L'asexualité, la remise en question

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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Syd
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par Syd »

gotzs a écrit :J'ai du mal à saisir cette phrase Syd. Est-ce que ça veut dire que le forum ne s'adresse qu'aux asexuels?
Je ne comprends pas ta non-compréhension, ni la conclusion que tu en tires. De la même façon qu'on ne peut pas dire à quelqu'un ce qu'il est, on ne peut pas filtrer quelqu'un sur la base de son orientation (je devrai peut-être ajouter "humainement parlant", mais ça me semble évident).
Iléa a écrit :Mais certes, si la définition de l'asexualité est large, ne regroupe t-elle pas toutes les absences de pratiques ou de ressentie caractérisant la sexualité ?
chapson a écrit :Je considère que c'est la pratique ou non qui distingue A et S.
L'asexualité n'a rien à voir avec la pratique (des A ont des relations sexuelles, ça n'en fait pas des S pour autant).
Esteban75 a écrit :Si il existe un forum (du style sur Doctissiomo, ça m’étonnerait pas que ça existe...) qui regroupe en communauté les gars allergiques à la protéine du lait.
Excellente, ta métaphore laitière :P Si je poursuis sur ta lancée, que vont penser ces allergiques de personnes venant sur leur forum parce qu'ils ont eu une indigestion passagère ou ayant une phobie de la couleur blanche ?
Aède a écrit : il est tout à fait logique que la définition d'Aven ne soit pas dans le Larousse
Parce qu'elle vient du milieu scientifique (c'est avec ces termes qu'est apparu le fameux 1%). La définition figurant dans le Hachette depuis quelques années ("Se dit de personnes qui n'éprouvent aucun attrait pour le sexe, et qui assument pleinement cette situation.") est une traduction moins pointue pour être comprise par le plus grand nombre, je suppose (après tout, si on fait un coming out, on ne va pas dire "je ne ressens pas d'attirance sexuelle", mais un truc plus facile genre "le sexe ne m'intéresse pas" ou "le sexe ne m'attire pas").
Aède a écrit : la terminologie est peu satisfaisante dans le domaine des orientations sexuelles, dans le sens où, par exemple, "homosexualité" recouvre et le concept de l'orientation homosexuelle et indépendamment de l'orientation une pratique sexuelle avec une personne de même sexe.
Tout à fait, ça n'aide pas, mais cependant pour beaucoup de gens, il y a une différence entre état et pratique selon l'orientation considérée (essayer une pratique homo sans être homo, mais pour un homo refoulé, avoir une pratique hétéro va faire partie de son refoulement).
Lutine a écrit :Ce n'est pas forcément une mauvaise chose puisqu'après tout, je suis la seule à pouvoir définir si je suis asexuelle ou pas, alors autant bien y réflechir... :wink:
Et surtout, tu n'es pas pressée, prends le temps de lire les témoignages, ça aide vraiment :-) Même si lire la définition a agi comme une révélation la première fois que je suis tombée sur la page d'Aven, il m'a fallu un certain temps de réflexion avant d'être sûre ;-)
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Esteban75
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par Esteban75 »

Lutine a écrit : Voilà... je me suis permis d'écrire 3 longs messages ici pour donner mon opinion... j'espère que vous ne m'en voudrez pas si c'est un peu maladroit, mais comme je suis en plein questionnement, j'avais besoin de poser tout à plat, pour y voir plus clair... peut-être qu'avec vos commentaires, je vais avancer :)
Tu as très bien fait et même en temps que mec, je me reconnais dans ce que tu dis par rapport au porno ou à la masturbation...
Asexuel ça veut pas dire asexué, donc on reste sensible à certains stimuli, et bien sur pour certains, sensibles du point de vue des sensations sur les zones érogènes.

Le questionnement "est-ce que je pense sexe avec quelqu'un lorsque je me masturbe, oups alors je suis pas A" je vois un peut ça comme je suis pas A parce que j'ai eu une mauvaise pensée... Il y a un peu de ça dans cette analyse, faut le reconnaitre...
Et je pense qu'il faut évacuer toute considération morale, si on veut chercher à (se) comprendre sur le plan de l'A.
Syd a écrit :Excellente, ta métaphore laitière :P Si je poursuis sur ta lancée, que vont penser ces allergiques de personnes venant sur leur forum parce qu'ils ont eu une indigestion passagère ou ayant une phobie de la couleur blanche ?
Merci, oui j'avais pas pensé à ça mais c'est excellent aussi Syd ! Loool !
Ben on les écoute nous parler crise de foi, ils nous lisent, ils comprennent que A c'est pas ça, alors soit on les revoit plus, soit ils sont sympa et ils peuvent rester rigoler avec nous sans interférer trop sur la nature du fofo ! ça se passe déjà comme ça de toute façon !
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par Iléa »

Syd a écrit :
Iléa a écrit :Mais certes, si la définition de l'asexualité est large, ne regroupe t-elle pas toutes les absences de pratiques ou de ressentie caractérisant la sexualité ?
L'asexualité n'a rien à voir avec la pratique (des A ont des relations sexuelles, ça n'en fait pas des S pour autant).
Il est vrai que je me suis quelque peu mal exprimé dans mes propos.

