Le désir sexuel, frustration ??
- Tivi
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Le désir sexuel, frustration ??
Je viens de lire un article qui m'a pas mal interpellé sur les réalités de couples et du désir.
En voici un extrait :
Maintenant, qu'est-ce que le désir ? On peut penser avec Jacques Lacan que le désir c'est ce qui fait d'un être humain un sujet, c'est ce qui le différencie d'un objet. Un objet peut être désiré, mais il n'est jamais désirant. Dans une relation saine, de sujet à sujet, chacun a droit à son désir, et le désir de chacun est reconnu ; refuser de reconnaître le désir d'autrui équivaut à le transformer en objet, ce qui est d'ailleurs le propre de la relation perverse. Par ailleurs, le désir se distingue fondamentalement du besoin. Le besoin est instinctuel (propre à l'espèce), il est lié au corps (à une tension dans le corps), il pousse à agir (il est en cela une impulsion) et il se satisfait du réel (et le moteur s'arrête à ce moment-là). Le désir quant à lui est subjectif (propre au sujet, telle une empreinte digitale), il est lié au mental (à l'imaginaire), il ne pousse pas nécessairement à agir (il répond à la définition de la pulsion), il se nourrit de fantasmes, et par là-même il n'est jamais satisfait (ainsi le moteur est toujours relancé). Françoise Dolto disait que « le besoin c'est terminé et le désir continue », et le psychanalyste liégeois François Duyckaerts enseignait que « du besoin au désir, il y a un saut du répétitif au tendanciel » ; c'est donc l'idée de l'asymptote qui est associée au désir.
De nombreuses dimensions de l'existence peuvent être vécues tant sur le mode du besoin que sur celui du désir. Ainsi, on peut éprouver un besoin sexuel - autrement dit une poussée strictement instinctuelle, visant à réduire une tension corporelle, et aboutissant à un plaisir ; et on peut par ailleurs avoir un désir sexuel, distinct du besoin, consistant en une poussée strictement personnelle, visant à la réalisation d'un fantasme, celui de la jouissance ultime, et aboutissant toujours, par définition, à une frustration. Le désir est donc en même temps le moteur de la vie psychique et une source intarissable de souffrance, puisqu'il se nourrit du manque, de l'incomplétude. Voilà d'ailleurs pourquoi le bouddhisme est essentiellement une philosophie de l'anéantissement du désir (rappelons les quatre nobles vérités de Bouddha : l'homme souffre, sa souffrance est due au manque lié au désir, l'homme peut ne plus souffrir, il doit pour cela s'atteler à annuler ses désirs).
Il découle de tout cela qu'entre un homme et une femme, le désir n'apparaît et ne se maintient qu'à la condition sine quoi non que soit distillé et entretenu le manque, la frustration. La séduction, et ses jeux, n'est d'ailleurs rien d'autre qu'une entreprise de frustration. Se faire désirer, c'est gérer habilement l'empêchement. Si les Capulet et les Montaigu avaient été copains, eh bien, Roméo et Juliette auraient tout au mieux vécu une amourette ! Encore un petit bout de chanson, de l'excellent Bénabar cette-fois, pour illustrer cette idée :
La suite si cet article vous interresse : http://www.mieux-etre.org/interactif/ar ... ticle=1661
De cette lecture, je me pose la question suivante : Nous A, avons nous inconsciemment compris le système et refusons nous la frustration et la souffrance ????
En voici un extrait :
Maintenant, qu'est-ce que le désir ? On peut penser avec Jacques Lacan que le désir c'est ce qui fait d'un être humain un sujet, c'est ce qui le différencie d'un objet. Un objet peut être désiré, mais il n'est jamais désirant. Dans une relation saine, de sujet à sujet, chacun a droit à son désir, et le désir de chacun est reconnu ; refuser de reconnaître le désir d'autrui équivaut à le transformer en objet, ce qui est d'ailleurs le propre de la relation perverse. Par ailleurs, le désir se distingue fondamentalement du besoin. Le besoin est instinctuel (propre à l'espèce), il est lié au corps (à une tension dans le corps), il pousse à agir (il est en cela une impulsion) et il se satisfait du réel (et le moteur s'arrête à ce moment-là). Le désir quant à lui est subjectif (propre au sujet, telle une empreinte digitale), il est lié au mental (à l'imaginaire), il ne pousse pas nécessairement à agir (il répond à la définition de la pulsion), il se nourrit de fantasmes, et par là-même il n'est jamais satisfait (ainsi le moteur est toujours relancé). Françoise Dolto disait que « le besoin c'est terminé et le désir continue », et le psychanalyste liégeois François Duyckaerts enseignait que « du besoin au désir, il y a un saut du répétitif au tendanciel » ; c'est donc l'idée de l'asymptote qui est associée au désir.
