Mon rapport à ma propre asexualité ?

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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LeVynss
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Mon rapport à ma propre asexualité ?

Message par LeVynss »

Bonsoir tout le monde !

Aujourd'hui je voudrais vous parler de mon rapport avec mon éventuelle asexualité, essayer de saisir un peu mieux comment je vis tout ceci et ce que je peux faire pour faire évoluer ma mentalité par rapport à ça.

Mais tout d'abord, un petit résumé de mon parcours ! (Rendez-vous au paragraphe suivant pour celles et ceux qui ont déjà lu ma présentation)
-> En couple quelques années, découverte tardive d'un phimosis qui rendait les rapports sexuels douloureux, insistance de la part de ma compagne à cette époque pour faire opérer
-> Par ailleurs, pas trop de désir de sexualité avec ma compagne (ni avec personne). J'ai eu 1 fois un pic de désir avec elle, c'était très étrange... On était dans un camping, en vacances, j'étais très fatigué et violent désir d'un coup.
-> Opération phimosis à 24 ans, que je fais pour elle, et pas pour moi (l'erreur)
-> Ma compagne me trompe au moment de l'opération, je l'ai très, très mal vécu, on peut parler je pense d'un mini-trauma, j'ai vécu 1 an dans la colère, c'était horrible
->Je teste des plans culs, mais y'a pas de désir. Je me dis clairement que j'ai besoin d'une connexion pour éprouver de l'attirance sexuelle.
-> Je me remets en couple et pendant 6 ans c'est pas toujours facile. Le sexe ne m'attire pas, je découvre des kinks, des fetishs, ça me plait bien. Quand on en fait à deux ça fonctionne sexuellement, quand je suis solo c'est nickel, quand on fait du vanilla ça marche presque pas, je perds tout intérêt en plein milieu...
-> On passe par toutes les étapes d'un couple A/S classiques, elle se remet en question, je me remets en question, etc
-> Au bout de 6 ans on se sépare finalement.
->Je me pose plein de questions, suis-je asexuel, qu'est-ce qui se passe, chuis cassé ?
-> Je trouve ce forum
-> Les gens sont bienveillants
-> Je vous adore
-> J'entre dans la super quête de ma sexualité

Je vais essayer de vous communiquer mon ressenti par rapport au sexe, pour essayer de comprendre ce qu'il se passe.
J'ai très très rarement eu un désir de relation sexuelle avec d'autre personne. J'ai des fantasmes, et des envies de les réaliser. Quand je suis seul, tout fonctionne. Quand je suis avec quelqu'un, ça fonctionne du moment que c'est kinky, si c'est vanilla, ça peut le faire mais ça me demande de gros efforts. De toute évidence, ça ne me plait pas spécialement et le seul intérêt que j'y vois, c'est 1) Faire plaisir à son partenaire, 2) bon, jouir, j'aime, on va pas se mentir ^^ 3) construire quelque chose avec quelqu'un qu'on apprécie.

Il y a quelques années, je suis allé voir des généralistes, urologues et sexologues qui ne m'ont malheureusement pas aidé. Le sexologue était carrément... évasif dans ses réponses. Ca m'a permis tout de même de faire des analyses hormonales, durant lesquelles j'ai découvert que j'avais trop de Prolactine en moi (150% par rapport à la moyenne haute d'un homme), une hormone féminine qui, en trop haute quantité, serait à l'origine d'une baisse de libido (toujours chez l'homme). A l'époque j'avais laissé tombé tout ça, parce que j'avais pas l'impression que ça allait débloquer quoi que ce soit.
Aujourd'hui j'ai repris des rendez-vous avec des endocrinologues et j'attends le résultat des analyses, parce qu'avant de m'attaquer au coté psychologique de la chose, j'aimerai savoir si je suis asexuel pour des raisons biologiques ou non.
Y a-t-il des gens ici qui ont des déséquilibre hormonaux liés à leur asexualité ?