L'idée que je voulais souligner était que l'asexualité tiens dans l'absence d'envie de pratiquer.
Dans l'absence de plaisir lors de rapport avec autrui, de frustration.

C'est une indifférence au sexe avec partenaire ( ou répugnance dans d'autres cas ) qui à mon sens caractérise l'asexualité.

Après je peux toujours me tromper...

Edit : Je rejoint ce que viens de dire Esteban75 sur ce point.

@Lutine

Il n'est pas maladroit de ta part de rechercher des réponses à tes questions, ni de te satisfaire d'une réponse immédiate.
Lorsque l'on aborde quelque chose d'aussi délicat que de l'asexualité on tend toujours à se dire qu'il y a des raisons sous jacentes qui pourrait faire de nous des S connaissant un problème passager ou plus profond.

Mais au final je n'ai retenu que les faits, malgré tout mes efforts, toutes mes tentatives, tout ce à quoi je me suis forcé je n'aime pas le sexe et n'en ressens aucun problème.
Mes seuls actes sont d’éparses activité solitaires afin de satisfaire mon corps, ce n'est qu'un acte mécanique qui tient plus de l'habitude que de l'envie. Quand aux personnes et situations que j'imagine, elles tiennent plus du fantasmes (constructions mentales passagères) que d'une réelle envie.

J'espère avoir pu t'aider quelque peu par mon discours, n'hésite surtout pas à poser d'autres questions ou à régir.
Pour trouver la voie il faut suivre le lapin blanc...
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par Piccolo »

Finalement c'est plus tellement mon asexualité que j'ai envie de remettre en question (je l'ai fait, enfin je me suis longuement questionné là-dessus, sans partir du fait que j'avais un problème, juste pour comprendre pourquoi je l'étais) mais plus la sexualité en elle-même.

J'ai d'excellents souvenirs de moments de tendresse avec ma mère et ma soeur ainée (de 12 ans de plus que moi). Je n'ai vécu aucune expérience traumatisante, si ce n'est celle d'avoir reçu beaucoup d'affection peut-être.
Qui sait, il est possible que cette période soit responsable de mon asexualité: Je me suis construit une certaine vision de l'amour qui a peut-être eu un effet "castrateur" chez moi. D'une certaine façon, ça me semble aussi aberrant d'avoir des rapports intimes avec une personne étrangère qu'avec un membre de ma famille, d'où mon absence de frustration.

Et c'est là où je veux en venir: Pourquoi la sexualité, qui soi-disant est un acte de bonheur merveilleux et ultime, est-elle aussi "sale" entre membres d'une même famille ?

Imaginons un inceste (qu'il est laid ce mot) entre un frère et une soeur: Pourquoi cela est-il une abomination pour la quasi-totalité des gens ? Ils ont le même sang certes, mais avant d'être frère et soeur, ils sont avant tout homme et femme. Cette société aussi hétéronormée n'est alors plus choqué par un rapport hétérosexuel, mais par un rapport entre personnes de même sang. Parce que l'amour entre frère et soeur est trop "sacré" ? Ça revient à déclarer implicitement que l'amour familial et platonique est supérieur à l'amour passionnel et physique.

De même, je me définis comme aromantique. Pas dans le sens où je suis incapable d'exprimer des émotions, mais plutôt dans le cadre "couple" qui ne me plait pas.

Voilà, c'est compliqué tout ça n'empêche...
Hana-Lyse
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par Hana-Lyse »

Esteban75, j'ai beaucoup aimé cette métaphore avec le lait . C'est vrai que les causent diffèrent, pour se qualifier comme étant asexuel . Maintenant je pense qu'en réalité on en fait beaucoup trop pour la sexualité. Que ce soit pour les hétérosexuels, les homosexuels, les bisexuels, ou les asexuels . Rien que de voir toutes ces catégories existantes et entrant petit à petit dans les dictionnaires est une exagération de l'importance du sexe .

De mon point de vue, le sexe est comparable à toute autre activité, telle le sport ou autres passe-temps du genre ( hormis dans le cadre de la procréation ) . Il y a par exemple des gens qui aiment le tennis et d'autres qui aiment moins . Certains préféreront jouer avec quelqu'un du même sexe, d'autres avec une personne de sexe différent, d'autres se moquent du sexe de leur adversaire et les derniers ne ressentent aucune envie de pratiquer du tennis . Pour autant on ne fait pas de catégorie de ces différents avis des personnes sur le tennis, n'est-ce pas ?
En ce sens je considère qu'il y a hyper-sexualisation de la société . Et idéalisation du sexe pour ceux qui considèrent que c'est anormal de ne pas aimer les relations . Personnellement ça m'agace mais ce n'est pas la cause de mon opinion sur les relations sexuelles .

