Asexualité et l'université

[Tinlewn]

Je rentre à l'université en septembre, un nouveau monde s'offre à moi !

J'ai décidé qu'après une adolescence faite majoritairement de solitude, surtout depuis ces deux dernières années, que je vais m'ouvrir aux autres, me faire pleins d'amis. D'avoir enfin une vie sociale convenable.

Sauf que, j'ai peur d'avoir du mal à bien m'intégrer. Déjà pour ce que je suis en tant que tel (mais ça, c'est autre chose). Mais aussi à cause de mon asexualité et de mon dégoût/indifférence envers le sexe. Je suis moins dégouté par le sexe qu'avant, mais le dégoût est toujours là. Sur une échelle de 1 à 10, je dirais que je suis à 6 ou 7.

Je sais qu'à ce moment-là le sexe et la romance est encore plus au centre des conversations et de la vie parce que les parents ne sont plus derrière notre dos.
J'ai peur que les gens remarque ma différence. Qu'ils me jugent, me pose des questions gênantes ou pire, qu'ils essayent de me mettre en couple ou me trouver un cou d'un soir en pensant partir d'une bonne attention.

Aussi d'un côté, je pense parfois que ce serait bien que j'ai une copine (part moi-même, sans qu'on me force) mais toute cette histoire de sexe me décourage d'avance, je ne pense pas être capable de donner le strict minimum de sexe à une fille à moins d'être traumatisé par la suite (pour ceux qui se rappelle de ma petite expérience de masturbation qui a mal tourné...) Je n'ai pas envie de me forcer de toute façon.
J'ai aussi un peu peur que l'ont me drague, ça me gênerait trop, je vais fuir.

Je ne sais pas si je vais assumer mon asexualité, tout dépend de mon entourage, mais j'ai trop peur que les gens me voient comme la fille innocente, bizarre et qu'ils aient des propos aphobe envers moi. Je voudrais vraiment m'intégrer cette fois

Est-ce que vos années universitaires se sont bien passés pour vous par apport à ça ?

[Walther]

Pour moi ça ne s'est pas mal passé, mais pas bien non plus, bien sûr en grande partie par rapport à cela, ce n'était pas l'université, mais le lycée technique, et c'était il y a 30ans, les choses ont changées depuis.

[dioptase]

Ca c'est bien passé pour moi aussi. Je suis toujours tombée sur des personnes respectueuses dans ceux avec qui je passais du temps.

La seule fois où quelqu'un à eu un comportement déplacé, c'était au lycée et ce n'était pas quelqu'un dans mon cercle de fréquentation, juste un camarade de classe. Et je l'ai tout de suite dénoncé (en précisant bien que c'était la première fois et que ça c'était uniquement verbale), par peur que si je laisse faire ça aille plus loin. Il n'a jamais récidivé par la suite.

[Erialc]

Mon seul conseil : va vers les personnes qui ne pensent qu'à bosser, qui parlent surtout des études. Elles pensent aussi aux relations mais c'est plus diffus. Souvent, parmi ces gens il y en a qui n'ont pas trop confiance en eux non plus dans les relations, donc ils ne mettent pas l'amour et le sexe au centre des sujets de conversation, et surtout, s'ils voient que tu n'en parles pas, il y a moins de risques qu'ils te jugent.

[BapTatsu]

Personnellement je suis encore dans ces années là, bien que sur la fin, et je dois dire que je n'ai eu aucun problème à ce sujet. J'ai découvert mon asexualité il y a deux ans quand je suis arrivé en école d'ingénieur. Je sortais de prépa et je me disais la même chose que toi : c'est le moment de m'ouvrir aux gens et de me faire plein de potes, mais la découverte de mon asexualité m'a mis pas mal de doutes et m'a freiné un moment. On va pas se mentir les "péchos", qu'ils soient romantiques ou plus, c'est très courant et les gens aiment bien ces potins. Cela dit je n'ai pas beaucoup été mêlé à ces conversations. Après je suis un mec donc je sais pas trop ce que se disent les filles entre elles, mais pour le reste personne ne m'a jamais mis la pression, parlé de sujets embarrassants ou critiqué ni jugé sur ma façon de vivre mes relations avec les gens. Je trouve que les gens (du moins pour mon école) sont assez respectueux de tes limites. Même si certains peuvent parfois être un peu curieux au début, ils n'insistent pas trop quand tu bottes en touche et après tu es tranquille. Par la suite je me suis fait plein de potes avec des visions complètement différentes de la mienne sur la sexualité et les relations amoureuses sans que ça pose soucis, et je me suis senti en confiance pour leur parler de mon asexualité petit à petit et ça a été bien pris à chaque fois.

Mon conseil ça serait de te laisser porter. De parler aux gens que tu as envie, quand tu en as envie, et tu finiras par faire de belles rencontres je pense. Néanmoins c'est évident qu'en restant enfermé.e et en ne parlant à personne c'est difficile de rencontrer du monde donc il faut sortir un petit peu de sa zone de confort, de temps en temps.

[EliSun]

Je rentre à l'université en septembre, un nouveau monde s'offre à moi !

