et l'amour dans tout ça?
et l'amour dans tout ça?
Plus je réfléchis aux raisons qui font que je suis asexuelle, plus je me dis que le sexe et le sentiment amoureux sont à la fois distincts et liés.
Distincts, parce qu'un grand nombre de personnes disent pouvoir faire l'amour sans éprouver de sentiments, et éprouver des sentiments très forts sans avoir envie de faire l'amour.
Liés, parce que mon asexualité vient d'une enfance catastrophique marquée par des mauvais traitements psychologiques qui m'ont poussée à refuser tout engagement amoureux et toute relation physique. En fait, je suis asexuelle parce que j'ai tellement été repoussée, tellement déçue dans mon amour pour ma mère/ma famille étant enfant, que j'ai décidé un jour - décision "biologique" et intellectue, que je ne m'investirais jamais tant sur le plan amoureux que sur le plan sexuel.
Je pense qu'on ne s'intéresse pas assez à la vie affective des asexuels. Chez moi, il est clair qu'il y a un désinvestissement affectif. Est-ce fréquent dans la communauté? Ce serait intéressant de creuser, mais attention, il faudrait commencer par définir ce qu'est la relation affective, l'amour. Et s'il est facile de désigner l'asexualité, il est beaucoup plus difficile de définir les critères d'une relation affective, surtout d'une relation affective viable et nourrissante.
Distincts, parce qu'un grand nombre de personnes disent pouvoir faire l'amour sans éprouver de sentiments, et éprouver des sentiments très forts sans avoir envie de faire l'amour.
Liés, parce que mon asexualité vient d'une enfance catastrophique marquée par des mauvais traitements psychologiques qui m'ont poussée à refuser tout engagement amoureux et toute relation physique. En fait, je suis asexuelle parce que j'ai tellement été repoussée, tellement déçue dans mon amour pour ma mère/ma famille étant enfant, que j'ai décidé un jour - décision "biologique" et intellectue, que je ne m'investirais jamais tant sur le plan amoureux que sur le plan sexuel.
Je pense qu'on ne s'intéresse pas assez à la vie affective des asexuels. Chez moi, il est clair qu'il y a un désinvestissement affectif. Est-ce fréquent dans la communauté? Ce serait intéressant de creuser, mais attention, il faudrait commencer par définir ce qu'est la relation affective, l'amour. Et s'il est facile de désigner l'asexualité, il est beaucoup plus difficile de définir les critères d'une relation affective, surtout d'une relation affective viable et nourrissante.
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Frania,
Si, j'ai bien compris tes propos, tu penses que ton asexualité vient de lien affectif désastreux de ton enfance? Je ne pense pas que l'asexualité soit explicable que par cela.
De mon côté, j'ai eu une enfance plutôt heureuse (on a toujours des déception) et je suis également asexuel. Je n'ai pas envie d'aller plus loin que les caresses dans une relation et quand je le fais c'est pour faire plaisir à ma partenaire. Il y a, d'après moi effectivement une dissociation entre affectif et désir sexuel. Et donc toi tu n'aurais donc ni l'un ni l'autre c'est bien ça ?
Si, j'ai bien compris tes propos, tu penses que ton asexualité vient de lien affectif désastreux de ton enfance? Je ne pense pas que l'asexualité soit explicable que par cela.
De mon côté, j'ai eu une enfance plutôt heureuse (on a toujours des déception) et je suis également asexuel. Je n'ai pas envie d'aller plus loin que les caresses dans une relation et quand je le fais c'est pour faire plaisir à ma partenaire. Il y a, d'après moi effectivement une dissociation entre affectif et désir sexuel. Et donc toi tu n'aurais donc ni l'un ni l'autre c'est bien ça ?
Le partage est la plus belle chose au monde
Tout d'abord, je ne pense pas que je sois représentative de la communauté, c'est-à-dire que mon histoire ne peut pas être extrapolée pour expliquer l'asexualité en général.
Ensuite, je pense que le sexe et l'amour sont à la fois distincts et liés, c'est même fascinant de penser que dans certaines situations ils sont complètement dissociés (faire l'amour sans sentiment) et dans d'autres étroitement liés (désinvestissement affectif = plus envie de faire l'amour).
En ce qui me concerne, je pense qu'il y a eu, en raison de mauvais traitements psychologiques répétés, naissance d'un dégoût à la fois pour le sexe et pour la relation affective. Je ne suis donc pas sûre du lien de cause à effet. Y a-t-il eu d'abord dégoût pour le sexe ou dégoût pour la relation affective? Mais le fait est qu'à un moment donné, j'ai complètement perdu espoir et je me suis dit que je me débrouillerais toute seule.
Ensuite, je pense que le sexe et l'amour sont à la fois distincts et liés, c'est même fascinant de penser que dans certaines situations ils sont complètement dissociés (faire l'amour sans sentiment) et dans d'autres étroitement liés (désinvestissement affectif = plus envie de faire l'amour).
En ce qui me concerne, je pense qu'il y a eu, en raison de mauvais traitements psychologiques répétés, naissance d'un dégoût à la fois pour le sexe et pour la relation affective. Je ne suis donc pas sûre du lien de cause à effet. Y a-t-il eu d'abord dégoût pour le sexe ou dégoût pour la relation affective? Mais le fait est qu'à un moment donné, j'ai complètement perdu espoir et je me suis dit que je me débrouillerais toute seule.
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Re: et l'amour dans tout ça?