Pour mon cas, est-ce que je suis A ?
Je pense que oui . Les relations sexuelles, ne m'intéressent pas vraiment . D'ailleurs même si je me masturbe, ce n'est jamais vraiment en pensant à des relations sexuelles . C'est un peu particulier . Trop louche pour que j'en donne les détails mais pour être simple, c'est en pensant ... ... ... que je me masturbe . Cherchez l'erreur :roll:

Mais bon, je me déteste de plus en plus chaque fois que j'en passe par là . Pour moi la masturbation est d'une certaine manière pathétique . Car irrationnelle sans doute, alors que dans les autres situations, je suis d'une rationalité abusive . Puis j'ai l'impression de faire quelque chose qui ne dépasse pas la vulgaire pulsion animale, alors que de manière générale je cherche à augmenter au maximum mes faibles capacités intellectuelles, histoire de plaire enfin à quelqu'un, pour une fois :roll:

Piccolo >> Pour la vision de l'inceste, c'est surtout irrationnel . L'influence de la religion sans doute, et toutes autres fantaisies du genre, qui nous donnent tout de même une identité . Dans d'autres sociétés, la notion de famille est différente et la vision de l'inceste également . D'ailleurs en France, la législation est légère à ce niveau .
Pour les personnes qui ont une conception de la famille similaire à la notre, l'inceste est mal vu aussi car le schéma familial est totalement bouleversé . Et en ce sens, par pragmatisme, je suis contre l'inceste, dans un certain degré . La vie est assez compliquée comme ça pour en rajouter avec des arbres généalogiques encore plus tordus qu'ils ne le sont aujourd'hui . Je préfère ne pas imaginer les galères au niveau de l'héritage et ce genre d'affaires de filiation et liens au sein d'une famille .

Ces affaires de sexe sont compliquées, car beaucoup y accordent trop d'importance . Et par dissonance les nouvelles générations suivent ( et amplifient ) le phénomène d'importance démesurée au sexe et aux moultes choses qui s'y approchent .
Dernière modification par Hana-Lyse le 05 févr. 2012, 21:05, modifié 1 fois.
Ce n'est pas l'amour qui maintient deux êtres ensemble dans la durée, c'est la qualité de la communication, la richesse et la tendresse des échanges, le nourrissement mutuel de la relation qui leur permettra d'affronter les inévitables crises qui jalonnent la vie de couple .
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théralène
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par théralène »

Seulement, nous sommes tous très (voire trop) différents par rapport à ce que nous voulons appeler de l'Asexualité. Je pense que cela nous rassure bien de nous dire que nous ne sommes pas seuls à ne pas avoir envie de ci ou de ça, alors nous nous réfugions derrière ce mot, qui à mon avis n'a pas qu'une seule signification.
Je pense que quand on entre sur le forum, on y arrive avec son histoire personnelle, un certain passé dans sa propre complexité, mais en tout cas le "dénominateur commun", c'est qu'on se pose certaines questions sur l'asexualité et qu'on a l'impression de s'y reconnaître un peu. A moins que l'on soit un s tombé là par hasard juste curieux de savoir ce qu'est l'asexualité, mais à mon avis dans ce cas là, on ne reste pas très longtemps, parce que le forum n'intéresse pas trop les s qui ont d'autres préoccupations.(sauf ceux sont dans un couple a/s ou les proches d'un a qui s'est dévoilé qui veulent essayer de le comprendre).
Esteban75 a écrit :Si il existe un forum (du style sur Doctissiomo, ça m’étonnerait pas que ça existe...) qui regroupe en communauté les gars allergiques à la protéine du lait.

C'est pas vraiment sectaire cette communauté, je pense qu'ils peuvent discuter avec tout le monde sans problème.

