Roman d'heroic fantasy

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rom741
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Roman d'heroic fantasy

Message par rom741 »

Voila le début de mon roman, j ai depose les droits d'auteur (10 euros environ donc inutile de copier coller... lol et en plus je suis pote avec jcvd ):



Dragon


Les premiers rayons du soleil inondaient la plaine d’une pâle lueur, faisant scintiller les gouttes de rosée qui perlaient sur chacun de ses brins d’herbe telle une mer de diamants. Les couleurs que revêtait le ciel se succédaient les unes aux autres de la manière harmonieuse dont elle seule avait le secret. Les teintes de violet faisaient petit à petit place à un rose orangé somptueux. Ce spectacle presque irréel était accompagné du chant des oiseaux qui faisait leur accueil habituel à leur ami lumineux, la beauté et l’enthousiasme de leurs chants était la preuve de la joie que leur procurait son arrivée.

Ses yeux d’enfant brillants et émerveillés, la poitrine gonflée par les sentiments que lui procurait un spectacle aussi grandiose, Isselyn, debout, face à la plaine qui s’étendait sous ses pieds, le vent frais et doux de l’aube naissante caressant son visage, gravait ce moment dans son esprit…

Ses parents se tenaient derrière elle, son père avait une main posée sur son épaule tandis que son épouse le tenait amoureusement par la taille. Leur fille émit un petit soupir de satisfaction infantine, qui fit que leurs regards se croisèrent et ils échangèrent un sourire complice pendant qu’Isselyn continuait à fixer la plaine. La petite tête vert sombre qui émergeât par le col du manteau d’Isselyn émit un sifflement reptilien aigu à travers son bec recourbé vers le bas, Isselyn lui caressa machinalement le sommet du crâne et fit jouer ses doigts derrière ses minuscules oreilles provoquant ainsi une sorte de roucoulement significatif qui ressemblait au bruit de l’eau.

Le spectacle commençait à toucher à sa fin, le ciel allait bientôt être d un bleu éclatant et Gareth toussa légèrement afin de tirer sa fille de sa rêverie, il patienta encore quelques instants.

_ Il est temps de partir la capitale Terillion est encore à quelques jours de vol d’ici. Isha, commence à ranger le campement et toi Isselyn éteint le feu. Je me charge de tirer nos deux amis de leur rêverie.

Il se dirigea lentement, son bâton à la main, sa robe rouge sombre flottant au vent, vers les deux immenses créatures qui somnolaient, leurs corps longs et fins enlacés l’un à l’autre. Il posât respectueusement sa main sur le crâne du male puis il s’exprima d’une voix faible dans une langue sifflante. Sa voix s’intensifiait lentement et la créature ouvrît lentement les yeux, elle fixa quelques instants Gareth qui lui souriait en guise de bonjour puis ses paupières se refermèrent presque totalement, son corps ondula légèrement pour raffermir son étreinte sur sa compagne. Un sifflement se fit entendre, et comme Gareth l’avait fait précédemment il devint de plus en plus puissant extirpant la deuxième créature de ses rêves dans laquelle elle était plongée. Elle s’éveillât à son tour, parcourût instinctivement les environs de son regard pour s’assurer qu’il n’y avait pas de danger. Son corps glissât légèrement , leurs langues longues et pointues s’enroulèrent l’une à l’autre, leurs corps se démêlaient en même temps qu’ils se dressaient sur leurs pattes arrières puis leurs ailes immenses se déployèrent et dans un élan commun ils prirent leur envol. Arrivés à une certaine hauteur leur baiser prît fin, laissant sa place à un ballet aérien magnifique aux yeux d’Isselyn qui avait suivit la scène avec attention tout comme son petit compagnon qui avait élu domicile dans son manteau.

Gareth et Isha avait profité de ce moment d’intimité pour s’embrasser amoureusement, puis ils mirent fin à leur étreinte et s’attelèrent à finir de ranger les quelques affaires dont ils avaient eu besoin pour passer la nuit. Les couvertures pliées, la nourriture remise dans un sac en cuir et la marmite nettoyée, Isha siffla puissamment à l’intention des deux créatures qui tournoyaient gracieusement dans le ciel. Gareth avait ôté sa robe de mage de guerre, révélant ainsi un corps musclé de soldat de l’empire par la pratique de l’épée et de la magie. Vêtu d’un simple pagne de tissu il s’approchât de la petite cascade afin de nettoyer son corps.Il s’affairât ensuite à mettre la partie inférieure de son armure, simplement constituée de deux sortes bottes de métal argenté articulées au niveau des cheville et dont l’intérieure était doublé d’un cuir fin. Il revêtît à nouveau sa robe rouge sombre, enfilât ensuite son plastron sculpté auquel il fixa les épaulières et il remonta ses manches afin de passer les deux avants bras de métal sur lesquels était fixée une gemme ovale d’un noir tellement profond qu’il ne semblait refléter aucune lumière. Il rabattît ses manches amples faisant ainsi disparaître ses deux pièces d’armure et une partie de ses mains. Son épée battait à chaque mouvement le long de sa hanche. Il saisît son heaume qui était dépourvu de visière et l’accrochât en bas de son plastron sur le côté droit grâce à une courte lanière de cuir, enfin il baissa sa capuche sur ses épaules. Isha avait dû monter la garde pendant la nuit ; elle n’avait donc pas quitté son armure lourde de maître des lames du fait du temps nécessaire à son assemblage Les parties exposées des articulations étant protégées par des pièces de mailles bleutées qu’il fallait fixer aux moyens de crochets, il lui fallait presque un toss pour protéger l’ensemble de son corps de cette seconde peau de métal.

