Ma situation

[nicorhonealpes]

Bonjour,
J'espère que je peux poster un message ici, je ne connais pas encore bien ce forum, j'ai pour l'instant beaucoup lu mais pas écrit. Je vais parler de sexe dans ce message, je ne sais pas si je peux m'exprimer librement et je m'excuse si cela choque ou dégoûte certaines personnes qui liront ça.
Je me pose beaucoup de questions, et j'espère avoir quelques réponses ici.
J'ai eu il y a longtemps quelques relations avec des femmes mais j'avais l'impression de ne pas aimer le sexe, de ne pas avoir de désir sans pour autant en être dégoûté. De ces relations, j'ai aimé une fois et ça a été une magnifique période de ma vie et je n'ai jamais eu de relation sexuelle avec cette fille. Nous nous sommes ensuite "séparé".
J'ai alors cru que j'étais gay et j'ai essayé avec des hommes. J'ai parfois pris du plaisir quand l'homme me faisait des choses mais surtout du dégoût. J'étais vraiment persuadé que j'étais homo car je n'avais pas eu de désir avec une fille que j'aimais plus que tout alors je pensais que mon dégoût venait du fait que je refoulais ma supposée homosexualité. Je me suis forcé plusieurs à faire des choses car je pensais que je le devais, et que je finirai par aimer.
Je n'avais fait que quelques rencontres masculines (uniquement des préliminaires) et j'ai eu une assez mauvaise expérience avec un homme. On avait parlé avant et je lui avais dit que je ne voulais que des préliminaires, rien de plus. Quand on s'est vu, il m'a demandé si il pouvait "me prendre" et j'ai dit non mais il m'a tourné sur le dos (je me laissais faire à ce moment car je ne connaissais rien au sexe et je pensais qu'on faisait ce genre de choses) et finalement il a commencé à me sodomiser. Je lui ai demandé d'arrêter une fois, une seconde fois, j'avais mal et je disais "aïe", j'ai essayer de m'éloigner un peu mais je n'osais pas me lever ou me tourner car je pensais que c'était normal et qu'il fallait passer par là alors j'ai fini par me taire et me laisser faire. Après ça je lui ai dit que j'avais aimé. Aujourd'hui je regrette beaucoup, je n'aurais pas dû me faire subir ça, j'aurais mieux fait de dire stop plus franchement et de ne pas me forcer.
Après cette histoire, je me suis dit "plus jamais de sexe" et j'ai bien vécu tranquillement quelques années. Aujourd'hui, je me sens parfois seul, je rêve d'avoir un binôme, une histoire d'amour et des enfants mais je n'ose pas faire de rencontre car je trouve cela égoïste de ma part vu mon dégoût ou mon absence d'intérêt pour le sexe et ça me freine dès qu'une fille me plaît, je me dis que le couple n'est pas un bonheur pour moi.
Si quelqu'un a eu le courage de tout lire, pouvez-vous me dire si je suis vraiment asexuel ou juste "traumatisé" par une mauvaise expérience? Si le bonheur du couple et de la famille sont possibles pour quelqu'un qui veut vivre sans sexe?
Désolé si mon message n'est pas à sa place ici, si mes mots ont choqué ou dégoûté des personnes et mon écriture hasardeuse, j'ai l'impression de tout vider de façon pas claire du tout...

[Eulabéia]

Bonjour nicorhonealpes
Si ça va, c'était plutôt clair
Il n'y a que toi qui puisse te définir, comme asexuel, te situant sur le sceptre de l'asexualité.
Je te conseillerais de naviguer un peu sur ce forum et lire les témoignages des uns et des autres, ça t'aidera peut-être à te situer ou au moins te donner des pistes. Et puis, rien n'est vraiment figé, ni définitif ; les êtres humains évoluent avec le temps
Je te souhaite de trouver ce que tu cherches

[Walther]

J'ai lu ton message complet, de mon point de vue, tu n'es pas complétement asexuel, mais ton expérience homosexuel malheureuse t'a un peut traumatisé.
Tu peux lire le forum et te faire une idée, mais je crois que tu dois te faire aider par un psy à propos de ton expérience homo, car elle m'a l'air comme même un peut limite en terme de consentement mutuel, ce qui est la base de toutes relations sexuelle ou non.

Pour tout le reste, si ça peut te rassurer, je suis presque comme toi, je n'ose plus non plus aborder une femme pour une relation éventuelle, car j'ai peur de l'impasse de l'acte sexuel, mais chez toi cela ne semble pas aussi figé que chez moi.

