La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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Empatic
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La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Empatic »

Et bien voilà mon histoire d'amour avec une S se termine.. Ma première histoire d'amour avec une femme merveilleuse, intelligente et sensible, ouverte d'esprit et donc sans doute la personne la plus apte à gérer une relation A/S... Je souffre atrocement et moi qui était sorti de 10 ans de solitude pour découvrir le sentiment amoureux le constat est terrible... L'amour est une chose dont on ne peut pas se passer mais qui fait terriblement souffrir. Quelle claque ! Et une leçon primordiale : quand on est A ou hyposexué comme moi on sous-estime clairement la puissance de la libido dans le processus amoureux des S. Je vous livre le mail qu'elle m'a écrit...

" Nuit totalement blanche à ne pas être bien… Je ne sais pas trop par où commencer et je sais que le mail n’est pas forcément le meilleur moyen pour communiquer ; mais je préfère poser les choses par écrit pour t’en faire part.

Je sais d’avance que la fatigue ne va pas forcément me permettre de dire les choses comme il le faudrait, mais j’ai besoin de te parler. Tu m’as toujours dit « si qqch n’allait pas, tu me le dirais ? ».

Alors, c’est ce que je vais faire…

Tu as vu ces derniers temps que je n’étais pas bien. Oui, je suis très fatiguée et stressée. C’est d’ailleurs pour cela que je ne voulais pas t’alarmer. Je me disais que j’avais juste besoin de dormir, de me reposer pour me sentir mieux et que tout rentrerait dans l’ordre.

Mais je ne veux pas te cacher certaines choses et , même si c’est dur, je me dois d’être honnête avec toi.

Concernant notre intimité et notre sexualité, j’ai cru que je pouvais te donner tout le temps nécessaire, que c’était ok pour moi, qu’il ne fallait pas te heurter et prendre le temps que les choses se fassent tout doucement. Je me rends compte que je me suis trompée.

La difficulté que j’éprouve aujourd’hui, c’est qu’à force de réprimer mon désir pour toi, à force de me frustrer et de me bloquer pour ne pas te heurter, j’ai fini par bloquer tout forme de désir à ton égard.

Je suis responsable de cela. Un excès d’empathie… je savais ce dont tu avais besoin et j’ai essayé d’être à l’écoute de tes besoins sans prendre en compte les miens.

Je me sens bien avec toi. La liste des choses que j’aime chez toi est interminable. Tu sais cela.

Mais le désir est une donnée importante. Le sexe n’est pas ce qui est primordial, mais il fait partie d’une relation épanouie.

Et ce que je vis difficilement aujourd’hui, c’est n’est pas ou plus l’absence de sexualité, mais la dissolution de mon désir pour toi. Ce qui est difficile, c’est ce sentiment de fuite de tes baisers.

Pour être honnête, je suis de moins en moins à l’aise dans l’intimité avec toi. Je sais que tu as du le sentir.

Je préférais mettre cela sur le compte du stress et de la fatigue, je me disais que les vacances allaient être l’occasion de prendre du recul, de la distance, et qu’à mon retour, je te retrouverai avec la même envie et passion qu’au début ; mais plus les jours passent, et moins je ne peux être sure de cela.

Voilà, je me livre à toi… sans solution, sans avoir où cela va nous mener.

Je n’ai pas besoin de te dire que je me mets très bien à ta place et que je sais ce qu’un tel mail peut avoir comme impact sur toi. J’en suis profondément désolée ; mais l’honnêteté a toujours été la base de notre relation."


Je précise que cette fille m'a dit que j'étais l'amour de sa vie, qu'elle n'avait jamais ressenti ça pour quelqu'un, qu'elle voulait mourir avec moi...

Je ne vous cache pas que tout soutien moral est le bienvenu...

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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Léna »

C est très triste...je ne sais pas quoi te dire en fait.
Ca me touche pas mal ce que tu as écrit ici et dans ta présentation, ce qui doit te faire une belle jambe d ailleurs :(
Les chagrins d amour c est terrible...je ne peux que te souhaiter beaucoup de courage.

