Je vois de quoi tu parles et, en effet, j'ai déjà ressenti cela. Il me faut d'abord me sentir vraiment à l'aise avec quelqu'un et d'humeur câline, mais dès que l'acte commence je ne suis plus consentant et je souhaite y mettre un terme. Ne suis-je en réalité consentant que pour l'idée de l'acte et non de sa réalisation ? Je crois que je bascule temporairement dans une humeur propice au consentement, mais sans réellement consentir - une sorte d'entre deux où les possibles se croisent - et je ne peux vraiment pas blâmer l'autre de méprendre cela pour un consentement car il y a indéniablement une part de jeu équivoque dans ce que je ressens à ce moment là - et c'est très difficile à expliquer. En revanche à chaque fois que j'ai laissé aller les choses jusqu'au bout pour faire plaisir à l'autre, j'avais bien le sentiment désagréable de malaise d'avoir été violé.drole2bete a écrit : ↑22 juil. 2018, 23:31 Parfois j'absorbe certainement l'envie de l'autre, de manière inconsciente, je me sens bien voire forte, en confiance et je ne suis pas dérangée à l'idée de faire l'amour avec elle. Et ce n'est qu'àpres l'acte que mon corps me parle et m'envoye des signes comme si je ne me sens pas très bien. Donc je trouve assez difficile de savoir si l'on souhaite réellement au fond de nous cela ou pas. Je pense que cela est plus évident quand on est en couple avéré mais comment cela se passe t il dans une phase transitoire où les personnes ne sont encore pas sûre d'être en couple? Vous voyez le truc?
J'ai inversé ma conception du consentement
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Re: J'ai inversé ma conception du consentement
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Re: J'ai inversé ma conception du consentement
PassionA tes mots me parlent. C'est ce ressenti que j'ai aussi
A partir du moment que j'ai pris la décision en mon âme et conscience de coucher avec une personne qui a clairement exprimé son envie de sexe sans m'y influencer de trop (qui est un minimum à l'écoute de l'autre) et bien je l'assume et ne me sens pas violée. Mais parfois quand je sens que la personne est plongé dans son propre plaisir lors de l'acte sans de connexion envers moi, je me sens très mal. Je pense aussi tout bêtement, que c'est une forme de lâcher prise et que la personne pense que l'autre est pareil.
sauf que pour moi oui c'est désagréable mais pas au point de dire que je me suis sentie violé. je trouve ce terme très violent. ça devait être dure de vivre cette situation.PassionA a écrit : ↑18 août 2018, 12:24 Ne suis-je en réalité consentant que pour l'idée de l'acte et non de sa réalisation ? Je crois que je bascule temporairement dans une humeur propice au consentement, mais sans réellement consentir - une sorte d'entre deux où les possibles se croisent - et je ne peux vraiment pas blâmer l'autre de méprendre cela pour un consentement car il y a indéniablement une part de jeu équivoque dans ce que je ressens à ce moment là - et c'est très difficile à expliquer.
A partir du moment que j'ai pris la décision en mon âme et conscience de coucher avec une personne qui a clairement exprimé son envie de sexe sans m'y influencer de trop (qui est un minimum à l'écoute de l'autre) et bien je l'assume et ne me sens pas violée. Mais parfois quand je sens que la personne est plongé dans son propre plaisir lors de l'acte sans de connexion envers moi, je me sens très mal. Je pense aussi tout bêtement, que c'est une forme de lâcher prise et que la personne pense que l'autre est pareil.
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Re: J'ai inversé ma conception du consentement
Je comprends ce que tu veux dire, mais en ce qui me concerne la sensation est pourtant celle d'être violé. Il y a comme toi le fait que je prends la décision consciente d'avoir le rapport (même si je ne le désire pas), et ça ne change rien au fait qu'au final je me sente violé car c'est bien un rapport sexuel forcé. En revanche, je n'applique pas l'adjectif violeur à l'autre, car l'autre n'est pas responsable de ce malaise et je n'ai pas de sentiment négatif envers cette personne après coup - c'est la situation, le fait de "devoir" avoir des rapports sexuels contre ma volonté intime, c'est une violence que ma volonté fait subir à mon corps, je suis mon propre violeur. C'est un peu comme quand tu décides de manger un aliment alors que tu sais que ton corps va le rejeter quasi-immédiatement, ton conscient fait souffrir ton corps et personne d'autre que toi n'est coupable de ça.
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Re: J'ai inversé ma conception du consentement
Il faut dissocier volonté et envie. C'est pas parce quelqu'un a envie qu'il en a la volonté, il est tout a fais concevable de dire "non" à une personne dont on est attiré sexuellement pour x ou y raisons. Avoir envie, ce n'est pas consentir, l'oublier serait un raccourci dangereux.
