Et finalement...!

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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PassionA
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Re: Et finalement...!

Message par PassionA »

Lison a écrit : 06 août 2017, 15:28 Est ce qu'il y a eu des cas d'assexuels qui retournent vers la sexualité plus tard ? Et peut-on parler d'assexualité ?
L'idée générale c'est que les asexuels peuvent avoir une sexualité, mais c'est quelque chose qui leur semble soit pas très important soit pas particulièrement désirable. A la différence des autres, ils n'en ressentent pas le besoin. Certains n'en auront jamais parce qu'ils n'en voient juste pas l'intérêt, d'autres en ont de temps en temps pour faire fonctionner leur couple avec un S, certains en ont eu et peuvent se demander si un jour ils en auront à nouveau (en se forçant ou non). Chacun a sa propre façon de ressentir son asexualité.

Là où l'on ne peut pas parler d'asexualité, c'est dans le cas ou une personne se prive (volontairement ou non) de son désir de sexualité : dans ce cas il s'agit d'abstinence. Si cela relève d'un effort quelconque de ne pas vouloir de relation sexuelles (de manière générale), alors ce ne peut pas être considéré comme de l'asexualité.

Comme pour toutes les orientations, il existe une zone grise ou l'on peut se situer entre une sexualité affirmée et une asexualité complète. Il n'est pas exceptionnel que ces asexuels puissent ressentir parfois de l'attirance sexuelle dans certains cas de figure.
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Re: Et finalement...!

Message par Girafepower »

Pourquoi certains aiment le sexe et d'autres non? Wouah, question existentielle...donc sans reponses je le crains...
Pourquoi certains aiment conduire et d'autres non? C'est le meme principe, c'est propre à chacun ca...

En tout cas, puisque ton copain ressent de la frustration, alors tu es tombée sur une perle, sa reaction est parfaite (d'ailleurs,,est ce que tu ne te poses pas ces questions pour lui plutot que pour toi? Si tu etais celibataire, tunte les poserais aussi?)
Ramón

Re: Et finalement...!

Message par Ramón »

Du coup Lison, je pense que tu peux aller chercher dans cette voie : "peur du vide" (cela va très bien avec l'angoisse), et tu crées un mécanisme de compensation => si tu n'as pas le loisir de profiter de l'acte, tu peux chercher à comprendre les codes (humoristiques ou non) autour de ça (cela va très bien avec la recherche). Tu viens de tomber sur une réalité de ton corps, cette réalité s'exprime par une "absence de", cette absence te pèse.
Là, je peux difficilement aller plus loin sur ce mécanisme que j'ai vécu vers mes 15 ans à propos de mon absence de passion. Surtout que je n'ai consulté personne à ce propos, donc s'il y a une mécanique médicale, je ne la connais pas (et peut-être qu'il n'y a rien à chercher). J'ai juste créer une somme de savoirs culturels suffisamment vaste pour masquer l'absence de passion dans la mesure où je ne comptais pas embrasser la vie monastique. Et je continue.
Dans ton cas, il faudrait juste voir avec ton gars si ça ne pose pas un soucis. Pas forcément facile de vivre avec une personne qui parle sexe mais qui ne pratique pas alors que l'on aimerait soi-même pratiquer. Mais en soi, ça ne pose pas de soucis, c'est juste que tu n'es pas seule.

Et Baelfire a raison de le souligner : ce n'est pas figé. Tu as peut-être un blocage, c'est envisageable. Tu n'as peut-être pas trouvé une manière sereine d'aborder les rapports sexuels dans ta vie. Peut-être qu'à un moment ça va faire "flouf" et que tu vas avoir envie.
...

De mon côté, je n'ai toujours pas de passion, je le vis bien bien bien mieux. Je continue de compiler une somme de savoirs culturels divers et variés car je n'ai toujours pas décidé d'embrasser la vie monastique. Et les personnes qui gravitent régulièrement autour de moi comprennent tout à fait que rien ne m'emballe quand on me propose quelque chose, qu'au contraire je veux bien essayer et aller voir, puis que j'aurai - au besoin - une analyse portée sur mon rapport sensible à la chose et non sur un rapport émotionnel/pathologique (de "pathos" => "passion" et non pas "maladie/souffrance" car je distingue les deux sens, et d'ailleurs je distingue aussi ces sens avec "affect" qui vient aussi de "pathos").
Je te souhaite tout de même de parvenir à aimer ça et d'en avoir envie ;)
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Re: Et finalement...!

Message par clotaire »

Bienvenue Lison :-)

moi aussi ça m'arrive de me dire avec résignation que quelque chose me semble inaccessible... Mais quand on y pense, y a tellement de chose qu'on fera jamais, et pour tout le monde ! On est tous différents, c'est comme ça.

En tout cas tu as un caractère bien persévérant si tu continues à en parler facilement autour de toi malgré des remarques pas bienveillantes, moi ça me refroidirait direct^^
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Re: Et finalement...!

Message par SPIKE »

PassionA a écrit : 05 août 2017, 14:19
Lison a écrit : 05 août 2017, 11:57 Est ce que ça pourrait être un rapport au sexe qu'on transmettrait de mère en filles ?
Non. C'est une orientation sexuelle, pas une maladie génétique ou un comportement acquis.
Je souhaite rebondir sur ces réflexions (avec pas mal de retard).