Par contre,juste une chose.Elle est ok pour que tu publies ici ce mail privé?
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Tyane »

Empatic a écrit :L'amour est une chose dont on ne peut pas se passer mais qui fait terriblement souffrir.
Peut-être pourrez-vous encore vous aimer en tant qu'ami ? Pour certains, l'amitié suffit comme relation amoureuse.
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Empatic »

Léna : Je te remercie de ce petit mot et si effectivement cela ne fait pas avancer grand chose pour moi et ça me fait une belle jambe ça me fait un peu plaisir et puis ça m'a fait rire autant de lucidité ! :D
Pour autant je n'ai bien évidemment pas son accord pour la publication de ce mail, ce qui de toute façon lui fait une belle jambe. Elle ne m'en tiendrait pas rigueur je le sais.... A partir du moment où personne n'est identifiable ça va ! Et puis son mail est digne et représentatif de ce que notre relation a été...

Tyane : Aucune chance, pour le moment du moins. Pour ceux et celles qui ont connu l'amour on sait que l'amitié n'a rien à voir avec l'amour. C'est tellement plus fort, plus beau, violent et douloureux... Et le sexe n'a tellement rien à voir avec ça...
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Nirnaeth »

Empatic,

Je ne sais pas trop quoi te dire, a part que tu as tout mon soutien. Tu peux venir aux rencontres (moi je suis sur Paris), si tu veux, tu trouveras des gens a qui te confier si tu le desires.

J'ai vecu la meme situation, puisque mon asexualite (que je ne connaissais pas a l'epoque) a provoque la rupture entre mon petit ami et moi meme. C'etait mon premier amour (on sait combien il est fort) et j'ai failli ne pas m'en remettre. On s'aimait tellement et le sexe etait comme une barriere d'incomprehension entre nous.

Dans votre couple, aucun n'a tort, chacun a des besoins specifiques. Moi j'avais propose a mon copain d'aller voir ailleurs (n'etant absolument pas possessive) et il l'avait extremement mal pris. Cela marche pour certains A/S...mais d'apres le mail c'est surtout le besoin d'intimite physique avec toi dont elle avait besoin...

Je suis nulle en reconfort, donc je te demande pardon...et t'envoie toutes mes pensees de soutien
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Zimou »

juste pour info, quelques un de tes écris sur ce sujet ont été utilisé par le journal "le monde", avec publication de ton pseudo : http://www.lemonde.fr/vous/article/2013 ... _3238.html
je sais pas si tu leurs a donner ton accord, et c'est incorrecte de leurs part si ils ne te l'ont pas demandé. je sais pas si ils ont légalement le droit de le faire sans ton accord, mais je pense malheureusement que les média ont droit d'utiliser tous ce qui est inscrit comme bon leur semble (nos écrits et ceux de la plupart des forum ne sont pas soumis à copyright).
Vraiment désolé si ça a été fait contre ta volonté :-s
et désolé de ce qui t'arrive. mais ton témoignage aura son utilité, notamment pour ceux qui pense que le sexe n'a pas lieu d’être une raison de rupture dans un couple (si il y en a encore). donc merci pour ce témoignage.
Et je te souhaite bon courage pour ce qui t'arrive, je comprend que ça doit être vraiment dur.
La définition de l'asexualité est "une personne qui ne ressent d'attirance sexuelle pour personne". Cependant, vous seul pouvez décider quel terme vous convient le mieux.
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Empatic »

Merde alors je suis une star !!! Non on ne m'a rien demandé et pour tout avouer je m'en contrefiche un peu de la publication de ce témoignage... en revanche le traitement médiatique de la chose est assez compliqué je trouve et bien évidemment tombe dans un contexte (débat mariage pour tous) qui ne le favorise pas...

Merci Nirnaeth de ton soutien, même s'il avait du être maladroit et il ne l'est pas ! C'est toujours difficile d'afficher la bonne distance et l'empathie nécessaire pour le soutien d'une personne que l'on ne connaît pas. Ici seule ton intention et ton attention compte. Merci.