Mais si la communauté commence à être sur-investie par les Vegan qui ne boivent pas de lait par idéologie de rejet de la société sur-consumériste, ben les gars allergiques qui ont rien choisi, qui s'en tapent de l'idéologie et du bien-être des vaches dans les étables, et qui ne vivent pas forcement bien d'être différent des autres, qui ne sont pas fières de leur allergie, ils vont vite se sentir exclu de leur communauté ! et les nouveaux allergiques, ils vont se barrer en lisant l'affaire de l'exploitation inique du pis des vaches...
Quand on arrive sur e forum je pense qu'on commence par lire la faq, ou au moins la première définition, et puis les témoignages dans la partie bienvenue, éventuellement le "toute votre asexualité", à partir de là, les abstinents en toute conscience de l'être ne se sentent plus concernés et iront chercher d'autres forums répondant plus à leurs attentes. Pour reprendre ton exemple d'Esteban, je ne pense pas qu'un vegan arrivant sur un forum ayant pour titre "allergie aux protéines de vache" va vraiment s'y attarder, sauf peut-être pour dire "vous avez de la chance, les produits laitiers ne vous manquent pas". Après ceux qui ont une phobie du lait et ceux qui en sont allergiques ont quand même un dénominateur commun, celui de ne pas pouvoir boire du lait. (différent de la définition de l'asexualité, mais juste pour illustrer cet exemple). En ce qui concerne la différence entre asexuels, blocage d'origine organique et blocage d'origine psychologique, je pense qu'il y a quand même un dénominateur commun, celui de répondre à la définition "ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour les autres" à ce moment là. La différence c'est dans la réversibilité peut-être, mais il peut être difficile de faire la différence au niveau individuel. Si par exemple on prend l'exemple du patient de House avec sa tumeur de l'hypophyse (très mauvais exemple puisque médicalement très peu probable, mais admettons que ça le soit), il a une affection organique qui est à l'origine de son absence de désir, mais il l'ignore alors n'aurait-il pas le droit de se proclamer a dans la vraie vie? Et c'est la même chose pour les blocages psy je pense, bien que ce soit encore plus compliqué de faire la différence.
Esteban75 a écrit : Alors tout le monde peut venir lire, discuter, rigoler avec nous, mais se dire A, ou encore pire nous dire que c'est nous qui ne somme pas à notre place ici (Un troll qui avait choisi l’abstinence par rejet moraliste de la société qu'il jugeait sur-sexualisée m'a dit ça un jour...), ça, un petit bémol quand même...
Ce type avec la tumeur de l'hypophyse ou celui qui fait un blocage psy mais qui se proclame a ne va pas remettre en cause la place des autres, alors à partir de là où est le problème par rapport aux autres du forum?

Au niveau individuel, certes, certains pourront toujours dire qu'il a "raté quelque chose" en ne cherchant pas plus loin. Si on reprend l'exemple d'une personne avec un blocage psy tout en l'ignorant, deux situations se présentent je pense. Si cette personne n'a jamais ressenti de manque, ni de besoin d'avoir une vie sexuelle, elle découvre le forum, se retrouve dans les témoignages, pense qu'elle est a et vit heureuse en accord avec son ressenti, sans jamais avoir de regrets. Et là on n'arrive plus trop à trouver l'origine des conséquences. Est-ce qu'il s'agissait vraiment d'un blocage psy et pas d'asexualité? Est-ce qu'un évènement aurait entraîné un blocage psy mais qu'à la base cette personne là était déjà asexuelle (les deux coexistant)? Est-ce que ce blocage psy du à cet évènement aurait vraiment pu être réversible? Est-ce qu'une thérapie aurait pu tout changer, annihiler le blocage psy, et cette personne aurait-elle été encore plus heureuse en menant sa vie de s? C'est peut-être cette dernière question que l'on craint le plus lorsqu'on n'arrive pas à se situer entre asexualité et blocage psy.

L'autre situation, peut-être plus commune, c'est celui qui fait un blocage psy "en toute conscience", ressent le fait de ne pas avoir ou de ne plus avoir de désir comme un problème, en souffre, voire en ressent un certain degré de frustration qui diffère de la question purement sociale de se dire "je suis malheureux car je ne suis pas comme la majorité", et là il ira certainement consulter un psy avant même de penser à l'asexualité. Et peut-être que ça résoudra son problème ou non, mais dans ce cas là cette personne a une réelle demande, et c'est à partir de cette demande et d'un besoin de changer qu'une thérapie peut être efficace. Après c'est vrai qu'il est difficile aussi de faire la différence entre la frustration de ne pas avoir de désir et celle d'être différent de la majorité. Et peut-être que si les psys ne considéraient pas l'asexualité comme quelque chose d'impossible, ils pourraient aider ces personnes là à faire la différence et les aider à s'accepter s'ils s'avèrent être a.

