Ne pas trop y panser
Ne pas trop y panser
Ce n'est pas de la poésie.
Je ne sais pas trop ce que c'est d'ailleurs, disons... des pensées, ou la plume embrumée d'un jour de désespoir.
Malgré l'aspect forcément un peu mégalo d'un tel texte, je vous le fais partager parce que je le trouve plutôt réussi.
Juste pour le plaisir de la lecture donc, puisque cette section est faite pour ça, entre autres choses.
C'est pas très joyeux par contre, vous êtes prévenus.
NE PAS TROP Y PANSER
Comment peut-on échouer si lamentablement ?
Pourquoi tant de bassesse, d’hypocrisie, de fainéantise, de lâcheté ?...
La fragilité de l’ignorance assurément.
L’extrême fragilité d’une première fois par trop d’aspects idéale dans son aube et dans sa mise en œuvre.
Une si belle histoire. Comme dans les films. Comme dans les contes.
Mais justement, trop belle et trop parfaite pour y croire.
Vivre dans un rêve, encore, alors que la réalité nous étreignait de toutes ses forces et de toute sa vigueur.
Je n’y croyais pas.
Je n’y ai jamais cru finalement.
Pauvre con égaré sur Terre, à la recherche d’une étoile qui n’existe pas.
À force de se voiler la face, de se persuader que l’on n’est rien et que ce qu’on vit est trop beau pour être vrai… la réalité finit elle aussi par y croire.
Comment imaginer qu’un enfant qu’on ne chérit pas puisse se sentir aimé par ceux qui l’ont mis au monde ?
Cet enfant, notre histoire d’amour, s’est flétri au soleil de la routine, comme un fruit que l’on n’aurait pas croqué lors de sa flamboyante maturité.
Finalement être l’homme d’une femme est déjà quelque part accepter d’être un père.
Pas un père pour elle, mais parce que la construction d’un couple est l’accomplissement et l’accompagnement d’une œuvre commune que l’on se doit de chérir et de faire grandir.
Quand tout n’est qu’immobilité et névrose, alors cet amour, devenu adolescent rebelle, nous renvoie en pleine figure ce que nous ne sommes plus pour lui.
Ou pire encore : ce que nous n’avons jamais été.
L’amour s’est enfuit.
Il s’est dilué dans les limbes des matins sans réveil.
Il s’est éteint dans les yeux, et fermé dans les gestes.
On récolte ce que l’on s’aime.
Et les mauvaises graines en amour engendrent de piquants arbustes qu’il devient de plus en plus difficile d’approcher.
L’animal farouche et fougueux des débuts avait retrouvé sa liberté.
Sa liberté d’être sauvage et de ne pas accepter la domestication de l’Homme par la raison.
Il aurait fallu faire le vide, prendre les choses en main et rempoter tout cela au plus vite dans un terreau fertile et bienveillant.
Combler les plus béantes failles, parer au plus pressé…
Mais pour y parvenir, la condition préalable est évidemment de s’apercevoir de ce délabrement des âmes.
Et je n’ai rien vu, rien.
Pire qu’un aveugle, qui lui au moins compense la cécité par le renforcement de ses autres sens : un mort-vivant.
Toujours un pied dans le cercueil, à l’ombre de sa froide et chimérique petite pierre tombale.
Ah… le rassurant mensonge des angles si droits de ce morceau de pierre.
De ce morceau de pierre stérile dans lequel j’ai préféré tailler mon cœur plutôt que d’y graver l’épitaphe.
J’étais donc devenu ce que je croyais être : un éclat de rien, un déluge de poussière.
Une putain d’illusion. Un voyageur sans bagages.
C’est avec le recul qu'est signifiée l'ampleur de l’imposture.
On ne peut pas n’être rien quand par ailleurs on fait naître une flamme dans le cœur d’une autre âme.
Mais il est trop tard, définitivement trop tard, et me voilà incarné dans la peau du monstre que j’ai moi-même enfanté.
Dérisoire et banal scénario de la vie.
De cet astre défunt, quelques échos lointains résonnent et me parviennent encore.
Et me parviennent encore.
Je ne sais pas trop ce que c'est d'ailleurs, disons... des pensées, ou la plume embrumée d'un jour de désespoir.
Malgré l'aspect forcément un peu mégalo d'un tel texte, je vous le fais partager parce que je le trouve plutôt réussi.
Juste pour le plaisir de la lecture donc, puisque cette section est faite pour ça, entre autres choses.
C'est pas très joyeux par contre, vous êtes prévenus.
