332 lycéens en classe de terminale, aux Etats-Unis l'alcool serait en train de se banaliser. Un lycéen sur cinq se saoulerait tous les 15 jours" "La limitation d'âge pour consommer de l'alcool semble donc ne pas être un obstacle à ces lycéens qui parviennent tout de même à en consommer. Bien au contraire, il semblerait que cette proscription constituerait un défi à relever."

Interdire ce qui déplaît ne fait que déplacer l'objet indésirable ailleurs en le rendant plus ou moins visible pour les "bonnes gens" , et avec des conséquences toujours désastreuses (clandestinité, criminalité, mortalité).

Vous rêvez de vivre à Pleasantville en noir et blanc ? Personnellement, je trouve Pleasantville bien plus belle en couleurs.
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