Cela dit ta réflexion sur l'intimité physique est bien révélatrice de ce que les asexué(e)s ne perçoivent peut-être pas toujours à sa juste mesure. Moi même étant hyposexué il peut m'arriver, très rarement et peu longtemps, d'avoir du désir et d'en faire le deuil sans souci. Par contre il faut savoir que chez les S, l'intimité physique et la tendresse mènent la plupart du temps au désir et à l'excitation sexuelle. Et être excité(e) sexuellement sans pouvoir satisfaire ce besoin avec la personne que l'on aime est une immense source de frustration, d'atteinte à la féminité ou à la virilité du S !!! Il faut absolument savoir ça c'est primordial et aujourd'hui je me mords les doigts de ne pas avoir pris la dimension de ce facteur là alors que je le savais et connaissais bien avant de rencontrer cette fille.

Je dirais que la leçon à en retirer c'est que pour moi un couple A/S n'est viable que si les deux membres du couple font des concessions, comme tout autre couple d'ailleurs. Toute chose étant égale par ailleurs ce qui différencie un A d'un S c'est la pratique sexuelle et je pense donc que c'est normal et une preuve d'amour pour le A de faire des concessions sur le sujet et d'apprendre à avoir une sexualité avec son ou sa partenaire.
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Zimou »

Empatic a écrit :je m'en contrefiche un peu de la publication de ce témoignage
bon ça va alors.
Empatic a écrit :Je dirais que la leçon à en retirer c'est que pour moi un couple A/S n'est viable que si les deux membres du couple font des concessions, comme tout autre couple d'ailleurs. Toute chose étant égale par ailleurs ce qui différencie un A d'un S c'est la pratique sexuelle
un gros +1.
Empatic a écrit :je pense donc que c'est normal et une preuve d'amour pour le A de faire des concessions sur le sujet et d'apprendre à avoir une sexualité avec son ou sa partenaire.
je suis totalement d'accord me concernant. perso une sexualité avec une S ne me poserai pas de problème tant qu'elle est peu demandeuse et qu'elle me demande pas d'initié l'acte n'ayant pas d'attirance. en gros, j'accepterai de la satisfaire parfois, si elle accepte de s'abstenir parfois aussi. Mais le sexe pose un problème à une majorité d'asexuel, et la plupart ne sont pas capable de faire de concession donc ne peuvent pas être en couple A/S
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Empatic »

Arf si j'osais je mettrai les pieds dans le plat mais allez osons ! Après tout on est là pour s'exprimer non ?

Pour moi la sexualité ne devrait pas être un problème pour un A pour pouvoir se mettre avec un S, si celui-ci a bien sur pleine conscience de ce qu'est l'asexualité... La seule différence notable qui résidera dans la pratique sexuelle sera l'absence d'érection chez l'homme et l'absence de lubrification des parties intimes de la femme chez le/la A...

Pour le reste tout le reste du panel de la sexualité peut-être exploré mais on réduit bien trop souvent la sexualité au coit, ce qui est bien sur une grave erreur... Évidemment lorsqu'on est A et une femme on ne peut pas apprécier la pénétration et lorsque l'on est A et un homme, avoir une érection par désir sexuel...

Ce qui pourrait me choquer chez la plupart des A est le dégoût profond qu'ils peuvent avoir du sexe, qu'ils aient essayé ou non d'ailleurs.

Pourquoi ? Je vais mettre de côté tous les A qui le sont par traumatisme avoué ou non, refoulement ou autre difficultés psychiques ou pathologiques et il y en a surement... Pour eux le dégoût est complexe et compréhensible.

Mais pour les autres, une grande majorité, j'aurais envie d'hurler un peu... Je pense qu'un petit travail d'acceptation et de développement personnel pourrait leur faire le plus grand bien dans le cadre d'une relation A/S afin d'apprendre à faire des concessions et à offrir une sexualité à leur partenaire S.

La sexualité qu'un A devrait offrir ne déclenche pas de douleur et si elle ne donne pas non plus de plaisir pourquoi ne pas le faire puisque c'est neutre ? Non pardon ce n'est pas neutre c'est un cadeau d'amour merveilleux que vous offrez à votre conjoint S !!!

La réalité est paradoxale... En fait les A qui sont dégoutés par le sexe sont juste dégoutés par le cadre de référence dans lequel il vive et donc celui que leur impose la société ultrasexualisée...

