comment savoir si on est asexuel

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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frania
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comment savoir si on est asexuel

Message par frania »

je viens de lire un post où quelqu'un disait: si tu as un fantasme où tu te vois faire l'amour avec quelqu'un, et que tu te demandes: "est-ce que j'ai envie que ça se produise?" et que la réponse est NON, alors tu es asexuel.
eh bien je trouve que tout est résumé là-dedans.
parfois ma réponse était OUI mais je m'illusionnais moi-même: si j'avais vraiment été honnête, j'aurais admis que je préférais que ça ne se réalise pas, mais j'avais pas envie de l'admettre!
Donc la réponse est NON. Donc je suis asexuelle. CQFD.
A part ça mon psy a émis une hypothèse intéressante. Il dit que chez les personnes comme moi qui souffrent de troubles obsessionnels où le moteur de l'obsession est le DOUTE, l'incertitude et la crainte de se tromper est telle qu'elle envahit de nombreux aspects de la vie, poussant la personne à préférer ne pas avoir de relations sexuelles... Bon c'est de la psychiatrisation mais je me reconnais là-dedans dans la mesure où, effectivement, j'ai de gros doutes! Il y avait de quoi car les rares fois où j'ai concrétisé j'étais hyper déçue! Peut-être la faute à mon perfectionnisme? (lequel est caractéristique de la personnalité obsessionnelle, on revient à la case psychiatrie).
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cyclodocus
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Re: comment savoir si on est asexuel

Message par cyclodocus »

bonjour et bienvenue

et comme de coutume : bon appétit

Image


ah la complexité de l'être humain !

le manque d'envie ajouté aux doutes.
le jour où tu trouveras, tu ne douteras plus, tu oseras, parce qu'entre douter et perdre et oser et risquer de gagner (oser et perdre revenant à douter et perdre, il n'y a pas de différence) ce qui t'es cher, tu n'hésiteras pas.
j'ai toujours été horriblement timide
pourtant quand en 30 secondes (j'allais descendre du train, pas elle) il m'a fallu demander son téléphone à ma celle qui allait devenir ma femme (avec qui je ne discutais que depuis moins de 10 minutes et que je ne connaissais pas avant), je l'ai fait. Sans me poser la moindre question comme auparavant.
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Gianni
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Re: comment savoir si on est asexuel

Message par Gianni »

frania a écrit :je viens de lire un post où quelqu'un disait: si tu as un fantasme où tu te vois faire l'amour avec quelqu'un, et que tu te demandes: "est-ce que j'ai envie que ça se produise?" et que la réponse est NON, alors tu es asexuel.
Image Oui et non.. Ca cela peut cacher une peur, un autre trouble, suite à de mauvaises expériences, etc !!!! Il faut être tès vigilent et arriver à savoir pourquoi la réponse est "non" !

Sinon, ce que dit ton psy est très juste également !
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Re: comment savoir si on est asexuel

Message par Jullianna »

cyclodocus a écrit :

ah la complexité de l'être humain !

j'ai toujours été horriblement timide

pourtant quand en 30 secondes (j'allais descendre du train, pas elle) il m'a fallu demander son téléphone à ma celle qui allait devenir ma femme (avec qui je ne discutais que depuis moins de 10 minutes et que je ne connaissais pas avant), je l'ai fait. Sans me poser la moindre question comme auparavant.
sans être si horriblement timide , comme tu dis ... je suis malgré tout réservée , et prudente , mais il y a des instants , des secondes qui deviennent des évidences , où tu fonces ... sans te poser de question... totalement d'accord ...
mais il y a aussi des évidences qui se révèlent être des mirages .... ah la complexité de l'être humain :(
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frania
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Message par frania »

