C'est la première fois que je raconte l'histoire de mon asexualité, donc soyez un peu indulgent
Mon histoire ressemble certainement à celle de beaucoup d’asexuels, mais pour que d’autres, spécialement les plus jeunes dans la même situation qui ont encore toute leur vie devant eux, ne fassent pas les mêmes erreurs qui peuvent mener à une vie de mensonges et détresse psychologique, mais qu’ils puissent vivre pleinement accompagné par d’autres humains qui respecteront cette orientation sexuelle encore trop taboue et incomprise par la très grande majorité.
Tout jeune j’étais déjà un peu différent, très intelligent selon les standards et étant le seul enfant dans mon environnement les premières années de mon existence, j’avais un franc parlé avant même d’avoir fêté mes 2 ans. À 4 ans, je me posais déjà des questions existentielles sur le sens de la vie et surtout notre raison de vivre, qui dans le fond est de survivre et de faire survivre l’espèce via la reproduction, vous aurez vite compris que plus tard cette facette de la vie me posera problème.
Mais c’est à l’adolescence que toute cette spirale de problèmes à commencer dû à ce besoin de se sentir accepté par les autres en croyant que la solution serait de faire semblant d’avoir les même besoins et désirs. Ayant eu un physique et une personnalité qui plaisaient aux autres, je n’ai jamais eu besoin de flirter ou de faire semblant d’avoir un quelconque désir sexuel pour les autres. Je « datais » donc les filles parce que c’est ce que les autres attendaient de moi. Au début des relations tout était parfait, j’avais les câlins, la complicité qui vient avec la partenaire avec qui on s’entend bien, etc., mais tout foirait à la seconde que le sexe devenait une discussion quasi omniprésente dans le « couple », donc ce que je faisais, c’était de saboter volontairement le couple pour ne pas que mon absence d’intérêt pour le sexe ne soit dévoilé. Ce « patern » a duré toute mon adolescence, donc j’ai brisé des cœurs pendant plusieurs années de peur que mon secret ne soit dévoilé.
Puis arriva l’âge adulte, l’âge où mes mensonges ont commencés à avoir des conséquences psychologiques sur la confiance que mes partenaires avaient d’elles-mêmes, jusqu’au moment où j’ai pris conscience que je ne pouvais plus faire souffrir les personnes que j’aimais par mon manque d’attirance pour elles. Je me suis donc dis que j’étais peut-être gai, malgré le fait que je n’ai également jamais ressenti d’attirance pour les hommes, puis après cet autre revers, je me suis dit que j’étais peut-être un pervers qui n’avait pas encore trouvé ce qui le « turn-on », donc je suis parti à la recherche de partenaires qui pouvait procurer des plaisirs plus tabous, mais ce ne fut que d’autres échecs dans l'espoir faire immergé cette libido tant recherchée. J’ai même tenté de consulté en discutant de ma situation à des « professionnels » de la santé qui ne m’ont jamais vraiment pris aux sérieux. J’ai même tenté de faire des recherches sur ma situation, mais l’asexualité n’était pas vraiment un sujet disons très tendance jusqu’à tout récemment.
Puis à 30 ans je me suis résolu à rester célibataire le reste de mes jours, pour ne plus faire souffrir et ne plus souffrir, mais ce que je n’avais pas réalisé, c’est que j’avais besoin de l’affection et de la complicité que les couples ont. Donc après 3 ans de déprime à m’apitoyé sur mon sort, j’ai fait la gaffe de retomber en amour, mais cette fois en laissant la porte ouverte à une relation ouverte pour que ma conjointe de l’époque puisse satisfaire ses désirs sexuels, mais la nature humaine étant ce qu’elle ait, les sentiments de ma partenaire face à ses amants grandissaient tout comme ma jalousie. Ce qui a fini par me détruire psychologiquement et me laissant seul avec une dépression et une haine profonde face à l’incompréhension de ma nature d’absence de désir sexuel.
Puis tout récemment, à 37 ans, j’ai découvert qu’il y avait plusieurs autres personnes n’ayant aucun désir sexuel, ce qui m’a redonné un sentiment d’espoir de peut-être un jour trouvé une ou un partenaire avec qui partager une vie de complicité et de moments de tendresse. Il y a des chances que ça ne se produise pas, mais au moins ça me donne espoir, sentiment que j’aurai aimé avoir beaucoup plus tôt, mais ça fait partie de l’apprentissage de la vie.
Voilà! Je l'ai finalement dit, bon sous le couvert de l'anonymat, mais c'est un début.
. Et en plus, la peur d'être rejeté, c'est carrément flippant 
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