Inné ou acquis ?

[astropierre]

Eh bien voilà, tout est compris dans le titre...

En suivant (et participant un peu ) depuis quelque temps aux discussions de ce forum, je me suis aperçu qu'il y avait, pour vous, presque autant de définition de l'asexualité que de personnes qui en parlent (bien que la définition "grossière" semble globalement partagée par tous).

Je voudrais donc connaître votre avis en ce qui concerne le caractère inné ou acquis de votre asexualité.

En ce qui me concerne, j'ai tendance à penser que mon asexualité a quelque chose d'inné... Cette "distance" par rapport au sexe a toujours fait partie de moi.
Par exemple, à l'adolescence, lorsque les hormones font tourner les têtes, et vibrer les corps, j'ai continué mon bonhomme de chemin en observant, d'un regard amusé, les changements de comportement de tous les garçons que je connaissait.
Pratiquement du jour au lendemain, ils devenaient tantôt hystériques devant une chute de rein, tantôt muets à l'apparition d'une poitrine naissante ou carrément dingue à l'idée de tout ce qui pouvait se rapprocher, de près ou de loin au sexe...
C'est à ce moment-là que j'ai pris conscience de ma différence... Pas comme un handicap ou comme un problème, mais juste comme une autre manière de voir les choses... Quelque chose dont je n'avais ni à être fier, ni à avoir honte, puisqu'elle faisait tout simplement partie de moi...
J'ai, par la suite, connu l'amour physique, pour "faire plaisir"
Tout cela ne m'a que confirmé, s'il le fallait encore, que le sexe n'était juste pas pour moi...

En conclusion, je n'ai pas subi d'évènement plus ou moins traumatisant m'ayant fait changer de voie, pas de modification brutale de direction.
Je pense avoir été tel que je suis depuis toujours...

Voilà... Eh bien j'attend votre avis sur la question...

Merci à tous
Pierre

[Dea]

Si la question est "inné ou acquis", je ne saurais pas quoi répondre.. je dirais, même si c'est étrange, que l'asexualité fait presque partie de ma personnalité.

Je crois que c'est quelque chose de trop large que l'asexualité, c'est un peu la raison pour laquelle peu pourraient dire que c'est une orientation; c'est trop vague. Moi même, je ne considère pas cela comme une orientation, plutot comme un fait, qui a, je le sais dans mon cas, la possibilité de changé.

Il serait a la fois inné et acquis. Inné, parce qu'il fait parti de sentiments intérieurs et de sensations personnelles et physique.

Comme toi, je suis plutot distant, j'ai souvent eu un intéret pour les corps mais plutot d'une façon "esthétique" que libidineuse. Je crois que ça a toujours fait partie de moi, une certaines manière de regarder "froidement". Je ne crois pas avoir rien subit, non plus, qui fasse de moi ce que je suis. (quoique je sais avoir certains comportements a observer et analyser, je devrais ptet revenir sur ce points )

A part des détails, gestes, influences, qui par répétition ont formé ce que je suis, mais rien de dramatique.. enfin, mal exprimé, cela est. Comprenne qui pourra. :p

[Eclora]

Par exemple, à l'adolescence, lorsque les hormones font tourner les têtes, et vibrer les corps, j'ai continué mon bonhomme de chemin en observant, d'un regard amusé, les changements de comportement

Moi de même, mis à part pour le regard amusé, je dirais plutôt que je ne comprenais pas bien pourquoi tout d'un coup mes copines se mettaient à glousser comme des dindes en regardant certains mecs, ce qui m'a valu pas mal de remarques (pas toujours très gentilles ). Alors est-ce que ça veut dire que c'est inné je ne sais pas , sur un site j'ai lu que les personnalités dites schizoïdes ont peu d'interêt à entrer en relation avec leurs semblables, alors c'est peut-être dû à ça et dans ce cas ce serait acquis, j'ai jamais eu beaucoup d'amis (deux ou trois pas plus) et je n'ai jamais cherché à en avoir alors en fait je sais pas . Je ne suis pas sûre que ma réponse ait un quelconque interêt puisque je reste dans l'incertitude.
Ce que je peux rajouter ce sont les causes qui ont fait que j'ai définitivement rennoncé à avoir une sexualité; la première cause étant l'absence de plaisir lors des relations, la seconde étant l'espèce "d'animosité" que je pouvait ressentir parfois à l'encontre de mon partenaire à force de me "forcer" pour lui faire plaisir, et la troisième cause qui clôtura de façon définitif cette "pseudo-vie-sexuelle" fût une agression il y a six ans. Comme ça vous savez tout ou presque . Il n'en reste pas moins que depuis que je suis seule je me sens beaucoup plus épanouie car en accord avec moi-même . Ces six dernières années je n'ai "re-tenté" que deux fois de sortir avec quelqu'un (toujours pour devenir ou paraître normale) et à chaque fois ça m'a causé une mini-dépression, alors incontestablement je suis mieux seule, et encore plus depuis que grâce à ce forum je sais que je suis normale.
(Avez-vous remarquez comme c'est plus facile de raconter des choses intimes à des gens qu'on ne connait pas et surtout qu'on a pas en face de soi ? Ca fait du bien, )

[Azerty]

Mon asexualité, c'est 80 % d'inné et 20 % d'acquis.

