La hiérarchisation des diverses relations

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Grignoteuse de bouquins
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La hiérarchisation des diverses relations

Message par Grignoteuse de bouquins »

Coucou ! :D

Il y a une question que je me pose depuis que je suis toute petite : pourquoi dans l'idéal, et naturellement, la plupart des gens se dirigent vers des relations à deux. Pourquoi vivre à deux paraît + naturel pour les gens que de vivre dans une colloc/une famille/seul ou de vivre avec leurs amis. Ah oui surtout : pourquoi ça paraît normal et naturel pour quasiment tous les gens que je croise de vouloir vivre avec leur amoureux ? Pourquoi pas avec leurs amis ? Pourquoi vivre ensemble pour les gens, ça signifie forcément vivre avec un.e amoureuxe ?

La question que je me pose, c'est pourquoi les gens semblent naturellement attirés par ce mode de vie ? Est ce le résultat d'une évolution "primitive" qui ferait que les gens se sentent plus en sécurité a deux, ou bien cela résulte-t-il uniquement d'un contexte social qui pousserait a ce mode de vie ? Est ce que c'est les deux ?

Je me demande, parce que je n'ai jamais vu quelqu'un (irl en tout cas) me dire qu'il voulait vivre avec ses trois meilleurs amis par exemple, ça ne court pas les rues. Pour le coup, c'est peut être un peu le résultat d'un matrixage social, et auquel cas : est ce que c'est vraiment naturel de vouloir vivre avec un ou un amoureuse ? Et si cette volonté, si il n'y avait pas toute la normativité de vivre a deux derrière, n'était au final pas si répandue et naturelle que ça ?

J'imagine que ça a un rapport avec la hiérarchisation des relations. J'en suis venue à la conclusion qu'en général, les gens trouvent qu'un lien romantique est a prioriser par rapport a un lien amical, et donc veulent vivre avec la personne la plus importante pour eux. Mais pourquoi cette hiérarchisation ? Est ce qu'encore une fois, c'est a cause de la pression exercée pour rentrer dans le moule (c'est censé être normal de donner la priorité a une relation amoureuse) où est ce que c'est naturel de hiérarchiser ses relations de la sorte ?

De mon côté, j'ai toujours ressenti ce décalage parce que pour moi, les relations romantiques et amicales sont au meme niveau. C'est différent certes, mais il n'y a pas de niveau d'importance pour moi, je pourrais autant vouloir vivre seule, que vivre avec un.e pote, que vivre avec un.e copin.e, que rester avec certains membres de ma famille. Je ne comprends pas bien cette notion de prioriser certaines relations contrairement à d'autres, parce que c'est inexistant chez moi. D'où toutes les questions que je me pose !

Alors, qu'en pensez vous, d'où vient ce besoin chez beaucoup de personnes de vivre spécifiquement avec leur amoureux, d'où vient ce besoin de prioriser certains types de relation contrairement à d'autres ?

Ps : je poste ce sujet ici parce que ça a un rapport avec le social, et surtout le rapport a cette question de l'inné et de l'acquis.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par dioptase »

Très bonne question.
Il me semble qu'il y a des pays où le standard est plus à la vie en groupe familiaux, mais est par obligation ou par choix ?
Chez nos cousins primates c'est plutôt des groupes sociaux, mais est ce que nos modes de vie ne sont pas trop différent pour faire des comparaison ?

En ligne (sur twitch) je connais un cas où un couple marié vis en colocation avec deux autre personnes (dont un ace) qui eux ne sont pas ensemble. Et ils n'ont pas l'air d'avoir de problème avec ce mode de vie, donc ça peut convenir à certain. Mais c'est vrai que la première fois j'avais du mal a comprendre, tellement je suis habituée au fait qu'un couple doit faire sa vie à deux (et non pas avec des amis).

