La révolution asexuelle

Comment le monde nous voit-il, comment nous voyons le monde : apparitions dans la presse, interviews, événements, etc.
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Gianni
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Message par Gianni »

Jullianna a écrit :
Mélancolie a écrit : Pour moi, le débat ici est juste une question de vocabulaire : pour Aven, un(e) asexuel(e) est "une personne qui ne ressent pas d'attirance sexuelle" mais étymologiquement a-sexualité est tout simplement une "absence de sexualité".
je me retrouve très bien dans cette définition. C'est une absence totale ..
d'ailleurs , je le ressens comme ne faisant pas partie de moi . ABSENT

Mélancolie a écrit : Etymologiquement le mot a-norexie (qui vient de "an", privatif et "oregomai", désirer) serait plus proche du sens d'asexualité d'Aven
et je ne me retrouve pas dans cette définition là , car il n'y pas de côté privatif , puisque c'est absent ! je ne me prive de rien . Ce sont les autres qui pensent que je me prive .

et toute la question , c'est de faire comprendre qu'on ne se prive pas ...
Aaaaahhhhhh !!!!!!!

Je comprends un peu mieux le débat houleux !

Gammaticalement, en préposition le "a" est "privatif". Là où la confusion naît sur le forum, est que, toujours grammaticalement, on se moque complètement du pourquoi ou de la cause de la "privation" ou de "l'absence" !

Bien avant que l'on parle d'asexualité avec l'Aven, je me qualifiais ainsi :

"je suis asexuel, avec le a privatif !"

Car je parlais au point de vu grammatical ! Même si comme, dixit Jullianna, "il n'y pas de côté privatif , puisque c'est absent "

Je n'étais pas choqué, et ne le suis toujours pas, par le mot "privatif" même s'il ne convient pas. C'est grammatical !

Il manque donc la préposition "absence de..."

Nous nous sommes trop vite approprié d'un mot qui convient à toutes sortes de situations, et il faut être conscients que nous n'en avons pas le monopole sur un point de vue grammatical

C'est donc à nous, et à nous seuls, de nous faire connaître et de nous battre pour que dans l'esprit des gens, un asexuel soit quelqu'un qui n'a pas de désir de sexe !

La tâche ne sera pas simple, puisque nous, à commencer par moi, ne sommes pas assez forts pour aller affronter les médias ! Tant que nous n'aurons pas un (ou plusieurs) porte-parole charismatique pour nous représenter, faire comprendre notre point de vue, nombre de personnes continueront à faire la confusion entre LES différents "asexuels" ! (qu'ils soient abstinents ou Asexuels-comme-nous-l'entendons")
Le sexe, c'est la rencontre de deux corps. Le bonheur, c'est la rencontre de deux personnes. [Hervé Desbois]
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Syd
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Message par Syd »

Ce n'est pas tout à fait aussi simple. QUand on a défini les asexuels, on l'a fait à partir des autres catégories (hétéro-, homo- et bisexuels), ce qui semble logique car il fallait bien donner un nom à ceux qui n'entrent dans aucune de ces catégories.
Et comment sont définies ces catégories ? par leurs pratiques ? non. Elles sont définies par l'attirance sexuelle. Un homosexuel est attiré par les personnes de même sexe, etc, un asexuel n'est attiré sexuellement par personne. Le préfixe 'a' est donc logique.

Alors ensuite, c'est vrai que nous n'avons aucun monopole sur le mot 'asexualité'. Nous sommes juste un groupe de personnes dont on parle tellement aujourd'hui qu'il est devenu tendance de se réclamer de nous. Cette histoire de titre du livre et du site, ce n'est pas une question de définition, c'est tout bêtement une question de mode.
Et il est assez cocasse de voir que le site est allé jusqu'à récupérer la façon dont nous nous appelons entre nous (les 'a').
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Jullianna
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Message par Jullianna »

Gianni a écrit :
Bien avant que l'on parle d'asexualité avec l'Aven, je me qualifiais ainsi :

"je suis asexuel, avec le a privatif !"