Bonjour Frania,frania a écrit : Liés, parce que mon asexualité vient d'une enfance catastrophique marquée par des mauvais traitements psychologiques qui m'ont poussée à refuser tout engagement amoureux et toute relation physique. En fait, je suis asexuelle parce que j'ai tellement été repoussée, tellement déçue dans mon amour pour ma mère/ma famille étant enfant, que j'ai décidé un jour - décision "biologique" et intellectue, que je ne m'investirais jamais tant sur le plan amoureux que sur le plan sexuel.
Des dires montrent bien à quel point tu as souffert.
As-tu déjà tenter d'en parler à quelqu'un de compétent à qui tu pourrais te confier sans tabou ?
Les mauvais traitements psychologiques que tu as reçu ont malheureusement contribué à ce que tu ais une image négative de la nature humaine mais tout le monde ne ressemble pas aux personnes qui t on fait souffrir.
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Re: et l'amour dans tout ça?
Je crois comprendre que tu es asexuelle par une prise de position, par choix, or pour moi, c'est une constatation. On peu avoir besoin de tendresses, d'affection sans pour celà consommer sexuellement. Je rompts toute relation dès que je sens que je la partenaire veux aller plus loin. Je n’ai pour l’instant jamais rencontré quelqu’un qui accepte le fait que l’on peut être asexuel.
Mais maintenant il y à nous…
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Re: et l'amour dans tout ça?
Au moins, tu ne te ments pas et tu ne fais pas semblant pour faire comme tout le monde (ce que j'ai fais jusqu'à présent).Phedeo a écrit :Je rompts toute relation dès que je sens que je la partenaire veux aller plus loin.
Mais es-ce que tu dis à tes conquètes que tu es a avant de rompre ?
j'ai un peu le meme genre de problème. dès que je dis que ça ne m'intéresse pas, ou alors que je me force mais ça tourne à la catasrophe, ça conduit à une rupture, qui est très désagréable et humiliante en plus. Du coup je préfère rompre avant... Des fois, je me demande s'il ne vaut pas mieux faire des efforts une fois de temps en temps (mais bon j'y arrive pô...)
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Le dire ou pas!!
Jusqu’à il y a pas très longtemps, je ne connaissais pas le terme d’asexuel. Alors à mes partenaires je disais seulement que je recherchais autre chose, que l’acte sexuel ne m’intéresse pas. Mais la, on vous prend pour un extraterrestre, ou un impuissant, un malade, bref l’incompréhension totale. La rupture est quasi inévitable.
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Syd a écrit :Il n'est pas dit qu'une fois de temps en temps, cela suffise à l'autre d'ailleurs...
Oui et après l'autre voudra qu'on fasse de plus en plus d'efforts pour le/la satisfaire
La civilisation ne consiste pas à multiplier les besoins mais à les réduire volontairement, délibérément. Cela seul amène le vrai bonheur.
Nous vivons dans une culture où le superflu est devenu si nécessaire que nous sommes condamnés à toujours vivre dans le manque!
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Vos réactions sont très parlantes. Faire l'amour pour faire plaisir à l'autre de temps en temps: le danger, c'est qu'il s'imagine que nous y prenons du plaisir, donc ce que nous considérons comme une concession méritant aussi une concession de sa part en échange, ne sera pas perçu comme tel, mais comme un dû, et nous serons piégés. De plus, comme dit je ne sais plus qui, il n'est pas dit que cela suffise et on peut même craindre que l'autre en demandera toujours plus (je pense même que ce risque est très élevé, car pourquoi s'arrêter en si bon chemin?). A mon avis, simuler n'est une solution que pour les personnes qui ne parviennent pas à jouir systématiquement, mais qui y parviennent tout de même de temps en temps. Pour celles qui n'y arrivent jamais, ce n'est pas une concession ni un geste d'amour pour l'autre, c'est lui cacher une chose fondamentale qui ne peut pas rester ignorée dans un couple.
Maintenant, s'il y a vraiment de l'amour dans ce foutu couple, ne devrait-il pas être possible de trouver un arrangement? Vous êtes plusieurs à dite que vous coupez court à la relation quand il s'agit de passer à la casserole. Est-ce que la relation était si mauvaise qu'il n'était pas possible d'aborder la question? Parce que le sexe ça se discute, ça se négocie... peu de personnes, mêmes "normales", peuvent se passer de devoir dire ce qui leur convient et ce qu'elles n'aiment pas. Et si finalement c'était l'épreuve suprême? Vous voyez, j'ai dit que les relations de manière générale étaient insatisfaisantes pour moi en raison de ce que j'ai subi dans mon enfance, mais je suis tombée sur une personne qui m'a finalement acceptée comme je suis. Comme quoi rien n'est jamais tout noir dans la vie.
Maintenant, s'il y a vraiment de l'amour dans ce foutu couple, ne devrait-il pas être possible de trouver un arrangement? Vous êtes plusieurs à dite que vous coupez court à la relation quand il s'agit de passer à la casserole. Est-ce que la relation était si mauvaise qu'il n'était pas possible d'aborder la question? Parce que le sexe ça se discute, ça se négocie... peu de personnes, mêmes "normales", peuvent se passer de devoir dire ce qui leur convient et ce qu'elles n'aiment pas. Et si finalement c'était l'épreuve suprême? Vous voyez, j'ai dit que les relations de manière générale étaient insatisfaisantes pour moi en raison de ce que j'ai subi dans mon enfance, mais je suis tombée sur une personne qui m'a finalement acceptée comme je suis. Comme quoi rien n'est jamais tout noir dans la vie.