Il faudrait faire un test où on prends un groupe d'enfants auquel on ne parle pas de vie en couple, qui voit autant d'exemple de gens vivant entre amis, qu'entre amoureux (et pas forcément que 2), que tout seul. Et une fois qu'ils sont adultes on pourrait voir ce qu'ils choisiraient en majorité.
Mais bon je m'égare... :oops:

Plus sérieusement je pense que c'est mal vu de vivre à plus de deux et que la vie de couple étant souvent mis en valeur comme le but à atteindre, les gens ne pense généralement pas à choisir une autre configuration.
.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par Guadiana »

Grignoteuse de bouquins a écrit : 21 juin 2021, 21:10 Coucou ! :D

Il y a une question que je me pose depuis que je suis toute petite : pourquoi dans l'idéal, et naturellement, la plupart des gens se dirigent vers des relations à deux. Pourquoi vivre à deux paraît + naturel pour les gens que de vivre dans une colloc/une famille/seul ou de vivre avec leurs amis. Ah oui surtout : pourquoi ça paraît normal et naturel pour quasiment tous les gens que je croise de vouloir vivre avec leur amoureux ? Pourquoi pas avec leurs amis ? Pourquoi vivre ensemble pour les gens, ça signifie forcément vivre avec un.e amoureuxe ?

La question que je me pose, c'est pourquoi les gens semblent naturellement attirés par ce mode de vie ? Est ce le résultat d'une évolution "primitive" qui ferait que les gens se sentent plus en sécurité a deux, ou bien cela résulte-t-il uniquement d'un contexte social qui pousserait a ce mode de vie ? Est ce que c'est les deux ?

Je me demande, parce que je n'ai jamais vu quelqu'un (irl en tout cas) me dire qu'il voulait vivre avec ses trois meilleurs amis par exemple, ça ne court pas les rues. Pour le coup, c'est peut être un peu le résultat d'un matrixage social, et auquel cas : est ce que c'est vraiment naturel de vouloir vivre avec un ou un amoureuse ? Et si cette volonté, si il n'y avait pas toute la normativité de vivre a deux derrière, n'était au final pas si répandue et naturelle que ça ?

J'imagine que ça a un rapport avec la hiérarchisation des relations. J'en suis venue à la conclusion qu'en général, les gens trouvent qu'un lien romantique est a prioriser par rapport a un lien amical, et donc veulent vivre avec la personne la plus importante pour eux. Mais pourquoi cette hiérarchisation ? Est ce qu'encore une fois, c'est a cause de la pression exercée pour rentrer dans le moule (c'est censé être normal de donner la priorité a une relation amoureuse) où est ce que c'est naturel de hiérarchiser ses relations de la sorte ?

De mon côté, j'ai toujours ressenti ce décalage parce que pour moi, les relations romantiques et amicales sont au meme niveau. C'est différent certes, mais il n'y a pas de niveau d'importance pour moi, je pourrais autant vouloir vivre seule, que vivre avec un.e pote, que vivre avec un.e copin.e, que rester avec certains membres de ma famille. Je ne comprends pas bien cette notion de prioriser certaines relations contrairement à d'autres, parce que c'est inexistant chez moi. D'où toutes les questions que je me pose !

Alors, qu'en pensez vous, d'où vient ce besoin chez beaucoup de personnes de vivre spécifiquement avec leur amoureux, d'où vient ce besoin de prioriser certains types de relation contrairement à d'autres ?

Ps : je poste ce sujet ici parce que ça a un rapport avec le social, et surtout le rapport a cette question de l'inné et de l'acquis.
A ton âge je pensais comme toi. Mais à bientôt 31 ans j'ai du recul. Tes amis se caseront et tu auras moins de nouvelles d'eux, ils formeront une famille et tu seras seule. Je suis dans ce cas, "je souffre" car je ne veux pas être en couple pour l'instant mais j'ai envie d'une relation non sexuelle avec quelqu'un avec qui je pourrais voyager, aller au musée etc... Je fais des sorties de temps à autre avec les copines mais ça ne suffit plus.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par PassionA »

Je pense que c'est lié au contexte patriarcal.