De nombreuses dimensions de l'existence peuvent être vécues tant sur le mode du besoin que sur celui du désir. Ainsi, on peut éprouver un besoin sexuel - autrement dit une poussée strictement instinctuelle, visant à réduire une tension corporelle, et aboutissant à un plaisir ; et on peut par ailleurs avoir un désir sexuel, distinct du besoin, consistant en une poussée strictement personnelle, visant à la réalisation d'un fantasme, celui de la jouissance ultime, et aboutissant toujours, par définition, à une frustration. Le désir est donc en même temps le moteur de la vie psychique et une source intarissable de souffrance, puisqu'il se nourrit du manque, de l'incomplétude. Voilà d'ailleurs pourquoi le bouddhisme est essentiellement une philosophie de l'anéantissement du désir (rappelons les quatre nobles vérités de Bouddha : l'homme souffre, sa souffrance est due au manque lié au désir, l'homme peut ne plus souffrir, il doit pour cela s'atteler à annuler ses désirs).
Il découle de tout cela qu'entre un homme et une femme, le désir n'apparaît et ne se maintient qu'à la condition sine quoi non que soit distillé et entretenu le manque, la frustration. La séduction, et ses jeux, n'est d'ailleurs rien d'autre qu'une entreprise de frustration. Se faire désirer, c'est gérer habilement l'empêchement. Si les Capulet et les Montaigu avaient été copains, eh bien, Roméo et Juliette auraient tout au mieux vécu une amourette ! Encore un petit bout de chanson, de l'excellent Bénabar cette-fois, pour illustrer cette idée :
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De cette lecture, je me pose la question suivante : Nous A, avons nous inconsciemment compris le système et refusons nous la frustration et la souffrance ????
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Re: Le désir sexuel, frustration ??
et celui qui prend du plaisir dans la frustrationTivi a écrit :Je viens de lire un article qui m'a pas mal interpellé sur les réalités de couples et du désir.
En voici un extrait : et on peut par ailleurs avoir un désir sexuel, distinct du besoin, consistant en une poussée strictement personnelle, visant à la réalisation d'un fantasme, celui de la jouissance ultime, et aboutissant toujours, par définition, à une frustration.
vous (l'auteur, lacan et toi ) le classez où ?
c'est en partie vraiTivi a écrit :Il découle de tout cela qu'entre un homme et une femme, le désir n'apparaît et ne se maintient qu'à la condition sine quoi non que soit distillé et entretenu le manque, la frustration. La séduction, et ses jeux, n'est d'ailleurs rien d'autre qu'une entreprise de frustration. Se faire désirer, c'est gérer habilement l'empêchement.
mais ça ne doit surtout pas être conscientisé sinon on retourne à la perversion
bis repetitaTivi a écrit :De cette lecture, je me pose la question suivante : Nous A, avons nous inconsciemment compris le système et refusons nous la frustration et la souffrance ????
pourquoi lier toujours souffrance et frustration, plaisir et soulagement ?
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L’article est intéressant. Il invite à réfléchir mais aussi à rester critique.
Dernière modification par Sandro_60+ le 28 mars 2007, 01:06, modifié 1 fois.
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Re: Le désir sexuel, frustration ??
"C'est à l'intelligence de juger de la meilleur attitude à adopter en fonction des conséquences à long terme de l'action qui va être entreprise, même si elle doit s'opposer à son désir immédiat"(....)Tivi a écrit :....et on peut par ailleurs avoir un désir sexuel, distinct du besoin, consistant en une poussée strictement personnelle, visant à la réalisation d'un fantasme, celui de la jouissance ultime, et aboutissant toujours, par définition, à une frustration. Le désir est donc en même temps le moteur de la vie psychique et une source intarissable de souffrance, puisqu'il se nourrit du manque, de l'incomplétude. Voilà d'ailleurs pourquoi le bouddhisme est essentiellement une philosophie de l'anéantissement du désir (rappelons les quatre nobles vérités de Bouddha : l'homme souffre, sa souffrance est due au manque lié au désir, l'homme peut ne plus souffrir, il doit pour cela s'atteler à annuler ses désirs).
"Il faut distinguer l'amour bienveillant, la compassion d'une part, et le fort attachement d'autre part."
(Précisions au sujet des "Quatre Nobles vérités de Bouddha" par SSDL dans le livre Puissance de la compassion.)
Le Bouddhisme est tout en nuances et d'une extrême complexité.
Les philosophes cités (Dolto, Lacan machin et autres) m'ennuient en général parce qu'on dirait qu'ils ne se sont pas intérressés aux autres cultures et du coup ils ont presque 2000 ans de retard....
Désolé mais quelqu'un vient de réveiller mon côté sombre dans un autre Topic...
Au secours aidez moi, quelqu'un peut réveiller mon côté positif ? Ce serait bien...
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Simple approche balbutiante, j'en ai bien conscience
Dernière modification par Sandro_60+ le 28 mars 2007, 01:08, modifié 1 fois.
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je trouve que tu as balbutié une approche qui me convient 5/5Sandro_60+ a écrit :
Le désir, c'est autre chose! Il nous renvoie à des personnes dans le cas de relations interpersonnelles. D'où l'expression désir sexuel est peut-être maladroite? Il vaudrait mieux dire désir de l'autre PAR la relation sexuelle. Nous n'avons pas le désir de rencontrer les autres par la relation sexuelle. J'ose espérer que nous avons le désir de l'autre ... autrement!
Simple approche balbutiante, j'en ai bien conscience