Je suis confronté à un dilemme : n'a-t-on pas tendance à assimiler deux choses bien distinctes que sont l'affection et l'attraction ?
Avant toute chose, et pour que nous soyons clairs avec les termes je vais définir ce que j'entends comme « affection » et comme « attraction » :
- Affection (ou tendresse)
- Attraction (ou attirance)
De ce fait, on peut trouver des cas où l'on éprouvera de la tendresse pour un aspect précis d'une personne particulière sans la ressentir chez une autre personne présentant le même aspect, simplement parce que l'aspect en question prend une tournure différente chez la première personne. Dans ce cas, on est plus dans de l'attirance : on s'émeut non pas de ce petit quelque-chose, mais de ce petit quelque-chose CHEZ cette personne, de l'arrangement qu'il prend chez elle, de la façon dont il est facteur de beauté en composition avec ce qui fait le reste de la personne (e.g. : « Je ressens de l'affection pour ... » ≠ « Je suis attiré par ... »). Ainsi, on ne peut pas vraiment dire que le genre de la personne, dans le cadre des relations sexuelles, va susciter spontanément plus d'affection que d'attirance : l'attirance sexuelle genrée se basant sur une caractéristique spécifique des personnes chez qui on peut avoir de l'attirance.
Les deux sont souvent mis en parallèle (et pour cause, on ressent souvent les deux en même temps) : quand il y a attraction, il y a (je pense) toujours affection. Par contre, l'inverse n'est pas aussi évident. Par exemple, selon ces définitions, le fait de tomber amoureux relève plus de l'affection que de l'attirance : il s'agit d'une tendresse profonde que l'on ressent après avoir été "stimulé" sentimentalement. Exprimer cette tendresse et créer une relation (développer une proximité, se mettre en couple ensemble...), ça tend plus vers l'attraction.
Maintenant, comment est-ce que les deux sont amalgamés selon ma vision des choses ? Principalement quand on parle d'interactions romantiques. Le fait de ne pas ressentir d'attirance romantique n'empêche pas de tomber amoureux de la même façon que les asexuels peuvent ressentir du plaisir à pratiquer la masturbation : être amoureux n'implique pas de vouloir nouer une relation intime avec la personne. Et j'en viens à l'affirmation un peu provocatrice dont découle mon raisonnement : un aromantique, si on le définit comme une personne ne ressentant pas d'attirance romantique, peut tomber amoureux.
Qu'est-ce que vous en pensez ?