En gros, la femme doit couper le lien qui existe avec sa famille pour vivre sa nouvelle vie avec son amant, qui devient le nouveau point d'ancrage de sa vie. C'est tellement fortement imprimé dans les mentalités que souvent c'est un désir des femmes elles-même. Évidemment, la dépendance de la femme à l'homme est d'autant plus grande que la rupture avec sa propre famille est consommée.

Dans une société matriarcale qui existe en chine, par exemple, les hommes/amants ne sont pas admis dans la famille de leur amante et n'élèvent pas leurs enfants. Ce sont les oncles qui jouent ce rôle paternel. Le noyau familial n'est pas réduit à l'essentiel homme-femme-enfant, mais comprends la grand-mère (matriarche), ses enfants, et les enfants de ses filles, tous vivant ensemble. Dans ce contexte, il ne viendrait jamais à l'idée des femmes de vouloir former un "couple" avec leur amant, ni de partir vivre avec lui, la famille matriarcale étant beaucoup plus stable et avantageuse.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par Grignoteuse de bouquins »

dioptase a écrit : 21 juin 2021, 22:14 Il faudrait faire un test où on prends un groupe d'enfants auquel on ne parle pas de vie en couple, qui voit autant d'exemple de gens vivant entre amis, qu'entre amoureux (et pas forcément que 2), que tout seul. Et une fois qu'ils sont adultes on pourrait voir ce qu'ils choisiraient en majorité.
Mais bon je m'égare... :oops:

Plus sérieusement je pense que c'est mal vu de vivre à plus de deux et que la vie de couple étant souvent mis en valeur comme le but à atteindre, les gens ne pense généralement pas à choisir une autre configuration.
Je pense aussi que c'est en grande partie due a la pression sociale. Et pour ton expérience, effectivement ça serait intéressant de le savoir, c'est une bonne idée ! (Bon en théorie, dans la réalité faire ce genre de test poserait quelques problèmes d'éthiques je pense :lol:)
Guadiana a écrit : 21 juin 2021, 22:26 A ton âge je pensais comme toi. Mais à bientôt 31 ans j'ai du recul. Tes amis se caseront et tu auras moins de nouvelles d'eux, ils formeront une famille et tu seras seule. Je suis dans ce cas, "je souffre" car je ne veux pas être en couple pour l'instant mais j'ai envie d'une relation non sexuelle avec quelqu'un avec qui je pourrais voyager, aller au musée etc... Je fais des sorties de temps à autre avec les copines mais ça ne suffit plus.
Je ne suis pas fan de relier une manière de penser a un âge, ce n'est pas parce que je suis plus jeune que toi que je n'ais pris le temps a réfléchir sur ces questions là. Évidemment que ça peut évoluer, mais ça n'a rien a voir avec l'âge en lui même. Plus sérieusement je n'ai jamais au grand jamais hiérarchisé mes relations (quelconques) ou mis sur un piédestal un certain type de relation comparé a une autre, et je ne vois pas en quoi penser comme ça fait de moi quelqu'un qui manque de recul. Après pour le cas des mes amis, j'ai de la chance qu'ils voient les choses a peu près comme moi. Certains d'entre eux ont déjà été en couple et ça ne les as pas empêché d'être disponible, et je connais beaucoup de gens qui n'abandonnent pas leurs amis dès qu'ils ont une relation amoureuse. Après je te l'accorde, pas mal de couple si ce n'est la plupart se renferment complètement sur eux même et ne voient presque plus leurs amis et leur famille, ce qui est vraiment dommage (et d'extérieur ça ne me paraît pas si sain que ça). Je peux comprendre qu'on puisse vouloir partager des choses avec une personne, mais ce que je me demande, c'est pourquoi est ce que ce cadre de faire des choses "a deux" est si répandu, semble si naturel pour tout le monde ?
PassionA a écrit : 21 juin 2021, 23:04 Je pense que c'est lié au contexte patriarcal.