Isselyn avait les joues rougies par l’effort que lui avait demandé de recouvrir le feu de terre, tâche éprouvante pour une petite fille qui venait de fêter son quatrième cycle. Les puissants battements d’ailes s’étaient arrêtés derrière elle quelques instants plus tôt lui indiquant qu’il était temps de partir. Isha qui était déjà installée sur sa selle de cuir la fixait d’un regard amusé, Gareth l’aida à la rejoindre puis il sortit une carte jaunie de la besace de cuir marron qu’il avait passée en bandoulière autour de son torse afin de vérifier leur itinéraire de la journée. Tandis qu’il s’éloignait pour rejoindre sa monture écailleuse sa femme attachait les deux anneaux de métal du plastron de cuir qui était sous le manteau d’Isselyn, assise juste devant elle, à la selle au moyen de deux fines chaînes de métal munies de crochets. Gareth était prêt et les deux créatures s’envolèrent gracieusement à la manière qui était celle des dragons...



Voilà si jamais ca vous a plu y'en a un peu plus sur mon blog.
Dites moi ce que vous en pensez si vous voulez.
++
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sAchA
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Message par sAchA »

J'ai parcouru très rapidement mais j'ai l'impression qu'il y a pas trop de fautes... ça te donne pas des idées pour les posts quotidiens ? :)
Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. Art.35 DDHC 1793
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rom741
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Message par rom741 »

Fais un don a word sasha
Dernière modification par rom741 le 23 juin 2008, 17:39, modifié 2 fois.
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Re: ...

Message par sAchA »

rom741 a écrit :Fais un don a works sasha
Gné ? Je comprends pas JCVD moi...
Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. Art.35 DDHC 1793
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Message par Dexter »

:lol:
La civilisation ne consiste pas à multiplier les besoins mais à les réduire volontairement, délibérément. Cela seul amène le vrai bonheur.
Nous vivons dans une culture où le superflu est devenu si nécessaire que nous sommes condamnés à toujours vivre dans le manque!
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Message par rom741 »

Mais arrete de me faire passer pour un debile, en citant des trucs que j ai pas dit...
Quand je vois le mal que je me suis donné pour qu'on arrete de prendre jcvd pour un con...
faites de votre mieux ce sera deja bien
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Re: ...

Message par sAchA »

rom741 a écrit :Mais arrete de me faire passer pour un debile, en citant des trucs que j ai pas dit...
Quand je vois le mal que je me suis donné pour qu'on arrete de prendre jcvd pour un con...
Je veux pas te faire passer pour un débile, je te connais pas. En revanche, j'ai même pas vu tous les efforts que t'as fait pour JCVD vu que je ne lis pas tes posts, je suis désolée mais je les trouve illisibles.
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Re: Roman d'heroic fantasy

Message par reverine »

Ben euh... c'est mon cas aussi :) j'écris un roman entre l'heroic fantaisy, la science-fiction et le fantastique.

Ca s'intitule le Royaume des Amphibes. Il est protégé à la SACD qui est spécialisée dans les œuvres textuelles (pas comme la SABAM) et aide mieux du coup dans les cas de plagiat... Voilà le premier chapitre :


Le royaume des Amphibes 1

"Descendance, vengeance."

Partie 1 : L'ancêtre trépassé ressurgit du passé.

Chapitre 1 : Un combat mystérieux.

