Inné ou acquis?

[Evanescente]

Je pense que pour moi, il y a une grande part d'aquis. Les agressions psychologiques et sexuelles, le fait d'être traitée de pute, tout ça a dû me dégoûter et m'effrayer. Sans compter le viol, à 26 ans alors que je n'avais aucune expérience du fait de sortir avec quelqu'un.

En plus quand j'étais petite, je jouais aux poupées et je m'imaginais plus tard avec des enfants et un amoureux. Mais j'avais entre cinq et neuf ans je crois.

Seulement, quand j'ai eu des copains, rien, que dalle. Aucun désir sexuel envers eux, aucun désir de leur présence. Et hors de question pour moi de les toucher, alors que le premier, je le laissais me toucher, après tout c'était comme ça que ça devait se passer. Mais l'un comme l'autre, aucune inclinaison envers eux. Soulagée quand ils n'ont plus été là.

J'aimerais pouvoir dire qu'il y a aussi une part d'inne. Mais avec mon passé, comment savoir ?

Quoi qu'au collège et lycée, je n'ai jamais été intéressée par une relation avec un garçon (ceux là me fascinent mais les filles ne me font vraiment aucun effet, à part de façon esthétique). Si j'étais sortie avec quelqu'un ça aurait été avec un garçon. Mais ceux de l'école étaient de trop petits cons infréquentables.

J'ai toujours été solitaire et si j'en ai souffert par le passé, pleurant en songeant que je resterai seule et sans enfants, aujourd'hui c'est le contraire. Je suis très bien comme je suis, j'ai accepté ma façon d'être et je ne veux plus d'enfants. Je veux rester seule et peinarde chez moi.

[PassionA]

Pour moi ce sont deux choses complètement différentes.

D'un côté il y a l'asexualité, qui n'a rien à voir avec le fait de former un couple ou de vivre en couple, et de l'autre il y a ton vécu qui pourrait te mener à ne pas apprécier le fait d'être en couple.

Ce n'est pas parce que tu n'aimes pas les couples que tu ne ressent aucun attrait pour le sexe, et réciproquement comme on le fait remarquer assez souvent ici. Beaucoup de personnes asexuelles désirent vivre une relation de couple. La difficulté à gérer, ça reste avant tout ce qui tourne autour de la sexualité, qui ne nous emballe pas.

Moi aussi, j'ai vu mes parents se disputer pendant des années, et rester ensemble malgré tout. Du coup j'ai un regard particulier sur la vie de couple et je comprends le fondement de ta question pour me l'être posée également. Mais en fait, cela n'a rien à voir avec le fait que je sois asexuel. Depuis toujours le sexe ne m'a jamais attiré et je ne l'ai jamais vraiment compris, même quand je l'ai essayé. Au pire on pourrait penser que ça a à voir avec mon aromantisme, mais je serais tout aussi circonspect vu que je n'ai jamais ressenti le fameux sentiment amoureux et que je me suis jamais retrouvé ne serait-ce qu'avec l'opportunité de vivre en couple avec quelqu'un.

[Vilgø]

Je plussoie.

Ayant vécu dans une famille ouverte, où on parlait de tout, et sans gros conflits, ça a pas empêché de développer mon asexualité et demi-romantisme que je clame depuis mon adolescence.
En revanche mes expériences m'ont uniquement poussée à assumer et accepter que ma différence était normale

[Kinou_9]

Une caractéristique innée est définie par notre patrimoine génétique et donc présente dès notre naissance.
Une caractéristique acquise est construite et conditionnée par notre environnement incluant en autres notre éducation, nos expériences, nos traumatismes...
L'orientation sexuelle est quelque chose de difficile à qualifier. Elle est très personnelle et variante suivant les individus.
Il y a bien eu des études scientifiques sur les orientations sexuelles, principalement sur l'homosexualité, mais rien de concluant sur une origine génétique.