En gros, la femme doit couper le lien qui existe avec sa famille pour vivre sa nouvelle vie avec son amant, qui devient le nouveau point d'ancrage de sa vie. C'est tellement fortement imprimé dans les mentalités que souvent c'est un désir des femmes elles-même. Évidemment, la dépendance de la femme à l'homme est d'autant plus grande que la rupture avec sa propre famille est consommée.


C'est un raisonnement très intéressant, mais dans le cas de relations non hétérosexuelles, pourquoi ce désir de vivre à deux se poursuit également (évidemment je parle vraiment de manière générale) ? Est ce que ça serait du coup une influence/pression plus globale qui viendrait influencer les gens pour vivre a deux ? Et dans ce cas là, est ce que cette "pression" est une sorte d'extension du patriarcat qui s'étendrait et déborderait sur un peu tout le monde, où est ce que ça serait autre chose ?

Dans une société matriarcale qui existe en chine, par exemple, les hommes/amants ne sont pas admis dans la famille de leur amante et n'élèvent pas leurs enfants. Ce sont les oncles qui jouent ce rôle paternel. Le noyau familial n'est pas réduit à l'essentiel homme-femme-enfant, mais comprends la grand-mère (matriarche), ses enfants, et les enfants de ses filles, tous vivant ensemble. Dans ce contexte, il ne viendrait jamais à l'idée des femmes de vouloir former un "couple" avec leur amant, ni de partir vivre avec lui, la famille matriarcale étant beaucoup plus stable et avantageuse.
J'en avais entendu parler dans un reportage, c'était intéressant de voir qu'il y avait des sociétés érigées dans d'autres modèles. Mais pour le coup, en voyant ce reportage, je me suis rendue compte que c'était une sorte de matriarcat "de façade".
En effet, les hommes ont beau être exclus de la plupart des activités, ce sont les femmes qui travaillent et gèrent les enfants, et les hommes en profitent pour se reposer. Et aussi sur d'autres détails que j'avais remarqué mais je ne m'en souviens pas. Je me suis donc demandé si au final, ce n'était pas un espèce de patriarcat déguisé. (Il y a quand même un grand point commun avec nos sociétés occidentales : la charge mentale de s'occuper des enfants et de préparer à manger par exemple, revient a la femme.) Donc d'un côté, je ne sais pas si c'est un matriarcat ou un patriarcat, (les cartes se brouillent tellement au bout d'un moment) mais en tout cas il n'y a pas de notion d'égalité.
Dernière modification par Grignoteuse de bouquins le 21 juin 2021, 23:32, modifié 2 fois.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par Walther »

C'est la pression sociale et les aprioris.
Je suis sûr que personne ne voit d'inconvénient à ce que je vive seul, mais si je me décidais à vivre avec un ami ou plusieurs, on penserait tout de suite que nous sommes gay.
Et si je vivais avec une copine, les même personnes penseraient que nous sommes un couple hétéro.

On est tellement prisonnié de ce schéma de pensée de couple hétéro que tout ce qui sort de cela est suspect.
C'est un dogme.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par Xav44 »

Bonsoir,
J'ai un avis différent de ce que j'ai pu lire ci-dessus.
Je pense qu'il y a une part en nous de naturel qui nous pousse à la fois à nous mettre en couple, et également à rester en groupe. Il y a des espèces animales qui ne vivent qu'avec un seul partenaire toute leur vie, donc pour moi il peut très bien y avoir une base totalement naturelle à notre comportement. Pour ma part, si je devais qualifier pourquoi je me suis mis en couple, c'est parce que j'avais une compagne avec qui je désirais passer plus de temps qu'avec aucune autre personne, avec qui j'appréciais les discussions, les sorties, l'humour, les câlins, etc. et qu'avec cette personne je ressentait un désir d'enfant (autre sujet dont les raisons me sont inconnues). Bref je ressentais avec cette personne une lien bien plus fort que ce que j'avais pu ressentir avec ceux qui n'avaient pas dépassé le stade d'amis.
Ensuite, il me semble qu'on essaie globalement de rester avec notre groupe, et cela peut aussi être hérité de notre vie de primates. Je ne connais pas de famille qui ne s'entoure pas d'amis. Eventuellement plutôt d'amis qui leur ressemble, c'est à dire d'autres familles, potentiellement avec des enfants du même âge, pratiquant les mêmes activités etc. Il est vrai que dans ces conditions on peut en venir à faire du "tri", à moins voir les amis qui ne correspondent plus à nos nouveaux centres d'intérêts.
Là où il y a des dérives, c'est effectivement en fonction des "normes", de la culture, etc. On rejette globalement le personnes qui ne rentrent pas dans le schéma de famille hétéro et qui cherchent à mettre d'autres modèles en place. D'autre part le patriarcat intervient peut-être aussi pour exacerber une situation, mais pour moi c'est uniquement sur un terrain pré-existant.
Bonne soirée,
Xav
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par Snape31 »

