Making of "Guide aux médecins"
Publié : 11 mai 2016, 18:20
il y a quelques jours j'ai reçus un mail d'une étudiante en médecine qui me demandai :
j'ai donc aujourd'hui rédigé une réponse qui me semble assez complète et que je souhaiterai posté ici, à l'attention des autre médecins qui peuvent venir s'informer sur le forum et avec des commentaires des autres membre de la communauté, sur ce dont il sont d'accord ou pas avec ma réponse, ce qu'ils peuvent aussi eux même préciser ou compléter. et elle m'a répondu avant que je rédige ce post :Bonjour,
Etudiante en sixième année de médecine à Lausanne (en Suisse), je rédige un travail au sujet de l'asexualité. Je m'intéresse plus particulièrement à l'attitude que devraient avoir les médecins envers les personnes asexuelles.
Je me demande si oui ou non les médecins devraient inclure les asexuels dans leurs guidelines et si oui, comment.
Je me demande aussi quel est le rôle du médecin dans la découverte de l'asexualité. Si une personne s'interroge sur son manque de désir sexuel sans connaître cette orientation, devrait-il lui soumettre la possibilité qu'il ou elle soit asexuel ou devrait-il l'éviter?
Plus généralement, je me demande quelles sont les revendications de la communauté asexuelle vis à vis du monde médical.
J'espère avoir été claire mais reste à votre entière disposition en cas de question.
ce à quoi j'ai répondu :Merci infiniment pour votre réponse.
Avec votre accord, je souhaiterais en citer certaines partie dans mon travail. Serait-il possible de me donner votre nom ainsi que votre poste au sein d'AVEN pour que je puisse vous citer?
Voilà. Donc je vais mettre ma réponse, vous pourrez donner vos avis/remarque/amélioration à destination des médecins qui viennent sur le forum. Comme je l'ai dit cependant, j'ai repris les lignes officiel d'AVEN en développant, ligne qui disent en résumé que si il y a une baisse soudaine de libido ou si l'absence d'attirance provoque des souffrances, il vaut mieux consulter un medecin, mais que sans ça rien ne permet de dire qu'une personne ne serait pas asexuelle.Mon nom est Julien. Pour mon poste, je préfère ne pas le donner pour l'instant car je vous ai donné ces informations en tant que simple asexuel et je souhaiterai pas que mon poste fasse office d'autorité (que quelqu'un se dise "c'est un figure importante de la communauté, ces informations sur certainement juste" alors que ma parole ne vaut pas plus que le reste de la communauté et que je ne suis pas plus important qu'un autre membre).
Je vais soumettre ma réponse à la communauté et si l'ensemble des asexuels est d'accord avec ma réponse, je vous donnerai ma fonction pour pouvoir dire que je parle au nom de la communauté ou pas. Cependant, ce que j'ai dit reprend les lignes du discourt officiel d'AVEN anglophone :
http://www.asexuality.org/fr/?Asexualit ... 9finitions
Qui je pense a été rédigé à la base par le fondateur d'AVEN, David Jay.
Bonjour,
La réponse la plus simple que je pourrai faire serait : les médecins devraient réagir de la même façon qu'avec un homosexuel. Le rôle du médecin est important, car c'est une autorité en matière de santé et il est normal qu'il soit écouté par leur patient plus que n'importe qui d'autre (plus que de pseudo-medecins, ou plus que les personnes échangeant sur un forum que nous somme sur AVEN qui n'avons dans l'ensemble pas de compétences médicale). Mais le médecin à la délicate tache de ne pas le guider vers des solutions qui le rendront plus mal (son rôle est pour être plus exacte de le guider vers des solutions qui le rendent mieux, qui le guérisse), et concernant l'asexualité ça peut être délicat. La revendication principale de la communauté est dans un premier temps de ne pas catégorisé systématiquement une personne qui n'a pas d'attirance sexuelle comme malade, car il arrive dans ces cas que le médecin oriente son patient asexuel vers une solution qui le rendra plus mal (c'est destructeur d’être jugé malade par son médecin ou de croire qu'on est malade ou anormal lorsqu'on ne l'est pas, qu'on a juste une orientation différente et encore peu connu). C'est de moins en moins le cas, mais beaucoup de médecin le font encore, nous avons parfois de nouveaux membres qui viennent sur le forum en nous disant qu'ils sont passés par X spécialistes pour comprendre leur absence d'attirance et qu'aucun ne lui à jamais parlé d'asexualité, Ces personnes ont parfois beaucoup souffert d'avoir passé des années en thérapie pour rien, seulement parce qu'ils sont asexuel.
Ensuite, lorsqu'une personne n'a pas d'attirance sexuel, il faut en savoir un peu plus pour savoir comment réagir et guider cette personne :
- l'attirance sexuelle est partie du jour au lendemain et ça cause des souffrances au patient. dans ce cas il est probable qu'il se soit produit quelque chose qui bloque l'attirance sexuelle, une cause physique ou psychologique et il est plus sage de l'orienter vers un spécialiste pour en trouver la cause. Sans totalement exclure que cette personne soit asexuel car l'orientation sexuel est quelque chose de fluide et il est possible que la personne devienne asexuel avec le temps, tout comme il peut y avoir une personne hétéro qui devient homo ou homo qui devient hétéro, mais ça se passe normalement pas du jour au lendemain et ça reste plutôt rare, le plus probable reste tout de même un problème physique et/ou psychologique. Ces problèmes ne
s'accompagne généralement pas d'une simple absence d'attirance sexuel (il faut questionner le patient pour connaitre tous les changements, si des douleurs durant l'acte sont apparu, ou un dégout pour la sexualité qui n'existait pas avant par exemple)
- l'attirance sexuel est partie du jour au lendemain et ça ne cause aucune souffrance au patient. on est dans le même cas que le précédent, si c'est du jour au lendemain, il y a probablement une cause à ce changement. Mais si il n'y a pas de souffrance, il n'est peut être pas nécessaire d'agir. Si il y a des inquiétudes sur cette disparition d'attirance sexuelle, il peut être bon d'orienter cette personne vers un spécialiste pour comprendre la cause de ce changement si il y en a une. Sinon il faut la laisser évoluer, soit son attirance reviendra d'elle même, soit son absence ne lui pose aucun soucis et elle peut rester comme elle est, en s'assurant seulement qu'elle est en bonne santé (que sa disparition d'attirance n'est pas causé par une maladie qui lui causera d'autre symptôme plus grave).