Inné : comme vous, je pense avoir remarqué la différence vers la puberté, lorsque les filles et garçons découvrent qu'ils s'aiment physiquement.

Acquis : j'ai mal grandi. Ou plutôt mal supporté le choc, et cela, dès que j'ai eu l'âge de comprendre ce qu'était le viol par exemple (je précise que je n'ai jamais été violée). J'ai un préjugé énorme contre les hommes en général, qui représentent plus ou moins pour moi la violence, l'autoritarisme, la perversité... (que de belles choses en somme ! )
Pourtant, j'ai conscience de l'absurdité de ce préjugé, tous ces travers ne sont pas l'apanage des hommes, mais aussi des femmes... Enfin, c'est inscrit si sournoisement en moi que quand je parle à un homme, je dois mesurer inconsciemment combien il peut me faire du mal (physique). J'ai une telle horreur de ce qui peut toucher à l'intégrité physique d'une personne !
Bref, tout cela influence énormément mon asexualité dans la mesure où je suis hétérosexuelle. Si j'avais été homosexuelle, je pense que mon asexualité me paraîtrait peut-être plus dérangeante mais dans le cas actuel, elle est un peu l'héritage et la marque omniprésente de toutes mes peurs. Que c'est chouette, l'asexualité !

[Dea]

Pratiquement du jour au lendemain, ils devenaient tantôt hystériques devant une chute de rein, tantôt muets à l'apparition d'une poitrine naissante ou carrément dingue à l'idée de tout ce qui pouvait se rapprocher, de près ou de loin au sexe...

De ce fait précis, j'ai pensé que c'était un conditionnement et l'exagération volontaire des sentiments que cela leur donne. Tout cela pouvait être attirant mais on le voit exagéremment chez plusieurs. Je crois que ca mériterait une certaine études: est ce que vraiment les sexuels réagissent aussi fort intérieurement, subjectivement, qu'ils le démontrent ?. Bref, ces réactions, est ce inné ou acquis ?

mal supporté le choc, et cela, dès que j'ai eu l'âge de comprendre ce qu'était le viol par exemple (je précise que je n'ai jamais été violée). J'ai un préjugé énorme contre les hommes en général, qui représentent plus ou moins pour moi la violence, l'autoritarisme, la perversité...

Azerty, a mon sens, énormément d'hommes ne supportent pas le moins du monde le viol, la violence, la perversité. L'autoritarisme (exagéré surtout) est maintenant chose de machos, le machisme étant considéré comme un défaut chez plusieurs, hommes et femmes réunis.

Je crois, personnellement, que chez un violeur par exemple, il y a quelque chose de particulièrement malade.. Les animaux eux même n'étant jamais (ou presque) des violeurs, l'homme, au naturel, ne l'est pas non plus.

En espérant avoir mis les choses dans un angle peut être un peu différent.

[NeeNoon]

Inné ou acquis?

Voyons voir, le côté inné serait relié aux hormones (qui seraient la cause de la libido). Je suis persuadé maintenant que j'ai eu une libido faible par le passé et maintenant avec l'hystérectomie c'est totalement à plat!

Pour ce qui est du acquis, et bien, l'expérience de la sexualité a été très désagréable pour moi, et le fait de devoir me forcer à agir de façon sexuelle m'a complètement fait rejeter toute forme de sexualité.

Pour moi ce qui fut particulièrement "choquant" dans la sexualité est ce côté... mécanique. Je ne sais pas comment le dire autrement. Pour moi, ce qui ferait que la sexualité pourrait être intéressante/agréable, est si elle se passait d'une façon... élégante. Un peu comme un ballet. Okay, j'ai l'impression que vous n'allez pas du tout comprendre ce que je veux dire.

Je n'arrive pas à exprimer mon idée clairement... Dans le fond ce que j'essaie de décrire, c'est comment la sexualtié pourrait être satisfaisante pour quelqu'un qui n'a pas de libido??? Hummm peut-être que la vraie question c'est pourquoi est-ce que quelqu'un qui n'a pas de libido ne devrait pas s'engager dans des activités sexuelles...

Je vous revient là dessus quand ça sera plus clair pour moi.

[Azerty]

a mon sens, énormément d'hommes ne supportent pas le moins du monde le viol, la violence, la perversité. L'autoritarisme (exagéré surtout) est maintenant chose de machos, le machisme étant considéré comme un défaut chez plusieurs, hommes et femmes réunis.

Mais je sais ! J'ai rencontré assez de types biens pour m'en rendre compte ! Cependant, cette angoisse irraisonnée reste bien ancrée.

[astropierre]

Pratiquement du jour au lendemain, ils devenaient tantôt hystériques devant une chute de rein, tantôt muets à l'apparition d'une poitrine naissante ou carrément dingue à l'idée de tout ce qui pouvait se rapprocher, de près ou de loin au sexe...