Car je parlais au point de vu grammatical ! Même si comme, dixit Jullianna, "il n'y pas de côté privatif , puisque c'est absent "

Je n'étais pas choqué, et ne le suis toujours pas, par le mot "privatif" même s'il ne convient pas. C'est grammatical !
grammaticalement , tu as raison ! .. le souci aujourd'hui , c'est que ce "a"
ne veut plus seulement dire "pas de " , mais aussi et c'est là , hélas où se situe l'amalgame "privé de " . Cette confusion qu'on entretient d'ailleurs en "fusionnant" toutes les attitudes non sexuelles ...

Quant à moi , je me définissais comme une hétérosentimentale , non pas que j'ôte les sentiments aux hétérosexuels (surtout pas) , mais j'enlevai juste le mot sexuel à mon attirance hétéro ...
cette définition était en phase avec moi-même ...

Syd a écrit : Alors ensuite, c'est vrai que nous n'avons aucun monopole sur le mot 'asexualité'. Nous sommes juste un groupe de personnes dont on parle tellement aujourd'hui qu'il est devenu tendance de se réclamer de nous. Cette histoire de livre et de site, ce n'est pas une question de définition, c'est tout bêtement une question de mode.
de mode , peut-être pas encore ... c'est trop récent ... mais c'est l'évènement du moment qu'il faut mettre en avant , qu'il ne faut surtout pas louper ... Quitte à tout déformer ...

là , j'ouvre une parenthèse ( qui va peut-être surprendre...) , mais rappelez-vous du scandale de la parution , il y a quelques années , du livre de C Millet ... Haro sur ce bouquin !!! tous les médias avaient fondus dessus ... résultat beaucoup de bruit pour rien ... cela a surtout fait de la pub à un livre qui serait passé inaperçu (sauf pour les amateurs du genre ou ceux qui se seraient découverts attirés ...le titre était assez évocateur) .

Alors C Millet , elle ne me choque pas ... elle fait bien ce qu'elle veut ...
dans un autre ordre d'idée ,j'ai toujours été contre le célibat des prêtres
c'est juste pour tordre le cou aux idées toutes faites qui voient dans les "A" , le côté prude ... eh , bah non , ils ne sont pas forcément comme ça ...

Syd a écrit : Et il est assez cocasse de voir que le site est allé jusqu'à récupérer la façon dont nous nous appelons entre nous (les 'a').
je suis d'accord ...
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Message par Syd »

Jullianna a écrit :de mode , peut-être pas encore ... c'est trop récent ... mais c'est l'évènement du moment qu'il faut mettre en avant , qu'il ne faut surtout pas louper ... Quitte à tout déformer ...
Justement... question de timing, il faut précéder pour ne pas avoir l'air de suivre, sinon tu es déjà démodé :P (quoique aux USA, ça fait un moment qu'on parle des A et d'Aven).
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melancolie
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Message par melancolie »

Jullianna a écrit :
Gianni a écrit :
Bien avant que l'on parle d'asexualité avec l'Aven, je me qualifiais ainsi :

"je suis asexuel, avec le a privatif !"

Car je parlais au point de vu grammatical ! Même si comme, dixit Jullianna, "il n'y pas de côté privatif , puisque c'est absent "

Je n'étais pas choqué, et ne le suis toujours pas, par le mot "privatif" même s'il ne convient pas. C'est grammatical !
grammaticalement , tu as raison ! .. le souci aujourd'hui , c'est que ce "a"
ne veut plus seulement dire "pas de " , mais aussi et c'est là , hélas où se situe l'amalgame "privé de " . Cette confusion qu'on entretient d'ailleurs en "fusionnant" toutes les attitudes non sexuelles ...

Quant à moi , je me définissais comme une hétérosentimentale , non pas que j'ôte les sentiments aux hétérosexuels (surtout pas) , mais j'enlevai juste le mot sexuel à mon attirance hétéro ...
cette définition était en phase avec moi-même ...