Maintenant que j'ai écris tout ceci, j'en viens à une question fondamentale... Comme beaucoup parmi nous, découvrir l'asexualité a été un soulagement. Ca a été mon cas aussi : un soulagement, une libération, une sérénité.
Pourtant, j'ai cette impression persistante et qui me hante, d'avoir envie d'avoir envie d'avoir des relations sexuelles avec autrui. Je ressens comme un manque. Je n'ai pas envie de devoir "me priver" de cette facette de la sexualité et pourtant je ne ressens bel et bien que très, très peu d'attirance pour ça.
Y a-t-il des asexuels dans mon cas ou qui sont passé par là ?
Je n'arrive pas à savoir si c'est un "construct" de mon éducation ancré dans mon esprit qui me fait ressentir ce manque (comme si c'était pas bien ?) ou si c'est un réel manque de mon corps, de mon esprit, de mon désir. Je suis vraiment perdu et j'ai du mal à trouver des réponses sur ce point.
Malgré le soulagement de l'asexualité, je ne me sens pas à l'aise pour le proclamer à cause de ces questionnements, et je pense pour l'instant pas qu'être asexuel me conviendrait (cette phrase est folle). Ce n'est pas quelque chose qu'on choisit, mais je ne suis quand même pas serein vis-à-vis de cette orientation sexuelle.
Y a-t-il des personnes qui ont eu du mal à accepter leur asexualité, ou qui ont encore du mal avec aujourd'hui ?

Autre chose :
Une amie à moi qui a récemment repris contact et avec qui on s'entend très vite et très bien. La connexion est rapide, forte, "profonde", je ne sais pas comment l'expliquer autrement... En comparaison, avec mon meilleur ami, la connexion n'est pas aussi profonde et elle a mis du temps à se développer. Pourtant je suis 100% certain que je ne ressens pas d'amour à l'égard de cette amie.
Nous nous sommes revus récemment, et nous avons beaucoup parlé. D'asexualité, de sexualité, de tout et de rien, de manière très libérée. La semaine d'après, nous nous sommes revus j'ai appris qu'elle était en relation libre, et je ne vais pas rentrer dans les détails, mais partons du principe qu'elle est intéressée par moi. Ce soir-là nous nous sommes enlacés deux fois avant de nous quitter. Elle m'a refait des sous-entendus par sms par la suite, et je la reverrais probablement mi-janvier. Je me retrouve donc au milieu de tout ça, aujourd'hui, avec une amitié particulière à laquelle je tiens beaucoup, avec la probable possibilité de réaliser des kinks épanouissants pour ma sexualité, dans la bienveillance, avec quelqu'un que j'apprécie. MAIS j'ai super peur de la décevoir (pas en terme de performance, même si malheureusement je suis sensible à ça un peu), mais de cette asexualité, ce non-désir d'avoir des relations sexuelles avec autrui. Niveau kink je suis chaud, niveau vanilla ça me ne branche pas du tout. Avec cette connexion que je ressens avec elle, je n'ai pas envie de la décevoir, j'ai un peu peur que mon éventuelle asexualité referme la porte sur cette relation mais aussi sur cette expérience. C'est très bizarre comme ressenti. Bref je suis un peu perdu. Je pense évidemment communiquer avec elle à ce sujet, mais j'ai raconté tout ça pour dire que peut-être que je ne suis pas à l'aise avec l'idée d'être asexuel à cause de ce type de situation ? Comme si cette orientation me ferme des portes qui m'intéressent tout de même un peu ?

Désolé pour le très long message et merci à ceux qui auront lu tout ceci. Je suis vraiment en recherche ouvertes de réponses, et tous vos retours pourront m'aider je pense !
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Ondinette
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Re: Mon rapport à ma propre asexualité ?

Message par Ondinette »

Salut Vince :)

Ce que je vais te dire va probablement te paraître ultra bateau mais pourquoi ne pas te lancer avec cette amie en essayant de ne pas trop réfléchir et voir où cela te mène ?
Si tu es vraiment embêté par le côté vanilla du sexe, et si tu sens que cette amie est ouverte à la discussion, pourquoi ne pas en discuter tous les deux ? Histoire de savoir ce qu'elle en pense et de jouer cartes sur table dès le début. Peut être que des compromis peuvent être trouvés.

Tu parles de kinks, j'ai quelques notions vite fait de BDSM (par ma meilleure amie qui pratique), il existe des contrats dans ce genre de milieu. Alors je te dis pas de lui faire signer un papier :lol: mais au moins de parler de vos attentes respectives et ainsi pouvoir te lancer en étant moins anxieux.
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Re: Mon rapport à ma propre asexualité ?