Tout en haut d'une falaise, les restes d'un château se dessinaient dans les couleurs du coucher de soleil, dominant le fracas des vagues. Dans le village plus bas, personne n'osait les approcher, le jour comme la nuit. Un grand mystère planait autour des murs presque intacts aux odeurs salées. Même les quelques rares touristes ne s'y risquaient pas ; tous connaissaient l'histoire de ces ruines.
En fait, on en savait peu de choses ; il y avait de cela plus de mille ans, un seigneur avait réalisé d'étranges expériences dans les souterrains de son château. Tellement longtemps, que les habitants avaient commencé à s'en inquiéter. Puis, un jour, un être bizarre était descendu dans le village. Les gens qui le décrivirent ne tombèrent jamais d'accord ; certains le disaient d'une pâleur fantomatique, d'autres pustuleux, aux yeux de braises et même portant des cornes de démon. Mais aucune preuve ne fut découverte sur sa véritable apparence.
Les paysans l'avaient poursuivi jusqu'au sinistre château où la créature se réfugia. Furieux et apeurés, ils brûlèrent l'édifice après y avoir enfermé le seigneur, jugé comme un sorcier, mais laissèrent tout de même sa femme, son fils et sa fille partir. Tout ce qu'il en resta s'y trouvait encore. Parfois, quelques habitants racontaient que des ombres mystérieuses aux yeux étincelants rôdaient toujours aux alentours du château maudit.
La nuit tomba lentement, la mer devint noire derrière les ruines. Entourées de chaque côté par les murs de pierres, deux piscines existaient encore, au fond du monument, décalées par rapport au sol. Dans celle dirigée vers l'ouest, l'eau sembla frémir. Deux secondes plus tard, la tête d'un jeune homme émergea silencieusement du bassin. Celui-ci jeta un œil furtif autour de lui, comme s'il craignait d'être aperçu.
Malgré le liquide, la tignasse blonde aux épis orangés du garçon était sèche, contrairement à sa peau moite et blanche témoin de longues nages. La paume de sa main était légèrement aplatie jusqu'au bout des doigts et ses orteils moins arrondis qu'ils n'auraient dû l'être. Peut-être aurait-il pu encore paraître humain, s'il n'était pas dans le noir ; ses yeux kakis, brillant d'une couleur vert moyen particulièrement luisante dans l'obscurité, étaient ronds sous des paupières à peine visibles, et les traits de son visage, tendus et rares, lui donnaient l'air plus jeune que son âge malgré sa taille. Il portait une tenue imperméable noire qui collait à son corps mince.
L'être sorti entièrement de l'eau regarda les ruines désertes avec une certaine satisfaction, respirant une bouffée d'air frais comme si ce plaisir était trop rare. Il vit d'autres garçons tels que lui sortir de la piscine. Les filles, les femmes et les enfants se trouvaient dans l'autre piscine, derrière le mur Est, depuis un instant.
C'était un être qu'on pouvait presque qualifier d'amphibie car, à l'égal de ses proches, il était capable de rester sous l'eau environ cinquante heures sans respirer. Tous les deux jours, il venait reprendre son souffle dans cette cachette, à la tombée de la nuit pour ne pas être vu et selon les groupes établis par son village. Il voulut aller de l'autre côté pour voir ce que faisaient les filles ; il les trouvait bien plus sympathiques que son groupe de garçons taciturnes. Les ventouses microscopiques dans ses mains et ses pieds lui permettaient de facilement grimper, voire marcher, sur les pierres. Posant les doigts sur le pan du mur, il monta discrètement jusqu'au-dessus. Il pivota et observa dans une lueur verte les autres avec méfiance, mais ceux-ci tournèrent à peine la tête pour le regarder. Alors il glissa comme une ombre derrière le mur plein de fentes, du côté de la falaise. Le vent froid soufflait fort comme d'habitude, mais cela ne le gênait pas ; il avait déjà vu pire dans les courants marins.
Il avança à quatre pattes à l'horizontal sur les pierres craquelées, puis s'arrêta brusquement, l'oreille tendue ; il venait d'entendre des cris aigus d'effroi et de douleur du côté des filles. Il ne bougea plus, pétrifié, replié sur lui-même, les mains tremblantes. Lorsqu'il n'y eut plus rien, il remonta à petits pas en oblique, un peu transi.
Le garçon n'osa d'abord pas jeter un regard, de peur que la cause de cette étrange douleur ne le touche à son tour. Horrifié, il vit des femmes et des enfants ensanglantés allongés par terre ; certains étaient blessés, gémissants. La plupart restaient immobiles et inertes comme des statues représentant la peur et la mort. Il eut beaucoup de mal à admettre un tel carnage, le souffle coupé, surtout qu'il connaissait les victimes : des amis, des voisins ou même ces gens que l'on voit un jour passer devant soi et qu’on ne reconnaît que dans des moments aussi tragiques. Il faisait sombre, il ne savait pas voir très loin dans la zone terrestre, malgré ses yeux comme des lampes. Sa vue fut d'autant plus troublée par les larmes salées et silencieuses coulant le long de ses joues. C'était la première fois qu'il pleurait hors de l'eau. Cela lui procura une sensation bizarre tandis qu'il guettait les alentours de la piscine. Ses yeux étaient soudain devenus moins lumineux, les iris changeant de couleur vers un ton vert craie très terne. C'était en partie à cause de cela qu'il ne voyait plus aussi nettement qu'avant... ses yeux spéciaux dévoilaient son sentiment de tristesse.
Devant l'importance de voir la suite des évènements, il essaya de se ressaisir, téméraire, et passa de l'autre côté à la manière d'un lézard. Il fallait faire le moins de bruit possible ! Il pressentait un retour du mystérieux danger. Si jamais la cause du désastre s'en prenait à lui, il n'aurait rien pour se défendre et la "chose" devait être particulièrement meurtrière.
Ces personnes n'étaient pas tombées comme ça, on devait vite connaître l'origine de cette attaque sauvage ! Tremblant de tout son corps, il s'approcha lentement d'une dame étendue sur le dos contre un tas de pierres, des sueurs froides sur le front. Il s'allongea presque sur le sol à côté d'elle, et lui tapota la joue pour la réveiller discrètement en espérant qu'elle soit vivante malgré le sang rose qui coulait dans son dos. Elle ouvrit ses yeux à moitié.
-Duria, que s'est-il passé ici ? demanda-t-il avec angoisse d'une voix à peine audible.