Syd a écrit : Alors ensuite, c'est vrai que nous n'avons aucun monopole sur le mot 'asexualité'. Nous sommes juste un groupe de personnes dont on parle tellement aujourd'hui qu'il est devenu tendance de se réclamer de nous. Cette histoire de livre et de site, ce n'est pas une question de définition, c'est tout bêtement une question de mode.
de mode , peut-être pas encore ... c'est trop récent ... mais c'est l'évènement du moment qu'il faut mettre en avant , qu'il ne faut surtout pas louper ... Quitte à tout déformer ...
La grammaire est mal faite, aléatoire, d'où le poids des mots et leur sens qui porte à confusion.
Un autre exemple "homo-phobie" qui signifie litteralement peur du même et par extension peur des homosexuels, alors qu'il est utilisé dans le sens commun comme "haine des homosexuels", même les associations antihomophobes n'ont rien remarqué ?

Quant à moi comme le mot "asexualité" est souvent confondu avec "asexué" et mal interprété : je dis "je ne suis pas (très) sexuelle" ou "je ne ressens pas d'attirance sexuelle" et en général c'est mieux compris.
Je pensai : "Pourquoi est-ce que quelqu'un ne fait pas quelquechose pour cela ?"
Et alors, je réalisai que j'étais quelqu'un.
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définiton "a"

Message par Roselyne »

Quant à moi , je me définissais comme une hétérosentimentale , non pas que j'ôte les sentiments aux hétérosexuels (surtout pas) , mais j'enlevai juste le mot sexuel à mon attirance hétéro ...
cette définition était en phase avec moi-même ...


Joli mot Julianna! dépose vite un brevet, j'ai tout à fait envie de l'adopter, merci :)
Roselyne
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Re: définiton "a"

Message par Jullianna »

Roselyne a écrit :Quant à moi , je me définissais comme une hétérosentimentale , non pas que j'ôte les sentiments aux hétérosexuels (surtout pas) , mais j'enlevai juste le mot sexuel à mon attirance hétéro ...
cette définition était en phase avec moi-même ...


Joli mot Julianna! dépose vite un brevet, j'ai tout à fait envie de l'adopter, merci :)
Roselyne
:P Hum , merci ...

mais c'est mon petit mot secret ... je ne voudrais que mes ami(e)s hétérosexuel(le)s me tombent dessus ... (quoi :shock: , mais nous aussi , nous sommes sentiment.... et ils ou elles auraient aussi raison ... :(
mais tu peux l'adopter , sans problème ... :P c'est vrai qu'il est joli ... :wink:
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melancolie
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Message par melancolie »

Gianni a écrit : Nous nous sommes trop vite approprié d'un mot qui convient à toutes sortes de situations, et il faut être conscients que nous n'en avons pas le monopole sur un point de vue grammatical

C'est donc à nous, et à nous seuls, de nous faire connaître et de nous battre pour que dans l'esprit des gens, un asexuel soit quelqu'un qui n'a pas de désir de sexe !

La tâche ne sera pas simple, puisque nous, à commencer par moi, ne sommes pas assez forts pour aller affronter les médias ! Tant que nous n'aurons pas un (ou plusieurs) porte-parole charismatique pour nous représenter, faire comprendre notre point de vue, nombre de personnes continueront à faire la confusion entre LES différents "asexuels" ! (qu'ils soient abstinents ou Asexuels-comme-nous-l'entendons")
Pourquoi nous battre pour qu'Aven ait le monopole du mot asexualité dans son sens à lui ?
On prend un mot dans le dico, n'importe lequel et il y a plusieurs definitions, où est le problème ?
Ce désir de porter "cette absence d'attirance sexuelle" comme une banderole me pose question....
J'ai été sexuelle, je ne me sentais pas fière pas plus que maintenant où je ne ressens plus d'attirance :wink: J'étais "comme ça" c'est tout.
Je me sens plus en accord avec la definition généraliste de De Tonnac qui justement ouvre à plus de réflexion.
Ce sentiment d'etre depossédé d'un terme, pourquoi la ressentez-vous aussi intensément ?
Le fait d'avoir du désir et de le refrener me paraitrait plus glorieux personnellement que ma situation où je n'en ai pas...

