Dépression

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didou
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Re: Dépression

Message par didou »

Nannerl (Jamusuta) a écrit : Et sinon oui sur qu'il faut pas que ça m'empêche de vivre, mais je suis tellement une éponge à émotions que des fois c'est inconscient que je me sente mal pour les autres :/
S'il y a bien un truc à éviter à tout prix (en dehors des choux de Bruxelles et de l'eau dans les verres :D) c'est d'essayer de se mettre dans la tête des autres ! Ca ne marche pas ! Au mieux on ne comprends rien, au pire on se fait du mal ... sans rien y comprendre non plus.
Il faut accepter la limite de ce qui est en dehors du rationnel chez les gens qui "ont un truc qui cloche". Je n'émets pas de jugement, je sais de quoi je parle :twisted:
Donc, préserve-toi. L'empathie est une chose louable, mais il ne faut pas qu'elle te mine, toi. Personne de raisonnable ne pourra te reprocher d'avoir décidé reprendre de la distance vis-à-vis de quelqu'un qui "ne va pas bien" :) À l'impossible, nul n'est tenu. Et d'autant plus dans ce genre de problèmes.
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Leonie
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Re: Dépression

Message par Leonie »

Personnellement, j'ai déjà fait une dépression sévère que je me suis traînée sur des années. Et j'en ai tiré deux infos:

1) Jamais je ne me laisserai aller jusqu'à redevenir cette loque humaine qui me hante encore quand je me souviens d'elle (Du coup, au moindre coup de blues je saute sur ma psy ou mon médecin qui me rappellent juste que je ne suis qu'humaine et que j'ai droit aux vacances et au sommeil quand je suis à bout)

2) Je ne regrette vraiment pas d'avoir traversé cette phase. Maintenant je peux comprendre le ressenti de ceux qui en sont prisonniers, je dénigre beaucoup moins, et je suis bien plus patiente à leur égard. Une de mes meilleures amies n'arrive pas à s'en sortir et est régulièrement hospitalisée en psychiatrie, elle me pose des lapins dès qu'on doit se voir, mais jamais je ne m'énerve ou je ne lui en veux. Et avant que ça m'arrive à moi aussi, je n'étais pas si patiente.
Je rejoins didou: on croit connaître les personnes, mais c'est rarement le cas. Il faut juste être capable de comprendre qu'une souffrance mentale peut être totalement insurmontable et bien plus douloureuse que la pire des tortures physiques. J'aurais largement préféré à l'époque me faire poignarder ou me casser tous les os du corps si ça avait pu faire taire les hurlements de mon cerveau...

Par contre, un truc à savoir: quand vous passez 15 jours à pas dormir ni manger, vous avez les mêmes symptômes, mais c'est pas pour autant que c'est de la dépression. Le premier test reste donc de prendre le temps de se reposer. Et si vraiment deux semaines après, sans boulot, sans harcèlement familial, sans quoi que ce soit qui pourrait être une cause extérieure, et en ayant repris un rythme de vie sain, vous en êtes au même point, là il y a un souci.

Ça peut paraître une évidence, mais pour moi ça ne l'était pas, donc dans le doute je partage mon expérience.
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Frejya
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Re: Dépression

Message par Frejya »

