Premières questions pour personne cherchant à comprendre

[Mj01]

Bonjour tout le monde,

Après m'être présentée hier, me voilà pour enfin commencer à vider mon sac et tenter, j'espère, de trouver des réponses:

Depuis toute petite, avoir des contacts peau à peau n'était pas ma tasse de thé et il m'a fallu l'adolescence pour arriver enfin à faire la bise. Les massages sont plus une torture qu'autre chose sauf le massage crânien. Il y a plusieurs année je me suis mise à l'aikido où le contact est obligatoire si on veut pratiquer. Même si j'accepte mieux le contact, il y a encore des techniques plus "corps à corps" où je dois prendre encore énormément sur moi.

J'ai commencé à ressentir ce qu'on appelle plaisir sexuel à partir de l'adolescence, mais pas à chaque fois, quand je vois des scènes "romantiques physiques", j'arrive même à avoir des fantasmes érotiques même si pas fréquents non plus. Pourtant, dès que je commence à l'imaginer de le faire pour de vrai avec quelqu'un alors là, il n'y a plus personne. Je pratique même, quand j'ai un trop plein de libido, une masturbation (voilà je l'ai dis) mais plus caresse qu'autre chose.

Le passage chez la gynéco chaque année on en parle même pas! Elle a même fini par abandonner l'idée de m'enfoncer dans le vagin son instrument de torture.

Est-ce normal d'avoir ce genre de contradiction? Rêver d'avoir une relation sexuelle avec quelqu'un mais avoir la trouille de le faire pour de vrai?

Beaucoup me disent que c'est parce que je n'ai toujours pas trouvé chaussure à mon pied. A bientôt 30 ans, je ne sais pas si c'est vraiment çà.

J'ai envie d'avoir une relation avec quelqu'un mais dès que je sens que ça peut aller plus loin, là c'est pareil je pars et à chaque fois je me hais pour çà. Je me hais pour çà sachant que de plus, n'étant pas vraiment attirer sexuellement et étant une personne apparemment introvertie (çà doit être vrai puisque tous ceux que je connaissent me le disent) c'est compliquer de base pour moi d'aller voir les gens et d'établir une relation.

J'ai envie d'aimer et être aimer , partager des moments avec quelqu'un mais il y a un blocage et je ne sais pas pourquoi

Je vais commencer avec ces deux questions pour commencer sinon demain on y est encore... et encore, là j'ai fait un énorme résumé rien que pour ces deux sujets

NB: Aucun médecin que j'ai consulté n'a trouvé de réponse à mes questions étant donné que jusqu'à mes 28 ans j'ai cru et il m'ont fait croire que j'étais dérangée psychologiquement tout simplement. Je ressens toujours ce mal être, approchant de la trentaine à grand pas, et j'ai l'impression de gâcher ma vie.

Merci d'avance pour les réponses que vous pourrez me fournir à mes premières questions.

[Grignoteuse de bouquins]

Salut,
Alors pour ta première question, il y a plusieurs réponses je pense.
Chez les personnes asexuelles, on est pas mal a avoir des fantasmes et ne pas vouloir de relation sexuelles avec quelqu'un. Et ce n'est pas contradictoire, puisque le fantasme ça reste du domaine de l'imaginaire. Donc même comme ça, tu peux te définir asexuelle.

Maintenant ce qui me fait tiquer, c'est que tu emploies des mots comme "trouille" , "bloquage" : est ce que tu veux vraiment une relation sexuelle et puis tu bloques pour une raison inconnue, où est ce que tu bloques parce que tu n'en a pas envie, et tu ne veux pas te forcer ? Dans tous les cas il ne faut pas te forcer, mais si tu penses que le "bloquage" est causé par autre chose qu'une attirance sexuelle absente, il faudra peut être te renseigner sur autre chose. Parce qu'il y a une différence entre "ne pas arriver a" et "ne pas vouloir".
Est ce que ta trouille vient du fait que tu n'en as pas envie, et que tu ne veux pas te forcer, ou est ce qu'elle vient complètement d'autre chose ?

Pour ta deuxième question, tu l'as dit : pour toi c'est compliqué d'aller vers les autres. Quand on a du mal a établir une relation, c'est normal d'être fermé par défaut. Pour ce blocage, je pense que tu devrais ne pas te faire du souci : créer des liens sociaux c'est très long parfois. Et plus on est à l'aise avec quelqu'un, plus on s'ouvre. Même si ça prends beaucoup de temps.
Ca fait 7 mois que je suis avec ma copin.e et j'ai toujours du mal avec l'affection. Ca met du temps a venir ce genre de choses, surtout quand on est introverti de base.

