Comment vivez-vous votre asexualité au quotidien?

[Fleur de Métal]

Bonjour Sunset,

C'est plus difficile à vivre à 30 ans car le regard des gens change avec l'age. Jusque là, mon A était considérée comme un simple célibat, et le fait que je ne parle jamais de petits copains (ou copines) comme de la pudeur et de la discrétion.

Avec le temps, les gens se rendent compte que je n'en ai jamais parlé, que je n'ai jamais présenté personne, ect...

Les amis n'en parlent jamais, mais la famille pose un regard de pitié : "la pauvre"... Au bureau aussi. On ne me connait personne, et qu'on trouve ça juste ou pas, c'est "suspect".

Alors oui il faut assumer, je dis simplement que c'est plus difficile avec le temps car la société, elle, ne le vit pas pareil.

[Jullianna]

et moi , j'ai dépassé la quarantaine ... !! Cela ne m'a pas réellement posé de problèmes , hormis cette tristesse intérieure de solitude sentimentale !

pour la famille ( sauf ma mère qui le sait et ça se passe très bien) , je suis la célibataire ... il faut en bien une ! Personne ne m'en parle vraiment de toute façon ...
pour les ami(e)s , je ne cotoie pratiquement que des célibataires , à 2 ou 3 exceptions près . Mes ami(e)s proches savent ... certain(e)s depuis plus longtemps que d'autres , même avant de découvrir le forum ( et à priori , personne n'a eu de révélation .. de se découvrir A , aussi ... )
Pour le milieu professionnel , j'ai souvent eu l'occasion de travailler avec d'autres célibataires ... Je n'ai pas eu l'impression d'être regardée comme marginale . Pour qui me prenait-on ? j'avoue que je ne m'en suis pas préoccupée ... Les gens que j'ai cotoyés étaient discrets sur leur vie privée , sans en faire étalage . Ouf !

Mais parfois , c'est assez drôle , de discuter avec les gens .. je me dis tout bas .. hum , mais si vous saviez qui je suis ... de quel forum je suis membre et où je me sens bien etc... . Cette impression me donne encore plus de "force" que j'en avais avant ! . Ce n'est pas la joie de leur cacher , car j'estime que ma privée , j'en parle à qui je veux et que cela ne regarde pas tout le monde , mais c'est juste une réflexion intérieure , qui me donne plus d'assurance face à ceux ou celles qui émettent des opinions , et pas seulement envers moi , d'ailleurs ...

Et vous , vous arrive-t-il d'avoir ce regard un peu comme ça vis-à-vis des autres , de ce qu'on peut entendre parfois ... ?

[Calaf]

Mon entourage a fini par accepter mon célibat même si je n'ai confié mon asexualité à personne. Vers 18 ans mes parents n'arrêtaient pas de m'importuner parce qu'ils s'iquiétaient que je n'aie pas de copine. Je jouais au mystérieux qui ne veut pas parler de sa vie privée. Puis rapidement mes parents m'ont laissé tranquille et ne m'en parlent plus du tout. Je ne sais pas s'ils ont deviné, je ne pense pas mais qui sait? Quant à mes vrais amis ce fut à peu près le même schéma.
Pour tous les autres je me plonge dans le silence dès que la conversation roule sur ces sujets, ce qui n'étonne personne vue ma réputation (amplement méritée) de misanthrope.

Mais parfois , c'est assez drôle , de discuter avec les gens .. je me dis tout bas .. hum , mais si vous saviez qui je suis ... de quel forum je suis membre et où je me sens bien etc... . Cette impression me donne encore plus de "force" que j'en avais avant ! . Ce n'est pas la joie de leur cacher , car j'estime que ma privée , j'en parle à qui je veux et que cela ne regarde pas tout le monde , mais c'est juste une réflexion intérieure , qui me donne plus d'assurance face à ceux ou celles qui émettent des opinions , et pas seulement envers moi , d'ailleurs ...

Oh oui!! Parfois ça me démange de tout dire mais je reprends contenance et je ris intérieurement de ceci : "s'ils savaient!".
Et s'ils savaient à quel point la vie dont ils sont si fiers et dont ils se vantent bruyamment m'indiffère...

[Anouck]

Bonjour Leloo,

je n'ai pas encore lu les 5 pages de messages, alors je vais peut-être répéter des chose déjà dites dans le forum...

