Journalistes, étudiant-es, vous cherchez des témoignages ?

[MarionD]

Bonjour Erialc, et merci pour votre message !

J'aurais dû être plus précise quant à ma recherche ! Je travaille uniquement sur les personnes dont l'abstinence est un "choix" ce qui enlève une très large partie de la population qui, comme vous l'avez souligné, n'a soit pas le besoin ou l'envie, soit pas la possibilité pour des raisons physiques, physiologiques, mentales ou même de liberté de mouvement, pour les personnes détenues par exemple. Je vais parler de la grève du sexe, mais dans un autre article, à part.

Ce que je cherche à raconter ce sont plutôt ces jeunes qui ont du désir, n'ont pas de lien particulier avec la religion, ni une pensée très conservatrice mais qui en ont simplement marre de s'entendre dire de partout qu'avoir des rapports sexuels est très important et un passage inévitable pour la jeunesse. Et qui par conséquent, arrêtent de se conformer à ces injonctions ou n'y mettent simplement jamais les pieds. (On parle parfois de No Sex dans les médias mais j'ai l'impression que c'est un terme utilisé pour désigner des choses différentes)
J'ai effectivement tenté ma chance du côté des "plans dodo", j'ai eu très peu de succès jusqu'ici, mais je vais persévérer.

Merci pour votre témoignage et d'avoir pris le temps pour me répondre !
MD

[Coriandre66]

Hello tout le monde !

Je suis une jeune étudiante en psychologie et je souhaiterais faire un mémoire sur l'asexualité
Est-ce que ça serait possible de créer un post/une annonce pour une recherche de participant-es ? Pour savoir si certaines personnes voudraient bien y participer ? Il faudrait passer des entretiens téléphoniques, ou par mail si cela convient mieux aux personnes.
J'attends vos retours avec impatience

[Coriandre66]

Rebonjour,
Je me permets de poster un message en complément de mon précédent (qui vient d'être transféré dans la bonne rubrique, merci à la personne responsable).

Donc,
Cette étude a pour but de recueillir des témoignages de personnes ayant vécu une diminution ou une absence de désir sexuel, ou n’ayant pas (ou plus) le besoin d’avoir des relations sexuelles. Donc cela concerne les personnes faisant partie du spectre de l'asexualité (je dis spectre pour prendre en compte les personnes greyasexuelles, greysexuelles, demisexuelles, etc.), et d'autres encore. Je suis particulièrement intéressées par votre expérience personnelle et surtout votre parcours concernant le désir et son absence. Je m'intéresse particulièrement à comment cela nous impacte (ou pas) de ne pas correspondre à une vision, une norme sociétale. Et donc grossièrement à la notion d'identité.

C'est une étude qualitative, donc basée sur des témoignages qui seront tous anonymisés et utilisées uniquement dans le cadre de ce mémoire.
Je suis physiquement basée en Belgique, mais j'aimerais être le plus juste possible sur votre vécu, et surtout vos différents vécus. Donc si cela doit se faire par téléphone ou par mail ça sera bien volontiers : choisissez la manière qui vous permettra d'être le plus à l'aise.

Je ne peux pas vous donner un détails précis des questions à l'heure actuelle car je travaille avec la méthode d'analyse ancrée, et donc chaque questions évoluent à chaque entretien. Cette méthode met l'accent sur la construction d'une théorie fondée sur les données elles-mêmes, plutôt que de partir d'un cadre théorique préexistant. Cela permet d'explorer et de comprendre les expériences des individus de manière approfondie et nuancée (j'espère en tout cas, c'est la direction que je veux donner à mon mémoire).

Mon mon propre vécu et mes valeurs ont, et vont, évidemment influencer toutes les étapes de ce processus de recherche, mais j'aimerais être une alliée des personnes inscrites sur ce forum, donc je compte sur vous pour m'exprimer les erreurs que j'ai pu commettre, dans ce post bien trop long et cette phrase encore plus, pour faire évoluer mes représentations. Je vous prie d'être indulgent-es vis-à-vis de ces erreurs, je fais notamment cette étude pour apprendre et comprendre.

Voilà !
Merci d'avoir lu ce message,
Merci beaucoup d'y répondre,
Merci infiniment d'y participer,

Bonne journée,

Sarah.

PS: Répondez ici ou en MP si vous voulez bien participer et nous pourrons nous échanger nos coordonnées.
PSS : sarah.briatte@ulb.be

[Zimou]

Bienvenue!

