mon Dieu vous ne pouvez pas savoir ce que ça me fait du bien de parler sur ce forum, j'ai l'impression de ne plus être seule...
il y a tant de déspespoir en moi en ce moment...
je crois que c'est la fin de cette relation, la première (qui ait duré plus de trois jours) et qui m'a littéralement bouffée et lessivée...
je vais me chercher un nouvel appartement et redémarrer tant bien que mal une vie d'asexuelle.
j'aimerais juste de ne pas avoir autant de regrets, parce qu'à cause de cette relation j'ai fait une rechute (dépression grave). j'aimerais cesser de regretter de ne pas m'être protégée, de ne pas avoir mis de limites. Masochisme oblige, je n'arrête pas de me dire que si j'avais mis des limites (p.ex. réclamer trois ou quatre nuits seules par semaines), je ne serais pas dans cet état en ce moment. Oui mais est-ce si simple? Je continuerais à coucher avec elle sans en avoir envie, sans en tirer de plaisir. Et est-ce bien ça que je veux?
Mon psy dit que ce n'est pas grave de faire semblant, si on y trouve des avantages. En l'occurrence, je n'en ai jamais trouvé car avant ma rechute elle était dure avec moi, trop dure pour moi, c'est d'ailleurs un des trucs à cause desquels j'ai craqué. Pourtant elle n'est pas méchante, elle est juste un peu dure. Maintenant elle est toute gentille, mais c'est trop tard, j'ai envie de dire. Alors là aussi je me demande: si j'avais mis des limites, peut-être qu'elle n'aurait jamais été dure avec moi, peut-être qu'elle aurait été gentille tout de suite?
Peut-être mais nous avions un autre grand problème: cette foutue manie qu'elle a de ne rien faire et de passer son temps devant la télé: ça me fout le moral dans les talons.
Et puis finalement la vraie question n'est-elle pas: est-ce que je l'aime? Et là je suis obligée de répondre que ça n'a jamais été de l'amour, je n'ai jamais éprouvé d'attirance physique pour elle -- normal pour une asexuelle, direz-vous. De son côté c'était de l'amour passion, de mon côté une amitié teintée de romanesque. Comment et peut-on concilier ça???
Le fait est que je me rappelle très bien ce qui m'est venu à l'esprit quand je l'ai rencontrée: "Tu fais une connerie. Tu n'as pas envie d'une vraie relation avec elle, c'est de l'amitié amoureuse, dans le meilleur des cas."
Je crois que cette petite voix avait tout résumé. Je vais donc envisager le pire, l'exécrable: une séparation. Un jour, tandis qu'elle voyait des samaritains emporter un alcoolique sur une civière, elle m'a dit: "Tu vois, si tu me quittais, je serais comme ça." Eh bien je crois qu'il va falloir y venir car
1) je n'aime pas qu'on me touche, et elle veut une vraie relation de couple (même si elle est d'accord de faire "temporairement" l'impasse dessus, et puis ça me fout la pression parce que je sais que je ne pourrai jamais y répondre: en effet, même si je me trouvais dans une phase où je sentais mon corps, elle ne m'attirerait pas physiquement, je le sais, car son corps ne me plaît pas)
2) j'ai besoin d'occupations intellectuelles, artistiques, qui me stimulent; elle aime rester devant la télé
3) nous n'avons pas du tout les mêmes sensibilités et ça aussi c'est dur à faire coïncider (je suis vulnérable le soir, elle le matin; en fait nous sommes vulnérables toutes les deux: elle des abus sexuels pendant son enfance, moi de sévères mauvais traitements psychologiques et physiques: nous n'arrivons donc pas bien à nous épauler.
Voilà, ce matin j'allais super mal, je pensais au suicide, mais là il me semble que les choses se dessinent enfin un peu - même si ce qui dessine va être destructeur, au moins dans un premier temps.
premières conclusions
- Renaud
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Re: premières conclusions
Tant mieux !frania a écrit :mon Dieu vous ne pouvez pas savoir ce que ça me fait du bien de parler sur ce forum, j'ai l'impression de ne plus être seule...
Si, si, si... on peut pas savoir ! Il n'y a rien de garanti, tu sais, et en tout état de cause tu as fait en toute bonne fois les choix que tu jugeais juste et apropriés au moment où tu les as fait. Tu peux avoir des regrets, mais la culpabilité ne sert à rien. Tu n'es pas coupable de commettre des erreurs, on en commet tous, et au moment où on les fait on pense pourtant faire au mieux. Pas de culpabilité, donc.frania a écrit :j'aimerais juste de ne pas avoir autant de regrets, parce qu'à cause de cette relation j'ai fait une rechute (dépression grave).
Maintenant elle est toute gentille, mais c'est trop tard, j'ai envie de dire. (...) Alors là aussi je me demande: si j'avais mis des limites, peut-être qu'elle n'aurait jamais été dure avec moi, peut-être qu'elle aurait été gentille tout de suite?
LOL... ça c'est un peu ton problème. L'autre, même férocement amoueux(euse) n'est jamais exactement ce qu'on veut qu'il (elle) soit ! Faut faire avec... ou non. Mais Vouloir transformer l'autre est aussi dangereux que céder soi même à ses pressions.frania a écrit :Peut-être mais nous avions un autre grand problème: cette foutue manie qu'elle a de ne rien faire et de passer son temps devant la télé: ça me fout le moral dans les talons.
Toi seul peut savoir. En tout cas, tu ne serais pas la première à t'être embarquée dans une relation de couple par simple besoin d'affection et de sécurité. Et puis si quelqu'un t'aime c'est son "problème"... tu n'as pas à accepter ses avances juste pour lui faire plaisir si tu n'es pas dans les mêmes dispositions !frania a écrit :Et puis finalement la vraie question n'est-elle pas: est-ce que je l'aime? Et là je suis obligée de répondre que ça n'a jamais été de l'amour, je n'ai jamais éprouvé d'attirance physique pour elle -- normal pour une asexuelle, direz-vous. De son côté c'était de l'amour passion, de mon côté une amitié teintée de romanesque. Comment et peut-on concilier ça???
Heu... l'aurait pas un léger côté manipulateur la demoiselle ?frania a écrit :Un jour, tandis qu'elle voyait des samaritains emporter un alcoolique sur une civière, elle m'a dit: "Tu vois, si tu me quittais, je serais comme ça."
La sexualité n'est pas ce qui définit la normalité dune relation de couple. S'aimer, former un couple, habiter ensemble, et faire l'amour sont des choses distinctes, et même si socialement il y a un certain consensus sur les "bonnes combinaisons", tu n'est pas la société mais une personne : assumes tes goûts et tes besoins d'abord.frania a écrit :1) je n'aime pas qu'on me touche, et elle veut une vraie relation de couple
Et la TV ne te fournit pas ça ? Ah bon, tu me surprends....frania a écrit :2) j'ai besoin d'occupations intellectuelles, artistiques, qui me stimulent;
Penses à toi. Tu va peut-être souffrir un peu, et ta compagne aussi, mais "c'est la vie" et c'est pour la bonne cause. Encore une fois ne culpabilise pas du mal que tu peux lui faire (elle s'est souvent posé la question pour toi, elle ?), ce qui n'empèche pas de la respecter. Mais commence par te respecter toi.frania a écrit :Voilà, ce matin j'allais super mal, je pensais au suicide, mais là il me semble que les choses se dessinent enfin un peu - même si ce qui dessine va être destructeur, au moins dans un premier temps.