Tout comme Léonie, j'ai également une une très grosse période de dépression, qui a commencé pendant mon adolescence et a atteint son point culminant à mes 21 ans et j'en suis pleinement débarrassée depuis Mars 2015.
Pour ma part elle était liée à de très gros problèmes familiaux (une personne de ma famille proche est psychopathe et donc très dangereuse et vivre avec ces gens-là peut détruire une vie), et il m'a fallu du temps avant de reconnaître cette personne telle qu'elle était et c'est précisément à ce moment-là que ma dépression s'est aggravée.
J'ai eu la chance de connaître l'origine de mon problème et donc, avec l'aide appropriée de m'en libérer. Mais dans ce moments-là on passe par pleins de stades: la colère, contre les autres parfois mais surtout contre soi-même, on voit tout en gris (littéralement, le jour où j'en ai été libérée, les couleurs se sont ravivées et la lumière est devenue plus intense, et certaines douleurs corporelles que je traînais avec moi depuis des années ont miraculeusement disparues), on culpabilise car on ne sait pas comment s'en sortir et parfois certaines personnes de notre entourage, ou même des étrangers, qui n'y comprennent rien nous disent qu'on fait la comédie, qu'on doit arrêter de s'apitoyer sur son sort, etc...
Le pire est quand on en vient à considérer que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue et que la mort nous attire de plus en plus.
Pour ma part, je ne dirais pas qu'il ne faut pas penser comme ça, que c'est faux, qu'il y a des choses bien dans la vie (aujourd'hui je le pense, mais pour quelqu'un qui est empêtré dans une dépression ça ne sert à rien, on ne peut pas le convaincre de cette façon). En fait, ce qui m'a sauvé, personnellement, c'est d'avoir rencontré une personne qui avait eu le même vécu que moi, et qui avait réussi à s'en libérer. Le fait de parler de ce que je ressentais, de voir que quel'un l'avait ressenti également, mais surtout que ce n'était pas irrémédiable m'a littéralement ouvert les yeux et libérée. Le message n'aurait pas eu le même impact venant d'une personne qui ne l'avait pas vécu. Du coup, c'est ce que je conseillerai aux personnes qui sont dans cette situation en ce moment, trouvez ceux qui sont passés par là et s'en sont sortis (et j'entends par là qui s'en sont "véritablement" sortis, pas seulement qui vont "mieux", car aller mieux ne veut pas dire qu'on ne peut pas y retomber).
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Re: Dépression

Message par clotaire »

Frejya a écrit :parfois certaines personnes de notre entourage, ou même des étrangers, qui n'y comprennent rien nous disent qu'on fait la comédie, qu'on doit arrêter de s'apitoyer sur son sort, etc...
combien de fois mes parents m'ont dit ça...
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Re: Dépression

Message par Baelfire »

ben après c'est aussi un peu le rôle des parents de secouer leurs enfants...C'est rude mais nécessaire parfois
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Re: Dépression

Message par clotaire »

En effet ; j'aurais sûrement fait pareil à leur place (et j'ai peut-être eu des remarques du même genre envers des amis qui se plaignent). Après, c'est plus le truc de ne pas réagir sur la durée en finissant par se dire qu'il y a quelque chose de plus profond (ce qui me concerne un peu moins car je ne considère pas avoir été un jour en véritable dépression).

Mon père m'a dit il y a quelques années : investis-toi dans des assoc/actions de solidarité pour t'occuper du malheur des autres plutôt que du tien. Ça fonctionne à moitié je trouve, mais à moitié quand même.
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Re: Dépression

Message par Frejya »

Ben vous voyez, c'est ce genre de comportement et de réflexion qui est à abolir avec une personne en dépression. On ne peut pas "secouer" une personne en dépression en lui disant d'oublier son malheur et de se concentrer sur celui des autres ou d'autres trucs dans le genre. Tout simplement parce que ça ne règle pas le problème, tout au plus ça l'enfouit sous une couche de culpabilité. Parce que c'est exactement ce qui se passe quand on reçoit ce genre de message, on culpabilise car on nous renvoie l'image qu'on est égocentrique, qu'on ne se focalise que sur nos petits problèmes, en plus on se dit qu'on fait souffrir nos proches, qui ne se gênent pas pour nous dire qu'ils ne savent plus quoi faire de nous, etc... Au final, c'est encore un déni de la souffrance.
Mais il ne faut pas oublier une chose, la dépression est en partie liée à notre environnement mais c'est aussi le résultat d'un dysfonctionnement chimique dans le cerveau, notamment les zones qui contrôlent les angoisses et autres émotions négatives. A un moment donné, un événement fait que votre cerveau va plus produire d'hormones qui mettent en alerte ces zones du cerveau, et pour une personne qui se sent bien, tout se remet en place rapidement en mode "pilotage automatique", mais quand on est en dépression, le pilotage automatique ne fonctionne plus.
Or faire culpabiliser la personne en dépression ne fait que la précipiter un peu plus profondément dans le mal-être. Ce qu'il faut, ce n'est pas bousculer la personne en lui disant qu'il faut qu'elle se bouge, c'est déjà l'inviter à mettre des mots précis sur ce qu'elle ressent.
Ce que j'avais fait avec cette personne qui m'avait aidée à me retrouver, c'est d'écrire sur un papier toutes les choses que je ne voulais plus dans ma vie, tout ce que je ne voulais plus être, puis ensuite, tous les projets que j'avais envie de réaliser, toutes les choses que je voulais être et accomplir. Ben déjà ça, c'est pas mal pour se remettre les idées en place et voir toutes les possibilités qu'on a devant soi.
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Re: Dépression