J'ai trouvé tant d'accueil chaleureux et de tolérance sur Avenentre nos differents parcours que vraiment ces positions radicales me choquent et pourtant j'adore ce site qui m'a aidé à progresser et à dialoguer avec des personnes vraiment intéressantes.
Je pensai : "Pourquoi est-ce que quelqu'un ne fait pas quelquechose pour cela ?"
Et alors, je réalisai que j'étais quelqu'un.
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Message par Eclora »

Syd a écrit :Ce n'est pas tout à fait aussi simple. QUand on a défini les asexuels, on l'a fait à partir des autres catégories (hétéro-, homo- et bisexuels), ce qui semble logique car il fallait bien donner un nom à ceux qui n'entrent dans aucune de ces catégories.
Et comment sont définies ces catégories ? par leurs pratiques ? non. Elles sont définies par l'attirance sexuelle. Un homosexuel est attiré par les personnes de même sexe, etc, un asexuel n'est attiré sexuellement par personne. Le préfixe 'a' est donc logique.
Très juste c'est pourquoi je remets la "démonstration" que j'avais faite sur un autre topic (psychologie magazine)
Eclora a écrit :Alors je prends mon dico (Le Larousse de poche 2001),
et je lis :
-hétérosexualité : Attirance sexuelle pour le sexe opposé.
-hétérosexuel, elle : Qui est attiré par le sexe opposé.
Suivant la même logique, la défénition de l'asexualité devrait être "absence d'attirance sexuelle" et par conséquent, la définition d'asexuel devrait être "Qui n'est attiré par personne".

Plus loin je lis :
-homosexualité : sexualité tournée vers les personnes du même sexe.
-homosexuel, elle : Qui éprouve une affinité sexuelle pour les personnes de son sexe.
Suivant la même logique, la définition de l'asexualité devrait être "sexualité tournée vers personne"(oui c'est pas très joli) et par conséquent, la définition d'asexuel devrait être "Qui n'éprouve d'affinité sexuelle pour personne".

Vous voyez où je veux en venir ?
L'asexualité ne peut être définit comme étant une absence de sexualité mais comme étant une absence d'attirance sexuelle, donc la définition du forum est la bonne et celle de J-P de Tonnac n'est pas valable, CQFD
Et tant que j'y suis, j'en profite pour enfoncer le clou car d'après mon dico la sexualité est "l'ensemble des phénomènes relatifs à l'instinct sexuel et à sa satisfaction", ce qui inclus en toute logique l'attirance, le désir et pas uniquement le rapport lui même. Par conséquent, si on met le a privatif en préfixe, l'asexualité peut se définir comme étant l'absence de l'ensemble des phénomènes relatifs à l'instinct sexuel et à sa satisfaction (donc l'absence d'attirance, de désir et l'absence de satisfaction de l'instinct sexuel (ce qui n'exclu pas forcément le rapport en lui-même puisque celui-ci n'apporte aucune satisfaction à quelqu'un qui n'a pas de pulsions sexuelles), et dans cette optique, à mon avis, les abstinents et les "sans-sexe-malgrè-eux" sont excluent puisque ces derniers ont des désirs sexuels donc pour eux "l'ensemble des phénomènes relatifs à l'instinct sexuel et à sa satisfaction" n'est pas totalement absent, seulement une partie.
Syd a écrit :Alors ensuite, c'est vrai que nous n'avons aucun monopole sur le mot 'asexualité'. Nous sommes juste un groupe de personnes dont on parle tellement aujourd'hui qu'il est devenu tendance de se réclamer de nous. Cette histoire de titre du livre et du site, ce n'est pas une question de définition, c'est tout bêtement une question de mode.
Et il est assez cocasse de voir que le site est allé jusqu'à récupérer la façon dont nous nous appelons entre nous (les 'a').
Tu as tout à fait raison.
Là où il y a un hic, c'est que JP de Tonnac étant un journaliste et écrivain ça "définition" de l'asexualité va forcément être interprété comme étant la vrai, la plus juste :(
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Message par Eclora »