Je crois que ca mériterait une certaine études: est ce que vraiment les sexuels réagissent aussi fort intérieurement, subjectivement, qu'ils le démontrent ?

OK...
En réalité, je ne pense pas, bien sûr, que les hommes soient des sortes de bêtes assoiffés de sexe qui deviennent mabouls sitôt qu'ils voient une femme.

Ma description traduisait juste ce que j'ai ressenti à l'époque. Des copains, des mecs que j'ai connu à cette période, que j'ai vu changer d'une manière que j'ai ressenti, alors, comme assez radicale...
Maintenant, je sais bien que c'est ce qui se passe pour la plupart des gens, et que tout cela est très "normal"


Pierre

[Dea]

Je suis d'accord, c'est tout a fait normal astropierre
(quoique, du mot normal, on peut en dire des choses.. )

J'avais dans la tête l'intensité a laquelle ca marche tout ca..

Pour faire un dessin tout simple: l'asexualité est un désir 0, les sexuels auront un désir plus haut, et je me demande ou cela s'arrêterai ? A 10 ? a 5 ?

Je me demande surtout ce qui se passe subjectivement.. pour cela, les expériences a faire sont plutot spéciales..

Mais mieux, je me demande a quel points leurs désirs sexuels sont influencer par les influences extérieures.. peut être verrais je ca dans mon prochain cours de psycho ?

Un pseudo-post de Dea

[Syd]

Complètement inné chez moi.
Jusqu'à récemment, je ne comprenais pas pourquoi on faisait tout un foin de la puberté. J'ai traversé celle-ci sans m'en apercevoir, sauf chez les autres ados qui se sont mis à sortir les uns avec les autres comme si c'était la chose la plus importante au monde. Comme je ne participais pas à cette "agitation", j'ai été un peu à l'écart socialement...

Enfin, c'est inscrit si sournoisement en moi que quand je parle à un homme, je dois mesurer inconsciemment combien il peut me faire du mal (physique).

Je fais un peu la même chose, mais c'est plus une habitude de "survie" qu'un truc insconscient (j'ai passé plusieurs années dans un collège d'un quartier "difficile", et une certaine brutalité était habituelle).
Des mecs pervers et menteurs, j'en ai vu quelques-uns (des dragueurs bien lourds qui diraient n'importe quoi pour arriver à leurs fins), mais il ne faut pas généraliser.

[melancolie]

Je dirai acquis car plus jeune, j'avais beaucoup de curiosité pour les choses du sexe comme quelquechose de mystérieux, à découvrir (les autres me disant toujours que c'était extraordinaire ), un intérèt presque "scientifique", j'ai fait ma démarche expérimentale mais je n'ai jamais été accro. J'ai abandonné car j'ai l'impression d'avoir fait le tour et que je me sens bien sans.
Comme Eclora, une agression a achevé de transformer mon désintérèt en dégout. En fait, les gens s'agitent pour pas grand chose, ce n'est que mon sentiment

[Gianni]

Je me reconnais bien dans la description de Pierre ! (tu pourrais ajouter un sondage, pour mieux voir les proportions !)

J'ai un préjugé énorme contre les hommes en général, qui représentent plus ou moins pour moi la violence, l'autoritarisme, la perversité... (que de belles choses en somme ! )

Heureusement, il y a des hommes qui sont tous le contraire de celà ! Je connais beaucoup de mecs beaucoup plus doux que de nombreuses femmes !

Question violence et autoritarisme, malheureusement, je dois dire que les pires que je reconnaisse dans cette description sont des... femmes !

[Eclora]

Comme Eclora, une agression a achevé de transformé mon désintérèt en dégout. En fait, les gens s'agitent pour pas grand chose, ce n'est que mon sentiment

[Dragoul]

J'dirais que c'est acquis dans mon cas. Est-ce passager? J'en ai aucune idée. Disons que mon dernier copain à fait naître un profond dégoût du sexe. Il n'était pas doux du tout.

Mais avec ce que je ressens en ce moment pour quelqu'un... Je sais pas, j'ai bien le goût de le laisser approcher mais avec la peur au coeur qu'il soit trop "Rock'N Roll" sur ce côté.

M'enfin pour l'instant c'est bel et bien acquis et probablement passager.

Amicalement,

Dragoul

[Amaranta]

Inné ou acquis?

Pour moi, ce qui ferait que la sexualité pourrait être intéressante/agréable, est si elle se passait d'une façon... élégante. Un peu comme un ballet. Okay, j'ai l'impression que vous n'allez pas du tout comprendre ce que je veux dire.

Si si, je comprends très bien. Très jeune, j'imaginais dans la sexualité quelque chose de fascinant, de presque mystique [j'ai toujours lu trop ]... et puis je me suis rendu compte que tout cela était en fait bien concret, bien terre-à-terre, une 'chose du corps' en somme, rien à voir avec mon idéal éthéré. Et avec cette déception, j'ai perdu tout ce qu'il pouvait me rester d'intérêt 'esthétique' pour la chose. Je n'ai jamais ressenti d'attirance pour l'acte lui-même.