J'ai décidé qu'après une adolescence faite majoritairement de solitude, surtout depuis ces deux dernières années, que je vais m'ouvrir aux autres, me faire pleins d'amis. D'avoir enfin une vie sociale convenable.

C'est une super résolution ! Ne te mets pas trop la pression cependant. J'ai mis beaucoup de temps à trouver des amis à l'université, surtout des avec qui je me sens à l'aise. Mais c'est une très bonne expérience je pense.

Sauf que, j'ai peur d'avoir du mal à bien m'intégrer. Déjà pour ce que je suis en tant que tel (mais ça, c'est autre chose). Mais aussi à cause de mon asexualité et de mon dégoût/indifférence envers le sexe. Je suis moins dégouté par le sexe qu'avant, mais le dégoût est toujours là. Sur une échelle de 1 à 10, je dirais que je suis à 6 ou 7.

Je sais qu'à ce moment-là le sexe et la romance est encore plus au centre des conversations et de la vie parce que les parents ne sont plus derrière notre dos.
J'ai peur que les gens remarque ma différence. Qu'ils me jugent, me pose des questions gênantes ou pire, qu'ils essayent de me mettre en couple ou me trouver un cou d'un soir en pensant partir d'une bonne attention.

Honnêtement, ça dépend des ressentis mais j'ai eu l'impression qu'au contraire, les gens me lâchaient enfin par rapport à ça. Chacun vit sa vie, chacun a ses problèmes et il n'y a aucune raison d'aller embêter les autres parce que ça gêne tout le monde... c'est à l'université que je suis allée dans les première assos LGBT+ de ma vie, que j'ai rencontré des gens géniaux... essaie de te rapprocher de gens avec qui tu te sens bien, c'est le principal.
Paradoxalement, pour moi c'est plus du côté de la famille que les remarques se font plus insistantes...

Aussi d'un côté, je pense parfois que ce serait bien que j'ai une copine (part moi-même, sans qu'on me force) mais toute cette histoire de sexe me décourage d'avance, je ne pense pas être capable de donner le strict minimum de sexe à une fille à moins d'être traumatisé par la suite (pour ceux qui se rappelle de ma petite expérience de masturbation qui a mal tourné...) Je n'ai pas envie de me forcer de toute façon.
J'ai aussi un peu peur que l'ont me drague, ça me gênerait trop, je vais fuir.

Je ne sais pas si je vais assumer mon asexualité, tout dépend de mon entourage, mais j'ai trop peur que les gens me voient comme la fille innocente, bizarre et qu'ils aient des propos aphobe envers moi. Je voudrais vraiment m'intégrer cette fois

Est-ce que vos années universitaires se sont bien passés pour vous par apport à ça ?

L'université, c'est vraiment un ressenti propre à chacun. Pour moi ça s'est très bien passé même si c'était dur de m'intégrer au début. Tout ce que je peux te donner comme conseils, c'est de te rapprocher de gens avec qui tu ne te sens pas jugée. J'avais un groupe d'amis au lycée mais avec le recul, je ne m'y sentais pas du tout à l'aise. Je croyais que c'était ça l'amitié ; j'ai découvert que ça pouvait être beaucoup mieux.
Et ne te décourage pas si c'est difficile de rencontrer des gens au début. Sortir de sa coquille, c'est compliqué et ça ne se fait pas en une journée. Essaie de t'inscrire à des activités qui te tentent, etc. C'est le meilleur moyen de rencontrer des gens qui partagent tes intérêts !

Par rapport à l'asexualité, je ne savais pas encore que j'étais asexuelle au lycée alors difficile de comparer... mais l'indépendance qu'on a à la fac fait qu'on peut vraiment cheminer pour essayer de se comprendre je trouve. C'est parfois très difficile mais ça donne aussi de très belles expériences.

Sinon, des gens avec des propos aphobes, on en croise toujours. Mais bon, je pense qu'on apprend à savoir que ces remarques ne disent rien de nous, elles disent d'eux. Et puis ça m'a permis de me rendre compte qu'il fallait couper les liens avec certains...

Bref, l'université et plus généralement les études c'est cool. C'est dur aussi parfois, d'apprendre à grandir et à vivre avec soi-même. Des fois ce sera triste, des fois joyeux. C'est la vie quoi, et je crois que l'important c'est juste de s'aimer et d'être soi-même.

[clotaire]

Hello,

globalement, j'ai trouvé aussi que le milieu universitaire était globalement très ouvert et tolérant. Mais bien sûr, ça me semble évident que ça dépend si tu vas à Dauphine ou à Jussieu, en droit ou en arts du spectacle, pour rester un peu caricatural

Mais globalement les étudiants universitaires sont curieux et ouverts à entendre différentes opinions. Après, tu verras bien sur qui tu tombes, mais tu pourras forcément élargir beaucoup ton cercle relationnel, et j'espère que tu trouveras des propositions qui t'intéressent. N'hésite pas à faire, selon tes hobbies, des activités permettant les rencontres entre étudiants (sport, culture, politique, sorties etc.), les propositions de la vie étudiante sont très nombreuses, il y en aura forcément qui te parleront.

Et je suis d'accord avec EliSun pour tout le reste