Message par Zachinoubichou »

Alors, pour les dérèglements hormonaux, ce n'est pas mon cas. Mais je crois me retrouver un peu dans le paragraphe qui suit.

Tu dis "avoir envie d'avoir envie d'avoir des relations sexuelles". Ça fait beaucoup de "avoir" et "envie" mais je le comprends comme ça: tu veux ressentir de l'attirance sexuelle pour autrui. Je pense que tu as mis le doigt sur le problème en disant que c'est à cause de ton éducation. On vit dans un monde où on associe le sexe à l'amour et où ce n'est plus mal vu (voire c'est encouragé par certains) d'avoir beaucoup de relations sexuelles. Et c'est sûr que d'avoir des fantasmes ça n'aide pas quand on est asexuel. Tu veux ressentir quelque chose que tous les autres ressentent (si j'ai bine compris ta situation) et c'est sûr que c'est un choc au début de réaliser qu'on n'est pas comme les autres. Je me sentais comme toi au début, mais j'ai réalisé qu'en fait ce que je veux c'est plutôt de sentir une connexion, un contact, être intime avec quelqu'un. Ça c'est quelque chose que je veux! Les gens ont tendance à associer ce genre de proximité avec le sexe, mais pas besoin de se rendre jusque là. Les réponses à ce genre de questionnement doivent être trouvées par toi-même. Tu es le mieux placé pour déchiffrer ce qui se passe dans ta tête. Tu viens de découvrir que tu es peut-être asexuel, laisse le temps à tout ça de mijoter. Je me questionne encore parfois quant à mon asexualité alors que ça fait plus de cinq mois que j'y réfléchis.

Je suis d'accord avec Ondinette, lance toi avec elle et prends le temps de réfléchir aux résultats. Le meilleur moyen de savoir si l'eau est bonne est d'y sauter. Tu vas peut-être la décevoir, tu vas peut-être être déçu toi-même, mais au moins à partir de là tu auras des bases pour alimenter ta réflexion. Ce qui, je crois, est mieux que de rester dans l'incertitude.

Bonne chance pour la suite et en espérant que ça va t'aider :)
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LeVynss
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Re: Mon rapport à ma propre asexualité ?

Message par LeVynss »

Déjà merci pour vos réponses qui font avancer le débat et les idées :)

Ondinette :
Ondinette a écrit : 30 déc. 2022, 15:27 Ce que je vais te dire va probablement te paraître ultra bateau mais pourquoi ne pas te lancer avec cette amie en essayant de ne pas trop réfléchir et voir où cela te mène ?
Ce n'est pas bateau ! :D J'en ai parlé à des amis proches, qui ne sont pas aces, mais bienveillants et ouverts d'esprits (des amis quoi :D ) et j'ai eu des retours similaires.
Ondinette a écrit : 30 déc. 2022, 15:27 Si tu es vraiment embêté par le côté vanilla du sexe, et si tu sens que cette amie est ouverte à la discussion, pourquoi ne pas en discuter tous les deux ? Histoire de savoir ce qu'elle en pense et de jouer cartes sur table dès le début. Peut être que des compromis peuvent être trouvés.
En effet, je pense que la communication va être la clé de cette situation particulière. C'est surement le meilleur moyen de savoir ce qu'on veut et nos attentes. D'autant que j'ai la chance d'avoir quelqu'un qui communique bien quand on se voit.
Ondinette a écrit : 30 déc. 2022, 15:27 Tu parles de kinks, j'ai quelques notions vite fait de BDSM (par ma meilleure amie qui pratique), il existe des contrats dans ce genre de milieu. Alors je te dis pas de lui faire signer un papier :lol: mais au moins de parler de vos attentes respectives et ainsi pouvoir te lancer en étant moins anxieux.
Alors ! :lol: J'en suis pas encore au stade de signer des contrats bdsm mais oui en effet. De toute façon, s'il se passe quelque chose, comme pour beaucoup de choses, y'aura une mise en place progressive de la chose. Après, c'est pas la relation sexuelle qui me fait peur, ce qui me rend anxieux c'est vraiment la peur qu'elle perde intérêt dans notre relation -même d'un point de vue amical- à cause de la relation sexuelle (ou de la non-relation sexuelle).
C'est vraiment bien que tu m'aies dis ça, parce que je viens de me rendre compte grâce à toi que toutes mes relations de couple se sont terminés à cause d'un manque de sexe dû à mon manque de désir sexuel, et j'ai probablement un petit trauma sur ce point ? Yep.
C'est sûr que se trimballer constamment avec la cause de la fin de toutes nos relations, forcément, ça fait un peu peur. J'espère vraiment que la bienveillance pourra outrepasser cette peur.