Je réponds d'abord au dernier message qui me semble aller au delà du couple... Fondamentalement, il y a quelque chose de culturelle, qui repose aussi sur un esprit de clan avec quelque de religieux parfois... Fondamentalement, je doute même de l'aspect amoureux (qui revêt aussi un caractère chimique à destination de reproduction), mais plus à la survie... Le groupe protège avant de faire autre chose... Si l'on remonte au début de l'humanité, l'apport du groupe pour la chasse ou autre activité (protection de ces membres y compris) est fondamentale... Par ailleurs, si tu te réfère aux grecs ancien ou aux Arabes voir même au Romains (mais c'est légèrement différent), vivre hors du groupe est impensable... Sur ce qui est de se lier avec des gens qui te ressemble, oui, c'est ce que les sociologues et les anthropologues appellent l'homophilie...

Il y a du social, il y a aussi du culturelle... Est-ce à trouver fondamentalement dans le patriarcat ou le matriarcat ou une autre organisation ( on peut parler des Indiens d'Amérique, Sioux ou Hopi, ou autre tribu d'Inde ou du Pakistan, mais je doute que l'on trouve quelque chose de significatif dans le sens ou tout réduire au seul lien de domination me semble une impasse explicatif et je ne dis pas qu'il ne faut combattre cela). Par contre, si quelque part ça revient à dire que c'est social et culturel, il y a de cela... Pour la plupart des gens, ça coule de source parce que c'est comme cela que l'on fait depuis bien longtemps.... Une certaine permanence, avec des rites parfois, ça rassure et ça ancre dans une continuité. La où je rejoint quelque part PassionA, c'est que du clan à la famille nucléaire, il y l'importance de l'espèce et de l'héritage (à tout sens du terme) : l'enfant. La religion récupère et institutionnalise cela avant que l’État (laïc ou non ne le fasse: mariage avec communauté ou séparation de corps...). De là, il est normal de vivre ainsi

Après, avec le temps tu as la question du resserrement de la vie privée et de l'intimité (qui demeure des choses relativement récentes dans le sens qu'on leur donnent aujourd'hui du moins)... Évidement cela se traduit en une pression sociale, mais celle-ci est largement explicable, à défaut d'être compréhensible et acceptable. Il demeure que cela change ou ce complexifie, bien que c'est sans doute encore marginal... J'ai connu des personnes vivants en colloc tout en étant dans une relation...Il existe aussi des communautés contestataires -ou non- qui réordonne cette perspective : squat...
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par Baelfire »

Pour moi la réponse tient en un mot "construire". Qu'on le veuille ou non à partir du moment où l'on ressent le besoin de construire quelque chose c'est souvent avec un(e) autre que ça devra se passer.

Ca peut marcher seul(e) aussi. C'est plus rapide mais plus difficile de ne pouvoir compter que sur soit. Et la famille et les amis ? En tant que personne adulte et autonome vous n'aurez pas envie de les saouler en leur réclamant une disponibilité importante. Eux aussi ont leur vie à construire, à maintenir. Pourtant c'est une bonne solution de s'accomplir par soi-même. La condition c'est d'avoir les reins solides et un moral en acier. Autrement dit ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir réussir seul.

