petite introspection de moi-même, et l'asexualité

Vous voulez parler -ou entendre parler de l'asexualité ? Faites-nous part de ce qui vous passe par la tête, comment vous ressentez votre asexualité, votre relation aux autres, comment tout ceci influence votre vie.
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valia02
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petite introspection de moi-même, et l'asexualité

Message par valia02 »

Bonsoir tout le monde :)
Après un passage fort chaleureusement accueillit du côté présentation, je me lance dans le "petit" récit de mon cheminement vers ce qui m'a poussé ici : l'asexualité.
Bonne lecture !

Au plus loin que je me souvienne avoir commencé à prendre conscience d’une certaine « différence », j’étais au collège, en milieu de cursus. C’est l’âge où les hormones se mettent à chatouiller un peu tout le monde, du moins ça en avait l’air au vu du comportement des garçons, et des discussions que mes amis pouvaient avoir. Pour ma part, tout ce qui touchait à une quelconque relation avec quelqu’un me passait bien haut dessus de la tête, l’idée d’embrasser quelqu’un me dégoutait plus qu’autre chose, et je ne comprenais pas pourquoi l’on parlait sexe. Mes copines en ont déduit que je devais être tardive et que ça viendrait un jour ou l’autre. Le lycée fait son entrée, et avec lui un début de remise en question notamment à partir de la première, où je me demandais quad même, pourquoi toutes les interrogations, et conversations autour du sexe m’étaient si indifférentes. Je pouvais être attirée par quelqu’un, mais c’était simplement physique, et dès que la personne devenait un peu trop réceptive je m’en désintéressais aussitôt ! Cependant cette sensation d’être « à part » vis-à-vis de ce sujet était pesant pour moi, alors je prenais souvent part aux conversations qui en parlait, étant assez à l’aise sur ce sujet ça ne me dérangeait pas d’en parler même si je n’y trouvais pas d’intérêt en soit, et à vrai dire j’étais persuadée que si je réagissais ainsi c’était tout bonnement car je n’avais jamais eu une quelconque expérience avec quelqu’un, je n’avais jamais été en couple, et je refusais les actions/vérité qui demandaient d’embrasser untel car je trouvais ça vraiment sale, alors forcément c’était compliqué à ce stade-là de me faire un avis sur la chose ^^ J’étais frustrée de mon comportement qui pour moi n’était pas le bon à avoir.
En terminale cependant, je rencontre un homme, plus âgé que moi (il avait 25 ans), lors d’un stage bafa. Je lui plais, il me plait aussi, je me dis que c’est le bon moment pour me prouver que je suis « normale » après tout, et on se met ensemble. Je découvre que j’aime beaucoup tout ce qui touche au contact physique finalement (s’enlacer, s’embrasser, et les caresses en dehors des zones purement sexuelles), et ça me rassure, c’est bon, je sais avoir une vraie relation de couple !
... Bon ok...

Ou pas. Vient le moment ou le physique passe au sexuel et là… C’est le dévaste de mon côté ; je n’aime pas du tout, au mieux je tolère (j’arrive à prendre sur moi) mais ne prend aucun plaisir, au pire c’est douloureux (logique !). Je refoule toutes les interrogations qui refont surface, je me dis que puisque je ressens un désir physique alors le sexuel survient nécessairement. Il faut simplement que je m’habitue. Non ?
Non. L’habitude ne vient pas, et au contraire je me renferme dans une fausse persuasion qui est que lui a forcément plus d’expérience en la matière, et sait ce qu’il fait, donc je laisse faire et me plie à ses demandes, bien que je n’apprécie absolument pas certaines. Du coup j’ai développé une petite tactique de taille : l’alcool, les amis ! C’est bête, mais être même légèrement alcoolisée me permettait de faire semblant d’apprécier un minimum le passage à la casserole, et au moins de pas avoir mal trop vite. Ou alors, vu que j’ai des soucis de dos, je disais avoir mal pour qu’il arrête. Bref, dans ma tête il fallait que je le fasse car c’était normal d’avoir des relations sexuelles en couple, mon copain n’y était pour rien si je n’aimais pas ça, donc je ne disais rien et n’osais pas refuser souvent ce qu’il me demandait. Lourde. Grossière erreur bien sûr. Se mentir à soi-même est définitivement une très mauvaise chose. La situation a dégénéré et il a fini par abuser de moi ; après quatre mois de relation je le quittais, c’était allé trop loin. Bien sûr je m’en suis énormément voulut, et la culpabilité passait par plusieurs facteurs : soit je me disais que c’était ma faute tout ça. Ben oui, c’est moi qui ne me comportais pas comme il fallait, c’est moi qui l’avait autorisé à faire tout ça … Et d’un autre côté je m’en voulais de m’être fait violence aussi longtemps pour refouler cette répugnance quant au fait de coucher avec lui. Et enfin, je lui en voulais aussi pour ne pas avoir tenu compte de mes refus.

