prochain roman : le manoir du Luvieu

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reverine
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prochain roman : le manoir du Luvieu

Message par reverine »

Bon, voilà, j'ai publié "Le Royaume des Amphibes"(du moins le premier opus, en réalité il y en a 12 voire 13 de prévu), maintenant je m'attaque à un autre roman fantastique : le manoir du Luvieu.

J'insiste bien, pas un roman Héroïc fantaisy, comme l'était le Royaume des Amphibes, ici c'est du fantastique plus sympatoche, avec transgression, événement irrationnel dans un décor réel... du moins en aurez-vous l'impression... :wink:
Allez disons que c'est de l'horreur romantique :roll:

Si vous avez des idées d'éditeurs intéressés, vous me le dites hein ? :P Mais il faudra que les belgicismes soient respectés à leur juste valeur, le français de Belgique est une langue à part entière qui ne mérite aucune censure, ni correction, et comme l'histoire se déroule en profonde Wallonie, j'estime que le texte lui-même fait partie du décor qu'il décrit, j'y vais même jusqu'à en mettre exprès par endroit. :mrgreen:

Allez hop ! On copie-colle une partie du premier chapitre ! J'espère que cela ne vous semblera pas trop long, je ne voyais pas de meilleur moment pour couper le récit :oops:

Chapitre 1 : En bas du bois.