Heimdall a écrit : j'avais aussi parfois l'impression que l'asexualité avait déjà été englobée dans une théorie, et que la conversation ne servait qu'à paufiner celle-ci, pas à éventuellement y ajouter de nouveaux pans, voire même la revoir.
C'est hélas le cas pour de nombreux articles (et probablement livre aussi), l'auteur qui le rédige sait déjà ce vers quoi il veut orienter ses dires, donc tout ce qui peut l'y aider est conservé et tout ce qui peut aller à l'encontre de l'idée de ce dernier est mis à l'écart. (ça se remarque aussi dans le choix des témoignages mis en exemple, on prend ce qui vont aller dans notre sens et ce qui ne conviennent pas on les mets à la poubelle). Tout ces articles sont parfois bien loin de refléter la réalité :( .
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Message par Syd »

melancolie a écrit :Pourquoi nous battre pour qu'Aven ait le monopole du mot asexualité dans son sens à lui ?
On prend un mot dans le dico, n'importe lequel et il y a plusieurs definitions, où est le problème ?
Ce désir de porter "cette absence d'attirance sexuelle" comme une banderole me pose question....
Le mot désigne notre réalité, notre expérience. Nous ne sommes pas des abstinents.
Ce qui nous définit au plus profond de nous-mêmes, c'est l'absence d'attirance sexuelle, pas l'absence de sexualité (certains d'entre nous continuent de coucher pour conserver leur conjoint, certains d'entre nous se masturbent).
Et quand un Tonnac se pointe, reprend le mot à son compte en lui faisant désigner autre chose, il nie notre réalité. Et il plombe terriblement notre visibilité future. Si nous arrivons à nous faire connaître un jour, ce sera non pas grâce à lui mais malgré lui.
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Message par melancolie »

Eclora a écrit:
Alors je prends mon dico (Le Larousse de poche 2001),
et je lis :
-hétérosexualité : Attirance sexuelle pour le sexe opposé.
-hétérosexuel, elle : Qui est attiré par le sexe opposé.
Suivant la même logique, la défénition de l'asexualité devrait être "absence d'attirance sexuelle" et par conséquent, la définition d'asexuel devrait être "Qui n'est attiré par personne".

Plus loin je lis :
-homosexualité : sexualité tournée vers les personnes du même sexe.
-homosexuel, elle : Qui éprouve une affinité sexuelle pour les personnes de son sexe.
Suivant la même logique, la définition de l'asexualité devrait être "sexualité tournée vers personne"(oui c'est pas très joli) et par conséquent, la définition d'asexuel devrait être "Qui n'éprouve d'affinité sexuelle pour personne".

Vous voyez où je veux en venir ?
L'asexualité ne peut être définit comme étant une absence de sexualité mais comme étant une absence d'attirance sexuelle, donc la définition du forum est la bonne et celle de J-P de Tonnac n'est pas valable, CQFD
Mais même le dictionnaire se contredit, la sexualité est-elle considérée comme une pratique ou une attirance (affinité) ? Les differences de definitions entre homosexualité et homosexuel sont ambigûes...