[Orchis]

Bonjour Nicorhonealpes,

Je rejoins Eulabéia : il n'y a que toi qui puisse voir si tu éprouves de l'attirance sexuelle (et non romantique/sensuelle/esthétique) pour tes partenaires.

En supposant une piste asexuelle, tu pourrais être asexuel hétéro/biromantique avec une composante sex-positive.
Si j'ai bien compris, les personnes "sex-positive" n'ont pas de manque par rapport au sexe mais peuvent être partantes si la situation s'y prête. Par contre, l'attirance sexuelle envers le partenaire n'est pas là ; il y a juste une appréciation de l'acte sexuel en lui-même.

En plus de la piste "sex-positive", il y aurait peut-être la piste de la demi-sexualité (attirance sexuelle conditionnée à un lien émotionnel fort).

Pour la question du couple, je sais qu'il y a des couples S/A sur le forum, ainsi que des couples A/A. Donc, a priori, tout est possible.

[Anessathiel]

Bienvenue parmi nous, je rejoins mes camarades. La sexualité est personnelle, il n'y a que toi qui te connait suffisamment pour connaitre ton orientation. Je comprends que les étiquettes sont assez complexes et on peut facilement s'y perdre. Prends le temps de te découvrir, ne te mets pas la pression et pose des questions.

[Ylber]

Salut et bienvenue parmi nous !

Il n'y a pas de lien automatique entre les orientations et les pratiques sexuelles. Contrairement à ce que tu as pu croire naïvement dans ta jeunesse (et à ce que croient encore beaucoup d'attardés à l'âge adulte...), un homo n'est pas forcément un enculé ; je connais beaucoup d'homosexuels (S) qui ne pratiquent pas la sodomie, ni active ni passive, alors qu'un certain nombre d'hétérosexuels s'y adonnent.

C'est à toi à arriver à te connaître suffisamment pour savoir ce que tu ressens, ce dont tu as envie et ce qui te plaît (ou pas). Après, tout est possible du moment que c'est entre adultes consentants. On est plusieurs ici à être en couples A/S (du même sexe ou de sexes différents).

Le type qui a pris son pied sans tenir compte de tes réactions est évidemment un gros porc et tu n'avais pas à subir cela, quelle que soit ton orientation sexuelle. Même si les scandales autour de Kevin Spacey commencent un peu à faire réfléchir certains, il y a encore beaucoup de boulot à faire pour que MeToo percute le cerveau de tous les gays.

Si ça peut te consoler, les premières fois sont rarement glorieuses (enfin si j'en crois les confidences de mon entourage). Je pense que c'est encore plus vrai chez les homos : ni l'exemple de nos parents, ni les cours sur la façon dont on fait les bébés, ni la sociabilité adolescente ne nous préparent vraiment aux relations amoureuses et sexuelles avec des personnes du même sexe.

[clotaire]

Bienvenue nicorhonealpes
Je retiens de ton témoignage qu'il est difficile, mais important, de ne pas se laisser influencer par des idées reçues et d'être attentif à son propre ressenti...

[Vilgø]

Evidemment je vais plussoyer tout ce qui a été dis précédemment.

Le moment de la "découverte" est évidemment un sacré moment de questionnement. Je pense qu'on y est tous plus ou moins passé. Personnellement une mauvaise expérience (pas aussi pire que la tienne mais bon) m'a fait me remettre en question et c'est à ce moment là que j'ai commencé à comprendre.
Le mieux est de lire des livres, des sites, des témoignages, des ressentis,... C'est en t'informant par toi même et en t'y intéressant que tu découvriras les réponses à tes question. Pour moi c'est difficile de répondre à ta question à partir d'une expérience unique.

[nicorhonealpes]

Merci beaucoup pour vos réponses et votre soutien.
Je me rends compte que les appellations sont nombreuses et assez complexes également! Merci pour les éclairages, j'ai l'impression de me retrouver dans ce que tu décris Orchis, le sexe ne me manque pas du tout mais j'arrive à apprécier la tendresse (plus que l'acte sexuel c'est certain). Pour la demi-sexualité,je n'en suis pas sûr puisque j'ai vraiment aimé une femme sans jamais l'avoir désiré réellement.
J'ai pas mal parcouru le forum et j'ai beaucoup appris, c'est fou cette "norme" ce qu'on nous met dans la tête et ce qu'on s'inflige parfois quand on est pas dans cette norme, je vois que je suis pas le seul à avoir eu une mauvaise expérience. Je n'ai jamais parlé de mon expérience à personne, car j'en ai honte et je me sens un peu sale et dégoûté et ça fait vraiment du bien d'avoir des encouragements et non des reproches, vraiment merci à tous, j'en suis ému. Je pense de plus en plus à aller voir un psy mais j'ai un peu peur des mots sur mon expérience, je crois que je suis peut-être un peu dans une sorte de déni là-dessus...
Est-ce que par exemple Vilgo, comme tu as eu une mauvaise expérience, tu as pu passer outre et clarifier un peu ta situation?
J'ai aussi lu les témoignages sur les couples A / A et A / S, c'est assez réconfortant et rassurant.
Bref, je découvre, je suis à la fois rassuré, à la fois je m'en veux un peu d'avoir été faible et naïf mais au moins je ne me sens plus anormal donc encore merci!