"Le jour où tu trouveras, tu n'hésiteras plus"... dit Cyclodocus.
Oui et non. Tout le monde ne vit pas les mêmes choses. Beaucoup de gens croient avoir trouvé, et ce n'est qu'un mirage, comme dit Julianna.
A l'inverse, beaucoup doutent, et comprennent par la suite qu'ils ont fait le bon choix. La vérité c'est qu'il n'est jamais sûr qu'on ait fait le bon choix, quand on en sûr c'est juste qu'on en est persuadé! A quoi voit-on qu'on a fait le bon choix? Au fait que ça marche? Mais il faut être sûr de son choix pour faire en sorte que ça marche (ah la complexité de l'être humain, again).
Enfin, au sujet de la théorie selon laquelle il suffit de se demander si on a envie que nos fantasmes sexuels se réalisent pour savoir si on est asexuel (on l'est si la réponse est non), il est bien évident que là aussi, la réponse doit être interprétée (beaucoup de gens ont des fantasmes qu'ils ne veulent pas voir réaliser sans être asexuels pour autant), mais disons que si la réponse est systématiquement non même quand le fantasme met en scène une personne que l'on aime... là je pense que c'est un critère parlant.
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Seb
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Message par Seb »

Bonjour à tous,
et plus particulièrement à Frania,

J'ai lu un jour qu'une des façons de se débarasser du doute est de choisir, sans raison, une des possibilités entres lesquelles on doute et de si tenir. En répétant cette astuce assez longtemps on finit par se débarrasser du sentiment de doute.

Le doute est une sorte d'habitude de pensée/émotion (qui peut être à son origine dans des expériences passées...) si il est possible d'éviter le ressenti, l'habitude finis par partir et le doute avec...

Ton asexualité vient peut être du doute, toi seule peu répondre. Je pense que si tu as douté longtemps et profondément cela a pu produire des changements assez profonds en toi pour que tu deviennes asexuelle. L'asexualité ne me paraît pas du tout être un problème, c'est simplement un état d'être différent de celui de la plupart des gens. J'ai l'habitude de penser que chaque défaut est porteur de qualité. Par exemples, les gens qui doutent deviennent facilement introvertis et s'expriment par l'art (photo, dessin... musique). Du coup leurs défauts les poussent à développer des talents qu'ils n'auraient pas développé autrement. Evidement, cela n'est pas toujours vrai... mais parfois ça l'est!
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Message par frania »

hello,
on en vient donc à la question centrale que je me pose depuis que j'ai acquis la certitude d'être asexuelle:
- faut-il chercher à "guérir"? argument en faveur de cette solution: des problèmes psychologiques sont de toute évidence liés à mon asexualité (inhibition, doute, caractère obsessionnel/perfectionniste)
- faut-il au contraire s'en accommoder? argument en faveur de cette solution: c'est devenu une partie de moi-même, donc, plutôt que de lutter contre ses propres troupes, mieux vaut tenter de les exploiter, à l'instar de cette femme amputée des deux bras que j'avais vue à la télé, et qui parvenait à langer son bébé en deux temps trois mouvements avec ses mognons. Elle avait "domestiqué" son handicap.
Je me retrouve donc de nouveau, oh horreur, dans l'incertitude!
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Gianni
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Message par Gianni »

Pas facile ta question, dans ton cas !

"guérir" ? mais cela résoudrait-il les problèmes qui sont liés avec ?

Sont-ils réellement liés ?

Et comment en "guérir" ?

Je ne pense pas que l'on puisse en guérir, sauf si l'asexualité n'est pas naturelle, mais résulte d'un "traumatisme" quelconque !
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Message par frania »

Quand on est dans un cas aussi confus que le mien, il s'agit de faire la chasse aux rares petits détails qui sont clairs.
Ce que je vois, c'est qu'en 41 ans d'existence je n'ai eu que deux brefs épisodes sexuels. Le reste du temps, nada. Il me semble que ça c'est quelque chose de clair, et si ce n'est pas une preuve que je suis asexuelle de manière durable et intrinsèque, à moi la peur.
Maintenant, c'est vrai, cela résulte probablement d'un traumatisme. Une amie m'a dit quelque chose d'intéressant hier. Je lui ai dit que mon état normal était de ne rien ressentir. Elle a fait un lien qui m'a paru évident sur le moment mais que je ne pourrais pas restituer, pour me dire qu'étant enfant j'avais tellement souffert que j'avais dû apprendre à me couper de mes émotions. Ce n'est pas la première fois qu'on me le dit.
Faut-il donc chercher à guérir? Oui, sans doute, mais cela n'enlève rien au fait que je suis (devenue) asexuelle et que cela fait partie de ma personnalité maintenant. J'en arrive donc à la conclusion que je vais peut-être pouvoir me sentir mieux, mais je ne deviendrai très vraisemblablement pas sexuelle pour autant.
Cela me fait penser à Amélire Mauresmo, homosexuelle déclarée, à qui l'on demandait si elle pensait pouvoir vivre un jour une histoire d'amour avec un homme. Elle a répondu: "Je ne pense pas". Je trouve cette réponse très parlante. Elle n'exclut pas, en vertu du principe que l'on ne sait jamais, mais elle se connaît suffisamment pour dire que c'est extrêmement peu probable. Et bien je crois que c'est pareil dans mon cas. Je n'exclus pas un nouvel épisode sexuel, mais je sais que c'est extrêmement peu plausible. En attendant je m'accepte comme je suis, en fait je suis en train de le faire!
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cyclodocus
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Message par cyclodocus »

