Greysexualité... Besoin d'un GPS?

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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Meigle
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Greysexualité... Besoin d'un GPS?

Message par Meigle »

Coucou le petit monde.

Je rentre direct dans le vif du sujet car, ça me bouffe un tantinet la tête. Et puis comme je sais pas comment aborder le truc de toute façon, que je me sens pas légitime.... Bref, faut en passer par là. Je note que le lexique m'a bien aidé. Et d'ailleurs je reviens un peu sur ce que j'ai dis dans ma présentation. Je suis peut-être pas si litho- que ça, ou en tout cas pas seulement.

Mais reprenons depuis le début. La sexualité ça a toujours été un sujet délicat pour moi, et ce pour une raison simple; il faut toucher l'autre. Pas que ça me dégoûte, loin de là, mais j'ai une sensibilité particulière. J'ai été sourde non-diagnostiquée les deux premières années de ma vie, aussi toucher à été mon premier mode de communication, et encore aujourd'hui au contacte je peux ressentir pas mal de choses chez l'autre, pas mal d'émotions ou de besoin. Et dans l'intimité ça peut être infernal, surtout concernant le désir de l'autre. Je comprends pas les grands romantiques qui fantasment sur le faite de fusionner avec l'autre. Moi, dans une situation de rapprochement à cause de ma sensibilité, je me sens quasi obligé de répondre au besoin d'une personne à laquelle je tiens et ses désirs peuvent devenir très oppressants (quand la personnes ne l'est pas en plus). Pire bien souvent j'ai sentis que je n'étais qu'un objet de satisfaction sexuelle pour l'autre. Le deviner c'est une chose; le ressentir c'est dégradant.

Évidement sentir le désir de l'autre est quelque chose qui m'est devenu très difficile. C'est pour ça que j'ai des réactions de Lithosexuel; dès que je ressens le désir de l'autre pour moi, je me sens agressé et j'ai un rejet, un dégoût immédiat. On pourrait dire alors que je ne suis pas si greysexuel que ça, que c'est juste un traumatisme, que j'ai pas trouver le bon. Et je vous avoue que c'était pour ça que j'avais peur de vous en parler. Mais en me penchant sur le lexique, plusieurs définitions m'ont beaucoup parlées. Et pour y voir plus clair, je vais vous livrer mes réflexions pour savoir ce que vous en pensez.

Apressexuel - L'envie de sexe pour le sexe n'existe pas vraiment chez moi. J'imagine que c'est pour ça aussi que ressentir le désir de l'autre et rien d'autre ne me plaît pas. Je ne me rappelle pas d'une fois où j'ai eut envie de l'autre sans avoir eut d'abord un attrait sensuel, intellectuel ou affectif. Les rares fois où des relations se sont bien passée pour moi, c'est parce que l'autre avait un désir leger mais aussi parce que j'avais un autre attrait très fort. Et sachant que toucher pour moi c'est communiquer quelques choses.... ça semble logique. Mon désir serait dicté par l'envie de ressentir autre chose que quelques chose de purement sexuel.

Placiosexuel - Je ressens déjà trop de chose au touché. L'idée et le faite qu'on me touche dans le but de me donner un plaisir sexuel m'indiffère. Complètement. Seul les gestes à porté affective ou sensuelle m’intéressent. Par contre tout ce que je pourrai faire à l'autre , le plaisir que je peux donner, m'inspirent (paradoxale pour quelqu'un de Litho? Sans doute mais dans les cas où je suis acteur du plaisir de l'autre et que son désir n'est pas pressant, je n'ai pas de réaction de rejet)

Cupiosexual - Parce que malgré tout, si on exclu les moments où je me sens agresser par le désir de l'autre ou ses ressentis, j'ai envie d'avoir des rapports, avec ou sans attirance. Parce que j'ai un besoin de toucher... Je crois.

Novisexuel - Parce que c'est effectivement complexe tout ce bazar.


Bon j'ai peut-être mal comprit les termes, mes réflexion s'égarent peut-être ou je m'explique mal, seulement c'est aussi pour ça que je veux votre avis. Le sujet ne s’arrêtera pas là; j'ai encore plein de choses à demander dans cette discutions. Mais chaque chose en son temps.
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Baelfire
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Re: Greysexualité... Besoin d'un GPS?

Message par Baelfire »

Ouh là ouh là !! ça fait beaucoup de termes tout ça !! Apparemment tu as besoin de trouver des mots mais 2 aspects sont à prendre en compte :

1 Est ce que c'est clair pour toi ?
2 Si un jour tu dois expliquer ta situation à quelqu'un est ce que tu utiliseras ce langage là ? Est ce conprehensible pour un tiers ? Perso si mon GPS me cause comme ça je vais pas aller bien loin.

