Personnellement j'ai croisé et discuté avec beaucoup de schizophrènes, ayant fait plusieurs stages en psychiatrie et voulant d'ailleurs devenir psychiatre.
J'ai aussi une amie schizophrène qui m'a peut-être permis de comprendre la maladie et ses difficultés bien plus que mes stages et bouquins.
skonzette a écrit :mais un schizophrène stabilisé peu prétendre à pouvoir s'inserer dans la société (est ce vraiment mieux quand je vois ce qui s'y passe...) en tout cas ils arrivent à moins souffrir car ne perdons pas de vue que c'est une maladie gênante pour l'entourage d'accord mais surtout pour l'interressé lui même.
Je suis bien d'accord avec toi, c'est extrêmement anxiogène et c'est bien évidemment la personne elle même qui en souffre le plus...
Après il faut qu'elle soit bien entourée (famille etc...), et que son entourage l'incite à prendre son traitement, parce que ce n'est malheureusement que comme ça qu'il est possible de s'en sortir à peu près, et lorsque l'on n'a pas conscience de sa maladie, ce qui est le cas des schizophrènes, c'est vraiment difficile d'accepter de prendre son traitement... Sinon il existe aussi des neuroleptiques injectables, qui permettent au patient d'être tranquille avec une injection tous les 15 jours à peu près, mais ça reste quand même en dernière intention.
Aède a écrit :Il faut savoir que lorsque l'on a une prédisposition à la schizophrénie, par exemple si l'on présente une personnalité particulière (par exemple schizoïde) sans qu'elle soit pour autant pathologique, prendre de la drogue conduit presque certainement à la maladie. Malheureusement, les promoteurs du "un petit peu de cannabis entre amis, cela ne fait pas de mal" semblent ne pas le savoir ....
Oui mais en fait, il est probable que ces personnes prédisposés développent la maladie quand même sans cannabis, mais plus tard. Seulement les conséquences peuvent être beaucoup plus graves lorsque la maladie se déclare à 17 ans, qu'à 26 par exemple, notamment au niveau social ou professionnel. Donc il vaut mieux éviter le cannabis lorsque l'on est prédisposé. Et puis le cannabis aggrave aussi une schizophrénie déjà présente.
Ambre a écrit :e diagnostic se fait donc sur un suivit médical d'un ENSEMBLE de troubles, le syndrome dissociatif (rupture de la cohesion mentale) et le delire paranoïde ( et non paranoïaque).
et le repli autistique aussi, mais les trois éléments ne sont pas obligatoires pour poser le diagnostic. Il y a plusieurs types de schizophrénies. La plus connue et la plus fréquente est la schizophrénie paranoïde, avec le délire paranoïde dominant et un syndrome dissociatif, paradoxalement, elle a un meilleur pronostic, que les autres schizophrénies, car plus sensible aux neuroleptiques.
L'évolution se fait alors vers un délire "enkysté", grâce au traitement.
Par contre la schizophrénie hébéphrénique avec un syndrome dissociatif prédominant, un délire pauvre mais un syndrome déficitaire intense, est plus grave.
Il y a aussi la schizophrénie catatonique, avec un syndrome dissociatif prédominant, mais au niveau psychomoteur, c'est à dire en gros que le malade sera dans un état de stupeur et mutique. En cas d'échec des neuroleptiques, on peut utiliser la sismothérapie.
D'autres types de schizophrénie se rapprochent d'autres pathologies psychiatriques, comme la schizophrénie héboïdophrénique (pseudo-psychopatique) ou pseudo-névrotique (bon je ne me lance pas dans des définitions sauf si ça intéresse quelqu'un car vous devez sûrement être en train de vous endormir sur mon post^^)
En fait pour faire le diagnostic il y a toujours les 5 critères du DSM-IV, mais bon la réalité est bien souvent différente de la théorie, et c'est vrai que c'est beaucoup plus compliqué quand on est devant un patient de poser un diagnostic que quand on lit un livre... D'ailleurs deux psychiatres peuvent facilement ne pas être d'accord eux-mêmes pour un patient.
Pour ceux que les critères diagnostics intéresseraient malgré tout, les voici (même si ça fait un peu catalogue):
A 2 ou plusieurs des manifestations suivantes pendant au moins un ou deux mois:
-Idées délirantes
-Hallucinations
-Discours désorganisé
-Comportement catatonique ou désorganisé
-Symptômes négatifs (tout ce qui concerne le repli autistique en fait)
B Dysfonctionnement social ou des activités
C Des critères permanents de la perturbation persistent au moins 6 mois dont un symptôtme du critère A
D Exclusion d'un trouble schizo-affectif, et d'un trouble de l'humeur (Bien que certains placent les troubles schizo-affectifs dans la définition de la schizophrénie)
E Exclusion d'une affection: médicale générale ou due à une substance