Et même si cela peut paraître étrange pour certains, l'absence de désir physique pour autrui, n'empêche pas de souhaiter avoir une relation avec quelqu'un pour des raisons autres que bassement physique. Bref consentir à un échange charnel, n'est pas toujours qu'une question de chair.
Et même si cela peut paraître étrange pour certains, l'absence de désir physique pour autrui, n'empêche pas de souhaiter avoir une relation avec quelqu'un pour des raisons autres que bassement physique. Bref consentir à un échange charnel, n'est pas toujours qu'une question de chair.
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Re: J'ai inversé ma conception du consentement
Bonjour, je n'ai pas lu certains des looooongs commentaires ( j'ai une heure pour aller déjeuner avant d'aller bosser) et je comprend complètement ton témoignage aelyz. En ce qui me concerne, malgres la prise de conscience de mon asexualité il y'a 4 ans, je continuais jusqu'à il y'a peu d'avoir de rares relations sexuelles avec ma copine. Parce que la frustration la rendait aigri, chiante, alors bon j'y passait. Rarement mais quand même. Je lui disait que j'avais envie d'elle, et ensuite, "j'ai apprécié, ça fait si longtemps" pour ne pas qu'elle prenne mal. En fait "je vais me forcer, me mettre en condition, faire comme si j'étais quelqu'un d'autre, comme certains de ces mecs qui sont en manque tous les deux jours. Si j'ai aimé? Je sais pas, je suis content que ce soit fini. Un peu de légèreté dans notre quotidien pour quelques jours, jusqu'à la prochaine fois. En attendant je fais semblant d être fatigué par mon boulot et de m'endormir très vite.
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Re: J'ai inversé ma conception du consentement
Je te comprends, on deviens ce que la société veut que l'on soit. Je fais encore des commentaires/dragues à mes collègues pour rire,car on niaise et parle de ça tout le temps. Ça devient une seconde nature, un réflexe. tellement que tu ne sais plus le vrai du faux.
Je lataugepoque dans l'imbécilitélem
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Re: J'ai inversé ma conception du consentement
Merci Aelyz pour l' analyse de ton expérience.
Ça m' a fait beaucoup de bien de te lire, et ça me donne de l' espoir.
En effet il n' est pas nécessaire de se fermer à toute relation, mais d' être franc et d' expliquer dès le début qu' on est Ace. Et qu' on peut vouloir certaines choses, mais pas d' autres. Et qu' on peut vouloir un jour, mais pas forcément toujours. Le tout, est en effet, d' avoir confiance. D' une part pour confier son identité sexuelle et pour être sûr que tout peut s' arrêter à n' importe quel moment.
Comme toi, j' ai toujours accepté les relations sexuelles, non pas parce que j' en avais envie. Mais parce j' avais envie de faire plaisir à une personne qui me plaisait. Un demi-consentement qu' il est difficile de comprendre quand on n' est pas Ace.
Mais la transaction est biaisée. L' un a vraiment envie, l' autre veut faire plaisir. Mais dès qu' il y a conflit, plus petit soit-il, l' envie de faire plaisir pour ma part disparaît rapidement. Et c' est à ce moment critique, que je me rends compte qu' en disant oui pour faire plaisir, même si c' est l' homme le plus charmant, c' est comme si je donnais l' autorisation de violer mon corps. Il ne me viole pas, je suis consentente. Mais c' est moi qui viole mon corps en me donnant sans envie.
Mais tout ça c' était compliqué parce que je pensais avoir un problème, que j' avais honte, que j' espérais tomber sur l' homme qui changerait tout en moi.
Maintenant que je sais que je suis Ace. Je sais qu' il n' y aura pas d' amélioration à ce niveau. Que tout sera toujours compliqué pour moi. Je ne suis pas anormale, je n' ai pas à avoir honte. C' est à moi d' imposer mes limites.
Et surtout, une chose que je ne ferai plus jamais : dire que mon problème s' arrangera avec le temps.
D' une part parce que je n' ai pas de problème.
Et d' autres part, ça donne de faux espoirs. Et ces faut espoirs finissent par mettre une grande pression !!
Ça m' a fait beaucoup de bien de te lire, et ça me donne de l' espoir.
En effet il n' est pas nécessaire de se fermer à toute relation, mais d' être franc et d' expliquer dès le début qu' on est Ace. Et qu' on peut vouloir certaines choses, mais pas d' autres. Et qu' on peut vouloir un jour, mais pas forcément toujours. Le tout, est en effet, d' avoir confiance. D' une part pour confier son identité sexuelle et pour être sûr que tout peut s' arrêter à n' importe quel moment.
Comme toi, j' ai toujours accepté les relations sexuelles, non pas parce que j' en avais envie. Mais parce j' avais envie de faire plaisir à une personne qui me plaisait. Un demi-consentement qu' il est difficile de comprendre quand on n' est pas Ace.