Peut-être un peu hors-sujet tout ça, mais c'est surtout pour dire qu'à mon avis les étiquettes a, hypos, demi-a, etc ne servent qu'à un niveau individuel, car on éprouve à un moment donné le besoin de se connaitre soi-même et peut-être que cela intéressera le ou la compagne éventuel(le), mais vis-à vis des autres, on n'a pas besoin de se justifier. Éventuellement on pourrait peut-être rajouter les autres termes dans la faq si ils n'y sont pas, je ne m'en souviens plus, pour que les nouveaux de "la zone grise" ne se sente pas exclus par la définition principale. Mais ça reste une histoire de sentiment personnel, voilà pourquoi on dit aux nouveaux que personne ne peut leur dire qui ils sont. (D'ailleurs le psy ne le fait pas non plus, il aide juste la personne à se retrouver par elle-même en l'aidant à mettre le doigt sur certains aspects).
Esteban75 a écrit :Le questionnement "est-ce que je pense sexe avec quelqu'un lorsque je me masturbe, oups alors je suis pas A" je vois un peut ça comme je suis pas A parce que j'ai eu une mauvaise pensée... Il y a un peu de ça dans cette analyse, faut le reconnaitre...
Et je pense qu'il faut évacuer toute considération morale, si on veut chercher à (se) comprendre sur le plan de l'A.
Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'on doit essayer de ne pas prendre en compte les aspects moraux pour se définir, mais ce n'est pas forcément évident. Encore de nos jours, on peut être influencé par son éducation et lier la sexualité à une certaine forme de culpabilité ( après tout, c'est ce qui s'est passé pendant des siècles), mais les s en général dépassent cette culpabilité, car le désir est plus fort, ou bien ils se marient et dans ce cas ont l'impression d'avoir "l'autorisation". En tout cas les s abstinents pour des questions morales auront quand même un effort à effectuer dans leur abstinence. Après un a peut très bien avoir eu la même éducation et de ce fait trouver que la sexualité a quelque chose de mauvais, d'autant plus que spontanément il ne connait pas la frustration des s et ne comprendra pas que l'abstinence requiert des efforts pour le s. Après en dehors de ces considérations morales, on peut très bien avoir beaucoup de difficultés à comprendre comment la sexualité peut avoir autant d'importance pour un s quand on est a, je pense que beaucoup passent par cette phase d'ailleurs. Moi même j'ai eu ma période où j'étais moins tolérante vis à vis des s et des conséquences que ça avait dans leur vie, mais c'était longtemps avant de venir ici et avant de m'intéresser à la psychologie qui m'a permis de mieux les comprendre sans avoir leur vécu.
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théralène
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par théralène »

Piccolo a écrit : Imaginons un inceste (qu'il est laid ce mot) entre un frère et une soeur: Pourquoi cela est-il une abomination pour la quasi-totalité des gens ? Ils ont le même sang certes, mais avant d'être frère et soeur, ils sont avant tout homme et femme. Cette société aussi hétéronormée n'est alors plus choqué par un rapport hétérosexuel, mais par un rapport entre personnes de même sang. Parce que l'amour entre frère et soeur est trop "sacré" ? Ça revient à déclarer implicitement que l'amour familial et platonique est supérieur à l'amour passionnel et physique.
En fait ce n'est pas vraiment une question d'abomination à la base, mais si cette idée est admise par pratiquement tout le monde, c'est principalement pour deux bonnes raisons.
Au niveau sociologique, on considère que le fait de ne pas se mettre en couple avec son frère ou sa soeur oblige l'individu à sortir du cocon familial, pour aller chercher un ou une compagne ailleurs, et ainsi permettre une certaine individualisation.
Au niveau médical, et je pense que c'est plutôt ça qui est retenu, aller chercher son ou sa compagne ailleurs permet un brassage génétique et immunitaire et les enfants auront ainsi de meilleures chance d'être plus "forts" ou mieux protégés. (deux systèmes immunitaires différents, donc plus de chance de lutter contre les infections etc, pour rester très simple). En quelque sortes, ça devient encore une histoire de survie de l'espèce par la sélection naturelle, les enfants qui auront survécu quand les temps étaient plus durs sont majoritairement ceux qui sont issus de parents de familles différentes.
Et d'ailleurs, tout ça se vérifie concrètement. En ce moment je suis en stage en oncopédiatrie et il est clair que les enfants consanguins sont surreprésentés par rapport à la population générale... Se retrouver avec un système immunitaire défaillant et un cancer surrajouté ce n'est pas top... Et là on ne parle pas de frères et soeurs mais que de cousins germains!
Bien sûr, beaucoup de consanguins n'auront aucun problème de santé, mais le risque est bien là et n'est pas négligeable du tout. (Autre exemple: beaucoup d'hémophiles dans les familles royales parait-il, et justement beaucoup de mariages consanguins aussi, pour perpétuer le nom)

Alors bien sûr, on peut très bien tomber amoureux de son sa cousin(e) mais alors peut-être cela vaut-il la peine d'adopter ses enfants.
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par Piccolo »

Théralène: Effectivement, pour les raisons que tu énonces, le consanguinité n'est vraiment pas un modèle viable sur le long terme. Après je ne parlais pas que de procréation, mais tu as raison.

Hana-Lyse (super pseudo au passage, j'ai pas encore eu l'occasion de te le dire): Tout à fait, cela rendrait la société plus compliquée qu'elle l'est déjà. Sur le plan social, cela serait encore plus bordélique et il serait difficile pour un enfant de se construire pas rapport à la norme.

