Je suppose qu'il est difficile de démêler les causes des conséquences.
Le podcast a l'air de souligné le fait que, lorsqu'on a une histoire "problématique", les œuvres du genre "Dark Romance" peuvent aggraver le problème en sous-entendant que la situation peut évoluer de façon positive. Alors que... non.
Ce qui m'interpelle, c'est que devant une représentation de relation toxique, la réaction de beaucoup penche plus du côté 'oh, c'est romantique' que du côté 'mais c'est horrible !'. Le podcast évoque les classiques (du genre "Les Hauts de Hurlevents") pour dire qu'on baigne dans ce genre de représentation depuis l'école (et qu'elles sont présentées comme extraordinaires).
On a aussi "Quand vous serez bien vieille" qui me paraît être l'équivalent poétique du "Mademoiselle, vous êtes charmante" suivie de "Sale Pute". Ben, il y a beaucoup de gens qui ne voient pas le côté malsain de la chose.

Je l'ai lue plus âgée après avoir découvert des déconstructions de ce genre d’œuvre. Je n'ai pas trop de mérite.

Plus jeune, j'avais lu de vieux Harlequin (dénichés des bouquineries) sans voir à quel point c'était ultra toxique.
Quoique... Vu que je me souviens des éléments toxiques et pas du reste de l'intringue, une partie de moi devait déjà se dire "Hum... Ca me paraît un peu limite".

Je m'en rappelle d'un qui était particulièrement gratiné. Il ne serait pas classé en "Dark romance", la couche de miel qui cache les couches malsaines est trop importante.
C'était tellement tordu que j'ai retenu une grande partie de l'intrigue. Mes souvenirs sont sans doute déformés, mais ça doit être à peu près cela.
EDIT : Oh, pinaise ! Incroyable, alors que je postais le résumé du bouquin, ma mémoire m'a fourni un indice de taille : "Marina". Je ne retiens pas le nom de certains collègues, mais j'ai retrouvé le prénom de l'autre cruche... euh... héroïne.Au début, l'héroïne est amoureuse du beau Grec ténébreux (traduire par macho et misogyne) auquel sa sœur est fiancée. C'est donc sans espoir et elle rumine son chagrin.
Sauf que notre "pauvre" Grec ténébreux devient aveugle (sans doute suite à un accident). La sœur se carapate parce qu'elle ne veut pas se marier avec un infirme (je crois ou alors elle a pris la mesure du monsieur et s'est enfui en hurlant). L'héroïne se dit "Voilà ma chance ! Je vais rejoindre mon Grec Ténébreux, me faire passer pour ma sœur et m'occuper de lui".
Sur cette base très saine pour une relation amoureuse, la voilà qui file en Grèce.
Sauf que le Grec ténébreux est rancunier (et un peu bête). S'il ne s'aperçoit pas de la substitution (), il décide de se venger de cette femme qui l'a abandonné un temps par une série de tortures psychologiques. Notre héroïne piétinée souffre mais s'accroche à son rôle parce qu'elle est amoureuse et qu'elle a choisi son rôle. Je crois. Ou un truc débile dans le genre.
Au bout d'un moment, le Grec ténébreux s’aperçoit du subterfuge et, bizarrement, ne le prend pas très bien.Comme c'est un homme équilibré, il ne porte pas plainte pour abus de confiance et ne jette pas l'intruse dehors ; il préfère adapter ses tortures psychologiques à la situation. A ce moment du roman, on ne sait pas qu'il a tout compris ; on voit juste qu'il devient plus ténébreux que ténébreux. Ce sera expliqué à la fin.
Et voilà que, patatras, le Grec ténébreux pourrait bien retrouver la vue grâce à une opération. Comme il sait et qu'il est mature, il appuie bien sur le fait qu'il va bientôt voir le visage de son "aimée". L'héroïne s'affole et finit par s'enfuir avant d'être découverte (sans savoir donc que le Grec ténébreux est déjà au courant et qu'il joue avec elle comme un chat avec une souris).
Tout finit bien. Le Grec ténébreux retrouve la vue. Entre temps, il s'est dit que la fille est bien plus gentille que sa sœur et que ce ne doit pas être si grave qu'elle mente comme une arracheuse de dents. Il part retrouver l'héroïne pour la demander en mariage. Elle accepte parce que ce n'est pas si dangereux d'épouser un Grec ténébreux adepte de la torture mentale.


"L’œuvre" s'appelait donc L'Aigle aux yeux vides (publié pour la première fois en 1970) :
http://www.lesromantiques.com/index.php ... le-swooped
Finalement, il n'était pas Grec mais Chypriote.