Zachinoubichou :
Zachinoubichou a écrit : 30 déc. 2022, 17:03 Tu dis "avoir envie d'avoir envie d'avoir des relations sexuelles". Ça fait beaucoup de "avoir" et "envie" mais je le comprends comme ça: tu veux ressentir de l'attirance sexuelle pour autrui. Je pense que tu as mis le doigt sur le problème en disant que c'est à cause de ton éducation. On vit dans un monde où on associe le sexe à l'amour et où ce n'est plus mal vu (voire c'est encouragé par certains) d'avoir beaucoup de relations sexuelles.
C'est peut-être ça mais je n'en suis pas sûr à 100%... J'ai un raisonnement basique mais pour aider à comprendre : 1) le sexe solo j'aime bien ça, c'est plutôt cool et on se fait plaisir ! 2) Avoir une connexion intime avec quelqu'un c'est super cool (certains diront que c'est faire l'amour la meilleure chose dans la vie, pour moi c'est plutôt cette connexion), et du coup en additionnant les deux, logiquement je devrais avoir : 3) Connexion intime + sexe avec quelqu'un qu'on apprécie = jackpot :D
C'est terrible, ma logique me dicte vraiment ça et c'est ça qui me manque, mais pourtant, dans les faits... ça fonctionne pas comme ça.
Zachinoubichou a écrit : 30 déc. 2022, 17:03 Et c'est sûr que d'avoir des fantasmes ça n'aide pas quand on est asexuel.
Je rebondis là-dessus ! J'ai lu des témoignages de personnes aces qui ont des fantasmes mais qui restent seulement dans cette bulle imaginaire, et qu'ils ne souhaitent pas les réaliser. Dans mon cas, je suis absolument persuadé que j'ai une partie de mes fantasmes que je souhaite réaliser, dont des fantasmes qui se réalisent avec autrui. Et ça mélangé avec le non-désir de relation sexuelle vanilla avec d'autres personnes... c'est un peu étrange à gérer dans mon esprit. J'ai l'impression de vouloir deux choses contradictoires.

Zachinoubichou a écrit : 30 déc. 2022, 17:03 Tu veux ressentir quelque chose que tous les autres ressentent (si j'ai bine compris ta situation) et c'est sûr que c'est un choc au début de réaliser qu'on n'est pas comme les autres. Je me sentais comme toi au début, mais j'ai réalisé qu'en fait ce que je veux c'est plutôt de sentir une connexion, un contact, être intime avec quelqu'un. Ça c'est quelque chose que je veux! Les gens ont tendance à associer ce genre de proximité avec le sexe, mais pas besoin de se rendre jusque là. Les réponses à ce genre de questionnement doivent être trouvées par toi-même. Tu es le mieux placé pour déchiffrer ce qui se passe dans ta tête. Tu viens de découvrir que tu es peut-être asexuel, laisse le temps à tout ça de mijoter. Je me questionne encore parfois quant à mon asexualité alors que ça fait plus de cinq mois que j'y réfléchis.
Oui il y a de ça ! Mais c'est pas spécifiquement par rapport aux autres. C'est pas parce que "tout le monde" a des relations sexuelles que je voudrais en avoir aussi. C'est parce que dans le spectre des échanges avec quelqu'un, j'aimerais avoir "accès" à toutes les options pour explorer et faire mûrir la relation dans tous les thèmes. Évidemment je sais bien que la vie n'est pas exactement comme ça :lol: mais là j'ai l'impression qu'une porte est fermée et que je perds potentiellement des expériences que je pourrais peut-être aimer ? C'est vraiment dur de poser des mots sur des ressentis si flous... Je fais de mon mieux :roll: :D
Merci pour ces mots en tout cas, il y a beaucoup de vrai là-dedans et ça m'aide à remettre certaines idées en place.
Zachinoubichou a écrit : 30 déc. 2022, 17:03 Je suis d'accord avec Ondinette, lance toi avec elle et prends le temps de réfléchir aux résultats. Le meilleur moyen de savoir si l'eau est bonne est d'y sauter. Tu vas peut-être la décevoir, tu vas peut-être être déçu toi-même, mais au moins à partir de là tu auras des bases pour alimenter ta réflexion. Ce qui, je crois, est mieux que de rester dans l'incertitude.
C'est dingue que ça me fasse si peur...Je vous lis et je sais que vous avez raison mais y'a une "peur" (ou quelque chose qui s'en rapproche) sourde et profonde et surtout vachement illogique... Mais oui, d'accord à 100%, rester dans l'inconnu, c'est arrêter le mouvement, et arrêter le mouvement, les réflexions, etc... C'est le contraire de ce que je dois faire en ce moment :)
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Re: Mon rapport à ma propre asexualité ?