Message par clotaire »

Je suis assez d'accord avec toi Frejya. Sauf qu'au début / au premier abord tu ne sais pas forcément que la personne est en dépression. Et pour ceux qui ne sont pas en dépression ce "genre de comportement et de réflexion" ont leur intérêt. Le tout c'est de s'apercevoir au bon moment que ce n'est pas/plus approprié, ce qui n'est pas facile ! Je plaide l'indulgence ;-)
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Re: Dépression

Message par Frejya »

Oui, c'est vrai qu'on ne peut pas deviner quand une personne est en dépression, c'est d'ailleurs tellement mal considéré, on passe tellement pour des malades mentaux que la majorité des gens qui en souffrent le passeront sous silence. Mais c'est justement pour ça qu'il faut être vigilant au moindre signe alarmant, et c'est à ce moment qu'il faut inviter la personne à mettre des mots sur ce qu'elle ressent, dans une atmosphère bienveillante et sécurisante. Justement pour lui faire comprendre qu'elle est soutenue.
Mais même pour une personne qui ne passe que par une petite déprime passagère, pourquoi ne pas privilégier un climat de confiance et une invitation à la confidence plutôt qu'un coup de pied aux fesses? en quoi être violent est-il mieux que d'être bienveillant? Parce qu'au fond c'est une forme de violence.
Après tout dépend évidemment de la façon dont c'est dit, mais parfois, même avec les meilleures intentions du monde on peut finir par blesser plutôt qu'aider.
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Natsu
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Re: Dépression

Message par Natsu »

Je ne suis pas vraiment d'accord avec l'idée selon laquelle il ne faudrait pas "secouer" une personne malade pour qu'elle s'en sorte. Peut-être pourrait-on même généraliser à presque toutes les maladies et handicaps : si l'on veut vivre, si l'on veut s'en sortir, il faut non seulement une impulsion au départ, la volonté, mais aussi se faire violence (une violence extrême) pour s'arracher à son état. On ne sort pas de son lit sans violence, on n'apprend pas à remarcher après un accident sans violence. Qui dit violence dit douleur, mais toutes les douleurs ne sont pas néfastes.

Les douleurs qui mènent à la vie sont, non seulement, inévitables, mais aussi, elles en valent mille fois la peine, parce que, une fois les douleurs pour s'en sortir passées, il reste la fierté d'avoir réussi un exploit, la joie de se sentir en vie, une confiance en soi en béton, parce qu'on s'en est sorti tout seul et qu'on a vaincu là où des médecins ont échoué... Mais rien de tout ceci n'est possible si on ne se force pas à quelque chose pour sortir de son lit. Et aider d'autres personnes peut apporter cette motivation (de sortir du lit), une distraction et une réflexion sur nos propres souffrances. Enfin, bref, ça marche ! Ce n'est pas une question de se culpabiliser, c'est une question de trouver un moyen de sortir de son état et d'aller mieux. Si c'est pour aider les autres, si c'est pour distribuer de la pub, si c'est pour tondre la pelouse, peu importe. Il faut juste trouver un moyen de sortir du lit, et faire sonner le réveil, s'il n'y a rien derrière, ce n'est pas suffisant.