Mine de rien, on voit encore une fois que nous sommes tous imprégnés par ces normes sociétales, à différents degrés bien sûr.


Enfin, Hana-Lyse, pour ce qui est de la masturbation, tu ne dois pas culpabiliser pour ça. Personnellement ça ne me tente pas du tout, mais je sais que potentiellement je pourrais y prendre du plaisir. L’auto-stimulation génitale serait très bonne pour la santé. Si cela t’apporte du bien et que tu respectes ton propre corps, alors je ne vois pas où est le souci.
Entre le fait de se faire du bien par soi-même et de se faire pénétrer, j'imagine très bien qu'il y a un fossé énorme entre les deux. C'est pas comparable. Et pour moi ça ne remet absolument pas en cause l'asexualité en tant que telle.
Bref, ne penses surtout pas que tu es sale ou que cela te rabaisses.
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par Beliefs »

Ahhhhh merci les gens, bien intéressant cette remise en question. Oui le sujet de l'asexualité est complexe et ne peut se restreindre à une définition simple. Le forum ne devrait pas exiger de s'entendre sur sa définition : "Asexuel(le) = une personne qui ne ressent pas d'attirance sexuelle pour les autres" car elle est trop rigide. Cette définition exclurait, entre autres, ceux qui se masturbent en pensant à la pénétration avec une personne en particulier. Car dans cette situation il y a attirance sexuelle pour un autre... seulement elle est imagée. Pour autant face à la personne en question, cette attirance peut s'envoler, rester à l'état de fantasme. Il vaut toujours mieux penser avec nuance et élargissement mais ça je l'ai sans doute suffisamment dit.

J'ai aimé le dernier message de Théralène !
Si par exemple on prend l'exemple du patient de House avec sa tumeur de l'hypophyse (très mauvais exemple puisque médicalement très peu probable, mais admettons que ça le soit), il a une affection organique qui est à l'origine de son absence de désir, mais il l'ignore alors n'aurait-il pas le droit de se proclamer a dans la vraie vie? Et c'est la même chose pour les blocages psy je pense, bien que ce soit encore plus compliqué de faire la différence.
Totalement en accord avec cela. C'est en cela qu'il me semble toujours très délicat de s'autoproclamer A sans laisser planer le doute que peut-être que ... J'ignore pourquoi on pense direct que le comportement asexuel revêt alors d'une maladie. Si l'on a vécu une difficulté dans notre vie, nous n'en sommes pas pour autant malades, nous avons été influencés et c'est cette influence qu'il faudrait analyser. Parce que je suis bien d'accord que l'on puisse très bien vivre sans sexualité épanouie avec un partenaire mais vivre avec peut être un PLUS. C'est en cela que je condamne la détermination à s'auto-proclamer A. Pour moi, c'est comme se fermer des portes.

Bien entendu que la société est hyper-sexualisée et que je n'en comprends pas tout, que je me sens en dehors de tout ça. Mais je connais également énormément de personnes qui ont une sexualité saine sans pour autant être obsessionnelle. Ce sont eux qui forment la norme. Et si la norme existe, en dehors de tout artéfact artificiel c'est probablement parce que c'est ce qui stabilise le mieux l'humain. Nous ne devons nous forcer à rien, c'est certain. Mais quelque chose en moi me dit que nous nous devons de chercher à mieux nous comprendre, à voir si on ne passe pas à côté de quelque chose qui pourrait nous rendre encore plus heureux.
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par chapson »

FKK a écrit : La définition officielle que donne Wiki "Être asexuel, c'est ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour autrui" me dérange. Elle est trop ciblée (ou trop vaste d'ailleurs) et si nous la suivons au pied de la lettre, un paquet d'entre nous ne le sont pas.
L'exemple le plus flagrant, c'est de pratiquer la masturbation ne serait-ce qu'une fois en pensant à autrui, à l'acte, etc.
Ah non, la masturbation n'est pas forcément faite en pensant à quelqu'un ou à l'acte. Je ne le fais qu'en imaginant un être humain, que je connais pas, des situations...Mais pas l'acte...bon après c'est longuement discutable...Mais même quelqu'un qui pense à une personne en le faisant, je pense qu'elle peut y penser de milles façons différentes! Si elle s'imagine le faire avec la personne, on est d'accord que c'est rien qu'une peur, un blocage...Mais admettons qu'elle pense à la personne, et que cette personne lui inspire simplement un certain désir...qu'elle assouvit seule. ? Je pense pas que ça veuille nécessairement dire qu'on a envie de la personne...je sais pas si tu me suis...
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par théralène »

FKK a écrit : Est ce que se masturber en pensant à autrui ce n'est pas éprouver de l'attirance sexuelle pour cette personne ? A ce compte là ce n'est pas de l'asexualité.