-Terka ? ! Que fais-tu… ?
-Du calme, ne pose pas trop de questions, ça t'épuise. Dis-moi ce qu'il se passe.
-Un homme... , souffla-t-elle vaguement, Il lance du feu... de ses mains. Il... il a tiré... sur tout le monde.
Elle ferma les yeux, épuisée, et se laissa retomber dans l'éboulis. Terka n'insista pas, balayant du regard l'autre côté de la piscine. Même en essayant de fixer un point dans le noir, il n'arrivait pas à voir plus loin que cinq, six mètres autour de lui. Il ne savait pas quoi faire. Un nouveau groupe d'enfants et de femmes devaient bientôt arriver, mais ce serait trop risqué de s'avancer jusqu'au bassin dans cette obscurité hostile où le coupable se cachait sûrement. La meilleure chose à faire était de prévenir rapidement le reste du peuple.
Tandis qu'il remontait, Terka se posait ces questions dans la tête ; qui donc connaissait l'existence des Amphibes ? Qui pouvait bien savoir qu'ils venaient en ce lieu ? Elle avait parlé d'un homme, pourtant les êtres humains n'étaient pas censés les connaître.
Il grimpa le plus vite possible le haut du mur puis se tourna face à la mer, lâchant les mains. Il s'apprêtait à plonger dans l'eau, quand soudain, d'autres cris se firent entendre. Terka bloqua son élan juste à temps, fit volte-face et resta un instant debout sur le mur vertical, essayant de regarder par-dessus le bord en s'y agrippant. Afin de ne pas être remarqué, il alla plus loin, observant la scène depuis le coin droit d'un carré barreaux rouillés. Il laissa à peine ses yeux à découvert, ne voyant qu'une partie de la scène.
Une ombre s'avançait lentement derrière le petit groupe d'Amphibes, une ombre noire qu'il reconnut comme étant l'être humain, sans doute recouvert d'une cape. Tout à coup, un disque orangé perça l'obscurité avec une puissance rapide et surprenante, frappant au passage trois femmes et un enfant dans un trajet en demi-cercle, si fort qu'ils furent projetés contre le mur en poussant un cri de douleur vive, leurs tenues lacérées.
Ebahi par tant de violence, Terka se força à garder ses lèvres tremblantes bien fermées, mais ses entrailles se contractèrent douloureusement sous l'effet d'une peur et d'une pitié déchirantes.
Il vit, non loin de la créature, une fille grande et svelte à la longue chevelure châtain-roux qui semblait être la seule encore suffisamment inflexible pour se tenir debout face au mystérieux agresseur. Terka ne l'observait que de dos, mais ses poings serrés et raides lui laissaient deviner un regard plein de colère. Il admira son courage en son for intérieur mais doutait de l'issue de l'affrontement. L'homme était éclairé par la lumière rouge-orange vive des yeux de cette Amphibe. Sa voix claire et forte résonna dans le silence de la nuit et les gémissements des autres, au point que Terka sursauta.
-Comment osez-vous frapper ces personnes innocentes, sans même avoir le cran de montrer votre visage ? !
Pour toute réponse, un autre disque lumineux siffla dans sa direction. Terka observa avec étonnement l'Amphibe éviter de justesse le cercle en sautant. Elle s'accrocha aux pierres de dos, chassant autour d'elle le noir de ses yeux flamboyants, à la recherche de l'individu. Terka entendit un bruissement de l'autre côté de la piscine, mais n'apercevait toujours pas le responsable. Elle non plus ne semblait pas voir son ennemi, elle regardait consciencieusement partout, prise nettement par la nervosité.
Terka passa de l'autre côté pour lui venir en aide mais s'arrêta, accroupi sur le bord, retenu par une intuition craintive. Soudain, sans aucun signe avant-coureur, un autre éclat orangé apparut non loin du bruit que Terka avait entendu. La jeune Amphibe eut juste le temps de faire un bond pour éviter le projectile et se coller dans le seul angle de mur encore entier, à quelques mètres de Terka. Le cercle de flammes se fracassa contre le mur dans un écroulement sonore, dont il ne resta ensuite qu'un tas de pierres inerte. Une brume poussiéreuse s'en éleva et s'étendit tout autour des murs intérieurs, empêchant Terka de voir quoi que ce soit. Il se retint bien de tousser, descendant contre la rocaille extérieure, et scruta l'espace presque invisible à sa droite. Il repéra les cheveux roux et immobiles au même endroit qu'avant. Son image devint de plus en plus nette ; elle respirait très vite mais ses yeux lançaient toujours une lueur déterminée.
Elle était encore essoufflée quand Terka discerna un reflet rouge dans le brouillard. Il n'eut pas le temps de fermer les yeux ; l'arme atteignit sa cible en une fraction de seconde. Cette fois, il ne put contenir son éclat de voix, heureusement étouffé par celui du mur croulant. Il vit avec effroi le disque flageller le buste de la fille prise par surprise. Terka aurait préféré être sourd plutôt que d'entendre son cri perçant. Elle tomba du mur et atterrit sur le tas de pierres. Il fronça les sourcils, le visage crispé et blanchâtre, le cœur soulevé, la respiration en arrêt. Il sentait que l'homme n'était plus très loin, il avait la sensation de bientôt mourir de peur ou d'autre chose, tant ses nerfs étaient à vif.
A nouveau, il regarda en direction du mur et fut étonné de voir la jeune fille se remettre sur pieds. Elle se leva, d'abord à quatre pattes, puis courbée, péniblement, mais toujours d'un regard imperturbable. Terka remarqua une déchirure en dessous de son épaule droite dans la tenue rouge foncé. Elle saignait beaucoup : la peau des Amphibes était très fragile hors de l'eau.
Elle secoua sa chevelure d'un mouvement preste et digne, laissant voir un visage fin, des sourcils épais et de petits cernes autour de ses yeux ovales enflammés. Terka écarquilla les yeux avec étonnement : elle était à peine plus âgée que lui ! L'assassin dévoila lui aussi sa figure devant un clair de lune ; il avait une barbe broussailleuse, les traits de son visage lui donnait la quarantaine, ses yeux sombres brillant d'une folie contenue. Il avait une large carrure et était grand, ce qui lui donnait un aspect imposant.
Terka attendit la suite des événements, immobile, les jambes et les bras écartés comme les pattes d'une araignée. La jeune fille s'appuya contre le mur, puis se redressa du mieux qu'elle put lorsqu'elle vit l'agresseur avancer dans sa direction, tout en gardant la main gauche sur sa blessure. A quelques mètres d'elle, l'inconnu s'arrêta dans un mouvement de cape.