NE PAS TROP Y PANSER
Comment peut-on échouer si lamentablement ?
Pourquoi tant de bassesse, d’hypocrisie, de fainéantise, de lâcheté ?...
La fragilité de l’ignorance assurément.
L’extrême fragilité d’une première fois par trop d’aspects idéale dans son aube et dans sa mise en œuvre.
Une si belle histoire. Comme dans les films. Comme dans les contes.
Mais justement, trop belle et trop parfaite pour y croire.
Vivre dans un rêve, encore, alors que la réalité nous étreignait de toutes ses forces et de toute sa vigueur.
Je n’y croyais pas.
Je n’y ai jamais cru finalement.
Pauvre con égaré sur Terre, à la recherche d’une étoile qui n’existe pas.
À force de se voiler la face, de se persuader que l’on n’est rien et que ce qu’on vit est trop beau pour être vrai… la réalité finit elle aussi par y croire.
Comment imaginer qu’un enfant qu’on ne chérit pas puisse se sentir aimé par ceux qui l’ont mis au monde ?
Cet enfant, notre histoire d’amour, s’est flétri au soleil de la routine, comme un fruit que l’on n’aurait pas croqué lors de sa flamboyante maturité.
Finalement être l’homme d’une femme est déjà quelque part accepter d’être un père.
Pas un père pour elle, mais parce que la construction d’un couple est l’accomplissement et l’accompagnement d’une œuvre commune que l’on se doit de chérir et de faire grandir.
Quand tout n’est qu’immobilité et névrose, alors cet amour, devenu adolescent rebelle, nous renvoie en pleine figure ce que nous ne sommes plus pour lui.
Ou pire encore : ce que nous n’avons jamais été.
L’amour s’est enfuit.
Il s’est dilué dans les limbes des matins sans réveil.
Il s’est éteint dans les yeux, et fermé dans les gestes.
On récolte ce que l’on s’aime.
Et les mauvaises graines en amour engendrent de piquants arbustes qu’il devient de plus en plus difficile d’approcher.
L’animal farouche et fougueux des débuts avait retrouvé sa liberté.
Sa liberté d’être sauvage et de ne pas accepter la domestication de l’Homme par la raison.
Il aurait fallu faire le vide, prendre les choses en main et rempoter tout cela au plus vite dans un terreau fertile et bienveillant.
Combler les plus béantes failles, parer au plus pressé…
Mais pour y parvenir, la condition préalable est évidemment de s’apercevoir de ce délabrement des âmes.
Et je n’ai rien vu, rien.
Pire qu’un aveugle, qui lui au moins compense la cécité par le renforcement de ses autres sens : un mort-vivant.
Toujours un pied dans le cercueil, à l’ombre de sa froide et chimérique petite pierre tombale.
Ah… le rassurant mensonge des angles si droits de ce morceau de pierre.
De ce morceau de pierre stérile dans lequel j’ai préféré tailler mon cœur plutôt que d’y graver l’épitaphe.
J’étais donc devenu ce que je croyais être : un éclat de rien, un déluge de poussière.
Une putain d’illusion. Un voyageur sans bagages.
C’est avec le recul qu'est signifiée l'ampleur de l’imposture.
On ne peut pas n’être rien quand par ailleurs on fait naître une flamme dans le cœur d’une autre âme.
Mais il est trop tard, définitivement trop tard, et me voilà incarné dans la peau du monstre que j’ai moi-même enfanté.
Dérisoire et banal scénario de la vie.
De cet astre défunt, quelques échos lointains résonnent et me parviennent encore.
Et me parviennent encore.
Re: Ne pas trop y panser
Merci à vous.
Oui c'est bien sûr en rapport à une séparation (relativement mal vécue on l'aura compris )
L'écriture c'est un exutoire efficace, et l'humain a ceci de paradoxal qu'il n'est jamais aussi inspiré que lorsqu'il a mal.
.
Précision : je suis un « S » (mais je me soigne)
Précision : je suis un « S » (mais je me soigne)
- Jullianna
- Allégorie de l'ataraxie
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Re: Ne pas trop y panser
Itou avoir mal ou être en espoir m'inspire.
Et comme depuis un long moment, c'est calme, je n'écris plus sauf ce post (et d'autres)
Agréable à lire, No One, même si c'est "douloureux"
Et comme depuis un long moment, c'est calme, je n'écris plus sauf ce post (et d'autres)
Agréable à lire, No One, même si c'est "douloureux"
"Sans la musique, la vie serait une erreur." Nietzsche