Ouip, c'est l'idée.Pour une personne agenre comme moi, par exemple. Ça n'a strictement aucun sens de définir une attirance envers des personnes, qu'elles soient d'un "même genre" ou d'un "genre différent", tout simplement parce que je ne ressens la présence d'aucun genre.Zephyr a écrit : ↑15 avr. 2017, 00:48L'idée est que puisque les personnes NB ne peuvent par définition pas être hétéro ou homo (puisque il n'y a plus l'idée de dualité de sexe/genre, donc plus l'idée non plus de sexe/genre opposé), alors il faut trouver d'autres mots pour expliquer l'attirance exclusive envers une apparence extérieure (androgyno-) ou envers un genre (andro-, gyno-, skolio-), c'est ça ?
C'est vrai que lorsqu'on commence à voir les non-binarités, on remet en question les schémas d'attirance binaires. Après, les personnes binaires existent aussi et ces termes peuvent très bien leur convenir. Il faut juste penser à l'inclusion des NB dans ceux-ci. Ainsi, par exemple, le terme "bi" est passé de l'attirance envers les personnes de même genre et de genre opposé à l'attirance envers des personnes parmi deux genres ou plus, dans la définition de certains individus bis. J'ai toujours du mal à voir comment c'est compatible avec le concept d'agenre, mais bon c'est déjà plus inclusif des personnes NB.Zephyr a écrit : ↑15 avr. 2017, 00:48Déjà, puisque la notion de genre devient (ou a toujours été) floue, comment peut-on dire qu'on est hétéro ou gyno ou homo etc. (je parle en tant que panromantique et sur le spectrum de la transidentité, c'est certainement pour ça que j'ai du mal à saisir l'idée) ?
Je n'ai pas vraiment les réponses. Dans une société déconstruite, le genre n'a plus vraiment de raison d'être et on peut apprécier des personnes selon des traits de caractère ou physiques précis sans les associer à tout un genre. Du coup, effectivement, la terminologie faisant mention du genre n'est sans doute plus aussi pertinente qu'elle ne l'a été lorsqu'on ignorait les personnes NB.Zephyr a écrit : ↑15 avr. 2017, 00:48 si c'est l'idée que le genre est quelque chose de personnel, qu'il y a dans la tête etc., alors quelles sont les caractéristiques qui font que telle personne appartient à telle genre, ce qui permet aux gens de les catégoriser de loin et donc qu'ils puissent être attirés par elles ? Je m'explique : X ressent que c'est un garçon, mais ne ressent pas le besoin de s'habiller comme un garçon devrait s'habiller selon la société parce qu'il a bien déconstruit le genre et les injonctions sociales. Y est attiré par les garçons, mais lui aussi a bien déconstruit le genre et sait que le genre est qqch de personnel, dans la tête, donc qu'on ne peut pas savoir le genre de quelqu'un juste en le voyant de loin. Problème : Y et X se croisent. Comment Y peut savoir s'il est attiré par X ? Même une fois qu'ils se sont parlé ? Quels caractéristiques de X va permettre à Y de se dire que X est un garçon et que donc il peut être attiré par lui ? Si c'est juste "X va lui dire qu'il est un garçon donc POUF Y va se permettre d'être attiré par lui", ça me paraît un peu gros. On est pas attiré sur commande, ça marche pas en mode "ah c'est bon il m'a dit c'est un garçon, feu vert pour l'attirance !!". En bref, je crois que je me demande ça : dans une société idéale/un groupe d'amis trop cool actuel où le genre serait déconstruit et pas associé à des caractéristiques physiques/des traits de personnalité (débrouillard=homme; émotionnelle=femme etc)), est-ce que ça a encore du sens de parler de hétéro ou de gyno ?
Ce qui m'amène à mon deuxième point : si le pôle femme/homme ne devient plus des personnes mais se transforme en une idée de féminité/masculinité (avec l'idée que la féminité c'est la douceur etc, bon par contre si on pouvait changer de mots dans le futur parce que féminité ça fait vachement penser au mot femme quand même) et que donc ça devient juste une caractéristique/apparence extérieure ("tiens ce mois-ci je me sens plus féminine donc je vais mettre du rose et du rouge à lèvre"), est-ce que ça a encore une fois du sens de parler d'hétéro, gyno- etc ? En gros est-ce raisonnable de dire "je ne suis attirée que par les personnes qui portent du rose/mettent du rouge à lèvre" ? Ca me parait vachement superficiel, et donc plus un kink qu'une orientation...
Ce que j'observe parfois, c'est que ce terme est utilisé en combinaison d'un autre pour exprimer "attiré·e par tout sauf les personnes masculines/féminines". À ce propos, au niveau de la terminologie, on a constaté que les termes andro- et gyno- se référaient généralement aux organes génitaux de la personne envers qui l'on est attiré·e. Pour une réelle attirance vers la masculinité ou la féminité, il est préférable d'employer les termes ma- et woma- (je te conseille cette vidéo sur le sujet). On peut donc dire qu'une personne woma/androgyno- est attirée par tout type de personnes, sauf les personnes masculines, et ainsi de suite.Zephyr a écrit : ↑15 avr. 2017, 00:48Et d'ailleurs c'est le même problème que j'ai toujours avec "androgynosexuel" : d'après ce que j'ai compris, les androgynes c'est une personne dont on ne peut pas deviner à l'apparence si c'est un mec ou une fille c'est ça ? Pour moi, dire "je suis attirée que par les androgynes" du coup ça ressemble vachement à "je suis attirée que par les goths" ou "je suis attirée que par les garçons aux traits fins", en gros "je suis attirée que par les personnes qui ont telles caractéristiques physiques/vestimentaires". Encore une fois, plus un kink qu'une orientation, on peut pas le mettre sur le même plan que asexuel ou bi ou chais pas :\
J'espère avoir répondu à certaines de tes questions. Bien que je sois NB, je ne m'y connais encore que trop peu sur les sujets liés à la non-binarité, je compte donc sur des personnes plus informées pour te répondre avec un peu plus de précision.