[Kinou_9]

Hello Nicorhonealpes,

Je rejoins mes camarades dans leurs précédentes réponses.
Je comprends que c'est un peu déroutant les nouveaux termes qu'on peut apprendre ici. Et j'espère que tu vas pouvoir trouver des mots pour te définir. Ou pas d'ailleurs, ce n'est pas une obligation mais si ça te permet de te sentir mieux je t'apporte tout mon soutien.

En parlant de mots, j'ai l'impression qu'il est difficile pour toi de parler de ta "mauvaise expérience" comme tu l'appelle. C'est sûr que ce qui t'es arrivé est quelque chose de traumatisant et marquant. Mais peut-être que la première étape pour essayer d'en guérir est d'appeler ce traumatisme par son nom. Et de sortir de ton déni, comme tu l'as dis.
Ce n'était pas seulement une mauvaise expérience ce que tu as vécu. C'était un viol.
C'est quelque chose d'horrible à vivre pour n'importe qui. Et tu n'as absolument pas à t'en vouloir. Car le seul coupable, c'est la personne qui t'a fait subir ça. Tu n'as pas été faible et naïf. C'est ton agresseur qui a été violent et malveillant.
Je pense aussi que ce serait une bonne idée d'en parler à un psy afin de t'exprimer sur ton ressenti, mieux le comprendre, l'accepter et trouver des solutions pour aller de l'avant.

[Walther]

J'ai pas mal parcouru le forum et j'ai beaucoup appris, c'est fou cette "norme" ce qu'on nous met dans la tête et ce qu'on s'inflige parfois quand on est pas dans cette norme, je vois que je suis pas le seul à avoir eu une mauvaise expérience. Je n'ai jamais parlé de mon expérience à personne, car j'en ai honte et je me sens un peu sale et dégoûté et ça fait vraiment du bien d'avoir des encouragements et non des reproches, vraiment merci à tous, j'en suis ému. Je pense de plus en plus à aller voir un psy mais j'ai un peu peur des mots sur mon expérience, je crois que je suis peut-être un peu dans une sorte de déni là-dessus...

Tu as fait une mauvaise expérience et on a abusé de toi, et je pense vraiment qu'il faut que tu ailles te faire aider, histoire d'avancer et de passer à autre chose.

[Vilgø]

Est-ce que par exemple Vilgo, comme tu as eu une mauvaise expérience, tu as pu passer outre et clarifier un peu ta situation?

Pour être honnête notre "mauvaise expérience" n'a pas grand chose d'ultra traumatisante. On s'est retrouvée en couple avec une fille à tendance hypersexuelle (la nymphomanie) et on a toujours dis oui par devoir conjugal. Mais comme on s'en doute c'est jamais plaisant de le faire qu'en tu as pas envie une fois, alors se forcer trois à quatre fois par jour, faire semblant etc,... ça à été assez éprouvant.

Le seul truc qu'on a fait a été de s'écouter. On a stoppé la relation, compris qu'on aimait pas le sexe comme les autres, mais sans vraiment vouloir à tout pris mettre un mot sur ce qu'on était (on a revu de vieux message où on se disait "impuissant mais sans l'être").
Au final c'est en côtoyant le monde LGBT+ et féministe dans notre parcours associatif qu'on a peu à peu découvert les différentes sexualités...

On pense qu'au final on a pas eu énormément d'effort à faire, juste arrêter de devoir "être normal, accepter notre différence (même si on sait pas forcément ce que c'est) et surtout, écouter notre corps et notre esprit.

[nicorhonealpes]

Merci à tous pour vos messages, ça m'a un peu retourné et beaucoup aidé et comme vous dîtes j'ai surement besoin de voir quelqu'un en effet... Je suis pas sûr d'arriver à me clarifier les idées tout seul ^^