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J’ai une question pas rapport, qui a choisi ton prénom?

L’âme, l’esprit, l’essence vitale, ou qu’importe le nom qu’on lui donne, est notre composante immatérielle, elle échappe à toutes les lois physiques, et il est inutile de chercher à la restreindre.

Elle est toujours là, elle est immortelle, seule notre limitation physique et notre capacité à établir et maintenir le lien avec elle affecte le ressenti qu’on a de sa présence.

Mes deux parents l’ont choisi je pense, ils n’ont jamais été spécifiques sur le sujet, et ce n’est pas important.

Je dis toujours que je n’ai pas de nom, à cause d’une simple erreur je me suis retrouvée avec celui que j’ai. On ne m’avait pas donné de nom à la base. Je suis indéfinissable, et c’est souvent mieux comme ça.

Pourquoi se définir par un seul mot?

Un mot choisi par d’autres sans notre accord en plus.

Nous sommes tellement plus complexes.

Et nous avons le choix d’accepter ce nom, ou pas.

La seule chose qui me ressemble, c’est Paradox7, mon symbole, le paradox.

Mon vrai prénom est Camille, mais est-ce si important?

Beaucoup de personnes peuvent me sembler similaires à moi-même, mais je suis unique, c’est un fait.

Nous sommes tous uniques. En aucun cas deux personnes peuvent être identiques. Juste assez similaires pour se comprendre et avoir une relation épanouissante pour chacun.

Se définir comme un paradoxe est intéressant. Je me définis plutôt comme un patchwork.

Un sorte de désordre ordonné?

Un patchwork est un assemblage de morceaux de tissu sans rapport les uns avec les autres, et quand on les prend un par un, ça ne fait aucun sens, mais ils sont tous cousus ensemble.

Et quand on les regarde ensemble, ça n’a pas l’air de faire sens non plus, mais le plus important est le résultat de cette combinaison, son aspect créatif et esthétique.

Tu en as déjà fait?

Absolument pas, je suis si maladroite que je me piquerais sans arrêt.

Mais je sais apprécier de l’art quand j’en vois, et il y a un aspect hautement créatif, le choix des morceaux échappe totalement, la façon dont ils sont placés les uns par-rapport aux autres...

Je suis comme ça.

Je suis contente de te connaître. Tu devrais essayer, tu apprendras sûrement certaines choses en essayant de faire un patchwork, autant avec la technique et mentalement

Nan sérieusement, s’il y a un moyen pour que je me blesse, pourvu que ce soit le plus idiot, je vais forcément me blesser.

En plus, je suis hypersensible, aussi bien au niveau du corps que de l’esprit, alors me blesser est une horreur.

Je supporte la douleur et je ne pleure pas comme un bébé, mais je déteste les sensations que ça donne, c’est juste... Désagréable.

Je suis diluée de l’univers, nyctophilia, je marchais tandis que la pluie me donnait une silhouette, le vent me frappait comme une insulte. Je ne ressentais plus le froid, juste de lents petits coups de spasmes sur mon corps, je ne sentais plus mes larmes sur ma peau parce que c’était mon âme qui pleurait, elle détruisait mes souvenirs, à moins que ce n’était moi, il ne faisait pas noir, je voyais le vide, mon corps ne recevait plus d’influx nerveux, mais il continuait à avancer, j'étais plongée dans ma souffrance, je sentais un couteau fendre un à un mes muscles, mais mon corps continuait à avancer. Puis un cris a fait dévier le vent. Un cris de l’oubli. Pas le mien. J’ai eu peur alors repoussé mon âme, je ne sais pas trop où, elle regardait mais j’ai fermé les yeux. C’est mes peurs qui m’ont accueilli, ils m’ont coupé le souffle. Puis le vide à disparu.

C’est pas grave. Monter, démonter, vis, clou, outil, construction, ça a toujours été quelque chose de fort pour moi, je ne fais pas attention et ne prend pas assez soin de mes mains, je me demande encore pourquoi elles sont toujours aussi fonctionnelles. As tu une activité manuelle que tu fais?

Le malheur donne un but.
Le bonheur est un chemin.

La pluie donne la vie.
Le soleil la maintient.

Le malheur est un étranger.
Le bonheur est notre enfant.

Les pleurs font grandir l’âme.
Les rires la gardent jeune.