En fait les A veulent se démarquer de ça mais ne se caractérisent que par ça et on tombe donc fatalement dans la complaisance d'un état qu'il croient leur être imposé. Pour être clair un A ne doit pas être "pratiquant" alors que pour moi un A peut vivre très harmonieusement avec un S à partir du moment où il comprend qu'il doit adopter un cadre de référence interne autre que le cadre judéo-chrétien dans lequel on évolue.

Et ce cadre de référence c'est de dire que le sexe c'est comme aller à la piscine, ou manger des choux de Bruxelles, ou aller à pied au boulot, ou se doucher, ou passer l'aspirateur !!! ce n'est rien d'autre que ça ! Non pardon c'est juste un cadeau d'amour merveilleux que vous offrez à votre conjoint...

Dans un sens je pense que tout mouvement de revendication des A nuit à leur propre cause...

Quand un A qui vit avec un S aura compris qu'offrir une sexualité à son conjoint ce n'est absolument pas renier ou dénigrer ce qu'il est il aura grandement avancer dans sa vie et dans sa possibilité de vivre une histoire valable avec un S...

Aie aie aie je sens que je vais me faire taper...
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Zimou »

Empatic a écrit :Arf si j'osais je mettrai les pieds dans le plat mais allez osons ! Après tout on est là pour s'exprimer non ?
tout à fait ^^
Empatic a écrit :Pour moi la sexualité ne devrait pas être un problème pour un A pour pouvoir se mettre avec un S, si celui-ci a bien sur pleine conscience de ce qu'est l'asexualité...
Je suis d'accord. mais dans les fait, ça ne se passe pas du tout comme ça. chez les asexuel (comme chez les sexuel) il y en a qui ne souhaite pas avoir de relation sexuel. ils ne sont pas abstinent car n'ont pas d'attirance, mais refuse de satisfaire leurs moitié. soit, personne n'est obliger de satisfaire quelqu'un parce qu'il en as besoin, et heureusement ^^ par contre, il y a une majorité de A qui refuse, contrairement aux S qui eux, sont minoritaire. il existe probablement une raison, mais n’étant pas dans ce cas, je n'ai fait aucune recherche (ça me regarde pas...).
Empatic a écrit :La seule différence notable qui résidera dans la pratique sexuelle sera l'absence d'érection chez l'homme et l'absence de lubrification des parties intimes de la femme chez le/la A...
c'est une erreur. personnellement, j'ai des érections. mais c'est une réaction physique provoquer par le plaisir physique de caresses ou contacte physique. une réaction mécanique. il y a des filles qui fonctionne exactement de la même façon, qui lubrifie de façon mécanique. d'ailleurs, si l'homme asexuel ne pouvais avoir d’érection et la femmes asexuelle de lubrification, on pourrait dire qu'ils ne peuvent avoir de relations sexuels (enfin si on définit la relation sexuel comme étant le coït, comme la plupart des gens pense, mais c'est un autre sujet ^^ ). hors l'asexualité n’empêche pas d'avoir de relation sexuel, et des asexuels en ont.
Empatic a écrit :Pour le reste tout le reste du panel de la sexualité peut-être exploré mais on réduit bien trop souvent la sexualité au coit, ce qui est bien sur une grave erreur...
je suis plutôt d'accord.
Empatic a écrit :Ce qui pourrait me choquer chez la plupart des A est le dégoût profond qu'ils peuvent avoir du sexe, qu'ils aient essayé ou non d'ailleurs.
j'ai un peu le même sentiment, mais la seul asexuelle qui a un profond dégout pour le sexe a compris (d'elle même) que c'est parce qu'il y a des raisons derrière, dont un fort mépris des hommes en général, qui se soigne. mais c'est le cas d'une asexuelle, pas de tous les asexuels, je ne les connait pas (et ne les connaitrai jamais) assez pour savoir.
Empatic a écrit :Pourquoi ? Je vais mettre de côté tous les A qui le sont par traumatisme avoué ou non, refoulement ou autre difficultés psychiques ou pathologiques et il y en a surement... Pour eux le dégoût est complexe et compréhensible.