Bref, je dirai que je ne suis pas asexuel car dans ma tête j'aimerai avoir une relation. Dans les faits, je n'en aurai pas parce que je ne veux pas passer à l'acte, je n'en ai pas envie et n'en ressens pas le besoin aujourd'hui. Ce n'est pas de l'asexualité, c'est un autre problème, d'ordre psychologique.
Est-ce que pour toi cette pensée est liée directement à une envie, une sorte de pulsion? Parcequ'apparement d'après la faq tu peux avoir l'idée, une sorte de fantasme, mais qui est absente en présence de l'autre. Peut-être qu'on pourrait élargir la définition à "ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour autrui, et/ou ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour autrui en sa présence dans une situation propice à la relation " Quoiqu'il faudrait encore définir cette situation propice qui est très vague. Ou bien parle-t-on systématiquement de blocage psy si on se trouve dans ce cadre? Encore quelque chose qui est est difficile à dire.
chapson a écrit :Si elle s'imagine le faire avec la personne, on est d'accord que c'est rien qu'une peur, un blocage...Mais admettons qu'elle pense à la personne, et que cette personne lui inspire simplement un certain désir...qu'elle assouvit seule. ? Je pense pas que ça veuille nécessairement dire qu'on a envie de la personne...je sais pas si tu me suis...
Encore une situation possible en effet. Dans ce cas là, il n'y aura pas de frustration ni de manque, en tout cas pas systématiquement.

Une autre possibilité: On peut penser à l'acte comme on penserait à un futur entretien d'embauche (très moyen comme exemple je reconnais, ça fait un peu "promotion canapé", mais ça n'a rien à voir^^),sans forcément avoir d'affects, une sorte de "préparation psychologique" à quelque chose dont on n'a pas envie parce que la société nous dit qu'un couple est obligé d'avoir ces relations, et que par pression sociale, on se sentirait obligé de passer par là et donc de s'y préparer mentalement. Quand j'y repense ça m'était arrivé quand j'étais en couple, je n'avais aucun désir, mais je me disais qu'il fallait bien que je m'oblige à y penser un peu, histoire de me préparer, parce que je n'étais pas toute seule et je me sentais un peu égoïste de trouver tout le temps des excuses pour échapper au "devoir" et que je savais que ça ne pourrait pas malheureusement durer comme ça. (Et puis j'avais droit à des reproches quotidiens sur mon manque de désir qui parait-il se voyait, alors même qu'il ne se passait rien.) Après c'étaient des pensées "forcées", intellectualisées, mais qui me laissaient complètement froide, alors rien à voir avec celles des s qui sont plutôt spontanées.
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par Iléa »

théralène a écrit :Après c'étaient des pensées "forcées", intellectualisées, mais qui me laissaient complètement froide, alors rien à voir avec celles des s qui sont plutôt spontanées.
Tu as mis le doigt sur un fait important je trouve, la spontanéité.

A aucun moment dans mes diverses expériences je n'ai été d'une quelconque façon spontané.
Je voyais une opportunité, je me disais que je devais la saisir, c'est ce que tout le monde de normal ferait.

Alors j'y allais, le chose se faisant de fil en aiguille je me retrouvais avec quelqu'un sur "les bras".
Une seule pensée me venait "et ensuite ?"

La suite si elle a put plaire à mes partenaires ne m'a jamais procuré aucun plaisir.
J'ai pris exemple sur la pornographie, mes connaissances et autres informations pour trouver la marche à suivre tout en surveillant du coin de l'oeil l'heure, espérant avec avidité la fin de toute mascarade.
Pour trouver la voie il faut suivre le lapin blanc...
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par gotzs »

Juste un petit mea culpa pour le HS et ma "non-compréhension". Je dois être un peu trop fatigué. :oops:
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par FKK »

Gotz, ce n'est pas parce que c'est HS que c'est mal et inintéressant! En tout cas j'espère que tu ne l'as pas pris mal, parce que tu es ni le premier, ni le dernier! =)
chapson a écrit :
FKK a écrit : La définition officielle que donne Wiki "Être asexuel, c'est ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour autrui" me dérange. Elle est trop ciblée (ou trop vaste d'ailleurs) et si nous la suivons au pied de la lettre, un paquet d'entre nous ne le sont pas.
L'exemple le plus flagrant, c'est de pratiquer la masturbation ne serait-ce qu'une fois en pensant à autrui, à l'acte, etc.
Ah non, la masturbation n'est pas forcément faite en pensant à quelqu'un ou à l'acte. Je ne le fais qu'en imaginant un être humain, que je connais pas, des situations...Mais pas l'acte...bon après c'est longuement discutable...Mais même quelqu'un qui pense à une personne en le faisant, je pense qu'elle peut y penser de milles façons différentes! Si elle s'imagine le faire avec la personne, on est d'accord que c'est rien qu'une peur, un blocage...Mais admettons qu'elle pense à la personne, et que cette personne lui inspire simplement un certain désir...qu'elle assouvit seule. ? Je pense pas que ça veuille nécessairement dire qu'on a envie de la personne...je sais pas si tu me suis...
Je suis bien d'accord, je ne dis pas que se masturber revient à penser à l'acte! Je dis juste qu'il a pu m'arriver (comme à d'autres) de penser à faire l'amour avec une personne en particulier, et du coup, cela me fait penser que je ne rentre plus dans la définition donnée, uniquement par rapport à ça, même si ça a pu m'arriver que 2 ou 3 fois tout au plus!
théralène a écrit :
FKK a écrit : Est ce que se masturber en pensant à autrui ce n'est pas éprouver de l'attirance sexuelle pour cette personne ? A ce compte là ce n'est pas de l'asexualité.