Mais la transaction est biaisée. L' un a vraiment envie, l' autre veut faire plaisir. Mais dès qu' il y a conflit, plus petit soit-il, l' envie de faire plaisir pour ma part disparaît rapidement. Et c' est à ce moment critique, que je me rends compte qu' en disant oui pour faire plaisir, même si c' est l' homme le plus charmant, c' est comme si je donnais l' autorisation de violer mon corps. Il ne me viole pas, je suis consentente. Mais c' est moi qui viole mon corps en me donnant sans envie.
Mais tout ça c' était compliqué parce que je pensais avoir un problème, que j' avais honte, que j' espérais tomber sur l' homme qui changerait tout en moi.
Maintenant que je sais que je suis Ace. Je sais qu' il n' y aura pas d' amélioration à ce niveau. Que tout sera toujours compliqué pour moi. Je ne suis pas anormale, je n' ai pas à avoir honte. C' est à moi d' imposer mes limites.
Et surtout, une chose que je ne ferai plus jamais : dire que mon problème s' arrangera avec le temps.
D' une part parce que je n' ai pas de problème.
Et d' autres part, ça donne de faux espoirs. Et ces faut espoirs finissent par mettre une grande pression !!
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Re: J'ai inversé ma conception du consentement
Vince27 a écrit : ↑14 avr. 2020, 08:06
Et même si cela peut paraître étrange pour certains, l'absence de désir physique pour autrui, n'empêche pas de souhaiter avoir une relation avec quelqu'un pour des raisons autres que bassement physique. Bref consentir à un échange charnel, n'est pas toujours qu'une question de chair.
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Re: J'ai inversé ma conception du consentement
Ton témoignage m'a ouvert les yeux. En fait, j'ai toujours dit oui parce que l'autre voulait, et que je pensais que c'était normal, que c'était ce qu'on attendait de moi.
Et j'ai fait le compte rendu de mes relations sexuelles, j'ai pas eu à faire un grand bilan, j'en ai eu très peu. Mais à chacune j'ai toujours fini par me demander si j'étais pas un peu maso. J'irais pas à dire que je me suis violée ou que je me suis fait violer, je disais oui, j'étais d'accord, même si j'y ressentais aucun plaisir et que même parfois ça me faisait ch***, vraiment. J'essayais même de me convaincre que si j'avais pas de plaisir c'est parce que je faisais pas d'effort. Bref...
En fait, ton témoignage me fait penser que oui, je suis peut-être bien asexuelle. ça m'a fait beaucoup réfléchir et je t'en remercie !
Et j'ai fait le compte rendu de mes relations sexuelles, j'ai pas eu à faire un grand bilan, j'en ai eu très peu. Mais à chacune j'ai toujours fini par me demander si j'étais pas un peu maso. J'irais pas à dire que je me suis violée ou que je me suis fait violer, je disais oui, j'étais d'accord, même si j'y ressentais aucun plaisir et que même parfois ça me faisait ch***, vraiment. J'essayais même de me convaincre que si j'avais pas de plaisir c'est parce que je faisais pas d'effort. Bref...
En fait, ton témoignage me fait penser que oui, je suis peut-être bien asexuelle. ça m'a fait beaucoup réfléchir et je t'en remercie !
Re: J'ai inversé ma conception du consentement
Pamplemousse_ a écrit : ↑19 avr. 2020, 23:23Vince27 a écrit : ↑14 avr. 2020, 08:06
Et même si cela peut paraître étrange pour certains, l'absence de désir physique pour autrui, n'empêche pas de souhaiter avoir une relation avec quelqu'un pour des raisons autres que bassement physique. Bref consentir à un échange charnel, n'est pas toujours qu'une question de chair.
Je re-cite et dis yes ^^
Perso je peux désirer un homme sans désirer un rapport sexuel. Désirer physiquement une personne et avoir envie d'un rapport n'est pas la même chose selon moi. L'envie d'être tactile avec quelqu'un est une attirance affective me concernant, mais le sex pour le sex... NO. Une relation sexuelle, et c'est peut être cul cul la praline dit comme ça, c'est vraiment une histoire de confiance, de consentement mutuel, d'une impulsion à un instant donné, non calculé, avec la bonne personne. J'ai en horreur les S qui n'attendent que ça comme si c'était la conclusion de tout dans une relation amoureuse.
J'ai lu ce topic avec beaucoup d'intérêt mais je n'adhère évidemment pas avec le mode de fonctionnement de l'auteure du sujet. J'ai compris ce qui a été exprimé néanmoins je ne peux m'empêcher pour ma part d'y voir une entrave pour la santé du corps et de l'esprit.