Message par Walther »

LeVynss a écrit : 31 déc. 2022, 00:28
C'est dingue que ça me fasse si peur...Je vous lis et je sais que vous avez raison mais y'a une "peur" (ou quelque chose qui s'en rapproche) sourde et profonde et surtout vachement illogique... Mais oui, d'accord à 100%, rester dans l'inconnu, c'est arrêter le mouvement, et arrêter le mouvement, les réflexions, etc... C'est le contraire de ce que je dois faire en ce moment :)
Déjà, si tu veux te lancer, ne cogite pas trop, car généralement les trop longues réflexions n'amènent qu'au final toujours plus de questions et d'angoisses.
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Re: Mon rapport à ma propre asexualité ?

Message par clotaire »

Coucou LeVynss :-)

Merci de ton témoignage, j'ai découvert l'expression "faire du vanille" que je ne connaissais pas, j'ai du chercher sur Internet ce que c'était :lol: C'est marrant, moi comme le tout ne m'attire pas vraiment, c'est plutôt "vanille" vite fait et après on est débarrassé. En même temps je suis avec quelqu'un d'un peu comme moi^^

Pour ton amie, ben si elle est en relation libre, la logique serait que toi aussi tu sois libre dans cette relation, donc pas de pression, normalement. Après, dans ce genre de relation c'est parfois inévitable que l'affect empêche de dormir par moment, mais si vous pouvez discuter facilement derrière, ça devrait aller.
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Re: Mon rapport à ma propre asexualité ?

Message par Ace Luna »

Bonjour,
LeVynss a écrit : 29 déc. 2022, 20:06Maintenant que j'ai écris tout ceci, j'en viens à une question fondamentale... Comme beaucoup parmi nous, découvrir l'asexualité a été un soulagement. Ca a été mon cas aussi : un soulagement, une libération, une sérénité.
Pourtant, j'ai cette impression persistante et qui me hante, d'avoir envie d'avoir envie d'avoir des relations sexuelles avec autrui. Je ressens comme un manque. Je n'ai pas envie de devoir "me priver" de cette facette de la sexualité et pourtant je ne ressens bel et bien que très, très peu d'attirance pour ça.
Y a-t-il des asexuels dans mon cas ou qui sont passé par là ?
Je n'arrive pas à savoir si c'est un "construct" de mon éducation ancré dans mon esprit qui me fait ressentir ce manque (comme si c'était pas bien ?) ou si c'est un réel manque de mon corps, de mon esprit, de mon désir. Je suis vraiment perdu et j'ai du mal à trouver des réponses sur ce point.
Malgré le soulagement de l'asexualité, je ne me sens pas à l'aise pour le proclamer à cause de ces questionnements.
Ça me parle énormément, pas au niveau attirance sexuelle mais romantique. J'ai fini par me définir cupioromantique : au contraire du sexe qui ne me donne pas envie (parfois de l'indifférence, du rejet ou un intérêt purement théorique), j'éprouve beaucoup d'intérêt pour les relations amoureuses. Parfois, je rencontrais quelqu'un et je me disais « c'est peut-être avec elle que je vais pouvoir me mettre en couple » au lieu de « j'ai envie de me mettre en couple avec cette personne ». J'ai tendance à penser que c'est un désir plus profond que le matraquage hetero-normé mais ce serait mentir que de dire que j'ai un jour été amoureuse (donc j'appartiens à l'ombrelle aromantique). Pour revenir à ton orientation sexuelle, y en a beaucoup pour qui c'est pas tout blanc tout noir, y a beaucoup de types d'expériences et de sensations mises en lumière par les « micro-étiquettes ». Au vu de ce que je lis, tu peux te définir comme grey, demi, aego et/ou cupio-sexuel selon tes impressions (t'es pas seul). Que ce soit entièrement hormonal ou non, si tu t'y retrouves tu peux te définir comme ace. Ce qui compte c'est au final ce sentiment de décalage avec la majorité, si tu estimes que tu n'es ni hétéro, ni gay, ni bi, ni autre, bah t'es bien quelque chose, voilà.^^