De même il n'y a pas de pilule miracle pour s'en sortir, de même on ne peut pas guérir en passant ses journées planqué chez soi et en dormant toute la journée. S'arracher du lit, cela fait mal, et en plus, ce n'est pas le dernier acte douloureux sur la route de la guérison, mais sans doute le plus difficile.
Dernière modification par Natsu le 06 juin 2016, 20:50, modifié 1 fois.
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Re: Dépression

Message par Leonie »

Je ne peux pas être davantage d'accord avec Frejya.
Oui, Natsu, il faut que la personne s'arrache du lit, mais ce ne sont pas d'autres, en la secouant tant qu'ils veulent, qui pourront aider (ou alors les professionnels, pas le voisin ou la famille pleins de bonne volonté).

Pour info, j'ai eu la chance de m'en sortir, mais mes parents sont tous les deux en dépression depuis des années. J'ai passé beaucoup (trop) de temps à vouloir donner un bon coup là où je pense à mon père pour qu'il se bouge et qu'il arrête d'entraîner ma mère avec lui, j'ai juste réussi à le faire me renier et s'enfoncer davantage.
Maintenant que je le comprends un peu mieux, je ne lui reproche plus sa dépression. Il boit, il maltraite ma mère psychologiquement (heureusement, il ne l'a jamais touchée), aucun des deux ne veut sortir de cette spirale, et j'ai réalisé avec beaucoup de travail sur moi-même que je ne pouvais rien y faire.

Premièrement, à essayer de les secouer sans cesse, on se fait surtout du mal à soi-même.
Deuxièmement, comme le dit si bien Frejya, cela les plonge dans la conviction culpabilisante qu'ils valent encore moins en tant qu'humains.
Et troisièmement, ce que j'ai appris de la dépression, c'est que tant que la personne n'a pas le désir profond elle-même de s'en sortir, il n'y a rien à faire.

En effet, le coup d'écrire ce qu'on ne veut plus être contre ce qu'on veut être m'a beaucoup aidée également. Mais tant que ce n'est pas moi qui ai voulu faire ce pas, ma psy avait beau insister (et je pense qu'elle sait s'y prendre), la deuxième colonne restait systématiquement vide. Engluée dans ma toile d'araignée, on avait beau me demander de choisir n'importe quel rêve le plus fou, si tout était possible, si rien ne me retenait, la colonne restait toujours vide. Parce que j'étais tellement convaincue d'être moins qu'humaine qu'inconsciemment, je ne m'autorisais même pas le droit d'envisager m'en sortir un jour, je me bloquais complètement. Je n'étais pas digne d'aller mieux.

Ce que je dirais de faire avec une personne dépressive, c'est simplement de lui parler d'autre chose que la dépression. Parce que parfois, laisser la personne pleurer et se contenter de lui raconter ma journée de travail, ben ça lui donne l'impression qu'on lui en veut pas d'être malheureuse. Qu'elle a le droit de l'être, aussi longtemps qu'elle en a besoin. Et parfois (ce n'est pas une solution miracle, malheureusement il n'y en a pas...), c'est juste tout ce qu'il faut pour qu'elle décide d'être heureuse.
Dès lors qu'on l'autorise à exister telle qu'elle est, même négative, ça peut déchirer la toile de sous-estimation et de dégoût d'elle-même dans laquelle elle s'est enfermée, et dès qu'elle peut écrire un rêve à la con dans la colonne de droite, ben ça y est, elle est sur le chemin qui permet d'avancer.

Bref, j'arrête mon pavé. Mais arrêtez de faire culpabiliser les gens! Chacun est bien tel qu'il est, même malheureux! C'est comme ça qu'on peut le mieux les rendre heureux, même si c'est contradictoire!
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Re: Dépression

Message par Natsu »

Il est certain que l'impulsion de départ, la volonté de s'en sortir, doit venir de l'intérieur. Cela n’empêche pas de pouvoir donner des idées qui aident à s'en sortir. Je ne peux pas croire qu'une personne se sentirait bien en étant malheureuse. L'aspiration au bonheur est peut-être le sentiment le plus universellement humain. S'enfermer dans son malheur est la chose la plus triste qui soit, pire que la mort.