je pensais comme toi quand je suis arrivé ici. puis j'ai finis par constater (et comprendre) qu'un asexuel, même si il a un dégout pour le sexe, un blocage, une impossibilité etc... peut tout de même être asexuel, l'un n'implique pas l'autre. j'ai beaucoup pensé que si on enlevais le blocage ou l'incapacité d'un A pour être capable de relation sexuel, il ne le sera peut être plus et pourrai avoir de l'attirance sexuel. et dans le fond, c'est vrai. mais on n'en sait rien du tout et on pourra pas dire qu'un asexuel pour qui le sexe est un problème n'est pas asexuel, car dans le fond on n'en sait rien, et ils savent forcement mieux que nous ce qu'ils sont. ma chérie qui était dans ce cas et n'a jamais eu de relation sexuel (enfin de coït) et qui méprisait beaucoup de chose en rapport avec le sexe, à de moins en moins de mépris, mais toujours pas d'attirance ou de besoin sexuel, donc elle est bien asexuel.
Empatic a écrit :Mais pour les autres, une grande majorité, j'aurais envie d'hurler un peu... Je pense qu'un petit travail d'acceptation et de développement personnel pourrait leur faire le plus grand bien dans le cadre d'une relation A/S afin d'apprendre à faire des concessions et à offrir une sexualité à leur partenaire S.
ça me fait rire car j'ai hurlé a mes début pour un peu les même raison. puis j'ai compris que ce n’était pas utile, car la plupart refuse complétement, ne veulent même pas en entendre parler et considérerai le fait de se forcer comme un viol (ce que je comprend parfaitement), donc j'ai arrêter de hurler. et je me suis dit qu’après tout, ça ne me concernait pas, même si j’étais triste pour leurs compagne/compagnon qu'ils/elles rendaient malheureux, j'ai compris que si elles se forçais et finissait par avoir ce sentiment de viol, ça n'aurai de toute façon pour conséquence que de la rendre malheureuse elle. tant qu'il y a refus, l'un des 2 sera forcement malheureux. et c'est biensur mieux qu'un homme se sente frustré qu'une femme violé.
Empatic a écrit :La sexualité qu'un A devrait offrir ne déclenche pas de douleur et si elle ne donne pas non plus de plaisir pourquoi ne pas le faire puisque c'est neutre ?
Je suis d'accord, mais pour certain ça déclenche des douleurs. notamment pour les femmes qui ne lubrifie pas.
Empatic a écrit :La réalité est paradoxale... En fait les A qui sont dégoutés par le sexe sont juste dégoutés par le cadre de référence dans lequel il vive et donc celui que leur impose la société ultrasexualisée...
comme je le dit, chacun est différent. tous ceux qui ont un dégout ne l'ont pas forcement à cause de la société. mais c'est possible pour certain d'entre eux.
Empatic a écrit :Pour être clair un A ne doit pas être "pratiquant" alors que pour moi un A peut vivre très harmonieusement avec un S à partir du moment où il comprend qu'il doit adopter un cadre de référence interne autre que le cadre judéo-chrétien dans lequel on évolue.
rassure toi, un A peut être "pratiquant". je suis un A et j'ai vécu en harmonie avec une S pendant plus d'un an avec relation sexuel très régulière. même si je le referai probablement pas xD enfin beaucoup beaucoup moins régulière. mais tous ne peuvent pas être "pratiquant". l'asexualité est l'absence d'attirance sexuel pour les autres, pas l'impossibilité d'avoir des relations sexuel. ça n’empêche pas que certain asexuel (comme les sexuels) souhaite ne pas être pratiquant.
Empatic a écrit :Et ce cadre de référence c'est de dire que le sexe c'est comme aller à la piscine, ou manger des choux de Bruxelles, ou aller à pied au boulot, ou se doucher, ou passer l'aspirateur !!! ce n'est rien d'autre que ça !
c'est comme ça que je le perçois ^^ tant que je dois pas aller au boulot à pied, passer l'aspirateur ou aller à la piscine trop souvent...
Empatic a écrit :Non pardon c'est juste un cadeau d'amour merveilleux que vous offrez à votre conjoint...
par contre je n'ai jamais eu ce sentiment. je n'ai jamais eu de relation sexuel dans le but "d'offrir", mais parce que ça me donnait beaucoup de plaisir (psychologique) à voir ma copine prendre du plaisir (physique) à être satisfaite et la rendre heureuse.
Empatic a écrit :Dans un sens je pense que tout mouvement de revendication des A nuit à leur propre cause...
je fait beaucoup de témoignage dans les média, et essaye au mieux d'expliquer que l'asexualité n'est pas forcement l'incapacité ou l'absence de sexualité, en tout cas pas pour moi, justement pour pas subir ces "nuisances" (surtout venant des psy) que de nombreux A ne devrait pas devoir subir.
Empatic a écrit :Aie aie aie je sens que je vais me faire taper...
c'est fort possible. mais pas par moi en tout cas ^^
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par ~flor_vermelha~ »

