Sissiw a écrit : ↑24 juil. 2023, 20:14
Bonjour, bonsoir,
Merci pour vos réponses, je me sens mieux et surtout plus normale que je le pensais, je suis rassurée.
Vous avez raison, c'est vrai qu'avant de découvrir tout ça, je n'y pensais pas … ou peu, ou alors seulement quand le sujet était abordé, mais comme il est abordé souvent dans mon entourage proche (j'ai un collègue homo qui aime bien rigoler avec ce sujet … et maintenant, je n'ose même plus manger une banane devant lui ou parfois sans penser au S… -_-' ), j'y pensais involontairement…
A l'heure actuelle, j'y pense spontanément plus souvent, mais seulement dans le but d'affirmer ou pas mon asexualité … et donc j'ai tendance à croire que je ne suis pas vraiment A, vu que je pense au S comme la majorité des S le fait. Je pense qu'il faudrait quand même que j'arrête de m'informer sur le sujet dès que j'ai du temps libre, je vais finir par devenir folle à force de trop cogiter! XD :lol:
Je crois qu'en effet, plus je m'intéresse au sujet (a.sexualité), plus j'en apprends sur moi et ça me fait du bien, de ne pas me sentir seule ni anormale surtout, mais bon, c'est quand même dur à accepter car j'aimerais vraiment aborder le sujet avec mes proches (surtout avec mes parents dont je suis très proche), mais je redoute leurs réactions … car je sais qu'ils sont S et que ça sera difficilement compris voire accepté et je redoute de devoir me justifier et de parler de S avec eux (mes parents, mes collègues proches, ma famille proche …). Et surtout qu'on me juge et de souffrir de leurs réactions, mais je ne suis pas naïve, je sais que je serais confrontée à tout ça si j'annonce que je suis A. :-( </3
En fait, à l'heure actuelle, j'ai très envie de révéler à mes proches que je suis A, mais j'ai très peur des réactions et du jugement; c'est ça qui fait que je me sens mal dans ma peau, pas le fait d'être A vu que je ne souffre pas de ne pas avoir de relations sexuelles etc.
Mais j'attendrai avant de le faire, je dois d'abord m'accepter complètement, ce qui n'est pas vraiment le cas actuellement, je suis encore confuse concernant cet aspect de ma personnalité qui pourtant a toujours fait partie de moi, du plus loin que je me souvienne de mes pensées et réactions face à ce sujet quand j'étais ado. Je vais rencontrer ma psychologue en septembre, j'aimerais pouvoir au moins affirmer que je suis A à mes parents après en avoir discuté avec elle (pour qu'ils arrêtent de m'ennuyer avec ce sujet et qu'ils fassent attention à leurs réflexions qui peuvent me blesser, involontairement actuellement vu qu'ils ne sont pas au courant de la manière dont je vis la sexualité).
Enfin, bref, je crois que je m'égare et que j'ai quitté le sujet initial… Désolée!
Merci et bonne soirée (ou journée selon l'heure à laquelle vous lirez ce message)! :-)
A bientôt!
Coucou,
Les autres ont bien répondu déjà. Pour ma part, j'ai pas mal cogité sur le sujet aussi au début. On se définit par une "absence de..." donc on y pense malgré nous.
Et oui c'est vraiment chiant l'imaginaire sexuel qui donne un caractère sexuel au fait de manger innocemment une banane. ^^'
Moi ça m'exaspère.
Quand je reviens sur ce forum, j'ai presque l'impression que je passe une porte pour percevoir une autre dimension de notre monde.
Pour ce qui est d'en parler à ses proches, il faut faire comme tu le sens. :) Pour ma part, voici ce que j'ai fait et mon état d'esprit aujourd'hui, 2 ans et demi après avoir pris conscience de mon asexualité.
Pour en parler à la famille, je l'ai fait au début avec une copine et une sœur. La première s'en foutait, dans le sens où pour elle ça changeait rien, donc je me suis dit qu'en fait c'était même pas utile de lui dire. La deuxième posait des questions et avançait sa vision de la sexualité, elle a compris que dalle... En fin de compte, aujourd'hui, je ne vois même pas l'intérêt d'en parler, j'ai changé sur ce point curieusement. Les gens font toujours des remarques sur ta vie privée. C'est plutôt moi qui ai changé : maintenant je m'en fous de ce qu'ils disent, je me dis qu'ils pourront pas me comprendre. Je noie le poisson, et ils voient qu'ils n'obtiendront ni informations, ni changement de ma part.
Je vois les choses de la manière suivante : les gens ne comprennent rien de chez rien en général, je les laisse penser ce qu'ils veulent. Si jamais je brandis l'asexualité comme un étendard, je sais que je donne prise à des critiques, c'est une porte ouverte sur ma vie intime : quand tu dévoiles quelque chose de ta vie intime, les gens se croient tout permis, ils pensent qu'ils ont le droit de te dire quoi faire (alors que toi, tu n'aurais pas idée de venir juger les positions qu'ils prennent dans leur lit). Si je ne dis rien : ils peuvent toujours s'essuyer le cul avec des orties, ils ne pourront rien dire, ils pensent bien ce qu'ils veulent.
Tu peux simplement dire à tes proches quand leurs réflexions te blessent, en réalité, ils n'ont pas besoin d'en savoir plus. S'ils contestent le fait de ne pas pouvoir te faire ces réflexions, tu peux leur rappeler que c'est un domaine qui ne les regarde pas. Les gens s'imaginent ce qu'ils veulent pour moi.
Tu peux te questionner sur la raison qui fait que tu as besoin d'en parler à tes proches. Personnellement, j'avais envie de me sentir moins seule, de savoir que des gens étaient au courant, d'avoir des "complices", mais au final, cela n'a rien changé. J'avais aussi peut-être besoin de me justifier, parce que j'ai toujours été célibataire.
Les gens acceptent plutôt bien les termes "frigides", "coincé.e", "célibataire endurci.e" donc de ce côté-là, on peut vivre tranquillement quand on est célibataire, on est par contre assez dénigré.e, le couple étant présenté comme une forme de réussite sociale, alors que le côté "coincé" relève plutôt du pathologique aux yeux des gens (peu flatteur quand même...). Par contre, affirmer que ce que l'on est est une orientation sexuelle valide, avec un nom en plus de cela, il y a des gens qui ne le tolèrent absolument pas.
Et devoir se justifier et parler sexe avec ses proches, c'est normal que ça te fasse peur. On n'est pas à armes égales dans ce domaine. En tant qu'asexuel.les, on se retrouve à expliquer notre orientation en devant utiliser le langage des S, en faisant preuve d'empathie pour les S (donc en essayant d'imaginer ce qu'est la vie d'un S), tandis qu'à priori, pour eux, notre orientation est une anomalie. C'est pour ça que personnellement, je me dis maintenant : "A quoi bon en parler ? On vit dans deux mondes séparés."
J'ai beaucoup penser à la sexualité au début parce que je cherchais des mots pour définir ce que j'étais, j'avais envie de me faire comprendre, j'avais aussi envie de poser des mots sur ce que doit être l'attirance sexuelle.
Apparemment je suis le maître des illusions, si c'est pas la classe ça 
