Prise de conscience de votre asexualité

[Lady Old Time]

J'en ai pris conscience il y a trois ans déjà, je parlais avec un garçon depuis plusieurs semaines, et je lui disais que le sexe n'était pas vraiment mon truc. C'est alors qu'il me dit : "tu es peut-être asexuelle". J'ai fait aussitôt une recherche, je suis tombée sur ce forum, et évidemment comme beaucoup, quand j'ai lu attentivement plusieurs posts, témoignages, je me suis rendu compte que ça me ressemblait énormément.
Je ne dirais pas que ça a été un soulagement, parce que pendant toutes ces années où je ne faisais rien et où je ne m'intéressais pas au sexe, ça ne me posait pas de problème. Je dois dire que découvrir l'asexualité ça a été un peu négatif. Parce qu'à ce stade, je me suis poser pleins de questions, je me suis remise en question un millions de fois, je ne savais plus où j'en étais et ce parce que quand on dit qu'on est asexuel(le), il y a toujours des gens pour nous dire que non. Ils ne le sont pas eux-mêmes, n'ont pas conscience de l'asexualité dans sa globalité, et se permettent de dire ce que vous êtes ou n'êtes pas.
Je crois qu'aujourd'hui j'ai envie de prendre du recul avec ce mot, parce que j'en ai assez de me faire cataloguer, de devoir me défendre et me justifier. De faire comprendre que ce n'est pas parce qu'il m'arrive d'avoir recours à la masturbation, que je refoule mon désir.
Bref, ce que je sais, c'est que le sexe à deux ne m'intéresse pas plus que ça, que je m'en passe très bien et que le jour où j'aurais réellement du désir pour quelqu'un, une forte envie et que ça deviendra un besoin, là j'y penserait!

[fannie]

ben moi c est en train de m arriver en fait je crois.... c est tellememnt tard par rapport a vous! est ce possible?
je me suis auto convaincue que j aimais ca pendant des années, pour en fait ressembler aux autres...
j en etais malheureuse, et la, petit a petit j apprends a m accepter telle que je suis, et me sens de plus en plus liberée
grace a ce forum .

je crois me reconnaitre en certains d entre vous,

merci a tous

[Zimou]

ben moi c est en train de m arriver en fait je crois.... c est tellememnt tard par rapport a vous! est ce possible?
je me suis auto convaincue que j aimais ca pendant des années, pour en fait ressembler aux autres...
j en etais malheureuse, et la, petit a petit j apprends a m accepter telle que je suis, et me sens de plus en plus liberée
grace a ce forum .

je crois me reconnaitre en certains d entre vous,

merci a tous

en effet, ça c'est aussi passé de la même manière pour moi ^^ sauf que moi j'ai 25 ans, je trouve pas que c'est une découverte tardive, étant donné l'impopularité de l'asexualité.

[Lady Old Time]

ben moi c est en train de m arriver en fait je crois.... c est tellememnt tard par rapport a vous! est ce possible?
je me suis auto convaincue que j aimais ca pendant des années, pour en fait ressembler aux autres...
j en etais malheureuse, et la, petit a petit j apprends a m accepter telle que je suis, et me sens de plus en plus liberée
grace a ce forum .

je crois me reconnaitre en certains d entre vous,

merci a tous

Si tu te sens de plus en plus libérée c'est une bonne chose, ça prouve que tu n'as pas besoin de ça, au contraire.

[Sven L.]

Tard, tard...
Il y a des quadras et cinquantenaires sur le forum tout de même.
(non, pas moi, j'ai pas encore mes 25)

[Asandra]

ben moi c est en train de m arriver en fait je crois.... c est tellememnt tard par rapport a vous! est ce possible?...

Chacun évoluant à son rythme, il n'est pas question de tôt ou de tard dans cette découverte de soi. L'essentiel c'est que tu en prennes enfin conscience (si tel est bien ton cas).

[Gara]

De mon cotés, je n'ai jamais compris ce besoin d'être en couple, comme si une femme ne pouvais être heureuse sans l'homme, mais que pour garder l'homme, il fallait céder face à lui et à ses désirs, à savoir le sexe et les trucs bizarres d'à cotés. Mais comme j'avais peur du rejet, j'ai fais semblant. Au collège, je me suis mise à parler garçons, à mimer l'attitude des copines. Je n'ai pourtant jamais réussi à dire oui, même pour ne pas mourir bête ou pour faire comme tout le monde. Ce n'était pas un acte naturel à mes yeux et j'avais peur qu'en cédant je perde quelque chose que je ne pourrais jamais récupérer.

