Le couple en 2022

[Nujiel]

Je me suis rendu compte que je ne me suis pas posé les "bonnes questions" quand j'étais plus jeune, mais quelque part, je ne sais pas si ces questions sont si bonnes que cela. J'ai parfois l'impression d'être irrémédiablement désabusé, désenchanté par la vie, comme si j'avais regardé de l'autre côté du rideau et que plus aucun tour de magie ne pouvait provoquer cette lueur en moi qui fait briller les yeux.

Je "ressens" que je voudrais bien être dans une relation amoureuse avec une femme, et au fond, je ne parviens pas à expliquer pourquoi, ni ce que j'en attendrais vraiment. Partager de la complicité, une connivence qui pourrait être intellectuelle ou enfantine ? Pouvoir se raconter nos journées, à tour de rôle offrir et disposer d'une oreille attentive et réconfortante ? Pouvoir se prendre dans les bras, s'enlacer, oublier les petits tracas de la vie dans une bulle intemporelle de tendresse ? Planifier des vacances, faire entrer chacun dans la vie de l'autre, faire de grands projets ? Toutes ces questions font exploser quelque chose dans mon esprit, et je ressens que cela ne me fait pas du bien d'intellectualiser autant la chose, car cela contribue à me déconnecter de ce que je peux ressentir dans l'immédiateté du présent.

Je ne sais pas si un jour je serai de nouveau en couple, je ne suis pas certain d'en avoir un besoin réel, je ne sais pas si je pourrais être celui qui est attendu, je ne sais pas comment concrètement cela pourrait avoir lieu, avec qui, quand, ce qui fera que cette connexion si particulière pourrait se créer... cela fait beaucoup d'incertitudes, sans doute bien trop. Alors, se poser la question de savoir comment cela se passerait ensuite dans la vie de tous les jours, on en est tellement loin !

[Ondinette]

Ce midi mes grands parents sont venus pour prendre l'apéro.
Ils sont l'exemple type du couple des années avant 68 : Monsieur gère le jardin, l'entretien "technique" de la maison (chaudière, courses, essence dans les voitures ...) tandis que Madame gère le ménage, la popote, les enfants quand ils étaient petits.
Et bien quand je les vois aujourd'hui, même si je les aime profondément, je me demande vraiment s'ils auraient choisi cette voie s'ils avaient sû à l'époque qu'autre chose peut être possible.
Ma grand mère me l'avait d'ailleurs dit lors d'un de mes anniversaire "tu sais, à mon époque, on se mariait surtout pour partir de chez nos parents."

Ils racontaient même l'exemple de leurs amis de la même génération ... 50 ans de mariage, la femme en dépression parce que son mari lui reproche sans arrêt de ne pas assez bien faire les choses dans la maison. Je suis quand même heureuse d'être dans une époque où tout cela évolue, même si les anciens schémas restent difficile à casser.

[~flor_vermelha~]

Deux anecdotes qui me sont venues à l'esprit en lisant ce qui a déjà été écrit :
Quand j'avais 19 ans, je suis partie de chez ma mère pour faires mes études dans une autre ville. Je me suis retrouvée en coloc avec deux garcons, l'un ne faisait rien pour que l'appartement soit propre (et en plus il fumait), l'autre faisait beaucoup de choses et m'a beaucoup appris. C'était un gars et moi une fille, mais il était un peu plus grand (22 ans). Nous sommes toujours amis, il est marié maintenant et a deux enfants. J'ai l'impression que lui et sa femme se partagent les tâches et c'est toujours lui qui fait la cuisine.
Il y a huit ans environ, un homme qui chantait dans la même chorale que moi a perdu sa femme dans un accident. Il avait 60 ans à l'époque je crois. Même pas une année plus tard il nous a présenté sa nouvelle copine. Un soir après la répétition il était assis à côté de moi, nous avons parlé et il a dit : "Tu sais, un homme ne peut pas vivre seul." J'ai en général l'impression qu'une femme qui vit seule est plus capable de se rendre la vie agréable qu'un homme dans la même situation, mais je crois aussi que c'est plus le cas pour les vieilles génération que pour les personnes de mon âge (moins que 40 ans).

