L'asexualité dans mon couple...

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Dialectique
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L'asexualité dans mon couple...

Message par Dialectique »

Oui, je suis heureuse d'avoir trouvé ce site, qui m'a ouvert une fenêtre sur un monde de connaissances qui me sont nouvelles. Enfin, pas totalement, mais dans une certaine mesure. :?

Mon histoire à moi n'est pas unique. Et je constate que je ne suis pas la seule à me poser des questions! C'est rassurant!

J'ai toujours eu un rapport à la sexualité un peu... disons ambigu. Je crois qu'à part de rares (rarissimes....) fois dans ma vie où j'ai véritablement apprécié mes relations avec les hommes (je suis hétéro), je n'ai jamais aimé faire l'amour, ça ne m'a jamais fait jouir en tout cas.

Pourtant, la sexualité a été une de mes «cartes de séduction» fréquemment utilisées. En toute franchise, j'ai eu énormément de partenaires. C'était une façon de me faire aimer, mais ouf! Quelle pression je me mettais! A masquer mon peu de goût pour la chose, à faire semblant de jouir, etc.

Rétrospectivement, j'ai l'impression d'avoir inconsciemment saboté plusieurs relations amoureuses en raison de cette pression, que je vivais somme toute plutôt mal, après les premiers émois (et instants) des débuts de fréquentations.

Ainsi, lorsque j'ai rencontré mon conjoint actuel, il y a maintenant 6 ans, j'ai été agréablement surprise de me rendre compte que sa libido n'était pas du tout aussi élevée que celle des hommes que j'avais précédemment connus. Phénomène d'autant plus étonnant que ce nouveau conjoint avait (et a encore, remarquez...) 10 ans de moins que moi. A l'époque, ça nous donnait donc 26 ans pour lui et 36 pour moi.

Je vivais une époque tumultueuse l'année où je l'ai rencontré. Je sortais beaucoup, et avec plusieurs hommes en même temps. Si j'ai choisi l'exclusivité avec lui, c'est en grosse partie en raison de cette faible libido, qui me laissait respirer, qui, enfin, ne m'angoissait pas autant puisque bien moins exigeante pour moi...

Nous étions tous deux en début de parcours pour des études de troisième cycle. C'est d'abord comme ça quand s'est connus, dans les séminaires doctoraux. Nous partagions beaucoup sur le plan intellectuel, puis, subrepticement, nous sommes glissés, l'un comme l'autre, dans une sorte d'état semi-dépressif, assez caractéristique par ailleurs des thésards.

Depuis environ 3 ans, c'est quasi la panne sèche. Non seulement pour ce qui est de la pénétration, mais aussi pour toute forme d'affection. Aucun câlin, aucun baiser, rien, niet, nada. Si je ne je le «quémande» pas (c'est ainsi que je vis la chose...), ça ne vient jamais. Nos relations sexuelles «complètes» sont au rythme d'une fois par 3 ou 4 mois...

Mon conjoint n'a jamais été de nature très extravertie, non plus de démonstrative... mais là, j'avoue, je suis en carence affective à un tel point, que je songe, chaque jour, à le quitter.

C'est une amie qui m'a parlé d'asexualité, en suggérant que cette froideur naturelle qu'on lui reconnaît d'emblée ne soit pas qu'à mon endroit, mais avec des origines beaucoup plus profondes.

S'il y avait de l'affection... des marques de tendresse, j'avoue que ce serait une relation quasi idéale, étant donné ma propre libido très faible (et dont le déploiement a presque toujours été pour faire plaisir aux autres). Mais je finis par douter. Par me dire qu'il y a des limites... Que ce n'est plus de l'amour. On a vraiment l'air de... frère et soeur. Ou carrément co-loc. Quand ce n'est pas... femme en crise de quarantaine qui se tape un «p'tit jeunot» (j'ai souvent cette impression, lorsque nous sommes attablés au restau, à des terrasses... D'où une estime de moi en chute libre....)

J'ai un criant besoin d'affection et, non seulement il ne semble pas en mesure de le combler, mais ce qui est étonnant, c'est sa propre capacité à ne pas éprouver de besoins affectifs. Comme s'il était pur esprit, éthéré. D'ailleurs, son corps «parle» pour lui: il fait 1,88 de taille... et 57 Kg.... j'ai pris les mesures moi-même.

En venant sur ce site, j'ai beaucoup lu. Pour me rendre compte qu'il avait certainement beaucoup de caractéristiques de l'asexualité. Mais pourtant, il semblerait que l'amour, l'affection, soient tout de même des besoins que plusieurs disent éprouver tout en étant A.

D'où mon questionnement. Cette sécheresse intérieure qui me gagne, perte de confiance perso, pessimisme rampant, impression de devenir moi-même comme je le perçois: un être éteint en-dedans. :(

Ouf! Je m'aperçois que j'en avais pas mal sur le coeur... Désolée de prendre autant de place! M'enfin, c'était ma petite histoire... :oops:

Au plaisir de vous lire encore
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Renaud
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Message par Renaud »

Tant mieux si raconter tout cela t'allège un peu le coeur ;)
La place ne manque pas, et c'est toujours très intéressant de lire l'expérience des autres. Merci donc pour ton témoignage.

La seule chose que je trouve à te dire, c'est que la froideur, l'absence de tendresse, sont des choses bien distinctes de l'asexualité. Il y a des "sexuels" qui sont comme ça, et pour les asexuels je crois que tous les cas de figure doivent être bien représentés.

C'est plus un soucis affectif, avec ton compagnon, que sexuel.

Pas envie de sexe ? c'est pas un soucis... mais ne t'éteint pas !
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