-Qui êtes-vous, étranger ? demanda l'Amphibe dans un grondement sourd.
-Tu ne t'en souviendras plus dans quelques secondes, répondit l'être humain d'une voix trop douce pour inspirer confiance, Je veux bien te le dire comme dernière volonté ; je m'appelle Affrango. Je ne connais pas ton nom mais je reconnais chez toi l'entêtement et le courage d'Antark, clama-t-il d'un ton arrogant, Tu as été assez folle pour vouloir m'affronter. A présent je sais que tu es celle que je cherchais.
Terka ne comprit pas grand chose de ces paroles. Il songea qu'à l'évidence, cet homme était complètement fou. Il était par contre sûr de ses intentions et avança à pas feutrés près de la fenêtre aux vieux barreaux.
La fille regarda Affrango avec une méfiance mêlée d'incompréhension. Puis sans lui répondre, le regard en alerte fixé sur l'homme, elle monta lentement le mur en évitant d'y appuyer son bras invalide, comme si cela lui demandait beaucoup d'efforts. Terka remarqua les empreintes de sa main salie par le sang rose se former sur le mur à mesure qu'elle grimpait. Elle se stabilisa soudain, dès qu'elle fut sûre de bien tenir. Terka vit son unique bras d'appui se crisper et ses jambes fléchir, prêts à s'écarter d'un danger. Il estima plus prudent de se remettre à droite des barreaux, car l'Amphibe paraissait sur le point de sauter là où il était sans quitter le criminel des yeux. Même si Terka ne se souciait plus vraiment d'être remarqué du côté de la falaise ; au moindre signe d'un danger, il pouvait toujours plonger.
A nouveau, l'être humain fit un mouvement sec. Dès que son bras fut tendu, un autre disque de feu tourbillonna dans les airs. Comme Terka l'avait deviné, l'Amphibe changea subitement de position et s'agrippa aux barreaux, sans savoir que quelqu'un l'observait non loin de son dos. Terka se replia pour repartir vivement vers la gauche en se préparant à un éventuel plongeon, alors qu'une partie du mur de droite s'effondrait à son tour. Il pouvait seulement voir un peu des jambes de la fille et entendre sa respiration épuisée. Il écouta la voix mièvre d'Affrango, le c?ur battant à tout rompre :
-Dans ton état, petite Amphibe, la mer te fera du bien. Mais je pense que tu ne pourras pas en profiter. Je peux maintenant venger votre créateur à qui vous avez pris la vie.
Sans doute l'homme avait-il fouetté l'air une dernière fois, car les barreaux cédèrent tout à coup alors que la jeune fille recevait le cercle orange sur sa blessure près de la poitrine. Terka la vit traverser la fenêtre dans un cri de douleur, tandis que les barreaux rouillés se brisaient sous le choc dans un nuage de poussière. Avec tous les Amphibes déjà tués, il sentit que c'était une fois de trop.
-NON ! cria-t-il en tendant les bras.
En un instant, il prit appui sur son mur de toutes ses forces en sautant avec souplesse et attrapa l'Amphibe au passage. Il la sentit s'évanouir lorsqu'il plongea par-dessus la falaise, si vite que l'ennemi n'eut même pas le temps de répliquer. Frôlant la zone de récif, il disparut de la surface entre deux vagues.
Les Amphibes avaient bâti leur civilisation sous l'eau, dans les zones noires et profondes. Ils étaient ainsi sûrs de ne pas être repérés par un quelconque humain. Et pourtant celui-ci connaissait leur nom et même leurs facultés... !
Comme tous les siens, Terka n'avait aucun mal à voir dans les eaux sombres grâce ses yeux particulièrement puissants brillant tels des phares en pleine nuit. Il pouvait voir comme le jour éclairé de la surface, dans un rayon lointain, et longer lentement les rochers aux pieds de la falaise qui s'enfonçait toujours plus profondément dans la mer méditerranée.
Lorsqu'il fut arrivé à la fin de la pente douce rocheuse, il se dirigea vers un bâtiment taillé dans la paroi abrupte finale qui leur servait de passage secret entre l'eau et les ruines sacrées. Il tenait la jeune fille d'un bras, mais elle l'empêchait de nager plus vite. Il frôla le sable, puis entra dans la roche creuse et rectangulaire via une arcade sans porte. Il remonta aussitôt dans un couloir afin d'atteindre le premier étage. Quand il bentra dans le bureau, un Amphibe aux cheveux noirs clairsemés assez bedonnant, le gérant des deux passages, trifouillait dans des feuilles visqueuses sur sa table en pierre. Il regardait les entrées à travers une vitre, vérifiant les horaires sur sa liste.
Terka posa les pieds en douceur sur la roche ciselée et retrouva le poids de la pesanteur. Il remit la jeune fille debout, le bras gauche de celle-ci autour de ses épaules. Il dut tenir sa hanche droite également car elle ne semblait qu'à demi-consciente et manquait d'équilibre, comme prise d'une forte migraine. Il lui jeta un regard inquiet mais elle le rassura d'un signe de tête. Voyant que le gérant ne se préoccupait pas d'eux, il parla en premier : aucune bulle d'air ne sortit de sa bouche, seule l'eau frémit dans le sillon de sa voix, tel un dialecte aux ultrasons.
-Malu ! Empêchez les autres Amphibes de prendre les passages s'il-vous-plaît, les ruines sont dangereuses !
Ils s'approchèrent du bureau et le nommé Malu les regarda de ses yeux oranges et roses avec une stupeur immobile.
-Qu'est-ce qui te fait dire ça, Terka ? demanda-t-il d'un ton rauque.
Le garçon s'impatientait ; il ne comprenait vraiment rien ou quoi ! Enervé, il lui répondit avec une irritation contenue :
-Un être humain a attaqué les deux premiers groupes dans la piscine des fémines! Je l'ai vu de mes propres yeux, c'est un vrai massacre ! Regardez donc dans quel état il l'a mise si vous ne me croyez pas !
Malu observa la fille d'un air hagard ; son regard rond passa de sa tenue déchirée à son épaule blessée et ses jambes écorchées. Ses iris ternirent subitement par angoisse.
-Nom d'une palourde ! Il faut absolument secourir les autres et prévenir la population ! comprit-il enfin, Si les ruines sacrées ne peuvent plus être utilisées, tous les Castipoliens vont être obligés de se montrer à la surface pour respirer.
-Le plus grave, continua Terka, c'est que cet homme n'a pas agi par hasard ; il connaît notre monde ! Je ne sais pas comment il a pu le savoir, mais il l'a appelée " petite Amphibe" ! Notre secret lui est ouvert.