Selon l'etymologie les deux sont vraies (voir definition B) car on parle de tendance ET activité.
SEXUALITÉ, subst. fém.
A. 1. BIOL. Ensemble des caractères physiques qui différencient les sexes, les individus mâles et femelles; fait d'être sexué. Si, chez un jeune vertébré, on enlève les glandes sexuelles pour les remplacer par des glandes du sexe opposé, on détermine une inversion totale des caractères sexuels; l'organisme acquiert une sexualité apparente phénotypique qui est à l'inverse de sa sexualité génotypique (CUÉNOT, J. ROSTAND, Introd. génét., 1936, p. 40). La sexualité, c'est d'abord la division de l'espèce en sexes, avec sa suite nécessaire, l'attraction des sexes. L'Androgyne (...) est (...) le symbole d'un temps hors du temps, où deux étaient Un (S. LILAR, Le Couple, 1963, p. 190).
2. PHYSIOL. Ensemble des mécanismes physiologiques qui concourent au rapprochement des sexes et à la reproduction de l'espèce. Chez les infusoires, la sexualité se présente sous la forme de la conjugaison, rapprochement et contact temporaire de deux partenaires, avec échange de noyaux entre eux et fusion de ceux-ci, réalisant l'équivalent de la fécondation (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 413). La sexualité s'exprime et se définit par l'union d'un individu mâle et d'un individu femelle en vue de la procréation. Mais la sexualité réside aussi en la formation des produits sexuels ou gamètes (Biol., 1965, p. 1207 [Encyclop. de la Pléiade]).
En partic., BOT. Mode de reproduction végétale par fusion d'éléments mâles (pollen) et femelles (oosphères). Il n'a pas fallu moins d'un siècle de recherches, depuis les célèbres expériences de Camerarius (1694), pour étendre la notion de sexualité au règne végétal (...) et démontrer la nécessité, dans la reproduction par graines, de la fécondation (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 536). Les fleurs, organes sexuels des plantes! (...). D'acquisition récente, la sexualité végétale échappe aux tabous que les siècles ont créés autour « du sexe »; (...) sexualité commode pour les ouvrages d'initiation destinés aux enfants! La fécondation des Tulipes ou des Jacinthes est si peu compromettante (J.-M. PELT, Évolution et sexualité des plantes, 1970, p. 101).
B. [Chez l'être humain]
1. Ensemble des tendances et des activités qui, à travers le rapprochement des corps, l'union des sexes (généralement accompagnés d'un échange psycho-affectif), recherchent le plaisir charnel, l'accomplissement global de la personnalité. Épanouissement, troubles de la sexualité. La violence du plaisir sexuel ne suffirait pas à expliquer la place que tient la sexualité dans la vie humaine et (...) l'érotisme, si l'expérience sexuelle n'était comme une épreuve (...) de la condition humaine dans ses moments les plus généraux d'autonomie et de dépendance (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 195). La langue d'Éros, (...) celle des contes et des images, du cinéma et des chansons, celle dans laquelle on apprend que la grande affaire c'est l'amour. C'est dans cette imprégnation première que trouvera sens et forme la sexualité, (...) épreuve cruciale de l'humain saisi au croisement de l'animal et du divin (A. LECLERC, Hommes et Femmes, 1985, p. 83). V. chair ex. 32, génitalité ex. de Mounier.
2. La sexualité de + compl.; adj. poss. + sexualité; une/des sexualité(s) + adj. qualificatif. Disposition, comportement spécifique (de telle personne ou catégorie humaine) dans les rapports sexuels. Sexualité de groupe. Des histoires (...) d'affres amoureuses où l'altruisme n'intervient jamais, de sexualités saupoudrées d'un érotisme sans mystère (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p. 93). La sexualité de la femme est plus inhibée et plus spiritualisée que celle de l'homme. Le processus de sublimation (...) donne à sa sexualité un caractère plus complexe que le simple désir de libération d'une tension (R. PIRET, Psychol. différentielle des sexes, Paris, P.U.F., 1973, p. 115).
3. PSYCHANAL. (notamment chez Freud). Ensemble des pulsions et des actes qui, dès la première enfance, tendent à obtenir des satisfactions sensuelles (autres que celles des besoins d'auto-conservation) en débordant la simple génitalité et en investissant toutes les zones érogènes. Où la libido trouve-t-elle les fixations dont elle a besoin pour se frayer une voie à travers les refoulements? Dans les activités et les événements de la sexualité infantile, dans les tendances partielles (...) de l'enfance (FREUD, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p. 388). L'idée d'une sexualité infantile est une idée récente (...). Saint Augustin avait raison quand il nous alertait sur la présence latente, dans le « cher petit ange », de tous les instincts de la nature (...). Ces cinq premières années (...) forment un premier stade de la sexualité (...). On y a discerné cinq phases (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 141). V. érogène ex. de Mounier, oral ex. de Merleau-Ponty.
4. P. méton. Caractère de ce qui exprime, évoque la vie sexuelle humaine. La sensualité, la sexualité de la musique des Nibelungen le frappait subitement au visage [Nietzsche] comme un affront à la vraie pureté de l'esprit (POURTALÈS, Wagner, 1932, p. 385). À la première lecture (...) on sent l'odeur de la femme (...) tout cela est d'une intimité extraordinairement rendue sensible. Ensuite (...) cet élément de nudité, de sexualité, se fond dans l'impression d'ensemble laissée par le style (LARBAUD, Journal, 1935, p. 348).
Prononc.: []. MARTINET-WALTER 1973 [-, se-] (11, 6). Étymol. et Hist. 1. 1838 biol. « caractère de ce qui est sexué, ensemble des caractères propres à chaque sexe » (J. J. VIREY in Dict. de la conversation, t. 49, p. 146, s.v. sexe ds QUEM. DDL t. 8 [ici, chez les animaux supérieurs et chez l'homme]); 1845-46 sexualité des plantes (BESCH.); 2. 1884 « ensemble des comportements relatifs à l'instinct sexuel, vie sexuelle » (PÉLADAN, Vice supr., p. 26). Dér. sav. de sexuel*; suff. -(i)té*. Fréq. abs. littér.: 189.
Source :
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/f ... =sexualité avec le lien :
http://www.lexilogos.com/francais_langu ... naires.htm
Je pensai : "Pourquoi est-ce que quelqu'un ne fait pas quelquechose pour cela ?"
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Message par Gianni »