Que ce soit d'un point de vue financier ou sociétal tout est fait pour que tout soit plus accessible (et moins cher) si vous êtes à deux. C'est tout. A mes yeux c'est plus une question de conditionnement et d'adaptation à un système fait par les couples et pour les couples qu'une réelle envie.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par clotaire »

Il me semble que historiquement, la cohabitation des générations était quelque chose d'assez général, donc on ne vivait pas "que" en couple. Le fait de s'installer à deux s'est installé progressivement au 20e siècle en occident, c'est assez récent, non ?

Il me semble que le modèle chinois contemporain consiste plutôt à faire élever son enfant par les grands parents (il n'y a plus beaucoup d'oncles depuis l'enfant unique^^), à la campagne pendant que les parents travaillent en ville. Mais c'est vrai que chez eux, j'ai eu l'impression que la femme a un pouvoir de décision plus important au sein de la cellule familiale.

Après, que ce soit l'un ou l'autre de ces modèles où celui de la cellule couple (avec ou sans enfant-s) à l'occidentale, ce qui me semble caractériser l'humain c'est la propension à la fidélité. D'ailleurs, une séparation est presque toujours vécue comme un échec, il me semble. Notre penchant spontané, c'est d'abord de vouloir des relations qui durent, quelles que soient leurs natures.

Sinon, par rapport au fait de devoir "remplacer" l'attachement aux parents, quand on commence à perdre ses parents on se rend compte que ce n'est pas seulement une vue de l'esprit. Je crois qu'on a besoin de personnes avec qui on a des liens d'intimité spécifique.

Enfin, il y a des exceptions à tout, et il ne faut pas avoir peur, je pense, de se sentir dans l'exception. Dans la civilisation chrétienne, il y a toujours eu des valorisations alternatives du célibat, avec ou sans vie communautaire. Ce qui suppose de considérer comme acquis que certaines personnes aspirent à des voies différentes. La société actuelle a tendance à rejeter tout ça dans une logique de laïcité, mais en fait, il y aurait aussi du bon sens à conserver. En gros, en ces temps d'écologie, on pourrait peut-être réutiliser l'eau du bain ;-)

Bon, je m'arrête avant que la digression parte trop loin :D
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par PassionA »

Grignoteuse de bouquins a écrit : 21 juin 2021, 23:09
PassionA a écrit : 21 juin 2021, 23:04 Je pense que c'est lié au contexte patriarcal.

En gros, la femme doit couper le lien qui existe avec sa famille pour vivre sa nouvelle vie avec son amant, qui devient le nouveau point d'ancrage de sa vie. C'est tellement fortement imprimé dans les mentalités que souvent c'est un désir des femmes elles-même. Évidemment, la dépendance de la femme à l'homme est d'autant plus grande que la rupture avec sa propre famille est consommée.


C'est un raisonnement très intéressant, mais dans le cas de relations non hétérosexuelles, pourquoi ce désir de vivre à deux se poursuit également (évidemment je parle vraiment de manière générale) ? Est ce que ça serait du coup une influence/pression plus globale qui viendrait influencer les gens pour vivre a deux ? Et dans ce cas là, est ce que cette "pression" est une sorte d'extension du patriarcat qui s'étendrait et déborderait sur un peu tout le monde, où est ce que ça serait autre chose ?
Les relations non-het devraient de prime abord être plus libérées du carcan patriarcal, puisqu'elles en sont un contre-exemple. J'ai pu personnellement me rendre compte que le couple n'est pas toujours la base naturelle pour les non-hét.
Après, je pense que, comme tu le dis, beaucoup de relations mimiquent la relation classique patriarcale parce que c'est une empreinte tellement forte sur la société et que les non-hét ont aussi un besoin de validation, d'être reconnu comme "normaux" dans cette société. Il faut voir également comment les relations polyamoureuses, par exemple, sont considérées.

