[dans les yeux de]PARIS (feat. NF)
Les cheveux soufflés par les vapeurs sortant des égouts
essayant de ne pas respirer cette odeur de dégout,
on avance, on avance, on brasse du vent
ici là où misère & luxe s'enchaînent
sans honte mais toujours avec gêne
cette gêne qui colle nos yeux à nos pieds
de peur de voir? Ou de se sentir observé?
On avance, les épaules se frôlent, embrassent du vent
J'habite Paris, la ville où les gens se bousculent
pour aller encore & toujours plus vite, plus vite!
Schnell! Au rythme du fascisme capitaliste
La rue est pleine, & les regards, on les évite
de peur de lire dans l'un d'entre eux
dans l'oeil d'entre yeux...
Les yeux, ceux des touristes scintillants
ceux des travailleurs bourrés de tranquilisants
ceux des clodos noyés de larmes & d'alcool
même les bouddhistes sont stréssés
& les escargots pressés
Paris, ville de lumière où la vie est devenue folle
grisaille morose, la tour Eiffel brille
& comme de bons soldats de pacotilles
on avance, on avance au son des klaxons
des meurtrières a 4 roues qui ronronnent
& du pim-pon des sirènes qui résonnent
Paris là où n'habite aucun ange
où jamais mots ou regards ne s'échange
sauf peut être pour fusiller des yeux
car les parisiens stupides & prétentieux
ont un loisir favori, celui de juger
si on ne parle pas, on est forcemment un PD
les cheveux longs : un drogué, sans logis, un fénéant
& si on est pauvre, certainement un délinquant
J'au cru que c'était la ville des artistes
mais seulement si la solitude est une inspiration
car ici elle est une institution
A Paris, ville impitoyable & morose
on est forcemment quelque chose
mais jamais, non jamais quelqu'un
un matricule qui essaie de payer
ses impôts & tente de subsister à son loyer
juste un anonyme dans un fleuve sans fin
qui avance plus vite, plus vite!
Mais au fait, on va où?
Pari$
- cyclodocus
- Pâtissier dans une cale à Hambourg
- Messages : 4388
- Inscription : 19 sept. 2006, 09:42
- Localisation : qq part ds les alpes
- A aimé : 67 fois
- A été aimé : 130 fois
- Contact :