La fémine se redressa un instant avant de s'appuyer sur la table.
-Si vous montez là-bas... faites... attention. Il est... très puissant !
Sa voix portait à peine dans l'eau, une tache de sang rose foncé luisait au bas de son épaule droite. Elle posa la main dessus avec un petit gémissement et regarda son sang se déposer sur ses doigts légèrement plats avant de remonter dans l'eau autour d'eux en brume opaque.
-Je vais prévenir le prochain groupe avant qu'il ne parte, déclara Malu, Heureusement, il reste toujours les grottes souterraines pour respirer en cachette, mais je ne pourrai pas y mettre tout le monde à la fois. J'emmène ton amie à l'infirmerie le temps de régler le changement d'horaire, pendant ce temps va prévenir le maire Pirka pour qu'il informe le roi de notre situation et envoit du secours. J'attendrai ton retour pour emmener mademoiselle à l'hôpital. Qui sait ce que tout cela signifie...
Terka opina et sortit aussitôt de la pièce. Il se dirigea le plus vite possible vers le village établi plus bas du nom de Castipolis. Celui-ci ne contenait qu'environ trois-cent habitants, construit à l'intérieur d'une fosse, entre deux rangées de rochers qui se rejoignaient à l'entrée de l'unique chaussée, où se tenaient deux colonnes de pierres ioniques. Il nagea jusqu'à la partie ouest de la petite ville, avançant à quelques mètres de hauteur des maisons ensablées où évoluaient les gens du village. Il s'arrêta au quatrième étage d'un bâtiment, avant d'y entrer précipitamment. Ralentissant l'allure, il posa les pieds sur la roche au milieu du couloir.
Enfin il trouva le maire dans la troisième pièce à droite, en train d'écrire avec une longue plume de mer rosie sur son document, un corail rouge comme embout. Pirka était petit et presque chauve, ses cheveux blancs et rares collés sur son crâne visible.
-Monsieur Pirka ? appela-t-il d'une voix légèrement tremblante.
Il leva ses yeux violets avec surprise.
-Hmm ? Oh, c'est toi, Terka ! Que veux-tu ?
-Il faut vite alerter notre roi, Pirka ! s'excita-t-il soudain, Un être humain du nom d'Affrango connaît notre existence et vient d'attaquer une trentaine d'Amphibes dans le passage des fémines ! Je viens de le voir dans les ruines sacrées ! Envoyez des secours, prévenez Marlie, il y a des blessés graves là haut, il faut les aider !
Le maire regarda Terka droit dans les yeux quelques secondes avant de s'écrier à son tour :
-C'est très grave ! Tout le village est en danger, il faut le dire à Malu...
-C'est déjà fait ! Mais vous devez prévenir le roi au plus vite !
Pirka poussa un soupir, la main posée sur sa tête dégarnie.
-Je comprends ton impatience Terka, seulement le roi ne va pas faire confiance à un message noté sur un bout de papier, le problème est trop gros. Un humain qui nous connait ! Il nous faudrait des preuves irréfutables.
Terka se sentit déconfit ; ce n'était pas juste de laisser cet homme détruire des vies sans réagir. "Et puis non ! songea-t-il en se redressant légèrement, Il faut convaincre le roi Balm !"
-Si c'est comme ça, j'irai moi-même ! déclara-t-il, Je suis un témoin, non ? Ca devrait lui suffire.
Pirka sembla hésiter un instant avant d'afficher un petit sourire.
-C'est très courageux de ta part. Je suis d'accord, à condition que tes parents acceptent. Je préparerai un pélican pour le voyage. Si tu peux, reviens demain vers huit heures. Et ne t'inquiète pas pour les victimes, je vais d'une seule brasse à l'hôpital, promit-il en regardant les aiguilles de son horloge bouger au contact des gouttes d'eau.
-A demain, Pirka !
Terka sortit de la mairie alors que Pirka quittait la pièce, et repartit en direction des passages. Il en parlerait à ses parents plus tard. De toute façon, il irait jusqu'au Palais, qu'ils le veuillent ou non ! A partir du moment où le village de Castipolis dépendait de sa propre décision, Terka se sentait prêt à affronter tout ce qui l'empêcherait de le conserver. A ses yeux, rien n'était plus important que les lieux de son enfance, sa famille et sa maison. Il repensa soudain à cette fille qui lui était inconnue. Elle ne venait pas du village : Terka connaissait bien les Castipoliens, de près ou de loin. Et puis dans le village, il n'y a pas de tenues rouges... ça devait être une touriste.
Sans doute sa blessure s'était-elle rétablie ; les Amphibes guérissaient rapidement une fois sous l'eau. Il battit des pieds le plus vite qu'il put et emprunta à nouveau le couloir vertical, jusqu'au deuxième niveau cette fois. Terka trouva Malu en train de dialoguer avec l'Amphibe qui s'était assise sur un matelas d'algues tressées, à un bon mètre du sol, tenant un tissu blanc contre sa blessure. Malu l'aperçut avant même qu'il n'eut mis pied à terre ; il s'approcha de lui, si vite que Terka sursauta et manqua de perdre l'équilibre dans l'eau.
-Alors, tu as trouvé Pirka ? demanda-t-il bêtement.
-Oui..., répondit Terka en ressentant une brève arythmie, Je lui ai expliqué la situation mais il m'a répondu que le roi ne voudrait y croire que si nous lui envoyions une preuve suffisante, alors...
-Pourquoi reviens-tu dans ce cas ? Tu dois insister, c'est très important !
Soudain, les iris de Terka prirent un ton jaune-verdâtre, signe de colère.
-Laissez-moi finir ! J'allais justement vous dire que je comptais y aller moi-même pour en témoigner ! Il n'y a que ça à faire de toute façon, les autres témoins ne sont pas en état de partir.
Malu avait reculé à la réplique de Terka, permettant à celui-ci de rentrer. Il s'appuya de côté contre le lit, les bras croisés, les lèvres serrées et le regard fixe.
-Et moi, je compte pour une sardine ou quoi ? s'écria brusquement la fille, Je suis tout à fait en état de te suivre !... Et puis il me semble que je te dois bien ça, ajouta-t-elle d'un ton moins sec.
Leurs regards se croisèrent en silence sans dévier, dans une ambiance de défi.
-Tu es sûre de toi ?
-Bien sûr ! répondit-elle en ouvrant grand les yeux assortis à sa chevelure, De plus, j'ai déjà été au Palais, ce sera plus facile pour toi si je t'accompagne. Je suis espionne, figure-toi ! Si tu ne venais pas de me sauver je t'aurais obligé à me vouvoyer, villageois ! D'ailleurs, il fallait que je… te remercie. Et… je veux bien que tu me tutoies, acheva-t-elle avec une légère gêne qu'elle tenta de cacher.