PS: Répondez ici ou en MP si vous voulez bien participer et nous pourrons nous échanger nos coordonnées.

Les MP ne te sont sans doute pas encore ouvert par mesure de sécurité antispam, mais je te répond ici : pas de soucis pour participer. Tu peux mettre une adresse mail pour te contacter si tu met un espace avant et/ou après le @ (car les adresses mail sont aussi bloqué tant que la personne n'est pas détecté comme fiable)

[Coriandre66]

Merci beaucoup d'avoir répondu si vite !
J'ai pu mettre mon adresse mail directement sur le post, manifestement ça y est, le forum pense que je suis fiable

[CharlieDupiot]

Bonjour,

Je viens de découvrir ce forum et je ne veux pas du tout paraître intrusive, donc je me permets simplement de poster ce message pour celles et ceux que ça intéresserait.
Je travaille pour la radio, pour une émission quotidienne de société sur Radio France Internationale.
Je cherche actuellement à recueillir des témoignages - anonymes ou non - de personnes âgées de 15 à 30 ans qui sont asexuelles, ou s'interrogent.
On peut bien sûr d'abord en discuter par téléphone, voici mon adresse mail si jamais vous êtes concerné et que cela peut vous intéresser : charlie.dupiot@gmail.com

Merci à vous de m'avoir lue et à bientôt !

[SandraLorenzo]

Bonjour,

Je suis journaliste à La Provence, je suis spécialisée dans les sujets
autour de la parentalité et de la vie intime. J'aimerais donner la parole à
une ou plusieurs personnes asexuelles dans un article qui sera publié sur
le site internet de La Provence pour raconter la manière dont ces personnes vivent
cette orientation sexuelle encore peu connue.

Je suis à la recherche de personnes majeurs, hommes comme femmes, ma seule
contrainte est qu'ils ou elles vivent dans les Bouches-du-Rhône, le
Vaucluse ou les Alpes de Haute Provence ou qu'ils aient un lien avec cette
région. Les témoignages pourront être anonymisés si besoin, l'entretien se
passera par téléphone, en visio ou en face à face. Si besoin, il sera
possible d'échanger uniquement par écrit ou par notes vocales.

Voici mon mail : slorenzo@laprovence.com

Merci à toustes !

[Loukinered]

Bonjour à toustes !

Je m’appelle Louise Redkine, et je suis psychologue clinicienne depuis cinq ans maintenant, et actuellement en formation de sexologie à Paris.
Si je me permets de publier sur AVEN c’est parce dans le cadre de mon mémoire de fin d’études de sexologie, je m’intéresse à la question de l’asexualité et plus précisément à la possibilité d’accès à la parentalité pour les personnes se considérant comme asexuelles.
Dans la pensée commune, et c’est bien regrettable, nombreux sont celleux qui pensent qu'être Ace est incompatible avec l'idée de la parentalité. Pourtant, pour celles et ceux qui en font le choix, des solutions existent, encore faut-il pouvoir se tourner, si cela s'avère nécessaire, vers des professionnels avertis, safe et inclusifs…

Aussi, en discutant autour de moi et notamment auprès des professionnels de santé (sexologues, médecins, gynécologues, sages-femmes etc), très peu sont en mesure d’une part de définir ce qu’est l’asexualité, et d’autres part d’accompagner et d’appréhender les éventuels besoins spécifiques des personnes asexuelles, qu’il y ait désir d’enfant, ou non.

En ce sens, mon travail d’écriture consiste à m’intéresser à ce que vous vivez en tant que personnes asexuelles, aux difficultés rencontrées s’il y en a, à entrevoir les enjeux autour de l’accès à la parentalité si cette question vous concerne, et d’aller en parallèle interroger les professionnels de santé sur leurs besoins dans l’idée d’un meilleur accompagnement global.

Je souhaiterai m’entretenir avec une dizaine de personnes, sur la base du volontariat bien-sûr, par le biais d’entretiens d’une heure environ (visio possible), anonymat garanti. Si vous avez plus de 25 ans, que vous vous identifiez comme personne asexuelle et que vous avez déjà réfléchi a votre potentielle parentalité (que ce projet ait abouti ou non), n'hésitez pas à me contacter, je serai ravie d'échanger avec vous !

Par MP ici, ou par mail : louise.redkine@hotmail.fr /

Un grand merci,
très bonne journée à vous,

Louise

[Erialc]

Bonjour Louise, et bienvenue !
Je me permets de demander quelques précisions.