Si tu maîtrises pas de soucis cela dit^^. Après, je vais me permettre une petite suggestion. Puisque tu sembles avoir une sensibilité vraiment très accrue au niveau du toucher et que ça semble te poser soucis il me semble que c'est là dessus qu'il faudrait "travailler". Si tu arrivais, avec l'aide appropriée, à "rééduquer" ce sens là je pense que la situation deviendrait beaucoup plus claire. Et tu n'aurais probablement pas besoin de trouver autant de mots.

Cela dit moi j'y vois quand même un sacré avantage à ce sens du toucher très développé que tu possèdes. Et je me demande dans quelle mesure ça ne pourrait pas être plus une force qu'un désavantage. C'est comme un super pouvoir en fait. Au début ça submerge et ça isole mais une fois qu'il est maîtrisé il devient un atout redoutable. Mais ça passe par une phase d'apprentissage, toujours.
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Re: Greysexualité... Besoin d'un GPS?

Message par clotaire »

Ravi que ce lexique ait pu t'aider :-) (même si ce n'est pas moi qui l'ai fait :P )

Je pense que ton hypersensibilité au toucher, c'est bien de pouvoir en parler facilement (je ne sais pas si c'est le cas ?), car personne de censé ne t jugera pour ça et ça permet de comprendre pas mal de choses dans les relations (quelles qu'elles soient, y compris amicales, collègues...). D'ailleurs ma psy me disait que ce genre de trait de caractère, à la limite, c'est mieux de "s'entraîner" à en parler avec des gens pour qui on n'a pas trop d'enjeu relationnel, pour mieux ajuster son discours et être plus à l'aise le jour où c'est important.

Evidemment, les termes du rapport à la sexualité c'est autre chose, comme dit Baelfire c'est bien pour te situer toi, mais avec les autres il faut être capable d'expliquer ton ressenti plus simplement. Mais déjà, le fait de dire que le toucher a un sens particulier pour toi et que l'autre doit y faire attention, j'ai l'impression que ça explique pas mal de choses ?
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Re: Greysexualité... Besoin d'un GPS?

Message par Meigle »

^^

1. C'est pas clair du tout c'est pour ça que je demande.
2. Probablement pas, mais en même temps à part pour demander de l'aide, pour l'instant je ne compte en parler à personne. J'essaye de me comprendre et de m'accepter déjà. Parler c'est pas le but actuellement.... ni trouver une solution pour que ça se passe bien dans une relation. Le but c'est que j'ai plus l'impression d'être ne folle névrosée.

Concernant mon toucher je me suis sans doute mal expliqué; ce n'est une souffrance que dans une situation intime. le reste du temps ça me va très bien, puis je me retiendrai difficilement de le faire parce que c'est pas du tout recherché dans ce cas là. J'ai bien tenté d'expliquer, cependant ça n'explique pas en soit le rejet que je peux avoir pour le sexe.... certaines personnes n’hésiteraient pas à me dire que ça devrait me plaire de me sentir désirer....
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Re: Greysexualité... Besoin d'un GPS?

Message par PassionA »

Meigle a écrit : 28 mai 2018, 02:40 Je comprends pas les grands romantiques qui fantasment sur le faite de fusionner avec l'autre. Moi, dans une situation de rapprochement à cause de ma sensibilité, je me sens quasi obligé de répondre au besoin d'une personne à laquelle je tiens et ses désirs peuvent devenir très oppressants (quand la personnes ne l'est pas en plus). Pire bien souvent j'ai sentis que je n'étais qu'un objet de satisfaction sexuelle pour l'autre. Le deviner c'est une chose; le ressentir c'est dégradant.
Alors là je vois exactement de quoi tu parles. Ça m'a fait le même effet de sentir le désir sexuel de l'autre m'être imposé, là où il devrait normalement être justifié. Comme un viol même si on ne va pas jusqu'au bout. Mon premier rapport fut un viol complet en ce sens.

Je suis quelqu'un de tactile dans l'intimité, ce contact est à la fois important pour moi et complètement platonique - comme tu le dis si bien, il me permet de communiquer non verbalement ce que je ressens pour l'autre - , alors le voir systématiquement être transformé en quelque chose de sexuel est atrocement dérangeant. En fait ça me coupe toute envie d'être avec la personne et mes égards envers elle chutent drastiquement au point que souvent ça sonne le glas de notre relation si il n'est pas possible de prendre la distance nécessaire et de redevenir une relation amicale proche.