-Ne pars pas trop loin, d'accord Denis ? S'inquiéta une vieille femme aux yeux verts en tendant un sac à un grand rouquin d'une vingtaine d'années.
-Mais non, je serai à pied 'man. Et je rentrerai pour dix-huit heures, promis, rassura Denis d'un léger sourire, les paupières plissées sur ses iris bruns à cause du soleil.
Il se redressa, bien plus haut que sa mère aux cheveux gris coupés courts, portant les lanières noires du sac à ses épaules fines malgré une large carrure. En ce 12 juillet 2008, le soleil brillait entre deux nuages secs, accompagné d'un doux vent. Mais il ne suffisait pas à rafraîchir l'air lourd, dans ce village à flan de haute colline infinie. Denis fit signe à sa mère, restée sur le pas de la porte d'une maison blanche carrée entourée d'un beau petit jardin. Il prit ensuite un sentier entre deux rangées d'arbres verdoyants, heureusement nombreux dans ce quartier calme.
Alors qu'il avait énoncé la volonté de prendre son indépendance à l'obtention de son diplôme, une voisine lui avait conseillé de monter voir un village voisin dans lequel s'étendait une mode pour la location du premier étage des maisons de campagne. Ne désirant ni quitter la semi-campagne, ni vivre loin de ses parents d'âge avancé, Denis avait trouvé l'idée bien tombée.
Il avait chaud dans sa chemise à manches courtes malgré deux boutons détachés découvrant sa poitrine en légère sueur. Il arriva sur une zone plus plane en rejoignant la nationale qui traversait le décor forestier entre deux champs et un pont de pierre. Il en profita pour sortir une bouteille d'eau d'un litre et demi déjà tiède et en verser le tiers du contenu sur son visage. Il secoua la tête, sa chevelure en court dégradé mouillée et refroidie.
-Elle a dit de suivre « Luvieu », murmura-t-il en parcourant le paysage.
Il repéra en effet un panneau indicateur tourné vers la droite, de l'autre côté de la route bétonnée et du pont, sur lequel on pouvait lire en blanc sur fond bleu « Luvieu ». Il traversa celle-ci et retrouva un chemin plus ombragé aux grands arbres clairsemés. En suivant les bordures, il tomba d'abord sur un supermarché dont le logo bleu ciel représentait un « plus » en relief. Il était accompagné du nom « More Market ». Denis passa le long du parking pour entrer dans le bois qui encerclait le lieu.
Après une demie-heure de montée exténuante, il arriva dans une rue remplie de maisons rustiques alignées. Il constata bien vite les affichettes orange vif « A louer » avec satisfaction, la main portée à son front humide. Il les parcourut brièvement, prit quelques numéros sur son gsm, puis redescendit dans le bois pentu. Sa journée de repérage semblait plutôt réussie, hormis ce temps assommant. Il rangea son téléphone portable brûlant dans la poche de son jean avant de descendre entre les hauts troncs raides aux ombres entassées.
Denis vit rapidement qu'il n'avait pas repris tout à fait le même chemin : le long bois le mena à une prairie sauvage aux herbes sèches, au bout de laquelle deux champs délimités par des poteaux de bois et barbelés devançaient un manoir de pierres grises calcaireuses du pays. Il marcha dans l'herbe haute, le regard porté sur les tours noires d'ardoises lisses, couvertes de lierres grimpantes qui longeaient le mur jusqu'à la grande porte vitrée centrale, sur une façade plate invitant sans doute à une petite cour. Denis devait la deviner, derrière une haie broussailleuse. Mais alors qu'il arrivait au pied des deux champs, le décor fut plus luxuriant... Était-ce le soleil qui lisait les murs d'une netteté soudaine ? Et comment expliquer la présence de ces haies verdoyantes qu'il n'avait pas vu remonter le bois ? A cause d'elles, il était à présent obligé de traverser l'un des champs pour sortir de la propriété ! Il repéra la barrière en bois à l'autre bout de l'enclos. Elle brisait la ligne des buis. Il n'y avait pas d'autres sorties apparemment.
Denis prit appui sur un poteau afin de passer les barbelés, mais à peine eut-il atterri au sol qu'il aperçut deux chevaux au fond de la zone délimitée. Dès que ceux-ci se mirent à courir vers lui, il fut envahi d'une grande peur et s'en courut jusqu'à la barrière en croix qui avait tout à coup grandi. Tout avait grandi ! Même les chevaux le dépassaient de leurs simples pattes qui faisaient trembler le sol sous leurs puissants galops, Denis n'entendait plus que cela et son souffle court, les herbes lui arrivaient aux hanches tandis qu'il entrouvrait la portière large et basse. Il ne regardait plus derrière lui, pris dans sa course effrénée entre les rangées de buis.
Il dévia dès qu'il put vers la droite, passant le long de la cour du manoir, mais le grondement des sabots impétueux s'estompa dans un étrange décrescendo.
De l'autre côté de la terrasse surélevée, Denis se retourna enfin, le cœur battant. Tout semblait être redevenu normal, au-delà de sa respiration forte. Il fut rassurer de ne plus voir aucun cheval fou, ses grandes mains lisses et fermes de nouveau celle d'un adulte, et la façade grisonnante, sans un buis aux alentours. Mais une fois passé le moment de soulagement, il ne put réprimer un regard effrayé en direction du jardin et du petit château silencieux. Il voulait partir au plus vite, plein d'anxiété pour la suite, quand il remarqua la présence d'un livret brun dans une toute petite fontaine décorative éteinte ou asséchée. Il monta deux marches en pierre afin de saisir ce fin bouquin sur lequel rien n'était inscrit, tel un livre très ancien. Il eut soudain un sursaut en entendant une voix masculine ferme couper net le silence du lieu :
-Que faites-vous ici, jeune homme ?
Se forcer à avoir envie de ce qu'on ne veut pas est une contrainte... Pq donc nous forcer à associer un si vilain mot avec l'acte d'amour ?
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Re: prochain roman : le manoir du Luvieu

Message par Syd »

reverine a écrit :Si vous avez des idées d'éditeurs intéressés, vous me le dites hein ? :P
Tu l'as envoyé à des éditeurs déjà ?
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Re: prochain roman : le manoir du Luvieu

Message par reverine »

Je préfère attendre d'avoir fini de le taper sur le pc, mais d'ici-là il faudra bien que j'ai une petite liste des éditions qui pourraient le publier. :wink:
Se forcer à avoir envie de ce qu'on ne veut pas est une contrainte... Pq donc nous forcer à associer un si vilain mot avec l'acte d'amour ?
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