Je t'encourage à tenter de voir avec cette personne, comme dit la chanson c'est dommage « mieux vaut vivre avec des remords qu'avec des regrets ». J'ai lu des sources notamment anglophones sur la notion de relation queer-platonique, ce sont des réflexions sur des relations qui ne rentrent pas tout à fait dans la case couple classique ou la case amitié, en bref les codes de la société on s'en balance, tant que les attentes entre les partenaires ne sont pas ambiguës la relation n'a pas de raison d'être discutée par les autres.

C'est très difficile de gérer des traumatismes donc courage à toi.
Dernière modification par Ace Luna le 11 janv. 2023, 00:48, modifié 1 fois.
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Re: Mon rapport à ma propre asexualité ?

Message par Xav44 »

Post Marathon, mais très intéressant à lire…
LeVynss a écrit : 29 déc. 2022, 20:06 Pourtant, j'ai cette impression persistante et qui me hante, d'avoir envie d'avoir envie d'avoir des relations sexuelles avec autrui. Je ressens comme un manque. Je n'ai pas envie de devoir "me priver" de cette facette de la sexualité et pourtant je ne ressens bel et bien que très, très peu d'attirance pour ça.
Y a-t-il des asexuels dans mon cas ou qui sont passé par là ?
Mon épouse A m’a beaucoup parlé de cette « envie d’avoir envie ». Pour elle, ç’aurait été un moyen de me faire plaisir, mais également de ne pas se sentir « différente ». Elle a effectivement eu du mal à accepter son asexualité (pas sûr qu’elle l’ait acceptée aujourd’hui, en fait).
LeVynss a écrit : 29 déc. 2022, 20:06 Autre chose :
(…)
Je me retrouve donc au milieu de tout ça, aujourd'hui, avec une amitié particulière à laquelle je tiens beaucoup, avec la probable possibilité de réaliser des kinks épanouissants pour ma sexualité, dans la bienveillance, avec quelqu'un que j'apprécie. MAIS j'ai super peur de la décevoir (pas en terme de performance, même si malheureusement je suis sensible à ça un peu), mais de cette asexualité, ce non-désir d'avoir des relations sexuelles avec autrui. Niveau kink je suis chaud, niveau vanilla ça me ne branche pas du tout. Avec cette connexion que je ressens avec elle, je n'ai pas envie de la décevoir, j'ai un peu peur que mon éventuelle asexualité referme la porte sur cette relation mais aussi sur cette expérience. C'est très bizarre comme ressenti. Bref je suis un peu perdu. Je pense évidemment communiquer avec elle à ce sujet, mais j'ai raconté tout ça pour dire que peut-être que je ne suis pas à l'aise avec l'idée d'être asexuel à cause de ce type de situation ? Comme si cette orientation me ferme des portes qui m'intéressent tout de même un peu ?
Le meilleur moyen de savoir est de tenter l’expérience. Vous avez pu discuter, vous êtes ancrés dans la communication et la bienveillance, donc vous devriez pouvoir vous en sortir honorablement (voire avec les félicitations du jury :D).
LeVynss a écrit : 29 déc. 2022, 20:06 je la reverrais probablement mi-janvier.
Curiosité ou voyeurisme de ma part, j’aimerais bien savoir ce que ça aura donné. :D

Xav
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LeVynss
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Re: Mon rapport à ma propre asexualité ?

Message par LeVynss »

Merci beaucoup pour vos réponses !
Malheureusement, nous n'avons pas pu nous revoir à cause d'emplois du temps qui ne concordaient pas.

Affaire à suivre pour une prochaine fois probablement !
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