Avant de m'accepter comme A j'ai eu 2 vies communes avec des S. J'avais pas franchement envie, mais j'avais assez d'énergie pour me forcer et pour guider mon partenaire de façon à avoir un peu de plaisir. Ca fait que je n'ai pas trop de difficultés à parler de sexe, à lancer des blagues, je peux même être assez crue. Mais la solitude affective est très difficile. Les calins, la tendresse, l'amour tout simplement, ca me manque beaucoup, j'en souffre. Et puis socialement, tu t'en doute on passe pour un peu bizarre... On est frigide, vieille fille, mal baisée, j'en passe et des meilleures.
Autre souci : autour de soi, les gens sont tous en couple, ont des enfants, les écarts se creusent et la solitude aussi... Mais je ne parle pas de mon asexualité. D'abord ça ne regarde pas les gens, ensuite, ils n'y comprennent strictement rien et j'en ai marrre d'entendre des lieux communs du genre : "tu n'as pas rencontré la bonne personne", etc... Maintenant j'aimerais une histoire d'amour avec un A... Un GRAND A...

Bise

[Gianni]

Oups Je viens de me rendre compte que je n'avais pas encore répondu à la question !

Depuis ma plus tendre enfance, je suis "hors normes" pour tellement de choses, qu'une de plus ou de moins, cela ne me dérangeait pas. J'ai toujours estimé que je devais me satisfaire de ce que j'avais, et de ne pas rêver sur ce que les autres ont et que je n'ai pas. Pas uniquement en matière de sexualité, mais pour tout, argent compris. Si tu n'envies pas les autres, tu ne ressens pas de manques, d'envie, de jalousie !

En même temps, garder en permanence une aura de mystère autour de soi, et, en même temps, un petit-quelque chose qui fasse que l'on hésite à vous poser des questions trop personnelles. Comment y arriver ? Je ne sais pas, mais dans l'ensemble, cela a (presque) toujours marché !

Les gens tirent aussi vitent leurs conclusions ! On vous voit avec une amie ? "C'est sa copine !" et le tamtam du vent emporte la nouvelle aux oreilles avides ! Vous partez avec un copain en vacances ? 2 variantes : "Il est gay" ou "ce sont 2 cochons qui vont faire les 400 coups, des partouzes" et une fois encore le tamtam du vent....

En fonction des personnes, je disais ce qu'il s'était réellement passé, mais le plus souvent laissait planer le doute ! C'est quand même amusant de les voir se creuser la tête !

Depuis que l'asexualité est visible avec l'AVEN, j'en parle de manière globale, et, lorsque je vois que les personnes comprennent, je peux leur parler de mon cas. Mais peux savent que je suis Gianni !

Au niveau amoureux... J'ai mis du temps avant de franchir le pas, de voir la chose par moi même... et d'avoir un semblant de vie sexuelle. Je passais plutôt pour un hypo-sexuel. Pour ma dernière relation, j'ai parlé ouvertement, mais il fallait quand même faire un compromis entre nous deux ! entre le trop et le trop peu !

Ajourd'hui, mon asexualité s'est radicalisée. J'entends que je suis plus disposé de reprendre une vie sexuelle, aussi minime soit-elle, sauf pour devenir papa ! Je reste prudent, ne laisse pas mon coeur s'emballer... en espérant trouver l'amour avec un grand A et A !

Quant aux blagues et autres propos sexuels, cela ne me dérange pas tant que cela ne tourne pas au vulgaire.

[wawa]

Ma mère m'a mis un article sous les yeux parlant des A, et je lui ai dit : "oui, c'est comme ça que je suis", et elle m'a dit qu'avant cette article, elle ne savait même pas que "ça" existait. Et elle a ajouté qu'elle préfère ça à avoir une fille lesbienne, quoique ni l'un ni l'autre ne ldérange au fond du moment que je suis heureuse...
Ouais, mais c'est loin d'être le cas.