Je voudrais exprimer mon opinion sur le sujet "simple absence d'attirance" vs. "dégoût".
A mon avis, c'est naturel d'être repoussé par les parties génitales d'une autre personne, par certains liquides etc. Je m'imagine que dans le cas d'une personne S, l'attirance sexuelle est plus forte, elle aura donc envie de toucher etc. etc. Si l'attirance n'est pas là, le dégoût / l'envie de se distancier de ca ce sera le sentiment dominant dans la plupart des cas.
Moi perso (nana A de 28 ans), je me suis habituée à l'anatomie masculine avec tous ses détails dans le cours des années. C'était beaucoup plus dégueu pour moi à la première fois que maintenant, mais ne plus jamais jouer avec un p**** ca ne me manquerait pas du tout (en effet, mon ex copain était A aussi, notre relation a duré un an environ et au lit, c'était l'harmonie parfaite, on voulait exactement les mêmes choses càd beaucoup de tendresse, mais rien de sexuel). Maintenant, je suis avec un autre mec qui me désire sexuellement, mais accepte mon orientation. Cela peut aussi un problème dans les relations A/S, que la personne S ne prend pas au sérieux la personne A et souhaite voir cette personne excitée sexuellement par sa présence, ses caresses etc. ce qui n'arrivera jamais. Je crois que c'est une des raisons qui font que beaucoup de personnes A ne veulent plus avoir de relations sexuelles, parce que elles ont passé trop de temps à essayer de se faire comprendre ou à souffrir en silence, les pratiques sexuelles sont associées avec des mauvaises expériences.
Ouf, j'espère d'avoir réussi à m'expliquer un peu...
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Re: La fin d'une histoire d'amour et une leçon pour nous

Message par Piccolo »

Empatic a écrit :Ce qui pourrait me choquer chez la plupart des A est le dégoût profond qu'ils peuvent avoir du sexe, qu'ils aient essayé ou non d'ailleurs.
Le dégoût n'est pas l'apanage des asexuels, il y a plein de gens qui sont dégoûtés par le sexe, "à froid", mais qui ne le confessent que très rarement.
Apparemment, ce dégoût s'estomperait momentanément sous l'effet de l'excitation, un peu comme une sorte d'état second.

Alors il n'y a rien d'illogique que le dégoût soit encore plus prononcé chez certains asexuels qui sont donc dégoûtés ET qui n'ont pas d'attirance/d'excitation leur permettant de passer outre.

Il y a une étude qui montre bien cela d'ailleurs (relayée un peu partout d'ailleurs):

http://www.huffingtonpost.fr/2012/09/13 ... 82483.html
Empatic a écrit :Pourquoi ? Je vais mettre de côté tous les A qui le sont par traumatisme avoué ou non, refoulement ou autre difficultés psychiques ou pathologiques et il y en a surement... Pour eux le dégoût est complexe et compréhensible.
Et...les personnes qui sont simplement dégoûtées ? C'est inconcevable ?

J'ignore si c'est le dégoût qui m'ait rendu asexuel, ou si c'est l'asexualité qui, chez moi, s'est manifestée par un dégoût (un peu comme l'histoire de savoir qui de l'oeuf ou de la poule est apparu en premier).

