Perfect love

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Ylber
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Re: Perfect love

Message par Ylber »

Hier soir, en regardant ces vidéos avec mon chéri, j'avais une curieuse impression de déjà vu, alors que je ne connais rien à la SF. En réfléchissant, je me suis rendu compte que beaucoup d'œuvres classiques ont abordé des questions proches, en substituant la magie à la science.

Par exemple, dans un opéra de Gluck (inspiré de la "Jérusalem libérée" du Tasse), Armide la magicienne a ensorcelé le chevalier Renaud afin qu'il tombe éperdument amoureux d'elle et devienne un de ses esclaves. Manque de bol, voilà qu'elle s'éprend de Renaud. Et de se lamenter :

Il m'aime ? Quel amour ! Ma honte s'en augmente.
Dois-je être aimée ainsi ? Puis-je en être contente ?
C'est un vain triomphe, un faux bien.
Hélas ! Que son amour est différent du mien !
J'ai recours aux enfers pour allumer sa flamme,
C'est l'effort de mon art qui peut tout sur son âme.
Ma faible beauté n'y peut rien.
Par son propre mérite, il suspend ma vengeance,
Sans recours, sans effort, même sans qu'il y pense
Il enchaîne mon coeur d'un trop charmant lien.
Hélas ! Que mon amour est différent du sien !

Intéressant, je trouve, à comparer à la problématique des robots à usage sentimentalo-sexuel. Je comprends en partie Armide, je crois que la liberté de l'autre est un élément fondamental de l'expérience amoureuse (puisque l'autre peut à tout moment décider de nous quitter, le fait qu'il choisisse de ne pas le faire donne du prix à la relation), mais je ne partage pas forcément son avis sur la (non) valeur de ces sentiments faussement réciproques. Selon moi, l'amour entre êtres humains relève de toute façon largement de l'illusion (nous n'avons pas directement accès au sentiment amoureux de notre partenaire ; juste à une représentation mêlant ce que nous percevons et fantasmons qu'il ou elle est, pense et ressent). Cela ne m'empêche pas, comme romantique, de considérer cela comme une expérience valant (ô combien !) la peine d'être vécue.
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