[Nujiel]

Il y a huit ans environ, un homme qui chantait dans la même chorale que moi a perdu sa femme dans un accident. Il avait 60 ans à l'époque je crois. Même pas une année plus tard il nous a présenté sa nouvelle copine. Un soir après la répétition il était assis à côté de moi, nous avons parlé et il a dit : "Tu sais, un homme ne peut pas vivre seul."

Je trouve sa phrase complètement déplacée, pour ne pas dire horrible. Cela veut dire quoi, qu'il était prêt à se mettre avec n'importe qui pour ne pas avoir à gérer sa solitude ? Il parle pour lui. Franchement, je suis choqué.

[Walther]

Oui et non. Parce que l'homme a toujours eu un meilleur niveau de vie financier que les femmes. Je ne crois pas que ce soit l'argent qui contribue à décider les hommes à se mettre en couple.

Je pense que c'est un point de vue qui était valable il y a bien longtemps, aujourd'hui une femme, à travail égal avec un homme gagne le même salaire.
Après il est certain que si madame fait 10h de ménage par semaine, et monsieur un temps complet de cadre, les revenus ne seront pas les mêmes, et si la situation serait inversé monsieur gagnerait beaucoup moins que madame.

Parfois, quand l'homme et la femme ont des revenus modeste, et bien être en couple facilite tout de même le payement du loyer, les frais de chauffage, d'électricité, ça permet au couple de se dégager de l'argent pour autre chose.
Dans ce cas on pourrait comparer le couple à une collocation.

[Walther]

Il y a huit ans environ, un homme qui chantait dans la même chorale que moi a perdu sa femme dans un accident. Il avait 60 ans à l'époque je crois. Même pas une année plus tard il nous a présenté sa nouvelle copine. Un soir après la répétition il était assis à côté de moi, nous avons parlé et il a dit : "Tu sais, un homme ne peut pas vivre seul."

Je trouve sa phrase complètement déplacée, pour ne pas dire horrible. Cela veut dire quoi, qu'il était prêt à se mettre avec n'importe qui pour ne pas avoir à gérer sa solitude ? Il parle pour lui. Franchement, je suis choqué.

Je ne suis pas étonné, et je ne sais si monsieur pensait qu'à la solitude, ou bien à autre chose, car il y a des personnes qui ne peuvent se passer de sexe, et sont près à n'importe quoi pour y parvenir.

[Baelfire]

Je pense que c'est un point de vue qui était valable il y a bien longtemps, aujourd'hui une femme, à travail égal avec un homme gagne le même salaire.

Oh là on y est pas encore ! https://blog.swile.co/inegalites-salari ... 14EALw_wcB

Pour la petite histoire j'ai une amie qui était un homme avant. Elle m'a raconté que sa boîte était en train de mettre en place des mesures pour que les femmes gagnent enfin autant que les collègues masculins. On a rigolé parce que dans sa situation à elle c'était assez ironique. "je me paye les inégalités sociales que j'aurais pu éviter si j'étais restée un homme". C'était de l'humour évidemment. Elle ne regrette pas du tout son choix.

[Baelfire]

Hop. Un petit article qui explique pourquoi les femmes ont intérêt à être célibataires et les hommes à se caser. Attention il ne faut pas généraliser. Moi je suis adepte de ce point de vue mais ça m'embêterait que tout le monde fasse ça . C'est très bien que de nombreuses femmes acceptent de supp...je veux dire d'être en couple. Sinon les hommes seraient encore plus frustrés.

https://www.levif.be/societe/sante/les- ... heureuses/

[Nujiel]

Je n'ai pas d'article particulier à citer, mais il me semble bien qu'une tendance qui était marginale devient plus apparente ces derniers temps, celle des couples non cohabitants. Je ne dis pas que c'est la solution à tout, mais cela invite à se poser de sacrées bonnes questions sur ce que l'on attend de la dynamique de couple, le quotidien, et les efforts que chacun doit faire, à la fois pour soi et (éventuellement) pour l'autre.