On peut penser que notre environnement, notre vécu peut donner naissance à notre asexualité. Il y a des témoignages de personnes qui se reconnaissent asexuelles suite à un traumatisme et qui attribuent donc son origine à cette expérience marquante.
Les conséquences physique et/ou psychologiques peuvent impacter notre comportement ou notre personnalité.

L'environnement influant sur notre construction personnelle, il est aussi parfois possible qu'il inhibe un ressenti qu'on pourrait considérer comme inné. Une personne asexuelle peut alors refouler son orientation à cause de son éducation, de la pression d'une société hypersexualisée, des attentes de son entourage, etc. Jusqu'au jour où elle ne refoule plus et s'accepte telle qu'elle est (lève timidement la main ).

Par ailleurs, il est parfois plus facile de s'accepter quand on considère qu'on est né "comme ça". Que notre orientation est naturellement inscrit dans nos gènes, qu'elle a toujours été présente et que rien ne peut la faire changer.
D'autant plus que les sceptiques et les détracteurs d'une orientation sexuelle trouveront toujours des raisons pour remettre en cause sa nature. Je pense que nombre d'entre vous avez déjà eu droit aux traditionnels "Mais peut-être que tu n'as pas encore rencontré la bonne personne !" "Le désir, ça viendra avec le temps, t'inquiète pas !" "Tu es encore jeune. Quand t'auras de l'expérience, tu changeras d'avis !"

En outre, considérer qu'une orientation sexuelle est acquise peut être une porte ouverte à l'idée qu'elle puisse être "évitable" ou "réversible".
Nos amis du Vatican par exemple s'opposent fermement à l'idée que l'homosexualité puisse être innée. Ce qui donne lieu notamment aux horribles thérapies de conversion. Le caractère innée d'une orientation sexuelle est alors une réponse ferme à ce genre de mode de pensée.

Il est légitime de se poser la question sur l'origine innée ou acquise de son orientation sexuelle, que ce soit l'asexualité, l'homosexualité, la bisexualité. Ça fait partie de son introspection.
Mais je ne pense pas qu'il existe de réponse précise là-dessus.
Ce qui est à retenir, c'est que l'orientation sexuelle est quelque chose de personnelle, fluide et qu'on ne choisit pas.
Et que peu importe son origine, le ressenti qu'on éprouve est valide dans tous les cas.

[Walther]

Je pense que pour moi, il y a une grande part d'aquis. Les agressions psychologiques et sexuelles, le fait d'être traitée de pute, tout ça a dû me dégoûter et m'effrayer. Sans compter le viol, à 26 ans alors que je n'avais aucune expérience du fait de sortir avec quelqu'un.

En plus quand j'étais petite, je jouais aux poupées et je m'imaginais plus tard avec des enfants et un amoureux. Mais j'avais entre cinq et neuf ans je crois.

Seulement, quand j'ai eu des copains, rien, que dalle. Aucun désir sexuel envers eux, aucun désir de leur présence. Et hors de question pour moi de les toucher, alors que le premier, je le laissais me toucher, après tout c'était comme ça que ça devait se passer. Mais l'un comme l'autre, aucune inclinaison envers eux. Soulagée quand ils n'ont plus été là.

J'aimerais pouvoir dire qu'il y a aussi une part d'inne. Mais avec mon passé, comment savoir ?

Quoi qu'au collège et lycée, je n'ai jamais été intéressée par une relation avec un garçon (ceux là me fascinent mais les filles ne me font vraiment aucun effet, à part de façon esthétique). Si j'étais sortie avec quelqu'un ça aurait été avec un garçon. Mais ceux de l'école étaient de trop petits cons infréquentables.

J'ai toujours été solitaire et si j'en ai souffert par le passé, pleurant en songeant que je resterai seule et sans enfants, aujourd'hui c'est le contraire. Je suis très bien comme je suis, j'ai accepté ma façon d'être et je ne veux plus d'enfants. Je veux rester seule et peinarde chez moi.

Ouah, ton témoignage ma bouleversé.