- le patient n'a jamais eu d'attirance sexuel ou n'en a plus depuis longtemps (sans changement brut, du jour au lendemain) et en souffre. Dans ce cas, il serait important de déterminer la cause de la souffrance. L'asexualité en elle même ne fait pas souffrir, la cause de cette souffrance est situé ailleurs, mais peut être lié à l'asexualité. Par exemple, la souffrance peut venir de l'incapacité à satisfaire son/sa conjoint.e, ou du conjoint.e du patient.e lui même en le/la faisant culpabiliser. Le problème n'est pas l'asexualité (ni la sexualité du conjoint.e) mais la différence d'attirance entre l'un
et l'autre. c'est un problème qui existe chez n'importe quel couple, même non asexuel, à partir du moment ou il y a une mésentente sur la fréquence des rapports sexuel (quand l'un a plus d'attirance et/ou de désir que l'autre, donc plus souvent envie d'avoir des relations sexuels). Un autre exemple, la souffrance du patient peut provenir de son entourage qui considère l'absence d'attirance sexuel comme anormale, maladive, voir pire et que le mal être soit causé par le sentiment d’être anormal (ça arrive très fréquemment chez une personne asexuelle qui ne connait pas l'asexualité). Le problème ne sera pas l'asexualité, le problème sera l'entourage qui n'est pas informé que l'absence d'attirance sexuel n'est pas anormale, maladif ou pire (c'est aussi l'une des raisons de l’existence d'AVEN et d'AVA, rendre l'asexualité visible et informer un maximum de gens pour ne pas juger incorrectement une personne asexuelle). Dans ces exemples, le médecin ou les patients eux même peuvent penser que l'asexualité est la cause de la souffrance. Or les causes sont lié à l'asexualité mais ne sont pas l'asexualité. Pour ces personnes, l’idéal serait de les orientés vers un spécialiste pour les aider à accepter leur asexualité, leur faire comprendre que ce n'est pas anormal, maladif ou autre (comme l'homosexualité) et que leur différence n'est pas en elle même un problème (mais que ça peut être mal accepté, ou causer des problème de couples si on est avec une personne d'une orientation trop différente... Comme l'homosexualité aussi). les orienter vers un spécialiste qui tentera de "guérir" leur asexualité pour résoudre leur problème sera destructeur pour le patient, car comme n'importe quel orientation l'asexualité n'est pas un choix et ne peut pas se changer ou se guérir. Les problèmes de cette personne ne se résoudront pas en plus de lui faire croire que c'est sa faute et qu'elle est malade (ce qui aggravera donc les problèmes). Cependant, l'absence d'attirance peut être causé par un problème qui existe depuis longtemps, depuis avant la puberté du patient (qui n'aura donc jamais eu d'attirance sexuel), voir depuis toujours. Par exemple, nous avons déjà eu un membre qui est venu en expliquant qu'il n'avait pas d'attirance sexuel parce qu'il avait subi des violence sexuel dans l'enfance et qu'il en souffrait (de l'absence d'attirance et de ces violences). Dans ce cas là, il sera mieux de rediriger la personne vers un spécialiste non pas pour accepter son absence d'attirance sexuel mais pour résoudre les problèmes qu'il a subit dans son enfance plutôt que de lui dire que cette personne est simplement asexuel car accepter son absence d'attirance sexuel ne résoudra pas son problème (qui se situe ailleurs). Et si ce patient peut être guéris de son blocage, il pourra retrouver une vie sexuel, ce qui résoudra ses problèmes. Enfin si elle
n'est pas asexuelle, car attention le fait qu'il y ai un blocage ne veut pas dire que cette personne n'est pas aussi asexuelle et que la débloquer lui fera avoir de l'attirance, mais ça lui permettra de s'assurer qu'elle ne peut rien faire contre son absence d'attirance et qu'il lui faudra simplement l'accepter, que ce n'est pas causé par un problème. Être asexuel n’empêche pas d'avoir un blocage, et avoir un blocage n’empêche pas d’être asexuel (ce sont bien 2 choses bien indépendante).
- le patient n'a jamais eu d'attirance sexuel ou n'en a plus depuis longtemps (sans changement brut, du jour au lendemain) et n'en souffre pas. Il y a de très forte probabilité pour que cette personne soit simplement asexuelle. il peut être bénéfique de s'assurer que ce n'est pas causé par un trouble physique ou psychologique, mais si il n'y a aucune souffrance, que ça ne pose aucun problème au patient, il y a peu de chance que ce soit causé par un trouble (si c'était le cas, il est très probable que d'autre symptôme apparaissent, l'absence d'attirance n'est pas l'unique symptôme d'aucune maladies il me semble, sauf erreur de ma part vu que je suis pas médecin).
Voilà, j’espère avoir été assez clair, si vous avez d'autre question, n’hésitez pas.