Ce qui est sûr, c'est que mon cas va beaucoup plus loin qu'un simple dégoût, ça va beaucoup plus loin que ça (sans avoir été traumatisé pour autant).
Empatic a écrit :Mais pour les autres, une grande majorité, j'aurais envie d'hurler un peu... Je pense qu'un petit travail d'acceptation et de développement personnel pourrait leur faire le plus grand bien dans le cadre d'une relation A/S afin d'apprendre à faire des concessions et à offrir une sexualité à leur partenaire S.
On peut finir par tout accepter si on le désire, mais chacun a ses jugements de valeur et ses limites. Peut-être que l'on pourrait aussi apprendre à la majorité des hétéros de ne plus être dégoûtés par l'idée d'être embrassé par une personne de même sexe. Après tout, l'hétérosexualité c'est le fait d'être attiré par le sexe opposé, ça n'implique absolument pas, par définition, d'être dégoûté par les personnes de même sexe. Et pourtant...
Empatic a écrit :La sexualité qu'un A devrait offrir ne déclenche pas de douleur et si elle ne donne pas non plus de plaisir pourquoi ne pas le faire puisque c'est neutre ? Non pardon ce n'est pas neutre c'est un cadeau d'amour merveilleux que vous offrez à votre conjoint S !!!
Je ne peux pas parler pour moi mais, une douleur ou une gêne n'est pas forcément que physique, elle peut être aussi mentale. Se forcer à faire quelque chose dont on n'a pas envie peut être destructeur à plus ou moins long terme, encore plus si la fréquence est élevée.
Empatic a écrit :La réalité est paradoxale... En fait les A qui sont dégoutés par le sexe sont juste dégoutés par le cadre de référence dans lequel il vive et donc celui que leur impose la société ultrasexualisée...
Peut-être pour certains, mais ce n'est pas mon cas. Mes sentiments et mes pensées les plus personnelles et les plus intimes ne sont pas influencées par le monde extérieur. C'est vraiment le processus de l'acte sexuel en lui-même qui me dégoûte. Alors on peut trouver ça "contre-nature" ou je ne sais quoi, le fait est que moralement parlant je reste totalement intouchable.
Mais il serait effectivement intéressant de suivre l'évolution de certains asexuels par rapport au monde extérieur.

Comme le dit Zimou, le dégoût peut aussi s'expliquer par des éléments qui tournent autour de l'objet, et pas forcément par l'objet en lui-même.
Empatic a écrit :En fait les A veulent se démarquer de ça mais ne se caractérisent que par ça et on tombe donc fatalement dans la complaisance d'un état qu'il croient leur être imposé
Il y a surement une part de vérité dans ta phrase, c'est quelque chose qui mérite réflexion.
Empatic a écrit :Et ce cadre de référence c'est de dire que le sexe c'est comme aller à la piscine, ou manger des choux de Bruxelles, ou aller à pied au boulot, ou se doucher, ou passer l'aspirateur !!! ce n'est rien d'autre que ça !
Si tu le ressens ainsi alors tant mieux pour toi, pour moi en revanche ça n'a absolument rien à voir.
Empatic a écrit :Dans un sens je pense que tout mouvement de revendication des A nuit à leur propre cause...
Je le pense aussi. Au fond nous ne sommes pas persécutés directement (contrairement à certaines bêtises qu'il m'arrive de lire), nous ne faisons rien d'immoral et nous sommes transparents au point même d'être invisibles aux yeux de tous. On peut évidemment être victimes de remarques désagréables ou connaitre certaines pressions sociales (que même les hétéros connaissent)...mais ça ne va pas plus loin.
En fait c'est juste que les gens ont besoin d'être reconnus pour tout.
Empatic a écrit :Quand un A qui vit avec un S aura compris qu'offrir une sexualité à son conjoint ce n'est absolument pas renier ou dénigrer ce qu'il est il aura grandement avancer dans sa vie et dans sa possibilité de vivre une histoire valable avec un S...
On peut aller dans l'autre sens aussi: quand un S comprendra qu'une absence d'attirance sexuelle n'est pas un rejet de cette personne et que le fait d'aimer platoniquement est une manière au moins aussi forte que d'accorder de l'importance à cette personne qui nous est chère...
Empatic a écrit :Aie aie aie je sens que je vais me faire taper...
Absolument pas, tu as le droit de t'exprimer comme tu l'entends. C'est comme ça qu'on progresse: par des points de vue opposés et finalement complémentaires.

Du moment que les messages à l'égard de l'interlocuteur restent respectueux, qu'il n'y a pas un ton ironique désagréable et méprisant, et que l'on ne fait pas le mariole; alors il n'y a aucun souci.
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