Pourtant, je suis favorable à la possibilité de choisir de vivre ou mourir. Pourquoi devrions-nous imposer la vie à quelqu'un qui souhaite mourir ? C'est, je pense, un héritage de la religion qui considère que la vie appartient à Dieu et non aux humains.
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Re: Dépression

Message par Frejya »

Donner des idées c'est très bien, mais comme je l'ai dit, ça dépend comment tu les présente. Si c'est pour dire à la personne "sort, bouge-toi, trouve-toi une passion au lieu de t'apitoyer sur ton sort", on est dans la culpabilisation. Et c'est bien gentil de dire ce qu'il faut faire mais dans ce cas, si tu donne tes idées, participes-y, accompagne la personne, parce qu'elle ne le fera pas seule. Pas dans cette situation. En dépression, on est un peu comme une table à laquelle on vient d'enlever un pied. Si personne ne nous soutient, on reste bancal et on se casse la figure.

Pour ce qui est du choix de vivre ou de mourir, je suis du même avis, mais uniquement si la personne sait ce qu'elle fait et pour de bonnes raison (genre t'es vieux, tu sais que t'es en train de perdre la boule et que tu finiras par devenir complètement dépendant, et donc du coup tu préfère mettre fin à ta vie tant que tu es encore suffisamment lucide pour savoir ce que tu fais, ou si t'as un cancer en phase terminale, que c'est irrémédiable et que tu souffres le martyr). Mais quand on ne va pas bien, on agit sous une impulsion négative, on n'est pas maître de soi et on n'est pas lucide.

Et puis le truc aussi c'est que si le suicide n'était pas considéré comme une mauvaise chose on aurait affaire à des suicides à tour de bras. Considérer que le suicide est "condamnable" avait surtout à la base le but d'empêcher une dégringolade massive de la démographie, vu qu'avant l'espérance de vie n'était pas très élevée et que nous n'étions pas si nombreux que ça. Sachant que les épidémies de grandes maladie faisaient des ravages, ainsi que les guerres, et qu'en plus la plupart des enfants mourraient en bas âge, laisser les gens se suicider (et vu la vie qu'ils avaient, ils auraient eu des raisons de le faire) aurait posé un problème majeur pour la survie de l'espèce.

Après il y a des cultures où le suicide n'est pas mal considéré, comme au Japon par exemple.
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Re: Dépression

Message par Baelfire »

Je pense aussi qu'il faut distinguer déprime de dépression (il me semble d'ailleurs que quelqu'un en a parlé plus haut). Dans le cas d'une déprime se faire secouer après s'être fait coucouner peut être salutaire.

Sinon on s'enfonce et on peut atteindre la dépression.

Pour ma part on a beaucoup pris soin de moi mais je ne m'en sortais tout de même pas. C'est quand on m'a secoué en me rappelant que j'avais des obligations que ça m'a vraiment fait un électrochoc. Savoir qu'il y a des gens qui comptent un peu sur vous pour aller bien (une personne triste influe sur son entourage) et qu'on a des choses à accomplir peut aider à prendre sur soit. Au début on le fait pour les autres et ensuite on finit par se réapproprier sa vie...tout doucement.

La dépression je ne connais pas. C'est un cran bien au-dessus et une maladie. Donc je saurais pas dire.
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Re: Dépression

Message par didou »

Frejya a écrit :Ben vous voyez, c'est ce genre de comportement et de réflexion qui est à abolir avec une personne en dépression. On ne peut pas "secouer" une personne en dépression en lui disant d'oublier son malheur et de se concentrer sur celui des autres ou d'autres trucs dans le genre. Tout simplement parce que ça ne règle pas le problème, tout au plus ça l'enfouit sous une couche de culpabilité. [...]
Comment ils disent les jeunes ? + 1 ? Bon, alors, +100 :D
Remarque excessivement sensée ! Ca ne marche pas !
Et pour cause le/la grand/e sachant/e disant "faut te secouer" n'est pas dans la situation.

J'imagine que c'est comme dire à un toxico "mais c'est simple, tu n'as qu'à pas en prendre". Je n'ai jamais vécu le rôle "toxico", mais celui "dépressif", si ! Et lorsque tu entends ça, tu te dis "mon dieu, pardonnez-leur, il ne savent pas ce qu'ils font..... ils sont vraiment cons :twisted:"
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