Dans la pensée commune, et c’est bien regrettable, nombreux sont celleux qui pensent qu'être Ace est incompatible avec l'idée de la parentalité. Pourtant, pour celles et ceux qui en font le choix, des solutions existent, encore faut-il pouvoir se tourner, si cela s'avère nécessaire, vers des professionnels avertis, safe et inclusifs…

Est-ce ce que c'est un sujet qui concerne exclusivement l'accès à la PMA ? Certains couples asexuels ont des relations sexuelles pour devenir parents.

Aussi, en discutant autour de moi et notamment auprès des professionnels de santé (sexologues, médecins, gynécologues, sages-femmes etc), très peu sont en mesure d’une part de définir ce qu’est l’asexualité, et d’autres part d’accompagner et d’appréhender les éventuels besoins spécifiques des personnes asexuelles, qu’il y ait désir d’enfant, ou non.

Est-ce que vous dites cela parce que vous ouvrez le sujet au traitement des personnes asexuelles par les professionnels de santé, ou bien c'est un contexte qui vous amène au sujet sur la parentalité ?

Je vous pose ces questions parce qu'autour de la parentalité, il y a des tas de cas de figure. Il y a les asexuel.les qui ne sont pas en couple du fait de leur asexualité et qui veulent être parents, il y a les couples asexuels qui vont avoir des enfants en ayant des relations sexuelles et qui peuvent peut-être avoir besoin d'être accompagnés, il y a des couples avec deux personnes de sexes différents mais un seul des deux est asexuel, il peut y avoir le même cas de figure que précédemment avec deux personnes de même sexe, il y a bien sûr les couples asexuels qui veulent être parents mais sans avoir de relations sexuelles, etc... Voilà quelques exemples.

[Loukinered]

Bonjour Erialc, et merci pour votre retour qui permettra surement d'affiner et d'éclaircir mes propos !

Mon sujet ne concerne pas uniquement l'accès à la PMA mais bien toutes les méthodes existantes (naturelles ou médicales) qui amènent un jour n'importe quel individu à devenir parent. Je pense également a l'adoption, a la co-parentalité ...

J'ai bien-sûr conscience qu'au sein même de la communauté asexuelle, il existe bien des distinctions, en ce qui concerne les degrés d'attirances sexuelles (spectre) mais aussi les pratiques sexuelles concrètes, tout cela pouvant d'ailleurs je crois, et selon les témoignages, être mouvants.

J'imagine en effet que certain couples asexuels ont et peuvent avoir des relations sexuelles pour devenir parent, mais j'imagine également que pour d'autre cela s'avère inenvisageable, et lorsqu'il y a parallèlement désir d'enfant, les choses peuvent alors se complexifier.

Enfin, si j'ai choisi ce sujet, c'est que dans le cadre de ma formation sexo, on ne parle que très peu ou pas des personnes asexuelles, et encore moins de la question de la parentalité qui a pourtant, selon moi, toute sa place. Aussi, en collaboration avec une collègue qui travaille dans un CECOS (centre d'étude et de conservation des oeufs et du sperme humains), nous avons eu la chance de rencontrer et d'inviter A. Laurent-Mayart lors d'un webinaire, qui a pu nous livrer quelques bribes de son expérience de parent, asexuel et aromantique. J'avais au préalable un peu étudié la question d'une manière plus théorique mais cet échange à vivement suscité ma curiosité, et notamment dans le vécu concret des personnes asexuelles voulant devenir parent, peu importe par quel moyen.

Concernant les professionnels de santé (et j'en fais parti), il me semble nécessaire de les sensibiliser sur ces questions, pour éviter au maximum les violences, qu'elles soient institutionnelles, psychiques, physiques et sexuelles ...(cela vaudra aussi bien pour un psychologue en libéral, qu'un gyneco, urologue, que pour un médecin d'un centre PMA par exemple).
Je n'ai aucunement l'idée d'un "traitement des personnes asexuelles", en revanche, je pense que comme n'importe qui, iels peuvent avoir besoin d'être accompagné sur une demande particulière, ou quand il y a source de souffrance, notamment sur la question de l'accès à la parentalité. La question de la non-parentalité m'intéresse d'ailleurs tout autant (par choix? par renoncement? par contrainte?...). C'est pourquoi je spécifiai dans mon post précédent " et que vous avez déjà réfléchi a votre potentielle parentalité (que ce projet ait abouti ou non".