Terka réfléchit sans lâcher le regard ; il était certain qu'elle ne le laisserait pas partir seul, elle semblait d'un caractère très volontaire. Elle n'avait pas été impressionnée par l'être humain, elle ne le sera pas davantage par lui-même. Et puis Terka savait que les paroles d'Affrango auraient beaucoup d'importance sur la suite des événements, surtout pour elle. Il ne pouvait s'empêcher de croire qu'il mettrait sa vie en danger si elle le suivait seule au milieu de l'océan. Seulement ici elle n'était pas plus en sécurité ; l'attaque dans les ruines ne présageait rien de bon pour Castipolis.
-D'accord pour que tu m'accompagnes, déclara-t-il finalement avec réticence, Nous ne serons pas trop de deux pour expliquer la scène en détails. Tu sauras contacter le maire Pirka et être soignée avant demain ?
-Oui, pourquoi ?
-Il faut que tu lui dises que tu viens aussi, profites-en il est à l'hôpital. On part demain matin à huit heures avec des pélicans. Je te retrouve demain alors, euh... comment t'appelles-tu ?
-Simalie. Je m'appelle Simalie.
-Ok, à demain devant la mairie. Et merci pour le tutoiement de confiance, ajouta-t-il en sortant de la pièce d'un geste de salut amical.
Il prit machinalement le chemin de sa maison, au bord de la barrière de rochers droite du village. Il se posa devant l'entrée et passa sous la petite arcade en espérant y trouver sa mère, Cilia, ou son père, Virak. Tous deux étaient assis à la table en pierre bleue de la pièce principale, attendant sans doute son retour en discutant de choses et d'autres.
La mère de Terka était grande et élancée et ses iris d'un rose bonbon lui donnaient un visage de confiance. Terka avait hérité d'elle la silhouette, la tignasse qu'elle portait à hauteur des épaules et la forme ronde de ses yeux écarquillés. Son père lui, les cheveux noirs et courts, était à peine plus grand que son fils, mais avait le profil d'un Amphibe au milieu de sa forme ; tout comme Terka, il paraissait plus jeune que ses quarante-six ans grâce à son visage très lisse et ne manquait pas de souplesse lorsqu'il en avait besoin.
Ses yeux turquoises se posèrent sur le garçon avec une légère surprise, mais celui-ci savait qu'il ne comptait pas révéler ses impressions avec autant de franchise que sa mère, lui-même adoptant parfois cette technique. Terka attendit simplement une réaction de l'un d'eux durant un bref silence.
Sa mère s'exclama avec beaucoup d'étonnement :
-Tu es plutôt tardif aujourd'hui, ça ne te ressemble pas.
Terka regarda discrètement sa montre hydraulique et vit qu'il y était inscrit huit heures et demies. Celle-ci s'était arrêtée quand il était hors de l'eau, il devait par conséquent être environ neuf heures. Il était parti dans les ruines vers huit heures et il était vrai que d'ordinaire il ne restait jamais plus d'une demi-heure là-haut, comme le voulait Malu. Il tourna son regard ailleurs.
-Il y a eu... un imprévu, répondit-il en cherchant un mot pas trop choquant.
-C'est-à-dire ? demanda son père, Ils se sont trompés dans les horaires ?
Pour toute réponse, Terka hocha brièvement la tête, la gorge nouée, les fossettes tremblant sous ses iris fixes. Il ne voyait pas comment leur annoncer la nouvelle sans trop les ébranler. Dès qu'il croisa le regard de sa mère, celle-ci changea d'attitude ; Terka se rendit compte qu'il devrait en dire plus. Sans doute ses yeux étaient-ils redevenus vert clair. Il regardait un point précis au sol pour éviter de ressentir des émotions gênantes, mais ses aspirations étaient déjà plus rapides que d'habitude.
-Des Amphibes ont été -tués dans les ruines -sacrées... expliqua-t-il d'une voix saccadée,... par un être humain.
Le silence qui suivit ces paroles n'arrangea en rien son envie d'exploser de colère et de détresse à la fois ; l'émotion que l'on ressent lors d'une grande injustice. Il serrait les poings en se forçant à observer le mur.
-Oh nom d'une pieuvre... murmura sa mère de sa voix argentine, Mais... qui... qui a été... tué ?
Elle semblait sur le point de fondre en larmes. Terka comprenait très bien ce qu'elle pouvait ressentir, lui-même tentant en vain de cacher son besoin de sortir cette rage désespérée de son corps. Il se concentra un moment pour parler puis dit enfin :
-Mélia et... sa fille... Tespie aussi... et... et Volia... et même Lagnie... Toutes ces... fémines -il sentit des larmes sortir entre ses paupières- et ces enfants... étendus par... par terre devant moi, c'était... horrible. Et cet... cet homme... il avait presque envie... de rire.
Terka reporta des yeux larmoyants sur ses parents médusés. Tous ces pleurs ne faisaient qu'endurcir sa détermination, son désir de réagir face à toutes ces horreurs, à affronter les risques et les dangers qu'Affrango avait créés.
-Co... comment a-t-il fait ? bredouilla sa mère en lui lançant un regard pâle.
-Arrête, Cilia ! ordonna le père, Tu vois bien qu'il n'a pas envie d'en parler tout de suite, ça lui fait du mal.
-Si, je veux en parler, marmonna Terka d'une voix à peine audible, Je pars demain matin au Palais. Castipolis a besoin d'aide, je dois réagir. Vous devez me donner votre autorisation.
Sa mère fut si émue qu'elle cessa net ses sanglots. Son père plongea lentement son regard dans celui de Terka dont les yeux à présent commençaient à jaunir.
-Que comptes-tu y faire ?
-Prévenir le roi du danger et préparer un système de défense près des ruines en amenant de l'aide, répondit Terka d'un ton sec comme pour prévenir tout refus, Cet Affrango doit payer, je ne veux pas le laisser attaquer le village une seconde fois, lança-t-il en fendant l'eau du bras.
Un silence lourd plana autour du père et du fils.
-Très bien Terka, soupira son père, Je te la donne. Tu n'as jamais eu ta chance, je pense qu'il est grand temps que tu agisses par toi-même, je t'en sais capable. Mais n'oublie pas qu'il ne s'agit pas ici d'une simple bande de quartier et que les conséquences de tes actes seront beaucoup plus graves.
-Ne vous inquiétez pas pour ça, je sais déjà mieux que quiconque à quel point ce type est sans cœur, répliqua Terka dans un nouveau froncement de sourcils.
Il sentait surtout que les jours à venir lui réserveraient quelques surprises.
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Re: Roman d'heroic fantasy