Au début, ça arrangeait bien ma famille, qui voyait là une preuve de vertu ou je ne sais quoi. Puis, comme en sortant du lycée je n'étais toujours pas casée, ils se sont mis à s'inquiéter, à me parler de "L'horloge biologique qui tourne", "à ton âge, j'étais déjà avec mon époux" et encore pleins d'autres "arguments" censés me faire comprendre que j'étais en train de gâcher ma vie de femme. J'ai très mal vécu tout ça, je n'arrivais pas à m'imaginer dans ce rôle de femme/mère. Ce n'était pas moi. Je n'ai rien contre les enfants, mais je ne me vois pas en avoir, pas maintenant et pas comme ça. Dédier ma vie à un homme et à mes gosses, sans tenir compte de mes envies pour être un bonne épouse... Quelle horreur!

J'ai essayé d'en parler à des amis. Eux m'ont répondu que c'était surement à cause d'un traumatisme d'enfance, qu'il me faudrait plus de temps que les autres, que ça viendra quand je rencontrerai un gars qui acceptera d'y aller doucement, ou alors que j'étais une lesbienne refoulée. Ce genre de trucs quoi.

Et puis, ma sœur est tombé par hasard sur un article parlant de l'asexualité. Elle m'en a de suite parlé en me disant « Tu vois! Je savais que tu étais normal! ^_^ ». J'ai lu l'article et je me suis reconnue dans ce qui était écris. Et me voilà ici!

je suis soulagée de savoir que je ne suis pas anormale, mais je suis aussi triste de savoir qu'il n'y a plus rien à faire, plus d'espoir pour mon couple actuel (mon ami ne reste que parce qu'il est patient et pense que ce n'est qu'une passade).

Je suis vraiment désolée pour toi. J'espère que tout ira pour le mieux, je te le souhaite en tout cas. Garde courage! (Je ne suis pas très douée pour trouver des mots réconfortants, je sais. )

[Lady Old Time]

Je pense comme toi Gara, comme si une femme ne pouvait pas vivre sans un homme, comme si on était encore et toujours inférieures et qu'on n'était pas capable de mener notre vie aussi bien qu'avec ou sans homme.
Je comprends ce que tu ressens quand on te sors ces arguments. Ma mère désespére de me voir célibataire, elle me dit parfois "alors, quand est-ce que tu vas ramenée quelqu'un?", ça me blesse parfois parce que je n'arrive pas à comprendre pourquoi elle tient absolument à ce que j'ai un copain alors que je suis bien seule, comparé à elle qui ne supporte pas d'être sans personne.
J'ai aussi le sentiment qu'elle pense aux petits enfants, mais navrée pour elle, l'expérience ne me tente pas du tout. Comme tu dis, et comme elle, je n'ai pas envie de consacrer ma vie à un mari et des enfants, et de me réveiller un jour en me disant qu'en fin de compte, je n'ai pas pu accomplir grand chose (au niveau passions etc) et que toute mon énergie est passée pour eux. Ça n'a rien d'égoïste, c'est juste que je ne me vois pas dans une scène comme celle-là.

Sinon, tu as de la chance d'avoir une soeur comme ça, je trouve que ce qu'elle t'a dit "Tu vois! Je savais que tu étais normal!", c'est vraiment génial de sa part, ça dois faire du bien d'entendre une chose comme cela venant d'un(e) proche!

[Asandra]

J'ai essayé d'en parler à des amis. Eux m'ont répondu que c'était surement à cause d'un traumatisme d'enfance, qu'il me faudrait plus de temps que les autres, que ça viendra quand je rencontrerai un gars qui acceptera d'y aller doucement...

Le coup classique quoi... On te décortique ton "problème" version psy en mettant ça sur le dos d'un lointain traumatisme d'enfance refoulé ou on te fait passer pour une nunuche qui a peur d'affronter sa défloraison.
Ridicule n'est-ce pas ?

[Lady Old Time]

En effet, les gens tentent à chaque fois de chercher un traumatisme, un choc, alors que nous sommes nombreux à ne rien avoir subit dans ce genre là, et pourtant nous sommes asexuel(le)s. Il leur faudra du temps pour leur faire comprendre que c'est quelque chose de naturel, rien d'autre.
Sinon, pour ce qui est de la défloraison, j'avoue avoir peur, par pour ce qui est d'avoir mal, mais parce que c'est irréversible, on se donne une fois, après ce n'est plus pareil. On va peut-être me croire égoïste, mais je n'ai pas envie d'offrir ce que j'ai de plus précieux à un garçon, pour me retrouver de nouveau célibataire 6 mois plus tard...
De plus, je ne suis pas aidée à ce niveau là, parce que pour moi la virginité n'a rien à voir avec l'hymen, ça se passe au plus profond de moi. Ma virginité fait partie intégrante de moi, c'est ce que je suis, ma personnalité, mon âme presque. Je prends probablement la chose beaucoup trop au sérieux, mais si je perdais ma virginité, ce serait comme perdre une partie de moi, et je suis loin d'être prête à affronter ça.