Petites questions que je me pose…

Cela fait quand même quelques temps que les « A », en France, sont vus comme en Amérique (ce qu’il ne faut pas négliger !), selon la « définition » aveniste. Ce n’est que depuis quelques semaines que nous avons les définitions de JP de Tonnac.

Alors, je me pose vraiment la question si les « autres A » suivront vraiment le mouvement à se faire appeler « A » ce qui apportera automatiquement des confusions… Sont-ils prêts à être perçus comme « avenistes » ? ? ? J’en doute !

J’ai plusieurs ami(e)s qui sont des « autres A » Mais ils se définissent bel et bien hétéro, bi ou homo ! A aucun moment ils ne penseraient à se dire A !

Ils « ne pratiquent pas » c’est tout !

Je pense que les abstinents oseront plus facilement s’avouer comme tels, car, dans l’esprit des gens, « quel courage, quelle force de caractère d’aller contre ses pulsions » alors qu’être « A Aveniste » nous sommes des… malades ! (en espérant que cette image tombera bientôt !)

Il n’y a qu’à voir les sourires goguenards dès qu’un asexuel s’exprime à la TV, dès que l’on aborde le sujet !

Avez vous vu le public derrière JB de Tonnac ce soir ? HILARD !

Faites aussi un parallèle, je parle pour la France, pour les autres pays, j’ignore si c’est la même chose

Dès que l’on parle d’écologie, une majorité de personnes pense « mouvements, associations et partis écologiques » comme si nous ne pouvions pas faire de l’écologie sans faire partie de ces groupes !

Il faut donc faire notre auto-promotion pour que dans l’esprit des gens, être A est être asexuel « normes avenistes » !