frania a écrit : Maintenant, c'est vrai, cela résulte probablement d'un traumatisme. Une amie m'a dit quelque chose d'intéressant hier. Je lui ai dit que mon état normal était de ne rien ressentir. Elle a fait un lien qui m'a paru évident sur le moment mais que je ne pourrais pas restituer, pour me dire qu'étant enfant j'avais tellement souffert que j'avais dû apprendre à me couper de mes émotions. Ce n'est pas la première fois qu'on me le dit.
excellente réflexion
je n'y avais pas pensé, mais je ne pense pas que ce cas de figure puisse être la cause totale de l'asexualité :
j'ai beaucoup souffert enfant (moralement énormément, physiquement aussi, mais à un degré moindre), aucune autorisation de s'exprimer en public.... Effectivement, j'avais toujours gardé mes émotions pour moi (elles n'ont jamais intéressé quiconquede ma famille)
mainetnant que je suis avec une personne que j'aime et qui m'aime, je suis en totale confiance, et pour autant je ne suis pas devenu une bête de sexe :P
mon épouse à eu l'inverse : fratrie extrêmemnt soudée (trop même), liberté d'action malgré un père tyrannique (par les paroles).
Si elle est A, c'est donc pour d'autres raisons
frania
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Message par frania »

il doit y avoir de multiples causes en effet...
mais j'ai une autre question: sachant que mon asexualité est liée à ma tendance à me couper de mes émotions, que par conséquent j'ai beaucoup de problème à établir des relations satisfaisantes (puisque l'expression des émotions est un facteur d'épanouissement), mon asexualité ne me condamne-t-elle pas à vivre seule? (C'est ce que je vais devoir élucider). Mais je me demande si les personnes asexuelles en général n'ont pas aussi ce problème -- après tout, l'asexualité "déteint" forcément sur d'autres aspects de la personnalité, non? (tendance à l'isolement, p.ex.)?? Je veux dire: les personnes asexuelles qui vivent en couple parviennent-elles à s'épanouir sur le plan affectif et personnel, ou l'asexualité est-elle la pointe de l'iceberg du refus de la relation?
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Message par cyclodocus »

frania a écrit :il doit y avoir de multiples causes en effet...
Je veux dire: les personnes asexuelles qui vivent en couple parviennent-elles à s'épanouir sur le plan affectif et personnel, ou l'asexualité est-elle la pointe de l'iceberg du refus de la relation?
l'asexualité n'est pas, à mon avis, un refus de la relation
c'est plutôt un refus de la relation superficielle comme on ne cesse de la trouver dans la société.
Et comme la société EST superficielle, que les gens ont peur de l'engagement (qui dit profondeur de la relation dit engagement), on se retrouve isolé. Paradoxalement, la demande A semble plus forte que la demande S au niveau de la profondeur des rapports humains.
Le gros problème quand on cherche de la profondeur, c'est qu'on le montre (même inconsciemment) et que cela fait peur aux gens.
Avec les nouvelles connaissances, faisons comme elles, papillonnons histoire de ne pas être seul. Et au bout de quelques temps, on voit celles qui sont intéressantes.
Avec mon épouse, nous procédons ainsi.
nous avons ainsi un cercle de connaissances qui ne sont pas réellement des amis au sens où les A l'entendent (c'est à dire qui qui on peut réellement compter) mais qui ne nous laissent pas seuls sur terre.
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