[Asandra]

Je te comprends tout à fait. Au delà du sentiment d'être encore complète ou intacte tu ressens la crainte de te donner à quelqu'un qui pourrait ne pas être le bon ou mériter que tu lui aies donné ce que tu possédais de plus précieux en toi depuis toujours.
Pour ma part ce fut l'inverse, je ne me suis jamais sentie aussi bien après. C'était comme un soulagement, une renaissance. Peut-être parce que je me suis dit qu'enfin j'allais être comme toutes les autres, que je l'avais fait... C'est assez étrange finalement pour quelqu'un qui n'était pas attiré par le sexe et qui ne l'est toujours pas.

[Lady Old Time]

Me connaissant, je sais que ça me détruirais, je me sentirais comme sale, comme si on m'avait voler quelque chose. Je n'arriverais plus à vivre dans mon corps. Et surtout, je n'ai pas l'envie d'être comme les autres et de m'en débarasser, c'est aussi précieux que ma vue, mon ouïe ou encore mon cerveau!

[Sven L.]

Je vais prendre le risque de passer pour un monstre insensible :

Il ne t'es pas venu à l'esprit qu'on ne peut pas tout préserver indéfiniment ?
Que pour accéder à un autre état(ici c'est un couple), il faut parfois abandonner certaines choses ?

Par exemple : mon innocence d'enfant, je ne l'ai plus mais j'ai pu construire dessus un schéma d'amusement qui y correspond pas mal(j'intellectualise un peu plus).

[Syd]

C'était comme un soulagement, une renaissance. Peut-être parce que je me suis dit qu'enfin j'allais être comme toutes les autres, que je l'avais fait... C'est assez étrange finalement pour quelqu'un qui n'était pas attiré par le sexe et qui ne l'est toujours pas.

Pas si étrange que ça, car "l'avoir fait", c'est quand même une façon de se sentir comme tout le monde, et quand on n'en peut plus de se sentir différent, ça peut effectivement être un sacré soulagement.
C'était un peu mon état d'esprit quand j'étais plus jeune (et que j'ignorais que l'A existait). Mais je ne pouvais me résoudre à passer à l'acte car je n'ai jamais aimé m'obliger à faire ce dont je n'avais pas envie. Cette impression de ne pas être comme tout le monde, je l'ai perdue quand j'ai découvert Aven.

[Lady Old Time]

Je vais prendre le risque de passer pour un monstre insensible :

Il ne t'es pas venu à l'esprit qu'on ne peut pas tout préserver indéfiniment ?
Que pour accéder à un autre état(ici c'est un couple), il faut parfois abandonner certaines choses ?

Par exemple : mon innocence d'enfant, je ne l'ai plus mais j'ai pu construire dessus un schéma d'amusement qui y correspond pas mal(j'intellectualise un peu plus).

Je sais pertinnement qu'on ne peut pas tout préserver à vie, mais la virginité oui (la preuve il y a des femmes de 40 ans toujours vierges!!), ce n'est pas un état d'esprit comme l'innocence, mis à part l'hymen, la virginité est pour moi concréte, vu que c'est physique.
Sinon, nous avons réussi à nous mettre au même niveau, il est patient et va à mon rythme. Après, je me dis que ce n'est pas une obligation de passer par cette étape, on peut très bien être un couple heureux et épanouï sans qu'il y ait acte sexuel = pénétration. Je pense que ce n'est qu'un détail, du moment qu'il y a de la tendresse, des moments intimes satisfaisants, de la complicité et la base qui est la communication, c'est (presque) parfait. Enfin, je sais que les S ont besoin d'aller au bout car c'est comme ça qu'ils concrétisent leur désir, qu'ils arrivent à l'orgasme (c'est bien ça?). Mais pour le moment j'ai peur et je me sens incapable de le faire. Je sais que se sera préjudiciable pour l'avenir de notre couple, mais pour l'instant il m'affirme que tout ce que je peux lui apporter lui convient et le rend heureux....