Et je me suis à nouveau questionné sur mon absence évidente de désir sexuel, je me disais que ce n’était pas « le bon » (aaah, la phrase type quoi ^^), puisqu’en effet je n’avais pas été amoureuse de lui, je n’arrivais pas à concevoir en fait d’être amoureuse de quelqu’un. J’étais par moment très attachée à lui, mais c’était majoritairement physique. Si l’on sortait en public par exemple j’étais assez distante, je n’aimais qu’il me prenne par la taille dehors. Pourtant j’étais indéniablement attachée à lui, mais sans pour autant pouvoir penser être amoureuse de lui. En outre, j’ai toujours été de nature très indépendante, et de ce fait je n’avais aucun problème à ne pas le voir pendant une, deux semaines, ou ne pas lui parler chaque jour…
J’ai vite prit du recul sur cette expérience, et me suis donc persuadée que c’était simplement la mauvaise personne. Et je ne voulais pas rester sur ce genre d’expérience un peu catastrophique néanmoins, il me fallait donc une autre tentative pour savoir si c’était vraiment l’acte sexuel en lui-même qui ne m’intéressait pas du tout, ou si c’était juste « le mauvais » . Comble du hasard, un peu après ma séparation un ancien ami a repris contact avec moi. Je lui plaisais, il me plaisait physiquement, il avait de la conversation, et j’étais d’office plus à l’aise avec lui étant donné que l’on se connaissait déjà ! Quelque mois après notre prise de contact, on s’est vu. Je l’avais au préalable prévenu que je ne cherchais pas de relation, seulement « m’amuser, et profiter » et que je ne voulais pas que l’on se mette ensemble, il était d’accord, ouf. C’était donc une situation de « sex friend ». L’on s’est donc vu, et étant donné qu’il bossait dans un bar, nous avions les alcools gratos. Soyons honnête, à 10 balle le cocktail habituellement, là, en avoir autant que je le voulais gratuit, j’en ai profité, (bon, je dois passer pour une grosse alcoolo dans mes propos, mais rassurez-vous je bois avec modération en dehors de ces épisodes-là haha), et inconsciemment, je me disais que ça allait m’aider à être plus réceptive au lit. Bon, d’accord. Même si ça m’a permis de tolérer (c’est-à-dire, à faire semblant d’être réceptive alors que tout mon être passait un très trèès mauvais moment), ce n’était définitivement pas comme ça que je m’imaginais prendre mon pied !

Pour conclure sur mes « déboires » (que je ne nommerai pas vraiment déboires car ils m’ont permis de faire mon petit bout de chemin introspectif) sexuels, l’on s’est vu une seconde fois, et ce fut la dernière car j’ai vraiment passé un mauvais moment. J’ai préféré mettre court à cette situation étant donné que ça ne m’apportait absolument rien, à part la confirmation que je n’aimais pas avoir une relation sexuelle avec quelqu’un, vraiment pas. (Heureusement il l’a très bien prit, et l’on se parle encore, ce qui me soulage car c’était un ami au départ).

C’était il y a deux semaines. Ensuite, je me suis beaucoup questionné, sur le rapport que j’avais sur la sexualité ; je connaissais le terme d’asexuelle mais pour moi c’était seulement des personnes qui ne ressentaient ni désir physique, ni sexuels, et rejetait les contacts physiques en général. Finalement vous vous doutez que j’ai vite fait faire la malle à mes préjugés après avoir lu plusieurs articles, dossiers… La plupart en anglais puisque c’est là où je trouvais le plus d’informations. J’ai aussi beaucoup discuté avec une amie qui m’a elle aussi poussé à me renseigner sur l’ace. Et en définitive, je pourrai entrer dans le vaste cadre de l’asexualité (vaste étant donné les multiples définitions qui en écoulent et les « variantes » à l’intérieur même du terme), voire peut-être de l’aromantisme. A vrai dire, il est vrai que de m’identifier à ce genre m’a aidé, et m’aide toujours à mettre des mots sur certaines choses, mieux me comprendre, et prendre du recul sur ma situation.

Cependant, je n’exclus pas la possibilité que plus tard peut-être pourrai-je finalement entamer une relation sexuelle avec quelqu’un. Même si actuellement, même me représenter cette possibilité est difficile, tout comme être amoureuse de quelqu’un, je pars du principe que l’on ne se définie jamais sur quelque chose d’immuable. J’ai un peu de mal avec la vision du genre : masculin/féminin et de l’orientation sexuelle quelle qu’elle soit, et avec le fait qu’un individu puisse se définir sur quelque chose en particulier, nous sommes tellement complexes après tout (vision tout à fait personnelle, je précise)! Enfin, tout ça pour dire : d’après vous, Ace or not Ace ? :mrgreen: Je crois avoir un peu près tout dit.
Sur ce, merci à vous de m’avoir lut, et d’avoir survécu à ce petit roman (il faut dire qu’après 7h d’examen de littérature ce matin je suis au taquet, donc autant en profiter !).
Au plaisir de vous lire !
Valia
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Re: petite introspection de moi-même, et l'asexualité

Message par didou »

Tu bois avec modération ? Funeste erreur ! Ca fait deux personnes à abreuver, il vaut mieux laisser modération de côté, ça fait deux fois plus à boire :mrgreen:

Bon, sinon, à part ce détour indigne de la sobriété et santé publique, il est vrai qu'un certain nombre de gens ici ont tenté de "tenter de devenir dans la normalité". Cela dit, ça permet de se rendre compte que les relations sexuelles ne sont vraiment pas pour "nous".

Pour ce qui est de ton orientation asexuelle sérieusement envisagée, effectivement, rien n'empêche que ça puisse changer un jour. En tout cas, le fait que tu aies pu mettre des mots sur ton ressenti est déjà un point important. Beaucoup ici on poussé un "ouf" de soulagement en comprenant un peu mieux leur vécu.
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Re: petite introspection de moi-même, et l'asexualité

Message par clotaire »

Beau témoignage :-)

c'est clair que c'est très récent tout ça, il faut que tu laisses passer du temps et que tu digères toutes ces découvertes. Etre une personne indépendante, ça peut être aussi une grande force à mon avis :-) (enfin j'espère, c'est aussi comme ça que je me définis)
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Re: petite introspection de moi-même, et l'asexualité

Message par Baelfire »

Oui c'est très récent et d'après ton témoignage tu t'es mise avec ces hommes sans trop de conviction.

Je crois que quand on est amoureux/admiratif de l'autre les choses peuvent un peu mieux se passer...
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