Mais ce qui a été dit sur l'amour et le fait de vouloir vivre avec une personne et tout partager avec n'est pas non plus faux. Je ne crois simplement pas que cela s'applique à tout le monde. Je pense que beaucoup de personnes vivent comme ça parce que c'est la norme, qu'elles ont été éduqué comme ça, que toute la société inculque cette valeur de famille nucléaire, et non parce qu'elles en ont profondément envie.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par Grignoteuse de bouquins »

clotaire a écrit : 22 juin 2021, 09:15 Il me semble que historiquement, la cohabitation des générations était quelque chose d'assez général, donc on ne vivait pas "que" en couple. Le fait de s'installer à deux s'est installé progressivement au 20e siècle en occident, c'est assez récent, non ?
Bonne question, ça serait intéressant si il y avait des études sur ça.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par Walther »

Baelfire a écrit : 22 juin 2021, 09:08 Pour moi la réponse tient en un mot "construire". Qu'on le veuille ou non à partir du moment où l'on ressent le besoin de construire quelque chose c'est souvent avec un(e) autre que ça devra se passer.

Ca peut marcher seul(e) aussi. C'est plus rapide mais plus difficile de ne pouvoir compter que sur soit. Et la famille et les amis ? En tant que personne adulte et autonome vous n'aurez pas envie de les saouler en leur réclamant une disponibilité importante. Eux aussi ont leur vie à construire, à maintenir. Pourtant c'est une bonne solution de s'accomplir par soi-même. La condition c'est d'avoir les reins solides et un moral en acier. Autrement dit ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir réussir seul.

Que ce soit d'un point de vue financier ou sociétal tout est fait pour que tout soit plus accessible (et moins cher) si vous êtes à deux. C'est tout. A mes yeux c'est plus une question de conditionnement et d'adaptation à un système fait par les couples et pour les couples qu'une réelle envie.
Tu as toujours une vision assez pragmatiques des choses, et c'est bien.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par Walther »

Grignoteuse de bouquins a écrit : 22 juin 2021, 15:52
clotaire a écrit : 22 juin 2021, 09:15 Il me semble que historiquement, la cohabitation des générations était quelque chose d'assez général, donc on ne vivait pas "que" en couple. Le fait de s'installer à deux s'est installé progressivement au 20e siècle en occident, c'est assez récent, non ?
Bonne question, ça serait intéressant si il y avait des études sur ça.
Je pense que la réponse à cette question vient simplement d'une aisance financière, d'ailleurs c'est souvent un manque d'argent qui pousse des personnes à vivre en couple.
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Re: La hiérarchisation des diverses relations

Message par dioptase »

Baelfire a écrit : 22 juin 2021, 09:08 Pour moi la réponse tient en un mot "construire". Qu'on le veuille ou non à partir du moment où l'on ressent le besoin de construire quelque chose c'est souvent avec un(e) autre que ça devra se passer.

Ca peut marcher seul(e) aussi. C'est plus rapide mais plus difficile de ne pouvoir compter que sur soit. Et la famille et les amis ? En tant que personne adulte et autonome vous n'aurez pas envie de les saouler en leur réclamant une disponibilité importante. Eux aussi ont leur vie à construire, à maintenir. Pourtant c'est une bonne solution de s'accomplir par soi-même. La condition c'est d'avoir les reins solides et un moral en acier. Autrement dit ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir réussir seul.

Que ce soit d'un point de vue financier ou sociétal tout est fait pour que tout soit plus accessible (et moins cher) si vous êtes à deux. C'est tout. A mes yeux c'est plus une question de conditionnement et d'adaptation à un système fait par les couples et pour les couples qu'une réelle envie.
Ca réponds bien au pourquoi les gens préfères vivre en couple que seul. Mais quand est-il de la colocation ? Pourquoi les gens choisissent la vie de couple plutôt qu'une vie a trois ou quatre amis en colocation, par exemple ?
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