Est-ce que ça veut dire que je ne peux pas avoir de relation sexuelles ? Non, j'en ai eu. Il y a des personnes qui sont plus douces dans leur approche et tout est lié au contexte. Mais systématiquement, je n'avais pas particulièrement envie de ces relations et ça m'ennuyait de le faire, même si ce n'était pas toujours désagréable. Passé un temps, je n'ai juste plus eu envie de faire l'effort pour un autre et de cette transition tendresse/sexe exaspérante. J'ai même arrêté de chercher à me faire des amitiés trop proches puisqu'elles finissaient toujours comme ça.

Ce que je voudrais exprimer par ce commentaire c'est que la relation à notre orientation et la définition qu'on peut lui donner est quelque chose de fluide dans le temps. Ce n'est pas forcément que notre orientation change, mais le regard et l'introspection que l'on a sur notre intimité évolue. Il m'a fallu énormément de temps pour me définir aromantique et ace, assez pour me faire rougir de honte, et c'est parce que j'ai connu de longues périodes où je ne me posais pas de questions car ça ne me manquait pas d'avoir des relations et d'autres plus courtes où tout était un ratage et engendrait de nombreux questionnements sans réponse. Bref, pour paraphraser un film que j'adore : "le code est plus une sorte de guide en fait."
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Re: Greysexualité... Besoin d'un GPS?

Message par fiffi »

Je comprends aussi ton ressenti : si une personne me désire , je suis flatté mais si son désir se fait plus pressant , plus insistant , je suis mal à l' aise .

Je vois aussi un avantage à ton sens du touché : tu sais à quoi t' en tenir sur la nature des relations que l' autre veut avec toi . Il faut toujours q' une femme me dise clairement ce qu' elle veut , sinon je crois toujours qu' elle ne veut que de l' amitié avec moi .

Il arrive souvent qu' on se reconnaisse dans différentes cases , la nature humaine s est parfois bien complexe , on ne peut pas toujours la simplifié et la faire rentrer dans un moule . heureusement , cette diversité rend les relations parfois difficiles mais surtout enrichissantes , ne serait-ce que pour le plaisir que l' on prend à découvrir l' autre .
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Re: Greysexualité... Besoin d'un GPS?

Message par Aphélie »

Le fait de pas se sentir légitime, c'est un truc très très fréquent dans la communauté lgbt+. Je crois qu'on appelle souvent ça le syndrome de l'imposteur. Pas facile de se faire rentrer dans des petites cases quand il y a tant de nuances en une personne. Et justement, c'est pour ça qu'on parle de spectre. Même avec un joli lexique, il y aura toujours des gens pour se dire "tiens, j'ai ça et ça comme pour cette catégorie, mais par contre j'ai pas ça, et plutôt ça de cette autre..." etc. Du coup tu pioches des éléments là et là, tu te construis ta propre définition. Greysexuel c'est bien si tu veux t'inclure dans le spectre sans trop savoir dans quelle mesure. C'est important de se connaître, mais pas forcément de mettre des mots sur tout : tu sais ce que tu veux, ce que tu ne veux pas, c'est un bon début. Tu as un parcours qui t'es très personnel, surtout avec ta surdité et ton sens du toucher, c'est normal que cela change ton rapport à la sexualité. Surtout si c'est différent pour la personne en face : tu parles en quelque sorte de subir le désir de l'autre et ça me semble assez approprié, je pense que beaucoup de A passent par là, avec la panoplie de réactions que cela peut soulever.

Pour ce qui est de l'hypothèse du traumatisme, sache que cela n'invalide pas ton orientation, quelle que soit celle qui te convient au final. Après le côté "trouver le bon" me parle pas vraiment en tant qu'aro, mais en revanche je suis convaincue - et c'est un peu forcé -, qu'il y a des compatibilités, des gens avec qui on s'entend mieux, on se comprend mieux, et ça un impact inévitable sur différents aspects de la relation, intimité incluse.

Bref, j'imagine que tu as pas mal à cogiter avec tout ça, je pense qu'en tout cas c'est important que tu ne te prennes pas trop la tête, si tu peux te définir comme A, c'est déjà beaucoup pour te comprendre et construire quelque chose avec quelqu'un (si tu le souhaites), les petites cases en plus c'est optionnel. En tout cas je pense pas que tu aies à t'inquiéter du jugement des autres ici, c'est légitime d'avoir peur de s'ouvrir aux autres, à plus forte raison des gens qu'on ne connaît pas, mais le forum n'est pas là pour ça, et crois bien qu'on a croisé toutes sortes de personnes par ici, c'est aussi ce qui en fait la richesse ;)
"Though my soul may set in darkness, it will rise in perfect light, I have loved the stars too fondly to be fearful of the night." ― Sarah Williams
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