Le reste de ma famille n'est pas au courant, et c'est même pire, car pendant ma période de "recherches" (= c'est quoi mon problème avec les garçons? pourquoi je les jette dès que la relation devient plus sérieuse?), j'ai changé plein de fois de copains, croyant que le "pb" venait plus de l'autre qui ne me correspondait pas vraiment. Du coup en deux ans j'ai eu 7 petits amis, bien officiels en plus, et en conséquence le reste de ma famille me prend pour une salope ! alors que j'ai rien fait de sexuel avec ces garçons !! (si, une fois où ça a marché pour l'autre, les autres fois = échecs totaux, on n'a pas dépassé les préliminaires, et encore, j'ai réussi à éloigner certains du lit... )
Le garçon avec ki je suis en ce moment a été très mal accueilli, dans ma famille on n'a pas voulu le voir, sous prétexte que "dans deux semaines ce sera un autre, alors pourquoi le voir, celui-là?"

Comment faire son coming out dans ces cas là? j'ai essayé, lors d'une soirée avec mes amies, de leur expliquer que j'étais très sentimentale, que j'étais plus câlins que sexe (histoire de leur dire petit à petit), mais j'ai vu à leurs têtes que personne ne comprenait. Une a même dit : "Ah ouais, en fait t'es plus préliminaires !!"
...j'ai laissé tomber

J'ai toujours été incomprise, je le resterai. Y a ke sur ce forum que je me sens vraiment "MOI". Faut se faire à l'idée, c'est dur mais c'est comme ça.
J
e me méfie du coup des garçons gentils à mon égard, à coup sûrs ce sont des S qui me veulent dans leur lit. J'en ai fais souffrir involontairement, me disant : "Je suis gentille avec lui, mais je n'attends rien en retour, donc pour lui ça doit être pareil !"
j'ai vu que non...mais c'était trop tard, l'autre croyait déjà qu'il avait une ouverture... c'est blasant. Du coup je me force à prendre mes distances avec les gens, de peur que mon attitude soit mal interprétée...

[cyclodocus]

e me méfie du coup des garçons gentils à mon égard, à coup sûrs ce sont des S qui me veulent dans leur lit. J'en ai fais souffrir involontairement, me disant : "Je suis gentille avec lui, mais je n'attends rien en retour, donc pour lui ça doit être pareil !"
j'ai vu que non...mais c'était trop tard, l'autre croyait déjà qu'il avait une ouverture... c'est blasant. Du coup je me force à prendre mes distances avec les gens, de peur que mon attitude soit mal interprétée...

pourquoi t'en méfier ?
reste toi même
mais dès le départ tu signifies que tu ne couches pas (ou uniquement quand tu veux, ou uniquement après le mariage ou autre excuse !)
ça devrait écrémer pas mal sans pour autant te barrer d'un vrai sincère qui risquerait d'être effrayé par une distance que tu te forces à mettre

[Syd]

l'autre croyait déjà qu'il avait une ouverture... c'est blasant. Du coup je me force à prendre mes distances avec les gens, de peur que mon attitude soit mal interprétée...

C'est vrai que c'est pénible au-delà des mots de ne pas pouvoir se laisser aller à être gentille car l'autre va prendre ça pour une ouverture...

mais dès le départ tu signifies que tu ne couches pas (ou uniquement quand tu veux, ou uniquement après le mariage ou autre excuse !)

Sauf que quand on n'en est pas encore au stade de ce genre de confidence, c'est dur de balancer ce genre de choses (et impec pour se faire une super réputation...).

[cyclodocus]

mais dès le départ tu signifies que tu ne couches pas (ou uniquement quand tu veux, ou uniquement après le mariage ou autre excuse !)

Sauf que quand on n'en est pas encore au stade de ce genre de confidence, c'est dur de balancer ce genre de choses (et impec pour se faire une super réputation...).

mais que vaut il mieux : une super réputation ou une réputation de fille coincée qui tire la gueule ?

[Gianni]

Je me méfie du coup des garçons gentils à mon égard, à coup sûrs ce sont des S qui me veulent dans leur lit. J'en ai fais souffrir involontairement, me disant : "Je suis gentille avec lui, mais je n'attends rien en retour, donc pour lui ça doit être pareil !"

Et si certains étaient A ? Tu louperais peut-être une belle histoire...

Il faudrait être sympa, mais avec un je-ne-sais-quoi de distant....

[Syd]

mais que vaut il mieux : une super réputation ou une réputation de fille coincée qui tire la gueule ?

Euh justement, j'étais sarcastique en disant "super réputation", car je voulais dire "réputation de prude coincée". Dire "je ne couche pas", c'est parfait pour avoir la réputation de refoulée bizarroïde.

Et si certains étaient A ? Tu louperais peut-être une belle histoire...

