C'est pour cela que je préfère largement Jude L'obscur du même auteur.
Après, il fait partie des auteurs qui mettent de la philosophie politique (de la critique sociale) dans ses romans. Ce n'est pas juste une histoire, c'est une attaque à l'ordre moral de son époque. Cela ne peut (hélas ?) pas se lire autrement. L'idée est d'avoir de l'empathie pour la victime principale, Tess, et sa condition sociale de femme dans une société où elle n'a aucun droit => elle dépend entièrement de la volonté des hommes. Sa volonté s'accorde pleinement avec celle d'Angel, jusqu'à ce qu'il apprenne l'histoire de Tess avec Alec, histoire dans laquelle Tess est une victime, pas une coupable. Mais aux yeux des lois de la société, c'est Tess qui est coupable. C'est elle qui paie. Angel paie juste le fait que sa moralité ait été froissée, et d'agir comme un lâche par la suite, il paie sa propre inconséquence. Alec est le coupable qui ne paie quasi rien, il se sait coupable et continue de profiter de la faiblesse de Tess en utilisant les lois sociales.
C'est l'emphase qu'essaie de créer Thomas Hardy. Et dans le passage que j'ai cité avec ses 3 compagnes de chambre, il peint l'absence de jalousie et de rancoeur qu'ont ses amies pour ne pas avoir les faveurs d'Angel Clare, une joie teintée de mélancolie. Ce n'est pas exactement de la compersion, mais ça s'y rapproche pas mal.
Et tu as bien raison de faire sortir ce que tu as sorti