Je ne suis pas forcément d'accord avec @PassionA.

Personnellement, ma mère m'a toujours fait culpabiliser plus jeune quand elle voyait que j'avais quelques aventures avec des garçons, elle prenait bien soin de m'empêcher de voir mon copain de l'époque. Du coup je me suis construit là-dessus.

L'asexualité est innée pour beaucoup, pourtant pour moi elle peut s'expliquer par d'autres facteurs. Peut-être que si j'avais été élevé autrement j'aurais été plutôt S ? Pour l'instant, malgré son caractère inné, je n'ai jamais su trouver une définition qui pourrait me correspondre autre part que dans le spectre ace.
See you, spACE cowboy !
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Re: Et finalement...!

Message par PassionA »

Oui, je suis d'accord avec toi Spike. L'asexualité peut-être aussi un comportement. En public, la plupart des personnes (S ou A) adoptent un comportement asexuel - c'est à dire, elles mettent volontairement de côté toute notion d'attirance sexuelle et de rapports d'ordre sexuel avec les personnes qui les entourent. C'est un comportement social exemplaire et c'est le contraire qui est généralement assez mal vu, dans le cadre formel.

Mais il y a une différence essentielle entre l'adoption d'un comportement asexuel pour des raisons sociales ou pour des raisons familiales, comme tu en donnes l'exemple, et être asexuel. L'asexuel n'a pas volontairement à se réfréner de ses pulsions ou de ses attirances, il n'a aucun effort à faire pour être ainsi. D'ailleurs pour les aces tout est inversé car dans le cadre privé, ils se sentent souvent mal à l'aise parce que forcé d'adopter un comportement allosexuel afin d'être accepté par leurs entourage proche...

Et c'est parce qu'il est naturel pour les asexuels d'avoir un comportement tel et que celui-ci est considéré comme socialement adéquat en presque toute circonstance que nous passons totalement inaperçu dans la société. Voire même qu'on nous prend juste pour des "coincés" quand on annonce la couleur de notre orientation.

Je ne connais pas ton histoire, mais tu peux tout à fait être attiré par les garçons et être asexuel à la fois. Ton attirance peut être uniquement d'ordre sensuelle/romantique/fantasmatique sans impliquer nécessairement le désir de sexualité en réel. J'ai eu des histoires avec d'autres garçons aussi, et ça n'a rien changé au fait que je ne désirais pas de sexe ni avec eux ni avec des filles.
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Re: Et finalement...!

Message par aldoraine »

Très longtemps j'ai vécu l'asexualité un peu comme une malédiction moi aussi, à me demander pourquoi les autres avaient droit à ces sensations inouies et sublimes et pas moi.

Qu'est-ce qui a fait que j'ai arrêté de penser comme ça ?...
Peut-être le fait de regarder les choses sous cet angle-là: on a chacun en nous une vision personnelle de ce que pourrait être un bonheur absolu, intense, parfait.

Pour beaucoup de monde, ça passe par une relation sexuelle avec une personne aimée, ce qui se conçoit et respecte à 100%.
Mais pour moi, ce n'est pas ça, ça n'a jamais été ça.

Qu'est-ce qui pourrait alors m'apporter ce sentiment de plénitude totale, que d'autres trouvent dans le sexe ? Me poser cette question-là, et y apporter mes propres réponses, a fait cesser pas mal de frustrations, personnellement...
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Re: Et finalement...!

Message par piwi »

Bonjour Lison,

perso ce qui m'a (presque) vexée, c'est que je ne fonctionnais pas "comme tout le monde" sur un terrain aussi facile que le fait de désirer quelqu'un et d'avoir du plaisir avec lui (ça ne marchait pas non plus ça). C'est vrai quoi ! Malgré mes facilités pour certaines choses un peu plus compliquées, j'étais incapable de fonctionner comme tout le monde dans un domaine qui me semblait naturel, basique.

J'ai moi aussi ressenti frustration, colère, tristesse. Je me croyais anormale : une malédiction comme le dit plus haut maldoraine. Et les garçons/hommes n'ont pas manqué de me le faire savoir. Mais qu'il s'agisse d'une orientation ou d'un comportement (merci pour les explications de PassionA), il a bien fallu que je vive avec et le temps passant, sans parler de résignation, j'ai relativisé et accepté ma différence.

Je suis arrivée ici en novembre 2017, et cette différence, j'ai pu la poser, la partager, la comprendre, et aujourd'hui je la considère un peu comme une fierté même - je suis différente, et alors ? - tout en respectant le fait que les autres soient différents de moi. Je les accepte comme Sexuels. Ils font leur vie et je fais la mienne dans un respect mutuel.

J'espère que tu trouveras tes réponses. Peut-être que quelque chose se débloquera te concernant. Peut-être que le "déblocage" ne se fera pas là où tu crois qu'il se fera... Il faut accepter de se donner du temps même s'il te semble avoir passé déjà beaucoup de temps sur le sujet. :roll:

Bon courage lison. ;)
mon âme n'a pas de sexe (iel)
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