Message par reverine »

héhé les gars (et damoiselles), j'ai trouvé un éditeur pour ce roman-ci ! :best:

je mettrai le lien quand il sera mis en vente, c'est un éditeur français tout neuf mais au moins mon bouquin ne passera pas à la trappe (ben oui, il ne pratique pas la mise en pilon ! ) 8-)
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Re: Roman d'heroic fantasy

Message par reverine »

le fait d'en avoir reparlé m'a rappelé que je n'avais pas encore mis le lien vers mon éditeur ! :oops: suis bièsse...

le voilà :wink:

http://www.vosromans.fr/
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Re: Roman d'heroic fantasy

Message par Lotsë »

Wouah super que tu es trouvé un éditeur!!
Moi aussi j'écris (genre science fiction, héroic fantasy) mais c'est plus pour moi, je réfléchirais à une éventuelle édition si j'ai un jour envie de le partager.
Enfin c'est incroyable de voir qu'il y a autant de gens qui écrivent sur ce forum!
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Re: Roman d'heroic fantasy

Message par Lotsë »

.
Dernière modification par Lotsë le 21 juin 2012, 12:31, modifié 1 fois.
reverine
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Re: Roman d'heroic fantasy

Message par reverine »

une expérience faite par une asbl de langue française a prouvé que les éditeurs choisissaient plus le livre selon le profil de la personne que le contenu du livre.

Ils ont refusé du Zola, du Balzac, du Flaubert... dont on avait seulement changé les titres, et mis sous le nom d'un jeune auteur sans bibliographie. Ils ont répondu que c'était invendable :lol:

Tous, sauf un, n'ont rien vu de la supercherie. C'est pour dire...

C'est pour ça que j'ai accepté d'être éditée pour mon premier bouquin dès que l'occasion s'est présentée, même si c'est un petit éditeur qui ne fera pas beaucoup de vente, car maintenant je peux mettre dans ma lettre "j'ai publié en 2009 le roman ... dans les éditions ...". :wink: Apparemment ça change beaucoup de choses.

Sinon j'ai le livre "Tout savoir sur les maisons d'éditions", de l'édition en ligne "Ecrire Aujourd'hui". Ils y interrogent les représentants de quelques grandes éditions francophones et ont établi un listing des éditions existantes avec les genres qu'elles publient. Ce fut instructif.
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Re: Roman d'heroic fantasy

Message par reverine »

ben je l'ai édité, le titre n'a pas changé, et on ne peut l'acheter que via le site dont j'ai mis le lien à la page précédente du topic :lol: donc tu as toutes les infos nécessaires si tu veux en prendre un :wink:

Le suivant, j'en suis encore au stade de la retranscription sur pc (l'étape que j'aime le moins...). J'ai déjà posté ici le début de mon second projet "Le Manoir du Luvieu". :wink:
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