Pour finir, j’espère surtout voir toute cette tension diminuer sur le forum !
Le sexe, c'est la rencontre de deux corps. Le bonheur, c'est la rencontre de deux personnes. [Hervé Desbois]
Notre ville: http://asexuellecity.miniville.fr/env
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Eclora
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Message par Eclora »

Gianni a écrit :Alors, je me pose vraiment la question si les « autres A » suivront vraiment le mouvement à se faire appeler « A » ce qui apportera automatiquement des confusions… Sont-ils prêts à être perçus comme « avenistes » ? ? ? J’en doute !
Je ne sais pas mais depuis quelques jours un débat fait "rage" avec Angel.A sur le forum qui se "veut" A alors qu'elle est chaste/abstinente, j'ai un peu peur que les différents articles qui mettent tous ceux qui ne font pas l'amour dans le même sac risquent de nous amener de plus en plus de personnes qui ne sont pas asexuel. De plus le seul site de référence indiqué dans les divers articles est AVEN, aucun site de référence pour les abstinents et autres A.
:(
Gianni a écrit :Je pense que les abstinents oseront plus facilement s’avouer comme tels, car, dans l’esprit des gens, « quel courage, quelle force de caractère d’aller contre ses pulsions » alors qu’être « A Aveniste » nous sommes des… malades ! (en espérant que cette image tombera bientôt !)
De toute façon pour les S on est malade et menteur parce que "c'est pas possible de ne pas avoir d'attirance sexuelle", je me demande bien ce qui les rende si sûr d'eux :(
Gianni a écrit :Il n’y a qu’à voir les sourires goguenards dès qu’un asexuel s’exprime à la TV, dès que l’on aborde le sujet !

Avez vous vu le public derrière JB de Tonnac ce soir ? HILARD !
C'était à quelle émission? Tu veux bien en dire un peu plus s'il te plait, j'ai pas vu.
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Syd
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Message par Syd »

Gianni a écrit :Alors, je me pose vraiment la question si les « autres A » suivront vraiment le mouvement à se faire appeler « A » ce qui apportera automatiquement des confusions… Sont-ils prêts à être perçus comme « avenistes » ? ? ? J’en doute !
SUr le web anglophone (je ne sais ce qu'il en est pour les autres pays), il n'y a pas que les asexuels qui ont émergé comme communauté de personnes "ne pratiquant pas". J'en ai parlé sur un autre sujet, mais le mouvement des incels (involuntary celibate, donc abstinents involontaire) existe indépendamment d'Aven, et ils ne cherchent pas à récupérer l'étiquette d'asexuels (évidemment puisqu'ils ont la leur déjà). Ils ont leurs sites pour se soutenir entre eux, comme nous avons les nôtres, et je m'étonne de ne pas en avoir vu trace sur le site de Tonnac.
Eclora a écrit :le seul site de référence indiqué dans les divers articles est AVEN, aucun site de référence pour les abstinents et autres A.
Tout à fait, et je me dis qu'il serait judicieux de notre part de faire connaître ces sites à ceux qui atterriraient chez nous par "erreur".
A titre indicatif :
- Incelsite (site d'infos et témoignages) : http://uk.geocities.com/incelsite@btinternet.com/
- Incel Support (forum d'entraide) : http://s15.invisionfree.com/IncelSupport/

Nous devons effectivement faire notre promotion et dissiper la confusion entretenue autour du terme "asexuel" car ce n'est vraiment pas rendre service aux personnes abstinentes ou chastes que de les aiguiller chez nous. Nous n'avons pas grand chose à offrir à ces personnes, vu que nous ne vivons pas la même expérience.
Eclora a écrit :De toute façon pour les S on est malade et menteur parce que "c'est pas possible de ne pas avoir d'attirance sexuelle", je me demande bien ce qui les rende si sûr d'eux :(
L'appartenance à la majorité. Toute personne échappant à cette "norme" de la majorité soit n'existe pas, soit est pathologique. Bonjour l'ouverture d'esprit et la tolérance :?
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