Ah et quand j'étais petite je faisais du judo. Je déteste le contact physique, et autant dire que les prises de judo, c'était pas génial, je me sentais totalement envahie dans mon espace personnel

Pour les gens qui te disent que tu n'as pas trouvé la bonne personne, ne les écoutes pas. Déjà ce genre d'expression me dégoûte, genre chaque pot a son couvercle ? ... Vraiment ?

En tout cas tu n'as pas à te haïr pour ton orientation sexuelle. Enfin que ce soit une orientation, un trait de personnalité ou une phobie que sais-je, tu n'as pas a te haïr pour ça parce que ce n'est pas toi qui décides de ce genre de choses.

[Mj01]

Maintenant ce qui me fait tiquer, c'est que tu emploies des mots comme "trouille" , "bloquage" : est ce que tu veux vraiment une relation sexuelle et puis tu bloques pour une raison inconnue, où est ce que tu bloques parce que tu n'en a pas envie, et tu ne veux pas te forcer ? Dans tous les cas il ne faut pas te forcer, mais si tu penses que le "bloquage" est causé par autre chose qu'une attirance sexuelle absente, il faudra peut être te renseigner sur autre chose. Parce qu'il y a une différence entre "ne pas arriver a" et "ne pas vouloir".
Est ce que ta trouille vient du fait que tu n'en as pas envie, et que tu ne veux pas te forcer, ou est ce qu'elle vient complètement d'autre chose ?

Le problème il est là, je n'arrive pas à savoir. On a passé le temps à me dire qu'un jour çà va se débloquer, ou "essaye de le faire avec un ami si tu veux être plus à l'aise", ou "ton psy devrait chercher dans ton enfance ce qui a pu te faire peur" ou le psy qui te dis "on va essayer de dire à la petite fille en vous qu'il est temps de partir et de laisser la place à la femme"... et j'en passe

Est-ce parce que depuis longtemps on m'a sorti que c'était du à un trouble psychologique qui me bloquait ou tout simplement parce que j'en ai pas envie et que je ne veux pas me forcer... c'est là que je m'y perds et que je n'arrive pas à savoir. J'ai l'impression que mon cerveau du coup est comme une page web qui beugue et reste bloquée

[Grignoteuse de bouquins]

D'accord, alors si on t'as toujours dit que tu avais un bloquage mais que tu as fini par y croire, il y a peut être un moment dans ta vie où on ne te l'avais pas encore dit, peut être vers le début de l'adolescence ? Est ce qu'à ce moment là tu te rappelles que les autres commençaient à avoir de l'intérêt pour le sexe, mais pas toi ? Car ca peut être un des signes de l'asexualité.

En tout cas le psy qui te dis que tu es une petite fille, c'est ignoble. Parce qu'associer le fait de ne pas avoir de sexualité au fait de ne pas être adulte, c'est vraiment odieux je trouve.

[Charlie14]

Pour ta première question, oui on peut être asexuels et fantasmer, c'est juste qu'on n'a pas envie que ça se concrétise et on ne se voit pas forcément dans la situation. Personnellement la première question que je me suis posée c'était si on pouvait être asexuel et se masturber fréquemment (perso j'ai une libido assez développée), et du contenu érotique m’excite facilement. Par contre moi je ne me vois jamais dans la situation et c'est toujours des personnages fictifs que j'imagine ensemble. C'est l'aegosexualité, voit si ça te correspond.

Aegosexuel·le/Autochorissexuel·le : Une personne qui apprécie des choses telles que la pornographie ou l’érotisme mais ne se visualise pas comme faisant partie de la situation et ne désire pas en faire partie.

Quand j'ai eu des relations sexuelles (dans la seule relation que j'ai eu) je ne ressentais pas forcément un blocage, mais je n'avais pas envie et je me demandais juste "ça va encore durer longtemps?". J'ai juste arrêté de me forcer au bout d'un moment et ça allait bien mieux, car on peut avoir une relation sans sexe.

Je te rejoint pour le gynéco ^^, je me contracte aussi à chaque fois qu'ils veulent mettre le truc pour le frottis.


Pour l'envie d'être aimé et d'aimer c'est quelque chose de très ancrée dans notre société. J'ai cru que c'était ce que je voulais car j'ai toujours aimé les histoires d'amour (paradoxalement avec mon aromantisme) mais je m'enfuyais à chaque fois que cela pouvait se faire, car inconsciemment je savais que je n'en avais pas envie. Car je n'aime pas les contacts physiques non-plus, pour moi bisous, main dans la main, caresse et tout le tralala non merci (et je n'arrive pas à me voir dans ces situations).

Il faudrait que tu arrive à savoir si tu en as envie ou si tu penses juste que tu dois le faire parce que c'est ce qu'on est "supposé" faire, ce n'est pas toujours facile à savoir mais il n'y a que toi qui peut y répondre.