C'est le risque. Mais le problème, c'est que chaque type auquel on est confrontées drague d'une façon ou d'une autre, alors au bout d'un moment, c'est hyper-lourd à supporter et mettre une distance rend la vie plus supportable.

Il faudrait être sympa, mais avec un je-ne-sais-quoi de distant....

Très difficile à faire. Et le je-ne-sais-quoi ne peut pas être de dire "je ne couche pas" au bout de 2 ou 3 rencarts.

[cyclodocus]

mais que vaut il mieux : une super réputation ou une réputation de fille coincée qui tire la gueule ?

Euh justement, j'étais sarcastique en disant "super réputation", car je voulais dire "réputation de prude coincée". Dire "je ne couche pas", c'est parfait pour avoir la réputation de refoulée bizarroïde.

je pense comme toi
mais justement il vaut peut être mieux une réputation de fille qui ne couche pas (et le revendique) qu'une de coincée qui fait la gueule.
avec la première ne viendront que les A et les obsédés persuadés d'être les sauveurs. Le tri serait quand même plus facile

[Syd]

Justement, une réputation de fille qui ne couche pas (et le revendique), c'est la même chose qu'une réputation de coincée car forcément, une fille qui ne couche pas, c'est louche (ou elle est coincée, ou elle est lesbienne, ou les deux). Quant à être distante, ça n'implique pas nécessairement "faire la gueule".

[Fleur de Métal]

Bonjour,

Je reviens vous faire part de la suite de mon expérience.
mon coming out auprès de mon meilleur ami m'a libérée un temps, mais je vis tout de même les choses difficilement, l'euphorie est passée.

mon meilleur ami était la personne que je cherchais, pas de sexe, complicité mais pas au point d'un couple, pas d'envahissement mais la proximité tout de même, mon idéal;

il est en couple, pour son homme je prends trop de place, il faut revoir notre relation, et je perds mon équilibre.

j'aimerais trouver une autre personne (tout en conservant cet ami à un autre degré de relation) mais comment trouver cette personne sans que dès qu'elle sera en couple je perde à nouveau mon équilibre ?

mes amis continuent de poser des questions, de faire de la thérapie de comptoir, là ils veulent me présenter un mec... Au secours !

tout ça pour dire que je ne suis pas bien seule, que j'avais construit mon petit bonheur, mais que ça ne colle pas à la société car il était à la portée d'une jalousie que je ne comprends pas puisque je ne menace rien et que je ne prenais pas trop de place, et que le mec de mon ami veut toute la place.

j'ai peur de finir seule faute de trouver celui qui saura me comprendre, et là je dois apprendre à gérer cela.

Je vais voir un psy, si certains en ont vu pouvez-vous me dire comment ils réagissent par rapport à l'asexualité ? Je n'ai pas envie de me prendre des clichés...

et vous, avez vous eu des expériences similaires ?

Enfin tout va bien car je m'accepte telle que je suis. J'ai juste un peu de problèmes, comme beaucoup, avec le regard des autres.

[Jullianna]

Ton post me pose une question . Si je te comprends bien , tu dit que tu as confié à ton meilleur ami homo que tu es A ... et que depuis , tu prends trop de place dans le couple de ton ami . Mais , es-tu aussi ami avec cet autre homme ?

en te lisant , je pense que le conjoint de ton ami prend "ombrage" , voir peur de ce qu'il perçoit ... une certaine ambiguïté de relation ... certes , tu ne veux pas être en couple , ni envahissante , mais tu aimerais avoir une bien grande place dans la vie de ton ami . et là , ce n'est pas possible , à moins de tomber sur un conjoint vraiment ... vraiment ... compréhensif ..et là c'est rare , et ce n'est pas vraiment souhaitable .

Comme tu le dis , il faut trouver un équilibre pour ne pas perdre l'amitié de cette personne . Biensûr tu peux rencontrer une autre personne seule , profiter de cette nouvelle amitié mais veille à ne pas en dépendre.
Il ne faut pas confondre belle ou grande amitié et amitié à connotation un peu amoureuse . et j'ai l'impression en te lisant , que c'est un petit peu le cas , non ???

l'amitié avec une personne en couple , surtout si elle est partagée ... il ne faut pas se mettre de barrière ( l'idéal est de devenir l'ami du couple ) mais il faut savoir garder sa place , discrètement