Bon, je m'arrête là, j'espère avoir répondu à vos interrogations et que c'est un peu plus clair...

[Clémence]

Bonjour tout le monde,

Ceci est mon premier message sur le forum alors je me présente et explique ma démarche, je me suis aussi dit que cette discussion précisément était le bon endroit pour poser mes questions mais libre à vous de répondre ou non!

Je débute dans le journalisme et travaille, pour une candidature en master, sur un sujet sur l’amatonormativité (définition dans la première question) et ce qui remet en question ces normes, comme l’amitié ou l’asexualité. Je suis également queer et bénévole dans le centre lgbti+ de ma ville. Je souhaiterais avoir des témoignages pour mon sujet d’enquête de personnes concernées directement par le sujet de l’amatonormativité donc des personnes asexuelles et/ou aromantiques. Comme je n’en connais pas, je m’adresse à vous sur ce forum pour répondre à quelques questions si possible. Je précise que cela n’a pas vocation à être publié sur un média puisque c’est dans le cadre d’une candidature en master. J’ai lu un peu ce qu’il se passait sur ce forum et ça a l’air d’un espace bienveillant donc propice pour recueillir votre voix.

Voici alors mes quelques questions auxquelles toutes les personnes de ce forum peuvent répondre (à part moi du coup) mais ne vous sentez pas obligé.es bien sûr  :
- présentez-vous : âge, pronom, un prénom (possible de prendre un faux prénom, dans ce cas merci de le préciser) et votre pays/région éventuellement
- L’amatonormativité correspond aux normes de la société qui prônent le fait d’être en relation de couple amoureux exclusif avec des relations sexuelles. En tant que personne ace : quel est le premier moment dont vous vous souvenez où vous avez été confronté.es à ces normes/injonctions selon lesquelles il faudrait être en couple exclusif pour être heureux/heureuse ou pour réussir sa vie ?
- Quand vous avez compris que ces normes ne vous correspondaient pas ?
- La place de l’amitié dans votre vie a-t-elle changé lorsque vous avez remis ces normes en question ?
- Quelle est votre vision de l’amour (amoureux, amical et familial) en quelques mots ?

Ce sont seulement ces quelques petites questions. Il est possible que je vous cite, et c’est pour cette raison qu’il me faut votre prénom, ou un faux prénom. Et après cela je ne vous dérange plus.

Bonne journée ou bonne soirée et merci d’avance,
Clémence.

[Erialc]

- présentez-vous : âge, pronom, un prénom (possible de prendre un faux prénom, dans ce cas merci de le préciser) et votre pays/région éventuellement

Albertine (prénom d'emprunt ), elle, 30 ans, France
Je précise aussi que je suis asexuelle hétéroromantique.

- L’amatonormativité correspond aux normes de la société qui prônent le fait d’être en relation de couple amoureux exclusif avec des relations sexuelles. En tant que personne ace : quel est le premier moment dont vous vous souvenez où vous avez été confronté.es à ces normes/injonctions selon lesquelles il faudrait être en couple exclusif pour être heureux/heureuse ou pour réussir sa vie ?

J'ai intégré dès mes 11-12 ans à peu près que ça faisait partie de la vie de couple d'avoir des relations sexuelles. C'est à ce moment que les filles et les garçons commençaient le plus à en parler au collège, et c'est aussi au moment où je me posais des questions sur les changements de mon corps. J'essayais de rationaliser ça en me disant que c'est parce qu'un jour je voudrai avoir des relations sexuelles.

- Quand vous avez compris que ces normes ne vous correspondaient pas ?

Petit à petit, vers mes 27-28 ans, quand j'ai commencé à prendre conscience de mon asexualité.

- La place de l’amitié dans votre vie a-t-elle changé lorsque vous avez remis ces normes en question ?

Oui, je suis plus sereine avec les hommes et les femmes maintenant que j'ai compris que je n'avais pas d'attirance sexuelle. Avant, je pouvais me demander à propos de n'importe quel ressenti si ce n'était pas une attirance sexuelle (ou même romantique), et cela ne me mettait pas à l'aise avec les gens. J'avais toujours peur qu'ils interprètent mal mon attitude, qu'ils croient que je les drague.

- Quelle est votre vision de l’amour (amoureux, amical et familial) en quelques mots ?

Altruisme, respect, empathie, bienveillance, sympathie, pensées pour l'autre, être heureuse/heureux pour l'autre, admiration pour l'autre.