Je te conseille de lire le plus de témoignage possible pour voir si tu te retrouve dans l'expérience d'autres personnes.

Pour les médecins et psys ça à l'air d'être récurrent les mauvaises expériences donc ne prend pas à coeur ce qu'ils peuvent te dire. Personnellement je n'ai jamais évoqué ma vie sexuelle (à part chez le gynéco et quand je vais donner mon sang ^^) mais sans jamais parler de l'asexualité pour l'instant.

Bon courage dans ta recherche de réponses en espérant t'avoir un peu aidé.

[Orchis]

Je rejoins Charlie et Grignoteuse.

Perso, il m'a fallu très longtemps pour réaliser que (1) ce que je ressentais était une attirance esthétique (ie "Trop beau/belle ! Je voudrais bien l'empailler pour le/la poser sur ma cheminée") et pas du tout une attirance sexuelle/romantique ; (2) le blocage était que j'essayais d'endosser les rêves/besoins "classiques" des gens (lesquels ne me convenait absolument pas d'où un effroi viscéral à l'idée de me plonger dans une situation qui me serait abominable).

[Mj01]

Pour ta première question, oui on peut être asexuels et fantasmer, c'est juste qu'on n'a pas envie que ça se concrétise et on ne se voit pas forcément dans la situation. Personnellement la première question que je me suis posée c'était si on pouvait être asexuel et se masturber fréquemment (perso j'ai une libido assez développée), et du contenu érotique m’excite facilement. Par contre moi je ne me vois jamais dans la situation et c'est toujours des personnages fictifs que j'imagine ensemble. C'est l'aegosexualité, voit si ça te correspond.

Aegosexuel·le/Autochorissexuel·le : Une personne qui apprécie des choses telles que la pornographie ou l’érotisme mais ne se visualise pas comme faisant partie de la situation et ne désire pas en faire partie.

Je ne pense pas que çà soit çà. Je n'apprécie pas vraiment la pornographie (çà me met mal à l'aise). Ce serait plus les scènes de relations sexuelles simples qu'on voit dans des films qui m'attire. Et quand j'ai des fantasmes je fais partie des personnages...

D'accord, alors si on t'as toujours dit que tu avais un bloquage mais que tu as fini par y croire, il y a peut être un moment dans ta vie où on ne te l'avais pas encore dit, peut être vers le début de l'adolescence ? Est ce qu'à ce moment là tu te rappelles que les autres commençaient à avoir de l'intérêt pour le sexe, mais pas toi ? Car ca peut être un des signes de l'asexualité.

A l'adolescence j'ai eu de gros souci de santé au niveau de l'utérus... J'étais plus préoccupée par ce que je vivais à ce moment là que par le sexe. J'ai subi une mini opération à mes 17 ans. Entre temps mes amies racontaient les unes après les autres qu'elles étaient enfin passées à l'acte mais moi j'avoue qu'à ce moment là je m'en foutais un peu parce que j'avais d'autres chats à fouetter. J'ai pensé à un moment que ça avais pu jouer mais parfois je me demande si je ne m'en sers pas d'excuse aussi... La c'est mes séances de psy qui m'ont mis à douter mais sans jamais trouver de réponse.

Je te conseille de lire le plus de témoignage possible pour voir si tu te retrouve dans l'expérience d'autres personnes.

J'ai commencé à jeter un coup d’œil mais pour l'instant j'ai pas trouvé. Faut dire qu'il y en a beaucoup et que j'ai pas encore fait le tour

[Kinou_9]

Avoir des fantasmes sexuels peut en effet sembler contradictoire avec l'absence d'attirance sexuelle. Mais c'est bien compatible oui. J'aurais aimé savoir ça il y a 4 ans quand j'ai découvert l'asexualité. Car ça m'avait parlé à l'époque puis je m'étais dis "Bah non gros bêta ! Tu mates du porno et tu fantasmes. Tu ne peux pas être asexuel." Du coup, je n'ai pas cherché à creuser plus sur l'asexualité jusqu'à récemment.^^
Pour ma part, la plupart du temps je ne m'imagine pas dans la scène de sexe, ce qui rejoint l'aegosexualité décrite par Charlie14. Mais ça m'arrive aussi parfois de m'imaginer dans la scène comme toi. Donc il n'y a pas vraiment de modèle établi de fantasmes pour les personnes asexuelles. Les fantasmes étant très personnels.
Le point est que cela relève de l'imaginaire comme l'a dit Grignoteuse. Le fait que ce ne soit pas réel est souvent la condition sine qua non pour que le fantasme soit efficace dans son caractère stimulant. Si la réalité s'implique d'une manière ou d'une autre, ça peut tout casser.
Et concernant ton malaise vis-à-vis de la pornographie, c'est tout à fait compréhensible. Ça met généralement en scène des pratiques et des situations bien loin de la vraie vie. Quand le plombier vient chez toi pour réparer ton lavabo, bah il répare juste ton lavabo quoi.^^

Pour ta deuxième question, tu bloques car tu ressens un malaise quand ça peut aller plus loin. Un malaise dont tu as du mal à définir l'origine.
Si on voyait la question à l'envers, est-ce que tu sais ce qui te met à l'aise dans une relation ? Qu'est qui pour toi rend la connexion avec une personne plaisante ?