Bref, je dirai que je ne suis pas asexuel car dans ma tête j'aimerai avoir une relation. Dans les faits, je n'en aurai pas parce que je ne veux pas passer à l'acte, je n'en ai pas envie et n'en ressens pas le besoin aujourd'hui. Ce n'est pas de l'asexualité, c'est un autre problème, d'ordre psychologique.
Est-ce que pour toi cette pensée est liée directement à une envie, une sorte de pulsion? Parce qu'apparement d'après la faq tu peux avoir l'idée, une sorte de fantasme, mais qui est absente en présence de l'autre. Peut-être qu'on pourrait élargir la définition à "ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour autrui, et/ou ne pas ressentir d'attirance sexuelle pour autrui en sa présence dans une situation propice à la relation " Quoiqu'il faudrait encore définir cette situation propice qui est très vague. Ou bien parle-t-on systématiquement de blocage psy si on se trouve dans ce cadre? Encore quelque chose qui est est difficile à dire.
Une précision qui a son importance, lorsque je dis que "j'aimerai avoir une relation", ce n'est pas une envie, une pulsion, mais juste que j'aimerai être comme les autres, ne pas me sentir différent une fois de plus!

Pour le reste, c'est exactement ça. Je n'ai jamais eu de pulsion, l'envie de "sauter" sur quelqu'un en vrai. Cela a pu se produire uniquement par la pensée, comme une sorte de fantasme. Je ne suis pas du genre à regarder les femmes dans la rue, mais si cela arrive, ce sera parce que quelque chose m’intéressera en particulier, une façon d'être, quelque chose que je trouverai beau chez elle peut-être. Mais en aucun cas il n'y aura de rapport au sexe.
Si je peux m’intéresser à la beauté des choses (physiques ou morales), cela résonne en moi comme quelqu'un qui regarderait une œuvre d'art, quelqu'un qui écouterai une certaine musique, etc.

Mon interrogation première aurait pu être celle ci également:
Le fait de fantasmer, d'avoir certaines pensées qui nous trahissent font elles de nous de faux asexuels ? Apparemment non d'après la faq dans ce cas là..
Beliefs a écrit :[...] Le forum ne devrait pas exiger de s'entendre sur sa définition : "Asexuel(le) = une personne qui ne ressent pas d'attirance sexuelle pour les autres" car elle est trop rigide. Cette définition exclurait, entre autres, ceux qui se masturbent en pensant à la pénétration avec une personne en particulier. Car dans cette situation il y a attirance sexuelle pour un autre... seulement elle est imagée. Pour autant face à la personne en question, cette attirance peut s'envoler, rester à l'état de fantasme. Il vaut toujours mieux penser avec nuance et élargissement mais ça je l'ai sans doute suffisamment dit.
Parce que je suis bien d'accord que l'on puisse très bien vivre sans sexualité épanouie avec un partenaire mais vivre avec peut être un PLUS. C'est en cela que je condamne la détermination à s'auto-proclamer A. Pour moi, c'est comme se fermer des portes.
[...] Mais quelque chose en moi me dit que nous nous devons de chercher à mieux nous comprendre, à voir si on ne passe pas à côté de quelque chose qui pourrait nous rendre encore plus heureux.
Entièrement d'accord. Inutile de se fermer les portes, les autres nous en ferment suffisamment comme ça!
" L'essentiel est d'être ce que nous fit la nature.On n'est toujours que trop ce que les hommes veulent que l'on soit. "
- Jean-Jacques Rousseau -
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Re: L'asexualité, la remise en question

Message par Piccolo »

FKK a écrit :Une précision qui a son importance, lorsque je dis que "j'aimerai avoir une relation", ce n'est pas une envie, une pulsion, mais juste que j'aimerai être comme les autres, ne pas me sentir différent une fois de plus!

Encore un exemple d'influence sociale, un ! :mrgreen:

Mais pourquoi ce rejet de la différence ? Je trouve ça beau la différence moi. 8-)
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