[clotaire]

Pour moi, l'objectif ça doit être d'être à l'aise avec ce qu'on est et de ne pas en avoir honte. Peut-être qu'un jour ton rêve de sexualité se réalisera en douceur, ou pas, mais pour l'instant c'est important que tu sois bien avec ta non-envie, pour paraître bien dans ta peau en général. Et c'est peut-être justement à ce moment là que certaines choses arrivent, parfois...

[Mj01]

Pour ta deuxième question, tu bloques car tu ressens un malaise quand ça peut aller plus loin. Un malaise dont tu as du mal à définir l'origine.
Si on voyait la question à l'envers, est-ce que tu sais ce qui te met à l'aise dans une relation ? Qu'est qui pour toi rend la connexion avec une personne plaisante ?

J'arrive pas à aller au delà de deux rendez-vous donc c'est compliqué. Mais le sentiment premier quand je vois que quelqu'un me plait c'est la peur. La peur de ce qui pourrait se passer si çà marchait. La peur de ne pas être à la hauteur. C'est une peur qui me colle pour d'autre domaine.

[Kinou_9]

Donc tu as peur de l'incertitude de comment va évoluer la relation. Et tu as peur de l'échec. Ce sont des peurs assez légitimes quand on entame une relation avec quelqu'un car on n'est jamais sûr si ça va marcher ou pas.
En ce qui te concerne, qu'est-ce qui pourrait faire que ça ne marche pas ? Est-ce plus au niveau de l'engagement personnel ? Du sentimental ? Des relations sexuelles ? Le peur de décevoir ? Etc.

[Mj01]

Donc tu as peur de l'incertitude de comment va évoluer la relation. Et tu as peur de l'échec. Ce sont des peurs assez légitimes quand on entame une relation avec quelqu'un car on n'est jamais sûr si ça va marcher ou pas.
En ce qui te concerne, qu'est-ce qui pourrait faire que ça ne marche pas ? Est-ce plus au niveau de l'engagement personnel ? Du sentimental ? Des relations sexuelles ? Le peur de décevoir ? Etc.

La peur de décevoir en premier sans hésitation.

[Kinou_9]

Et penses-tu que cette peur joue un rôle important dans ton blocage ?
Décevoir signifie que tu ne réponds pas aux attentes d'un potentiel partenaire. Penses-tu que la relation soit impossible avec ce décalage entre vos attentes ?
Car les attentes entre partenaires sont diverses et variées. On a pas forcément les mêmes attentes sur le plan sexuel (que ce soit chez les A ou chez les S), sur le plan sentimental, sur les projets de vie, sur les loisirs , etc. Malgré ça, à force de communication, il est tout à fait possible de construire une relation et de la nourrir quand on arrive à se comprendre.

[Mj01]

Et penses-tu que cette peur joue un rôle important dans ton blocage ?
Décevoir signifie que tu ne réponds pas aux attentes d'un potentiel partenaire. Penses-tu que la relation soit impossible avec ce décalage entre vos attentes ?
Car les attentes entre partenaires sont diverses et variées. On a pas forcément les mêmes attentes sur le plan sexuel (que ce soit chez les A ou chez les S), sur le plan sentimental, sur les projets de vie, sur les loisirs , etc. Malgré ça, à force de communication, il est tout à fait possible de construire une relation et de la nourrir quand on arrive à se comprendre.

Oui j'en suis même persuadée. Mais du coup comme je ne dépasse pas le stade du premier rendez-vous... il faudrait que j'arrive à dépasser cette peur si un jour je rencontre quelqu'un...

[Bichette]

Slt MJ01, je n’ai pas de réponse à tes questions car je me pose pratiquement les mêmes! je voulais juste te dire que j’apprécie en te lisant de ne pas être toute seule avec toutes ces réflexions et ces questions sans réponse. Moi aussi je fuis les relations et moi aussi jai ce mal-être de ne pas comprendre pourquoi je ne suis pas comme tout le monde.
Ce que j’apprends avec le temps c’est que le plus important c’est d’arriver à s’accepter dans sa différence. Le mal-être s’atténue un peu une fois que ça arrive.
Courage et si je trouve des réponses je les partagerai!